NdPN : contre la LGV Poitiers-Limoges, on a connu des rassemblements, manifs, tractages, pétitions… plusieurs fois même le projet a été dit menacé d’être « enterré ». C’est compter sans le fait que la propagande capitaliste des partenariats publics-privés a encore des billes dans son wagon. Le train-train de la locomotive productiviste a encore de beaux jours devant lui, si nous ne mobilisons pas à la hauteur de la volonté de nuisance des capitalistes et de leurs alliés politiciens.
Ainsi, cette journaliste de la Nouvelle République semble superbement ignorer la résistance à la ligne, et se satisfait de rapporter en toute objectivité journalistique l’avis de Claeys, ou du président de l’association de promotion du projet : l’opposition se cantonnerait à « un cercle circonscrit autour de Chaptelat et Bellac », dont les recours ne « tien[nen]t pas la route ». Un beau relais de propagande éhontée pour ce projet coûteux, inutile, écologiquement et socialement nuisible !
On notera l’emploi de mots au caractère bien peu objectif : « arguments socio-économiques », « heureux dénouement », « Les Limousins bénéficieraient alors de la grande vitesse », « un scénario presque idyllique, mais plausible ».
C’est manifestement surtout l’idylle entre les promoteurs de la ligne… et la presse quotidienne régionale, que nous pourrions rebaptiser « Nouvelle ferrovaire » à la lecture d’un tel papier.
A nous tou-te-s de dire et redire que nous ne voulons pas de ce nouveau chantier de plus. Et d’agir, surtout, au-delà d’actions symboliques de pétitions remises aux élus ou de rassemblements « citoyens »… Nous n’avons pas les sous pour de la propagande de masse sur papier, mais nous avons la détermination et la force du nombre.
LGV Poitiers-Limoges : le calendrier se précise
Alors que la décision ministérielle pourrait être avancée de deux mois l’enquête publique semble se profiler pour le printemps 2013.
Un vent d’optimisme souffle désormais entre Limoges et Poitiers. Alors que l’association de promotion de la LGV poursuit son travail de persuasion, le calendrier semble se resserrer. La décision ministérielle n° 2, qui doit notamment répondre à des questions environnementales, n’était pas attendue avant la fin du premier trimestre 2013. Elle pourrait finalement intervenir fin janvier, Réseau ferré de France ayant déposé la semaine dernière le dossier sur le bureau de l’Etat. Un feu vert indispensable au lancement de l’enquête publique, laquelle pourrait alors débuter dès le printemps prochain, fin avril selon les représentants de l’association. Voilà qui a ravi les participants à la réunion publique annuelle organisée par l’association, jeudi soir, à Limoges. De toute évidence, ils y voient le signe d’une bonne volonté gouvernementale.
« Le cinquième de Flamanville »
Cette grand’messe, qui réunit d’année en année toujours plus de participants (500 en 2010, 600 l’an dernier, plus de 700 hier), pourrait d’ailleurs être la dernière à se tenir dans un contexte d’incertitudes. « Le projet remplit tous les critères de la commission chargée de trier les priorités du gouvernement », a lâché, tout sourire, son président, Jean-Pierre Limousin. « C’est le moins coûteux : la réalisation de Limoges-Poitiers coûtera le cinquième de Flamanville, et pas plus du double de ce que le Qatar compte investir en cinq ans au PSG… » Les intervenants ont donc rivalisé d’arguments socio-économiques devant un public acquis, relais précieux auprès de l’opinion. Alors que les conditions politiques d’un heureux dénouement semblent plus que jamais réunies, les élus du Limousin ont accueilli à bras ouverts l’invité d’honneur de la soirée, le député-maire de Poitiers. Pour Alain Claeys, pas de doute : indissociable de la ligne Sud Europe Atlantique entre Tours et Bordeaux, le barreau mettrait aussi Poitiers et Limoges à 38 minutes. « C’est une chance incroyable pour les coopérations entre nos universités, nos CHU… », explique l’élu poitevin, lui aussi résolument optimiste. « On nous disait : Tours-Bordeaux, ça ne se fera jamais ; aujourd’hui, c’est l’un des plus gros chantiers en cours en Europe. »
Objectif 2020
Quid des opposants au projet ? « Je n’en vois pas beaucoup, hormis dans un cercle circonscrit autour de Chaptelat et Bellac », répond Jean-Pierre Limousin. « Ils ont déposé un recours ? Soit. Tout juriste compétent sait que cela ne tient pas la route… » En attendant, le calendrier semble se dessiner avec davantage de précision. Si elle est bien lancée fin avril, l’enquête publique devrait s’achever fin juillet. La déclaration d’utilité publique pourrait alors intervenir en 2014, les études de réalisation de la ligne en 2015 et le lancement des travaux en 2016. Les Limousins bénéficieraient alors de la grande vitesse en 2020. Un scénario certes idyllique, mais plausible.
Nouvelle République, Florence Clavaud-Parant, 15 décembre 2012
Mise à jour : voir cet article sur l’appel d’offres pour un lobbying pro-aéroport de Notre-Dame-des-Landes… un autre grand chantier. Lobbying aux frais du contribuable. Lire notamment la stratégie déployée vis-à-vis des journalistes…