NdPN : l’info sur la soirée avait été publiée sur cette page de notre blog.
Des étudiants étrangers préoccupés
Une quarantaine d’étudiants étrangers avaient répondu à l’invitation à une soirée de débat et festive, proposée par l’antenne universitaire de RESF (Réseau éducation sans frontière), jeudi soir, à la Cité Descartes, sur le campus. Parmi ceux-ci, une majorité d’Africains et de Chinois. « Le premier diplôme qu’obtient un étudiant étranger en France, c’est son titre de séjour », sourit l’un d’eux. Un sourire un peu crispé car les témoignages révèlent qu’il n’est pas simple de l’obtenir. « Depuis le changement de gouvernement, il y a moins d’Obligation de quitter le territoire. L’OQTF, c’est le cas ultime. Le quotidien, c’est le renouvellement du titre de séjour. C’est plus insidieux », observe l’un des animateurs de l’antenne universitaire Réseau éducation sans frontière, créé en 2009.
Les demandes de la préfecture de la Vienne sont considérées « comme obscures, arbitraires ». Prouver que 600 € figurent chaque mois sur son compte bancaire lui serait propre. « C’est dommage de venir en France pour étudier et de se trouver confrontés à ces problèmes. Tu es anéanti, détruit, tu en gardes des séquelles. Si j’avais su que je vivrais ça, je ne serais pas venu en France », témoigne un Sénégalais qui a échappé de justesse à une expulsion. D’où cette urgence qui s’exprime dans la salle : « Il faut sortir de nos cachettes et exposer nos problèmes au grand jour. Il y a des drames sur lesquels nous fermons les yeux. Il ne faut pas adopter un rôle de victime mais prendre notre destin en main. Si on est indifférent, laxiste, la situation va empirer. Il faut agir ». La représentante de Maeva (Mission d’accueil des étudiants venus d’ailleurs) les invite « à parler dès qu’apparaît un problème, de ne pas attendre d’en être au 3e ou 4e récépissé remis par la préfecture ou de recevoir une Obligation de quitter le territoire ». Ce dispositif étudiant au service des associations les accompagne dans leurs démarches administratives. Le jeudi 4 avril aura lieu une nouvelle rencontre à la faculté de lettres avec les présences d’une avocate, de la Cimade et de RESF. « Il faut monter la valeur humaine de l’étudiant étranger », a avancé une jeune Asiatique. Des étudiants qui devraient être source d’enrichissement pour les habitants du pays d’accueil.
> RESF apporte une aide individuelle pour les démarches administratives et juridiques et mène des actions de sensibilisation, d’informations au sein des facultés. Contact : sesp@hotmail.fr
Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 2 avril 2013