KIM Min-ki – Kamum (la sécheresse)

KIM Min-ki
KIM Min-ki

NdPN : KIM Min-ki est un chanteur et un militant activiste. Ses chansons ont toutes été censurées par le gouvernement sud-coréen. Il a cessé de chanter dans les années 1990 et fait aujourd’hui du théâtre.

Cette chanson célèbre et triste,  Kamum (la sécheresse), évoque les souffrances des Coréen-ne-s. Elle peut aussi évoquer la répression sous la dictature. Elle a été très chantée par les étudiant-e-s révolté-e-s, le poing levé, notamment à Gwangju lors de la répression sanglante de mai 1980.

Le 18 mai 1980 à Gwangju, le gouvernement sud-coréen réprime dans le sang la révolte étudiante contre la dictature de TCHON Du-hwan
Le 18 mai 1980 à Gwangju, le gouvernement sud-coréen réprime dans le sang la révolte étudiante contre la dictature de TCHON Du-hwan

Voici une vidéo plus récente d’étudiant-e-s reprenant la chanson censurée, avec accompagnement aux percussions traditionnelles (jing, buk, janggu, kkwaenggwari) :

http://youtu.be/Pjzy6o3cYe4

Note : la transcription qui suit, du hangeul (alphabet coréen) au français, vise à simplifier la prononciation. Le « ô » signale ici un o fermé, le « o » signale un o ouvert.

김민기 – 가 뭄

Kim Min-ki– Kamoum

Kim Min-ki- Sécheresse

COUPLET 1

갈숲 지나서 산길로 접어 들어가

kalsup minasso sankillô tchobo teuloga

après le champ de roseaux, au début du chemin de montagne

몇구비 넘으니 넓은 곳이 열리난다

myot koubi nomeuni nolbeun gôshi myollinanda

passant par les collines, il y a un grand espace

길섶에 피인 꽃 어찌 이리도 고우냐

kil sop-é piin kôt otch’i ilidô gô-ounya

quelles belles fleurs sauvages

공중에 찬 바람은 잠잘 줄은 모르난다

kô’ng tchoung-é tch’an balameun tcham tchal tchouleun moleunanda

le vent froid ne cesse d’y souffler

REFRAIN :

에헤야 얼라리야

è hè ya ollaliya

얼라리난다 에헤야

ollalinanda è hè ya

(Les deux premières lignes sont une onomatopée évoquant les percussions coréennes traditionnelles)

텅빈 지게에 갈잎물고 나는 간다

tto’ngbin tchigé-é gal ip moulgo kaneun kanda

je vais, ma hotte vide, mordant un brin d’herbe morte à ma bouche

COUPLET 2

오랜 가뭄에 논도 밭도 다 갈라지고

ôlèn kamum-é no’ndo batto da kallatchigo

la rizière et le champ se sont fendus du fait de la longue sécheresse

메마른 논두렁엔 들쥐들만 기어간다

mè maleun nô’ndoulong-én teultchoui teulman kioganda

il n’y a que des rats des champs aux bords des rizières

죽죽 대나무야 어찌 이리도 죽었냐

tchouk tchouk tènamou-ya otch’i ilidô tcchoukonnya

pourquoi es-tu mort, mort comme ça, bambou

옛집 추녀엔 이끼마저 말라 버렸네

yétch’ip tch’ounyô-én ikkimadjo malla bolyonné

même la mousse, à l’avant des toits, est desséchée

REFRAIN

COUPLET 3

이 가뭄 언제 끝나 무슨 장마 또 지려나

i kamoum ondjé kkeunna musseun tchangma ttô tchilyona

quand cette sécheresse se finira, quelle pluie s’ensuivra

해야해야 무정한 놈아 잦을 줄을 모르난다

hèya hèya mudjo’nghan nôma tchadjeul tchuleul moleunanda

le soleil, manquant de cœur, n’arrête pas de briller

걸걸 걸음아 무심한 이 내 걸음아

kol kol koleuma moushimhan-i nè koleuma

je marche, je marche, pourquoi je n’arrête pas de marcher

흥흥 흥겹다 설움에 겨워 흥겹다

houm houm houm gyopta soloum-é gyowo heung kyopta

c’est amusant, amusant, je m’amuse avec le chagrin

REFRAIN