[Poitiers] Antinucléaire : rassemblement et manif

Fukushima et Tchernobyl : 200 militants pour dire non

Des manifestants de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire ont rappelé le sort des victimes de Tchernobyl. Le drame a eu lieu il y a 26 ans.

Hier à Poitiers, place Leclerc, des militants en train d'exposer les photos des liquidateurs de Tchernobyl. 

Hier à Poitiers, place Leclerc, des militants en train d’exposer les photos des liquidateurs de Tchernobyl.

La mairie de Poitiers a refusé la tenue, sur la place Leclerc, de l’exposition présentant 260 photographies des liquidateurs de Tchernobyl, sans justifier l’interdiction. La Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire, regroupant plusieurs partis politiques et associations environnementales apolitiques, a organisé, hier après-midi, une manifestation pour dénoncer « le déni de démocratie d’Alain Claeys », a souligné Hélène Shemwell, membre de la Coordination et élue régionale EE-LV (Europe Écologie-Les Verts).

Les portraits des liquidateurs ont été installés sur la place Leclerc devant quelque deux cents personnes venues apporter leur soutien « pour la sortie du nucléaire ». Celles-ci ont ensuite déambulé dans les rues piétonnes de la capitale régionale du Poitou-Charentes en sensibilisant les passants à travers, par exemple, des distributions de pastilles factices d’iode ou en déroulant un calicot rappelant une sortie du nucléaire « partout et tout de suite ».
Le rassemblement poitevin a eu lieu un jour avant l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011). « Nous avons voulu montrer le lien entre les deux catastrophes, a expliqué Hélène Shemwell, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dit aujourd’hui qu’un accident nucléaire en France n’est pas impossible. » Une analyse que partage Véronique Massonneau, candidate EE-LV (dans le cadre de l’accord avec le PS) dans la 4e circonscription de la Vienne (Châtellerault), présente à la manifestation : « Je suis là pour dire combien il est important de sortir du nucléaire, a-t-elle déclaré, si nous n’avons pas la volonté politique de le faire, les gens ne feront aucun effort pour l’économie d’énergie. »
Le nom du ministre de l’Industrie, Éric Besson, a été évoqué hier : il devait venir inaugurer à Civaux la Force d’action rapide nucléaire. « Peut-être a-t-il eu peur de nous ? » a commenté un manifestant.

Nouvelle République, Didier Monteil, 11 mars 2012

ndPN : le tract du groupe Pavillon Noir a été largement diffusé.

Répression(s)

Syndicalisme courageux et corporatisme répressif

Dans un précédent numéro du Monde libertaire, nous évoquions la grève et le blocage du navire Le Corse, à Marseille, en février dernier. Initiée par des marins CGT de la SNCM, cette action entendait protester contre l’ouverture, par la compagnie Corsica Ferries, d’une ligne directe Toulon-Bastia qui, à termes, risque de « mener à la perte de la SNCM et des 4 000 emplois qui lui sont rattachés » (1). La justice, qui n’en est pas à sa première courbette devant le patronat, avait tranché le conflit en déclarant la grève illégale et en autorisant la direction de la compagnie à faire appel aux flics pour déloger ces insolents syndicalistes. Prenant acte, celle-ci s’est empressée de faire appel à ses chiens de garde préférés qui, plus que jamais zélés, ont débarqué dans la foulée. La suite, vous la connaissez.

On en serait sans doute resté là, mais la direction de la SNCM s’est mise en tête de torpiller la CGT, véritable épine dans le pied de ses ambitions antisociales. Peu après le délogement des grévistes, sept d’entre eux ont été mis à pied pendant sept jours. Quant au délégué syndical Frédéric Alpozzo et au secrétaire du CE Marcel Faure, ils sont tous d’eux en procédure de licenciement pour « faute lourde ». Comme le peu de droit du travail l’exige, les demandes de la direction doivent encore être validées par l’inspection du travail avant d’être effectives. L’affaire est donc à suivre, avec l’espoir que l’inspection ne courbera pas l’échine devant le patronat.

Si du côté de la CGT SNCM on se mobilise contre le capital et ses affidés, les pseudo-syndicalistes de FO Pénitentiaire restent les gros cons réactionnaires qu’on connaît malheureusement trop bien. S’en prenant à l’harmonisation des prix des cantines en prison, le « syndicat » s’est fendu d’un tract haineux – intitulé : « On baisse le froc pour la racaille ! » – dans lequel elle s’indigne contre la « distribution des produits aux voyous à des prix dérisoires ». « Racaille », « voyous », mais aussi « crapules », ce sont sous ces doux sobriquets que FO Pénitentiaire parle des détenus. À l’entendre, et ce n’est pas la première fois, le « syndicat » aimerait voir les conditions de vie des prisonniers empirer, comme si la réalité carcérale n’était pas déjà suffisamment insoutenable. Face à ce genre de tract, le bon vieux slogan « Les prisons en feu, les matons au milieu » reprend tout son sens… Heureusement que certaines confédérations syndicales – comme, par exemple, la CNT – sauvent encore l’honneur de l’idée syndicaliste en refusant de syndiquer les flics, les gardiens de prison et autres professionnels de la répression.

