[Poitiers] Un campement pour le logement

Accueil de la marche Bayonne – Paris et commencement d’un campement le week-end du 30 mars 1er avril

Démocratie réelle maintenant – Poitiers accueillera la marche des Indignés Bayonne – Paris durant deux jours à partir du vendredi 30 mars prochain.

La marche Bayonne est, avec celles de Marseille, Lille, Toulouse, Angers.., une marche qui converge sur Paris pour la présidentielle. Elle est constituée de différents membres de la Marche Bruxelles de l’an dernier. Ils ont décidé de lancer cet appel national à la convergence, pour effacer toutes les étiquettes dans lesquelles nous nous enfermons nous-mêmes. Notre but commun est de réveiller les consciences et de réussir à unir tous les acteurs du changement. La marche est partie le lundi 5 mars de Bayonne, composée d’une quinzaine de membres et de 2 véhicules de logistique. Elle est composée actuellement d’une quinzaine de personnes et atteindra Paris le 21 avril.

A l’occasion de l’étape de la marche de Bayonne, avec des personnes sans abri et le Droit Au Logement 86, nous commencerons un campement qui aura pour but de mettre la question du logement au centre de la réflexion politique. Sans trop anticiper sur les réflexions que nous mènerons collectivement, nous pouvons déjà préciser que Poitiers est une ville dans laquelle il y a de nombreux logements vacants mais aussi où les loyers sont chers et ne baissent pas et où il y a  des personnes sans abri ou habitant des logements indignes. Cherchez l’erreur !

Nous vous invitons donc à réserver votre week-end (et même plus si affinités) dès à présent et à venir le 30 mars dès l’après-midi place du marché à Poitiers (sous l’arbre à palabres près du parvis de Notre-Dame) pour participer à ce moment, débattre et camper avec nous. Merci d’amener votre tente ou, si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas camper, d’en amener une pour ceux qui n’en n’auraient pas.

Nous vous tiendrons au courant dès que les horaires seront fixés et nous les afficherons sur l’arbre à palabres. Nous pouvons d’ores et déjà indiquer que la première Assemblée Populaire aura lieu vendredi à 18h30. Nous y élaborerons collectivement le programme du week-end. Nous vous proposons ensuite un repas pris en commun (merci d’apporter nourriture et boissons) suivi d’une soirée festive : discussions et musique (merci d’amener vos instruments de musique).

Démocratie réelle maintenant – Poitiers / www.democratiereelle86.frdemocratiereelle86@free.fr

DAL86 www.dal86.frdal86@free.fr

Le peuple uni ne sera jamais vaincu, un logement est un droit !

Vu sur démocratie réelle 86, 22 mars 2012

[Strasbourg] Un an de prison ferme pour une femme sans domicile, après un vol de 24€ au supermarché

Un an de prison ferme après un vol de 24€ au supermarché

Les DNA [ndPN : Dernières nouvelles d’Alsace, la presse locale, dont l’accès est hélas payant] relatent aujourd’hui cette triste histoire d’une femme de 37 ans qui, alors qu’elle était sans domicile, a volé dans le Simply Market de la route des Romains à Koenigshoffen des produits de toilette pour un montant total de 23,69€. Récidiviste, elle a été condamnée à un an de prison ferme, la peine plancher selon les DNA et le tribunal a décerné un mandat de dépôt à la barre, afin que la peine soit exécutée immédiatement.

Rue 89, 21 mars 2012

[Toulouse] Après la tuerie

Toulouse : Après la tuerie

Pour la deuxième fois en une décennie, Toulouse est confrontée a une catastrophe sociétale, explosion de l’usine AZF en 2001, crime antisémite du 19 mars 2012. La population de la ville est atterrée, comme nous le sommes, comme nous l’avons été après le drame d’AZF. Comme en septembre 2001 nous nous sommes réunis en tant qu’êtres humains et en tant que militants anarchosyndicalistes, à la fois pour exprimer notre ressenti face a cette horreur injustifiable et aussi pour dénoncer les conditions qui l’ont rendu possible.

Ces conditions nous les connaissons depuis longtemps :

- marginalisation des plus pauvres

 - oppression et exploitation des travailleurs

 - injustices et bavures policières contre leurs enfants …..

