[Ivry-sur-Seine] Un jeune de 17 ans, coursé par la police, est mort

Transmis par Fakir, le 16 mars 2012

Ivry sur Seine en Deuil

Le 11 mars 2012 une fois encore la police a frappé à Ivry sur Seine.

Le bilan, comme d’habitude : un mort, et comme d’habitude : un jeune de confession musulmane, un jeune de 17 ans …

Le jeune adolescent connu pour sa gentillesse et sa droiture venait d’acheter une moto et rentrait chez lui sans avoir eu le    temps d’acheter le casque. Il est aussitôt repéré par l’une des nombreuses patrouilles de police qui sillonnent la ville en    permanence.

Cependant au lieu de l’arrêter ou d’aller chez lui directement le sermonner (c’est la police du quartier…) ils font mine de le courser. Des témoins disent qu’ils avaient fait usage d’un flash-ball … C’est le piège ….. L’adolescent réagit bien sûr, prend panique et fuit.

Commence alors une folle course poursuite et l’accident était inévitable, contre une voiture dans des circonstances non élucidées. L’adolescent décède après 24 heures de souffrance.

Entre-temps la route est redevenue comme avant, comme s’il ne s’était rien passé, aussitôt nettoyée des traces gênantes….

Et pas une âme qui réagisse, ne serait-ce que par compassion pour sa famille, en particulier sa mère, ou pour cet adolescent lui-même qui n’a rien fait de si grave que cela mérite la mort !

Bravo M. Sarkozy … vous pouvez compter dans votre tableau de chasse un adolescent musulman …encore un …. grâce à une police qui prend de plus ou plus l’allure de milices.

Pour un délit si minime fallait-il vraiment cinq voitures de police, toutes sirènes lâchées comme dans un rodéo ?!! C’est cela la « délinquance » des    banlieues ? Un garçon qui essaie sa moto sans casque à quelques dizaines de mètres de son domicile… ? C’est cela qui justifie de mobiliser des forces de police    disproportionnées muni de leur arsenal de flash ball et sûr de LEUR IMPUNITE !!

La famille s’est présentée au commissariat pour savoir quel crime avait commis leur enfant pour que cela ait conduit à sa mort ; comme seule réponse les rues avoisinantes se sont remplies d’une vingtaine de bus anti-émeute. Une telle démesure est-elle raisonnable ?

Nous adressons notre appel à tous les citoyens qui ont encore une once d’humanité, pour qu’ils réagissent devant une telle infamie.

Montrez votre indignation, dites aux élus qu’ils doivent avoir honte de se taire devant une telle pratique policière.

Exprimez votre colère devant cette injustice qui n’a d’égale que le silence coupable.

Alors faites à ce que l’information soit le plus possible sur la place publique (tract internet journaux etc.), exigez une enquête que la mort d’un innocent    ne se passe pas dans cette horrible indifférence.

CLAP 33, 22 mars 2012

Vers l’illégalité du fichage ADN ?

ndPN : A la suite d’une action contre Hubert Védrine pour protester contre l’implication de la France dans le génocide rwandais, Xavier Renou avait refusé de donner son ADN. A son procès pour refus de fichage, il avait déposé 4 questions prioritaires de constitutionnalité. Le tribunal a donné suite, en reconnaissant le caractère sérieux et pertinent de ces QPC.

Désobéissance civile et fichage génétique des populations : Une première victoire vers l’abrogation du Fichier ADN !!!

La troisième audience du procès de Xavier Renou pour refus de prélèvement ADN fut la plus courte de toutes. La juge Andreau, présidente du Tribunal correctionnel de Senlis (60) a rendu son jugement : rejetant les recommandations maladroites du Procureur, elle a reconnu le caractère sérieux et pertinent des 4 Questions Prioritaires de Constitutionnalité déposées par le porte-parole du collectif des Désobéissants. Elles seront donc toutes transmises à la Cour de Cassation, afin que celle-ci les transmette à son tour au Conseil Constitutionnel. Là, une audience publique et contradictoire devra être organisée, et il sera donc possible d’avoir sur le fichage génétique des militants, et, au-delà, de l’ensemble de la population, le débat dont nous avons été privés jusqu’ici. On verra alors si le CC aura le même courage que la juge de Senlis et  abrogera enfin le fichier liberticide, qui permet désormais de déterminer la couleur de peau et les pathologies des quelque 2 millions de Français qui y figurent…

