[Poitiers] Expulsions : le collectif toujours déterminé

Expulsions : le collectif toujours déterminé

L’arrivée de la gauche au pouvoir n’a pas entamé la détermination du Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France. Tous les premiers mercredis du mois, il réunit les militants des différentes associations qu’il fédère (Réseau d’éducation sans frontières, Cimade, Ligue des droits de l’homme…). Ils étaient une trentaine mercredi soir devant les marches du palais de justice de Poitiers. Pour dénoncer la situation toujours aussi difficile faite aux étrangers désireux de vivre en France et tout particulièrement à Poitiers et dans la Vienne.

«  Les familles sont détruites  »

« Quand ils arrivent en France, ils se trouvent déjà dans une situation précaire. Tout est fait pour leur rendre la vie encore plus difficile et ajouter à la précarité, dit une militante de RESF. La multiplicité des démarches administratives et les pressions qui leur sont faites détruisent les familles. Ceux qui, par chance, parviennent à trouver un emploi le perdent parce que les délais pour renouveler leurs papiers sont dépassés. Du coup, les enfants sont déscolarisés. C’est une spirale infernale. » Les militants citent le cas d’un immigré kurde venu de Turquie qui vivait à Poitiers avec sa famille depuis dix ans. « Nous essayons de le régulariser. Mais il manque un document pour une année. Entre le commissariat de police, puis le centre de rétention, la décision d’un premier juge à Melun en région parisienne, l’attente d’une décision du tribunal administratif de Poitiers prochainement, cette personne vit un vrai cauchemar. Et avec lui son épouse et ses trois enfants. » Le collectif poitevin contre les expulsions, qui s’intitule aussi « D’ailleurs nous sommes d’ici », récuse également les propos qui se voulaient apaisants du nouveau secrétaire général de la préfecture, Yves Séguy, dans nos colonnes (NR de mercredi 7 novembre). « La préfecture affiche toujours de belles déclarations, mais pour les personnes que nous défendons, rien ne change. Les tracasseries administratives n’ont pas cessé. On multiplie les titres courts. Et nous ne sommes toujours pas reçus en préfecture à la différence des autres collectifs en Poitou-Charentes. » Prochaine manifestation le mercredi 5 décembre, 18 h, toujours devant le palais de justice.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 9 novembre 2012