En n’offrant pas aux individus les moyens de leurs réalisation cette société les pousse au désespoir, au repli identitaire, aux communautarismes sous ses formes. Tout ceci ne peut que faire le lit de toutes sortes de fascismes , fascismes religieux , fascisme politique. Ce processus de divisions communautaires a été encouragé par les pouvoirs politiques, français et européens, qui ne manqueront pas d’exploiter cette tragédie à leur seul et unique profit.

Pour notre part nous appelons a lutter contre ces causes profondes de la barbarie.

« Notre patrie c’est le monde, notre famille l’humanité ! « 

CNT AIT Toulouse, 22 mars 2012

[Notre histoire] Déclaration de Marius Jacob à son procès

Le 22 mars 1905, au palais de justice d’Amiens, se clôt le procès d’Alexandre Marius JACOB, cambrioleur anarchiste, et de sa bande « Les travailleurs de la nuit » qui auront à leur actif 150 cambriolages. Marius Jacob et Félix Bour sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité. 14 personnes écopent de 5 à 20 années de réclusion et 7 sont acquittés.

Ephéméride Anarchiste

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Pourquoi j’ai volé

Messieurs, vous savez maintenant qui je suis : un révolté vivant du produit des cambriolages. De plus j’ai incendié plusieurs hôtels et défendu ma liberté contre l’agression d’agents du pouvoir. J’ai mis à nu toute mon existence de lutte ; je la soumets comme un problème à vos intelligences. Ne reconnaissant à personne le droit de me juger, je n’implore ni pardon, ni indulgence. Je ne sollicite pas ceux que je hais et méprise. Vous êtes les plus forts! Disposez de moi comme vous l’entendrez, envoyez-moi au bagne ou à l’échafaud, peu m’importe! Mais avant de nous séparer, laissez-moi vous dire un dernier mot. Puisque vous me reprochez surtout d’être un voleur, il est utile de définir ce qu’est le vol. À mon avis, le vol est un besoin de prendre que ressent tout homme pour satisfaire ses appétits. Or ce besoin se manifeste en toute chose : depuis les astres qui naissent et meurent pareils à des êtres, jusqu’à l’insecte qui évolue dans l’espace, si petit, si infime que nos yeux ont de la peine à le distinguer. La vie n’est que vols et massacres. Les plantes, les bêtes s’entre-dévorent pour subsister. L’un ne naît que pour servir de pâture à l’autre ; malgré le degré de civilisation, de perfectibilité pour mieux dire, où il est arrivé, l’homme ne faillit pas à cette loi ; il ne peut s’y soustraire sous peine de mort. Il tue et les plantes et les bêtes pour s’en nourrir. Roi des animaux, il est insatiable. En outre des objets alimentaires qui lui assurent la vie, l’homme se nourrit aussi d’air, d’eau et de lumière. Or a-t-on jamais vu deux hommes se quereller, s’égorger pour le partage de ces aliments? Pas que je sache. Cependant ce sont les plus précieux sans lesquels un homme ne peut vivre. On peut demeurer plusieurs jours sans absorber de substances pour lesquelles nous nous faisons esclaves. Peut-on en faire autant de l’air? Pas même un quart d’heure. L’eau compte pour trois quarts du poids de notre organisme et nous est indispensable pour entretenir l’élasticité de nos tissus ; sans la chaleur, sans le soleil, la vie serait tout à fait impossible. Or tout homme prend, vole ces aliments. Lui en fait-on un crime, un délit? Non certes! Pourquoi réserve-t-on le reste? Parce que ce reste exige une dépense d’effort, une somme de travail. Mais le travail est le propre d’une société, c’est-à-dire l’association de tous les individus pour conquérir, avec peu d’efforts, beaucoup de bien-être. Est-ce bien là l’image de ce qui existe? Vos institutions sont-elles basées sur un tel mode d’organisation? La vérité démontre le contraire. Plus un homme travaille, moins il gagne ; moins il produit, plus il bénéficie. Le mérite n’est donc pas considéré. Les audacieux seuls s’emparent du pouvoir et s’empressent de légaliser leurs rapines. Du haut en bas de l’échelle sociale tout n’est que friponnerie d’une part et idiotie de l’autre. Comment voulez-vous que, pénétré de ces vérités, j’aie respecté un tel état de choses? Un marchand d’alcool, un patron de bordel s’enrichit, alors qu’un homme de génie va crever de misère sur un grabat d’hôpital. Le boulanger qui pétrit le pain en manque ; le cordonnier qui confectionne des milliers de chaussures montre ses orteils, le tisserand qui fabrique des stocks de vêtements n’en a pas pour se couvrir ; le maçon qui construit des châteaux et des palais manque d’air dans un infect taudis. Ceux qui produisent tout n’ont rien, et ceux qui ne produisent rien ont tout. Un tel état de choses ne peut que produire l’antagonisme entre les classes laborieuses et la classe possédante, c’est-à-dire fainéante. La lutte surgit et la haine porte ses coups. Vous appelez un homme « voleur et bandit », vous appliquez contre lui les rigueurs de la loi sans vous demander s’il pouvait être autre chose. A-t-on jamais vu un rentier se faire cambrioleur? J’avoue ne pas en connaître. Mais moi qui ne suis ni rentier ni propriétaire, qui ne suis qu’un homme ne possédant que ses bras et son cerveau pour assurer sa conservation, il m’a fallu tenir une autre conduite. La société ne m’accordait que trois moyens d’existence : le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît, l’homme ne peut même pas se passer de travailler ; ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des richesses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité c’est l’avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de la vie. