Squat de Croutelle : La préfecture doit assumer ses responsabilités !
Les familles du squat de Croutelle sont assignées en référé mercredi 21 août 2013 à 10h au Tribunal d’Instance, 21 rue Saint Louis à Poitiers.
Une assignation indigente, plutôt bâclée de la préfecture qui ne justifie ni l’urgence de l’expulsion ni la nécessité de l’expulsion elle-même. La maison a été acquise par l’Etat le 23 août 2011 soit il y a deux ans et est à l’abandon depuis. La préfecture a précisé par voie de presse que « si cette maison est la propriété de l’État, c’est pour la détruire afin de laisser passer des aménagements routiers ». Certes mais quand et pour quel projet ? Donc aucune urgence à expulser !
D’autre part, la préfecture ne se base que sur le fait que le service France Domaine est « propriétaire » et « le pavillon vient d’être envahi de roumains de façon illicite » qui seraient entrés par effraction. Le droit de propriété et des propos renvoyant plus ou moins consciemment à des préjugés discriminatoires voire stigmatisants, c’est tout ce que la préfecture a trouvé pour expulser ces personnes en difficultés.
De qui se moque la préfecture quand on sait qu’il y a dans ce squat, comme le précise le constat d’huissier, 5 familles et 17 enfants ? Enfants qui sont âgés de quelques jours à 16 ans.
De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui doit mettre en œuvre la circulaire du 26 août 2012 c’est-à-dire qui doit 1- Mobiliser les services de l’Etat et les acteurs locaux concernés dès qu’elle a connaissance de l’installation d’un campement, 2- Procéder à l‘établissement d’un diagnostic, 3- Mettre en place un accompagnement.
De qui se moque la préfecture quand on sait qu’au lieu de cela, non seulement elle a fait murer la semaine dernière trois autres maisons voisines appartenant elles aussi à l’Etat qui auraient très bien pu servir à loger des personnes en difficulté, non seulement elle est intervenue auprès de la Sorégie pour qu’elle ne leur ouvre pas un compteur électrique, bafouant aussi leur droit à l’électricité, mais assigne au tribunal pour les expulser les personnes dont elle doit s’occuper.
De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui s’est bien gardée de mettre tout en œuvre pour respecter cette circulaire du 26 août 2012 lorsque ces mêmes familles étaient dans un campement de cinq caravanes à Chasseneuil-du-Poitou ?
De qui se moque la préfecture quand on sait que ces mêmes familles en ont été virées comme des malpropres par une ordonnance sur requête du propriétaire du terrain la SAS QUARTZ PROPERTIES dont le siège social se trouve 7 rue de l’Amiral d’Estaing, 75116 Paris, rendue le 2 juillet dernier par Mme Gracieuse Lacoste, présidente du Tribunal de grande instance de Poitiers et tamponnée du TGI le… DIMANCHE 21 juillet et sans que la préfecture ne lève le petit doigt pour appliquer là encore la circulaire du 26 août 2012 ?
De qui se moque la préfecture quand on sait que l’hébergement d’urgence et le SIAO sont gravement déficients et défaillants sur Poitiers, qu’il n’y a que 25 places au CHUS plus deux places au Foyer Carrefour, toutes occupées, et qu’il y a presque une centaine de personnes dans les trois squats, sans compter la dizaine de personnes qui couche devant le CHUS tous les soirs ?
Le scandale est là ! Et il n’est pas, loin s’en faut, dans le fait que des « roumains » aient osé « envahir » une maison vouée à la destruction et inoccupée depuis 2 ans !
Cette maison appartenant l’Etat est une solution simple qui pourrait permettre de commencer sereinement la mise en œuvre de la circulaire du 26 août 2012. C’est une solution simple aux difficultés que vivent ces familles. Pourquoi la préfecture ne commencerait pas sa prise en charge en stabilisant la situation en contractant avec elles un bail précaire ? Ces familles ne demandent rien d’autre pour le moment. Elles sont capables de payer leur eau et leur électricité et il faut simplement les laisser un peu tranquilles afin qu’elles puissent subvenir à leurs besoins toutes seules.
Tous au tribunal d’instance de Poitiers le 21 août pour soutenir les familles et, non seulement exiger avec elles l’arrêt des procédures et du harcèlement, mais exiger le respect de leurs droits.
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
Vu sur DAL 86, 18 août 2013