Résumé des épisodes précédents. Aux précédences audiences du procès de la désobéissance civile contre les prélèvements d’ADN, à Senlis, près de Paris, la généticienne Catherine Bourgain (INSERM) avait apporté la preuve du caractère « codant » des segments d’ADN prélevés par la police. Des travaux de recherche récents montrent en effet que le Fichier des Empreintes Génétiques (FNAEG) permet ainsi de connaître les origines géographiques (donc avec une forte probabilité la couleur de peau) et diverses caractéristiques intimes (comme les prédispositions à certaines maladies) de 30 000 nouveaux Français par mois. Le gouvernement avait pourtant prétendu le contraire, pour rendre plus acceptable la mise en place du fichage biologique de la population : Christian Estrosi, rapporteur de la loi de Sécurité intérieure de mars 2003, affirmait par exemple le 16 janvier 2003 aux députés réunis pour voter cette loi : « Si à partir d’une empreinte génétique inscrite dans le Fnaeg, vous essayez d’obtenir la moindre information sur la personne – état de santé, métabolisme, couleur des cheveux, des yeux, de la peau, etc. – vous ne le pourrez pas, parce que ces empreintes sont non codantes. C’est totalement impossible. » (Cf. Le Monde 16/17.01.2007)

Cette remise en cause fondamentale du FNAEG constitue le cœur de la première des 4 QPC déposées par Xavier Renou. Un fichage qui s’élargit d’année en année, pour quelles fins ? Depuis 2003, plus de 2 millions de Français ont fait l’objet d’un prélèvement ADN, en garde-à-vue (donc alors qu’elles étaient encore présumées innocentes) ou après une condamnation, même bénigne ou strictement politique (de désobéissance civile). Le Ministère de l’Intérieur impose des objectifs chiffrés aux forces de l’ordre. Le gouvernement a-t-il en outre des arrière-pensées discriminatoires ? Sans doute, puisqu’il développe par ailleurs le fichage systématique des élèves, avec Base-élèves, et souhaitait y inclure, au milieu de considérations scolaires, le lieu de naissance et la langue parlée à la maison. Fichier appelé à suivre les individus pendant toute leur vie active, en s’intégrant au Livret National des Compétences.

Après François Vaillant, déboulonneur de publicité, Xavier Mathieu, syndicaliste des ouvriers de Continental, de nombreux Faucheurs Volontaires d’OGM et bien d’autres, Xavier Renou a refusé de donner son ADN aux gendarmes qui le lui demandaient. D’accord avec le philosophe Giorgio Agamben, qui parle d’une politique qui revient à  »pré-mâcher le travail d’une dictature », X. Renou explique : « Je considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être ainsi banalisé. Je n’oublie pas que c’est la République qui a commencé, dans les années Trente, à ficher ses étrangers et ses opposants, et que lorsque Pétain est arrivé au pouvoir, tout était prêt pour la machine totalitaire. Parce que l’on n’est jamais sûr de l’avenir, et que je suis inquiet de l’évolution actuelle de notre société, je refuse de donner mon ADN et encourage  tous les militants de la liberté à faire de même, afin de rendre inapplicable cette loi scélérate. »

Xavier Renou, prévenu : 06 64 18 34 21.

Les désobéissants (www.desobeir.net) ont publié un ouvrage sur la question : Désobéir à Big Brother (éd. Le Passager clandestin)

Catherine Bourgain, généticienne à l’INSERM : 06.79.60.53.42

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www.desobeir.net  – mailing du 21 mars 2012

[86] Mobilisations de parents d’élèves, sourde oreille de l’inspection et intervention des gendarmes

Les parents en colère bloquent la RD 148

Une trentaine de parents d’élèves de l’école publique de Saint-Pierre-d’Exideuil ont mis en place un barrage sur la RD 148 hier jeudi, de 10 h à 14 h. Accompagnés d’une vingtaine d’habitants de la commune et des élus soutenant leur démarche, ils ont laissé passer les véhicules au compte-gouttes en donnant les raisons de leur action et en faisant signer une pétition.