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Le vol c’est la restitution, la reprise de possession. Plutôt que d’être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne ; plutôt que mendier ce à quoi j’avais droit, j’ai préféré m’insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes, je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois ; qu’ouvrier docile et avachi j’eusse créé des richesses en échange d’un salaire dérisoire et, lorsque le corps usé et le cerveau abêti, je m’en fusse crever au coin d’une rue. Alors vous ne m’appelleriez pas « bandit cynique », mais « honnête ouvrier ». Usant de la flatterie, vous m’auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes ; vous, vous êtes moins abstraits, vous leur offrez un chiffon de papier. Je vous remercie beaucoup de tant de bonté, de tant de gratitude, messieurs. Je préfère être un cynique conscient de mes droits qu’un automate, qu’une cariatide. Dès que j’eus possession de ma conscience, je me livrai au vol sans aucun scrupule. Je ne coupe pas dans votre prétendue morale, qui prône le respect de la propriété comme une vertu, alors qu’en réalité il n’y a de pires voleurs que les propriétaires. Estimez-vous heureux, messieurs, que ce préjugé ait pris racine dans le peuple, car c’est là votre meilleur gendarme. Connaissant l’impuissance de la loi, de la force pour mieux dire, vous en avez fait le plus solide de vos protecteurs. Mais prenez-y garde ; tout n’a qu’un temps. Tout ce qui est construit, édifié par la ruse et la force, la ruse et la force peuvent le démolir. Le peuple évolue tous les jours. Voyez-vous qu’instruits de ces vérités, conscients de leurs droits, tous les meurt-de-faim, tous les gueux, en un mot, toutes vos victimes, s’armant d’une pince-monseigneur aillent livrer l’assaut à vos demeures pour reprendre leurs richesses, qu’ils ont créées et que vous leur avez volées. Croyez-vous qu’ils en seraient plus malheureux? J’ai l’idée du contraire. S’ils y réfléchissent bien, ils préféreraient courir tous les risques plutôt que de vous engraisser en gémissant dans la misère. La prison. Le bagne. L’échafaud! Dira-t-on. Mais que sont ces perspectives en comparaison d’une vie d’abruti, faite de toutes les souffrances. Le mineur qui dispute son pain aux entrailles de la terre, ne voyant jamais luire le soleil, peut périr d’un instant à l’autre, victime d’une explosion de grisou ; le couvreur qui pérégrine sur les toitures peut faire une chute et se réduire en miettes ; le marin connaît le jour de son départ, mais il ignore s’il reviendra au port. Bon nombre d’autres ouvriers contractent des maladies fatales dans l’exercice de leur métier, s’épuisent, s’empoisonnent, se tuent à créer pour vous ; il n’est pas jusqu’aux gendarmes, aux policiers, vos valets qui, pour un os que vous leur donnez à ronger, trouvent parfois la mort dans la lutte qu’ils entreprennent contre vos ennemis. Entêtés dans votre égoïsme étroit, vous demeurez sceptiques à l’égard de cette vision, n’est-ce pas? Le peuple a peur, semblez-vous dire. Nous le gouvernons par la crainte de la répression ; s’il crie, nous le jetterons en prison ; s’il bronche, nous le déporterons au bagne ; s’il agit, nous le guillotinerons! Mauvais calcul, messieurs, croyez-m’en. Les peines que vous infligerez ne sont pas un remède contre les actes de révolte. La répression, bien loin d’être un remède, voire un palliatif n’est qu’une aggravation du mal. Les mesures correctives ne peuvent que semer la haine et la vengeance. C’est un cycle fatal. Du reste, depuis que vous tranchez des têtes, depuis que vous peuplez les prisons et les bagnes, avez-vous empêché la haine de se manifester? Dites! Répondez! Les faits démontrent votre impuissance. Pour ma part, je savais pertinemment que ma conduite ne pouvait avoir pour moi d’autre issue que le bagne ou l’échafaud. Vous devez voir que ce n’est pas ce qui m’a empêché d’agir. Si je me suis livré au vol, ça n’a pas été une question de gains, de livres, mais une question de principe, de droit j’ai préféré conserver ma liberté, mon indépendance, ma dignité d’homme, que me faire l’artisan de la fortune d’un maître. En termes plus crus, sans euphémisme, j’ai préféré être voleur que volé. Certes, moi aussi je réprouve le fait par lequel un homme s’empare violemment et avec ruse du fruit du labeur d’autrui. Mais c’est précisément pour cela que j’ai fait la guerre aux riches, voleurs du bien des pauvres. Moi aussi je voudrais vivre dans une société où le vol serait banni. Je n’approuve et n’ai usé du vol que comme moyen de révolte propre à combattre le plus inique de tous les vols : la propriété individuelle. Pour détruire un effet, il faut au préalable en détruire la cause. S’il y a vol, ce n’est que parce qu’il y a abondance d’une part et disette de l’autre ; que parce que tout n’appartient qu’à quelques-uns. La lutte ne disparaîtra que lorsque les hommes mettront en commun leurs joies et leurs peines, leurs travaux et leurs richesses ; que lorsque tout appartiendra à tous. Anarchiste révolutionnaire j’ai fait ma révolution vienne l’anarchie

