NdPN : De 1873 à 1996, la forêt domaniale de Vouillé – Saint-Hilaire a recueilli nombre d’obus de l’armée (33ème régiment d’artillerie) qui débordaient allègrement du périmètre du champ de tir. Jusqu’à aujourd’hui, on retrouve ces engins de mort extrêmement dangereux dans cette forêt publique… Une opération de déminage a eu lieu hier ; il en restera sans doute encore longtemps sous les pieds des promeneur-euse-s.
Honte à toutes les armées.
Quinçay : les démineurs font exploser 200 obus
Vaste opération hier et aujourd’hui aux abords de la commune de Quinçay pour la destruction par des démineurs de 200 obus retrouvés dans la forêt.
De bon matin hier, le brouillard est encore épais dans la forêt domaniale de Vouillé – Saint-Hilaire, à quelques encablures de la commune de Quinçay. De place en place, des militaires, des gendarmes ou des employés communaux font le planton pour sécuriser la zone.
« Ici, les gens vivent avec les obus »
Les ramasseurs de champignons sont priés de changer de direction. Et pour cause. Au bout d’un chemin boueux, une petite clairière sera le théâtre des opérations, ce matin et cet après-midi encore, pour la destruction massive de quelque 200 obus (séparés en quatre lots) provenant des tirs militaires effectués par le 33e Régiment d’artillerie (1873-1996) et qui, pour un grand nombre d’entre eux, sont tombés dans le périmètre cernant le champ de tir – propriété de l’Armée –, dans les sous-bois.
« Le périmètre est constitué de champs de particuliers et de parcelles gérées par l’Office national des forêts. L’ONF souhaite assurer la pérennité de la forêt sans courir de danger », explique Joseph Puaut, maire de Quinçay. Après une phase de repérage, les démineurs du Centre interdépartemental de déminage de la Rochelle, mandatés par le Service de sécurité civile de la préfecture, ont dépêché cinq personnes pour ramasser, à l’aide d’un quad, les obus endormis et en partie ensevelis. Le maire rappelle au passage qu’une opération similaire, en avril dernier, avait déjà permis la destruction de 150 engins de guerre. « Ici, les gens vivent avec les obus », lâche le maire qui conseille vivement de prévenir les services municipaux lors d’une « trouvaille » de la sorte.
Peu avant midi, 50 engins de 5 à 50 kg sont déposés dans de larges fosses de deux mètres de profondeur et recouverts de terre. « On ne peut pas les laisser à ciel ouvert, précise Patrice Gabardos, chef démineur. Les éclats pourraient être projetés à 600 ou 700 mètres du foyer. » 300 mètres plus loin, un détonateur va mettre le feu à ces poudres d’antan. Deux déflagrations déchirent le silence pendant quelques secondes. Quelques volutes de fumée s’échappent des cratères. Et la forêt reprend ses droits.
Marie-Laure Aveline, Nouvelle République 86, 24 octobre 2012