Effectif global en progression en 2012

La présidente de l’APE, Angélique Roy, et le porte-parole des parents, Jean-Luc Texier expliquent : « Un poste d’enseignant est menacé de fermeture, ce qui va entraîner la suppression d’un poste d’ATSEM. Certaines classes comporteront 3 niveaux (CE1, CM1 et CM2) ce qui nuira à l’attention portée aux enfants. Cette volonté de la part de l’inspection académique est d’autant plus inacceptable que l’effectif global de l’école sera en progression en septembre 2012. » Le maire de la commune, M. Peigné, ne comprend pas qu’on veuille fermer un poste dans son école : « Tous les candidats à la présidentielle nous disent que c’est sur l’école primaire qu’il faut mettre les moyens. Pourquoi supprimer un poste alors que les élèves seront plus nombreux à la rentrée ? » Ce vendredi, une délégation de parents sera reçue à l’inspection académique et y remettra la pétition. Une autre action est prévue lundi matin à l’école : l’accès aux salles de classe sera bloqué.

Les gendarmes attendaient les parents d’élèves à l’école

Saint-Macoux.  S’opposant à la fermeture d’une classe, les parents d’élèves projetaient de retenir les instituteurs la nuit dernière. Mais ils ont du renoncer.

Hier vers 16 h 30, à Saint-Macoux, après le départ des enfants de l’école, les parents d’élèves avaient prévu de retenir les deux institeurs pour la nuit. Cette action devait se dérouler dans de bonnes conditions. Elle avait pour but de faire pression contre la fermeture d’une classe, à la rentrée prochaine.

Mais les gendarmes ayant eu vent de cette manifestation était présents à l’école. On pouvait d’ailleurs remarquer la présence de deux véhicules et de plusieurs militaires. Le chef de patrouille a informé les parents d’éléves (une vingtaine) que si cette action devait se réaliser, elle constituerait une infraction pénale et des poursuites seraient engagées à l’encontre des participants. Une discussion s’est alors engagée entre toutes les parties. Peu après, la représentante des parents d’élèves au conseil de classe annonça que cette action était annulée. Célia Lorioux précisait alors : « Notre colère est légitime, aucun dialogue n’a été possible avec l’Inspectrice de l’Education Nationale. Puisqu’elle ne veut pas nous entendre nous nous exprimerons en utilisant la presse. ». De leurs côtés, Jean-Michel Métayer, maire de Saint Macoux, et Bertrand Geoffret, son homologue de Saint-Saviol s’étaient également rendus sur les lieux. Considérant que les territoires ruraux souffrent d’un manque de connaissance et de reconnaissance ; les deux élus estiment qu’ils devraient être informés de la fermeture d’une classe deux ans avant et qu’une étude d’impact soit obligatoirement entreprise.

Nouvelle République, 23 mars 2012

[Poitiers] Grogne dans le secteur santé-social

Les salariés du secteur sanitaire et social alertent le public

Le manque de moyens, les conditions de travail qui se dégradent sont, selon l’intersyndicale, parmi les causes de la manifestation d’hier.

L’intersyndicale « Sud Santé Sociaux » et « Santé action sociale CGT » de la Vienne, représentée respectivement par Marie-Laure Noël et Céline Gendraud ainsi que les associations, « UDAF », « IRTS », « APSA », « ADAPEI » ont manifesté jeudi, de 12 h à 14 h, en distribuant des tracts aux automobilistes, au carrefour de la Pointe à Miteau.

L’objectif était d’informer, sensibiliser et, surtout, alerter le grand public sur les problèmes actuels et futurs du secteur sanitaire et social qui ne cesse de se dégrader, tout spécifiquement, en ce qui concerne les conditions d’accueil et de prise en charge des plus démunis. Par cette action et cette mobilisation, les participants ont dénoncé les orientations gouvernementales et le désengagement de l’Etat. Depuis plus d’une décennie, « le secteur est victime d’attaques multiples et incessantes sur la base d’un projet global de remise en cause de la protection sociale et de privatisation des services publics. Les politiques sociales sont remises en question (hébergement d’urgence, prévention spécialisée, aide sociale à l’enfance, prise en charge des personnes âgées et handicapées…) par l’élaboration de plans d’austérité et les mesures antisociales du gouvernement ». Les organisations syndicales et les associations constatent que « les besoins primaires des usagers ne sont plus respectés, que la précarité est devenue la préoccupation des seuls professionnels de terrain, que les qualifications de ces derniers sont bafouées et que les conditions de travail se dégradent à grande vitesse ; par ailleurs, les postes ne sont plus remplacés, les contractuels ne sont plus renouvelés, les TISF et les aides à domicile sont sous-payées et les services sont fortement menacés ».