Alexandre Marius Jacob

[Poitiers] Manif réussie contre les expulsions !

ndPN : Près de trois cents personnes se sont rassemblées hier place du marché contre les expulsions prononcées par la préfecture à l’encontre d’étranger-e-s, notamment des étudiant-e-s (y compris des enseignants-chercheurs). La manifestation a fait du bruit au centre-ville, avec des témoignages d’étudiant-e-s étranger-e-s place d’armes, puis au palais de justice à 18H en solidarité avec la famille Adamianov et toutes les personnes expulsables. A cette occasion, des slogans contre les expulsions et la xénophobie ont été scandés et des banderoles déployées, dont une marquée d’un « SOLIDARITE ANATIONALE ». Un tract « contre le racisme, contre l’Etat » du groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86) a été diffusé. La lutte continue, contre toutes les expulsions !

250 personnes contre les expulsions d’étrangers

Étudiants, enseignants, réfugiés dont les enfants sont scolarisés: ils sont menacés d’expulsions, car étrangers. Certains ont manifesté hier.

Une manifestation contre les expulsions de ressortissants et d’étudiants étrangers a réuni hier soir entre 17h et 18h près de 250 personnes dans les rues du centre-ville de Poitiers. A la fin du défilé, sur les marches du palais de justice, Yves Jean, futur président de l’université de Poitiers, a apporté son soutien. Deux personnes menacées d’expulsion par la préfecture ont accepté de témoigner.

> Elyes Nefzaoui. « A Poitiers depuis 6 ans, je suis doctorant à l’ENSIP, donc salarié de l’université », explique ce Tunisien. « La préfecture veut changer mon titre de séjour pour un plus précaire. J’ai refusé et je suis donc sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mon avocat a saisi le tribunal administratif de Poitiers ». > Désiré Mazier. Elle est arrivée du Salvador en 2007 à Poitiers pour des études de master 2 en « migrations internationales ». « La préfecture me reproche un parcours universitaire non cohérent. J’ai fait l’objet d’une première OQTF. J’ai saisi le tribunal administratif. Du coup, la préfecture a décidé de m’accorder un titre de séjour, si j’abandonne mon recours. J’ai refusé, d’où une seconde OQTF ». Selon le collectif anti-expulsions, une quinzaine d’étudiants ou de formateurs étrangers sont menacés sur Poitiers.

Centre-Presse, 22 mars 2012

Vidéo de la manif ici

Voir aussi les photos sur le site du NPA 86