NdPN : nous avons évoqué ces derniers jours la lutte des riverains de Rouillé pour que le TER s’arrête à nouveau chez eux, avec blocage du train. Pourquoi des trains supprimés ? Le silence de la SNCF à ce sujet dissimule mal la volonté de saborder la ligne Poitiers-Limoges pour justifier la construction aux forceps de la LGV. En attendant, c’est la galère pour nombre d’usager-e-s.
Ces usagers du TER qui cherchent leurs voies
Depuis lundi, les nouveaux horaires mis en place sur la ligne Limoges – Poitiers pénalisent des usagers, en particulier ceux de Mignaloux-Beauvoir.
Pour ceux qui préféraient le train, c’est raté ! Depuis lundi, de nouveaux horaires mis en place sur la ligne TER Limoges-Poitiers pénalisent des usagers. Tel Romain Papuchon, habitant Mignaloux-Beauvoir et qui se rend chaque matin à Poitiers pour son travail. « Nous sommes 8 dans ce cas sur la commune. Le train, c’était le moyen le plus rapide et le plus économique. » Auparavant, Romain mettait environ 20 minutes porte à porte entre son domicile et la gare de Poitiers. Aujourd’hui il doit prendre sa voiture et met 50 minutes. « Je prenais le train de 8 h 29. Il est supprimé. Ceux de 6 h 48 et 19 h 32 qui permettaient de prendre la correspondance TGV pour Paris aussi. Enfin, certains TER ne s’arrêtent plus du tout en gare de Mignaloux-Nouaillé. »
« On remet des voitures sur la route »
Le tout, déplore ce salarié, sans que les usagers soient informés de ces changements par la SNCF Limousin, gestionnaire de cette ligne. Face à cet état de fait, ils tentent de s’organiser. Des courriers ont été envoyés aux maires, aux députés et aux deux directions régionales SNCF Limousin et Poitou-Charentes. Ces deux dernières n’ont pas encore apporté leurs réponses. Romain Papuchon peste : « Je prends ma voiture depuis lundi, je me gare à Toumaï et je paye 6 euros par jour. » Le maire de Mignaloux, Gérard Sol, semble lui aussi avoir été mis devant le fait accompli. « C’est dommage, résume l’élu, avec ces suppressions de trains, on remet des voitures sur la route, on fait du CO2 ». De plus, la gare installée sur le territoire de Mignaloux, ouverte en 1867, est fermée depuis des lustres. Ne reste qu’un point d’arrêt. La commune s’est pour l’heure portée acquéreur du parvis et réfléchit à l’usage qu’elle pourrait faire de cet espace. « Il y a c’est certain quelque chose à réaliser, plaide le maire, une plate-forme d’échanges par exemple. Mais cela ne se fera pas tout de suite et nous n’y arriverons pas seuls. »
Plus d’infos sur le blog de ligne TER www.maligne-ter.com/limoges- poitiers/
Jean-Michel Gouin, Nouvelle République, 11 décembre 2012