en bref

REVENDICATIONS Services publics : la CGT bat le rappel

« Nous voulons agir contre les attaques incessantes à l’égard des services publics : jour de carence en cas de congé maladie, smicardisation avec perte de pouvoir d’achat, précarisation avec recrutement de contractuels, privatisation rampante… » Les sujets de mécontentement ne manquent pas pour Patrick Amand, secrétaire de la Coordination syndicale départementale des Services Publics (CSD 86) de la Vienne affiliée à la CGT. Pour la CSD il s’agit tout bonnement de bâtir un plan d’action pour 2012. Pas facile de sensibiliser les 14.000 salariés des services publics du département aux statuts très divers. Des fonctionnaires des services du conseil général à ceux du SIVEER en passant par les services d’incendie et les maisons de retraite, l’éventail est large. Pour compliquer l’action, certains personnels comme les secrétaires de mairie sont trop dispersés et trop isolés pour pouvoir créer un syndicat. « La CSD 86 veut d’abord informer les personnels de leurs droits par l’édition d’une brochure, créer un syndicat quand c’est possible, rencontrer les élus et préparer progressivement les élections professionnelles de 2014. » précise Jean-Louis Albert, responsable de la politique financière. Autre motif d’inquiétude : l’issue incertaine de l’élection présidentielle qui laisse en suspens le problème de la restructuration des collectivités territoriales.

Nouvelle République, Michel Lacroix, 23 mars 2012

Alerte contre le retour des lois scélérates

Après la mort du responsable des tueries de Toulouse et de Montauban, la récupération politicienne ne chôme pas, pour diffuser son modèle autoritaire. Sarkozy annonce aujourd’hui jeudi 22 mars un énième renforcement de sa politique répressive sur fond d' »antiterrorisme ». Sauf qu’il ne s’agit plus d’un replâtrage, mais ni plus ni moins que d’inscrire dans le code pénal la consultation de sites « extrémistes ».

Cette proposition, si elle était votée par le parlement et validée par le conseil constitutionnel, instituerait de fait une surveillance généralisée des internautes (sites internet visités, fréquence…) ; soit par l’Etat, soit par les fournisseurs d’accès, ce qui reviendrait au même. Bref, le flicage total, à faire passer Big Brother (déjà très jaloux) pour un petit joueur.

Sans compter que la condamnation ne porterait plus sur des faits terroristes, mais sur une intentionalité présumée. Une personne  soucieuse des libertés et qui, par exemple, surveillerait régulièrement un site promouvant la haine, pourrait ainsi être condamnée, sans parler des journalistes indépendants.

Jamais un Etat dit « démocratique » n’a fait adopter une telle loi. La mesure existe certes déjà, dans le cadre de la répression de la pédophilie ; mais cette disposition n’intervient qu’après coup, souvent par analyse de l’historique de navigation trouvé sur un ordinateur saisi. Ces déclarations sont donc extrêmement graves.

De plus, le flou délibéré des termes employés est pour le moins inquiétant en termes de possibilités répressives :

«Désormais, toute personne qui consultera des sites internet qui font l’apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et la violence sera punie pénalement»

Sarkozy ne risquerait-il pas de tomber sous le coup de ses propres imprécations contre la « haine », avec ses propos sur la « viande halal », sur le « trop d’étrangers » ? Sans parler de son inénarrable ministre Guéant et de sa petite musique sur la « délinquance roumaine », ou « l’inégalité des civilisations »… Quant à la « violence », nul n’ignore qui en détient actuellement le monopole écrasant. Qui est légalement armé dans ce pays, perpétrant ici ou ailleurs des violences à l’égard des populations ? Que dire de l’enfermement et les expulsions, par dizaines de milliers, de personnes dont le seul tort est d’être nées pauvres ? Un chef de l’Etat donnant des leçons sur la « violence », c’est une sinistre farce.

«Toute personne se rendant à l’étranger pour y suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme sera puni pénalement»

Qu’est-ce que le terrorisme ? Ce terme a toujours aussi désigné les adversaires au pouvoir ; c’était le mot employé par Vichy contre les résistants… S’il s’agit de recourir à la violence et à la peur pour imposer une vision par la force, on peut d’ailleurs tout aussi bien dire que l’Etat, ou encore le capitalisme sont des systèmes sociaux terroristes à l’échelle de la planète. Jamais en effet une institution n’aura perpétré, à travers toute l’histoire, autant de morts dans le monde que l’Etat, et de façon si systémique. En-dehors même des guerres atroces que ses crises ont provoquées, le capitalisme est fondé sur les postulats de la compétition généralisée de tous contre tous, sur le profit et l’exploitation institutionnalisés par le salariat, ayant pour conséquences misère et chômage structurels et de masse,  mutilations, suicides et morts au travail. Et surtout, rareté instituée des marchandises par le prix et la spéculation, c’est-à-dire la privation délibérée d’une partie de la population mondiale quant à l’accès aux richesses qui existent pourtant suffisamment pour tous. Ce qui condamne des dizaines de millions de gens chaque année à mourir de faim à travers toute la planète, et près d’un milliard de personnes à être en sous-nutrition, quand la planète produit de quoi nourrir deux fois l’humanité toute entière. Ainsi, si Sarkozy se déplace pour rencontrer ses homologues et faire appliquer les désastreuses préconisations du FMI et des banques à des pays entiers, ne tombe-t-il pas sous le coup de ses déclarations sur les « voyages » pour « travaux d’endoctrinement » ?

«Avec le Premier ministre (François Fillon), j’ai demandé au garde des Sceaux (ministre de la Justice) de mener une réflexion approfondie sur la propagation de ces idéologies dans le milieu carcéral»

On touche là aux sommets de l’ignominie. Qui n’a eu de cesse toutes ces dernières années, au mépris de toute dignité humaine, d’entasser toujours plus de pauvres dans ces mouroirs que sont les prisons françaises si sinistrement réputées en Europe, où peines longues, isolement, humiliations et sévices imposés par l’arbitraire de l’administration pénitentiaire, sont le lot de dizaines de milliers de prisonniers ? Sans parler de l’arsenal judiciaire répressif des peines planchers, de la détention préventive, de la répression des mineurs, etc. Quelle politique honteuse mène aujourd’hui tant de taulards au désespoir, à la folie, à la haine, sinon à la mort ?

«La propagation et l’apologie d’idéologies extrémistes seront réprimées par un délit figurant dans le code pénal, avec les moyens qui sont déjà ceux de la lutte antiterroriste»

On touche là au ponpon du flou répressif tous azimuts. Qu’est-ce qu’une idéologie « extrémiste » ? Sarkozy comparait, au salon de l’agriculture en 2011, les affiches gentillettes de France-Nature-Environnement aux dérives des extrémistes islamistes (!) Du coup, cette annonce peut sans nul doute s’appliquer à nombre de personnes, notamment militantes politiques et associatives (Hollande lui-même n’a-t-il pas été qualifié récemment par Sarkozy de vouloir une « épuration » ?) Sans nul doute, en bonne place déjà dans le collimateur, les anarchistes et plus largement les révolutionnaires. Le simple fait de dénoncer les violences institutionnalisées que sont patriarcat, Etat et capitalisme, et de défendre la réappropriation sociale des décisions, a toujours conduit à la répression. On le sait, la dénonciation de la propriété privée – sanctifiée par les droits de l’homme riche – constitue un crime impardonnable pour la bourgeoisie et ses défenseurs zélés.

Sans nul doute, si ces annonces étaient appliquées dans les termes aujourd’hui prononcés, il s’agirait non seulement d’un retour aux lois scélérates, mais d’un  basculement dans une dictature de type fasciste.

Pour en revenir au tueur de Toulouse et de Montauban, il est évident pour nous que le fascisme, pas plus hier qu’aujourd’hui, ne peut se combattre par le recours à la répression d’Etat. L’Etat sécrète lui-même, de par sa nature toujours plus autoritaire, la discrimination et la haine, la misère de l’exploitation, la violence instituée. C’est par la lutte pied à pied, au quotidien, contre les violences institutionnelles, et par la solidarité, que nous ferons reculer le fascisme… et ce qui le nourrit.

Juanito, groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86