Le Monde Libertaire n°1663, Johnny Caramelo, 8 mars 2012

[Grèce] « Pourquoi nous avons occupé l’hôpital de Kilkis », par Lela Zotakis

[Grèce] « Pourquoi nous avons occupé l’hôpital de Kilkis », par Lela Zotakis

Posted on 10 mars 2012 by juralib

L’occupation de l’hôpital de Kilkis par ses travailleurs-ses a commencé le lundi 20 février 2012. Cette occupation entend défendre non seulement  les droits de tous–tes les salariéEs de Kilkis (médecins, infirmiers-ères, aides-soigants-tes, personnel administratifs) mais aussi le système national de santé qui est durement attaqué. Cette lutte s’inscrit aussi dans la volonté de défendre les Droits de l’Homme des classes moyennes et des classes populaires qui sont gravement menacés. La situation actuelle en Grèce donne l’image de ce que sera le futur pour les peuples du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie et de tous les pays du monde.

Celles et ceux qui travaillent non seulement à l’hôpital de Kilkis mais aussi dans la majorité des hôpitaux et des centres médicaux en Grèce ne sont plus payés à l’heure. Quelqu’unEs subissant une baisse tragique de leurs salaires, ne recevant même plus de quoi vivre. Par exemple, un de mes collègues fut transféré au service de cardiologique en situation de choc quand il a appris qu’au lieu de recevoir comme d’habitude sa paie de 800 euros, il a reçu une notice l’informant qu’il ne serait pas payé mais qu’au contraire il devait à l’État 170 euros. D’autres collègues sont payés 9 euros par mois. Celles et ceux d’entre nous qui continuent à recevoir leur salaire normal, organisent le soutien de nos collègues.

Il est évident qu’il s’agit d’une guerre declarée contre le peuple, contre la société entière. Ceux qui disent que la dette publique de la Grèce est la dette du peuple grec, ils mentent. Ce n’est pas la dette du peuple. Par contre cette dette est créée par les gouvernements successifs avec la collaboration des banquiers pour qu’ils mettent en esclavage les êtres humains. Les prêts donnés à la Grèce ne sont pas destinés pour les salaires, les retraites ou la sécurité sociale. En fait c’est l’inverse : les salaires, les retraites et la sécurité sont mis au service du remboursement de la dette aux banquiers.

Ils mentent parce qu’en effet ils ne veulent pas « une société libre de dettes » comme ils déclarent. Eux-mêmes provoquent l’apparition de la dette (avec l’aide des gouvernements pourris et des hommes politiques corrompus) pour leur propre profit. Ils ont placé comme premier ministre de la Grèce, un banquier pour qu’il gère notre spoliation. Ce premier ministre ne fut pas élu. Il a été placé par le FMI et les banquiers, avec la contribution des politiciens grecs et européens corrompus. Voilà comment ils perçoivent le terme « démocratie ».

Les banquiers, avec la participation des gouvernements, causent les dettes en créant de l’argent virtuel et s’emplissent les poches avec les taux d’intérêts prohibitifs. Et malgré tout, ils insistent que ceux et celles qui doivent payer cette dette, c’est nous, vous, nos enfants et nos petits enfants avec nos « fortunes » et nos vies. Mais nous ne leur devons rien. Par contre c’est eux qui doivent au peuple la plus grande part de leurs fortunes, nourris dans le lit de la corruption politique.

Si on n’ouvre pas les yeux devant cette vérité, on va bientôt devenir des esclaves en travaillant pour gagner juste 200 euros ou moins et sous la condition bien sûr qu’on sera capable de trouver un travail. Fini la sécurité médico-pharmaceutique, plus de retraites, nous seront sans abri et tous affaméEs. Cette réalité commence à prendre corps en Grèce avec des milliers de mes concitoyens qui vivent dans la rue et qui ont faim, et c’est à côté de chez vous !

Nous ne voulons pas apparaître comme désespéréEs mais la vérité est là. Cette « crise » ne peut être attribuée à une erreur financière ou monétaire. Non, c’est le début d’une phase extrêmement désagréable et qui va être de longue durée. Cette phase-là suit un chemin attentivement étudié qui fut élaboré il y a des décennies. Il nous faut lutter tous et toutes ensemble contre ce plan néolibéral. Voilà ce que nous voulons faire ici, à Kilkis mais aussi avec les gens de beaucoup d’autres villes dans le monde.

Pour le moment nous ne pensons pas ouvrir un compte pour un soutien économique. Cependant, une telle perspective est tout de même possible dans les semaines à venir, si la situation s’aggravait. Maintenant ce dont nous avons le plus besoin est d’un soutien moral et de la diffusion de notre situation. Les luttes régionales partout dans le monde doivent être propagées et obtenir un aide massive si nous voulons gagner cette guerre contre ce système corrompu. Ce serait magnifique si vous pouviez réfléchir à d’autres façons de diffuser de nos idées et nos nouvelles.

Pour nous contacter

Nous vous exprimons notre gratitude et nos remerciements pour vos pensées gentilles et vos paroles.

Toutes mes appréciations,

Leta Zotakis, directrice du Département d’Actinologie de l’Hôpital de Kilkis, membre de l’Assemblée générale des travailleurs, présidente de l’Union de Médecins des Hôpitaux de la région du Kilkis (ENIK).

Traduit de l’anglais (commentaire posté sur Contra Info), Nouvelles Hors Les Murs, 10 mars 2012.

[Bahreïn] Grande manif contre la dictature

Grande manifestation pour la démocratie à Bahreïn

MANAMA (Reuters) – Bahreïn a été le théâtre, vendredi, d’une grande manifestation pour la démocratie, la plus importante selon des témoins depuis le début du mouvement en faveur de réformes politiques il y a un an.

A l’appel du cheikh Issa Kassim, un dignitaire religieux chiite, des dizaines de milliers de personnes ont défilé sur le principal axe routier menant à Manama, la capitale de ce royaume majoritairement peuplé de chiites mais gouverné par une dynastie sunnite proche du voisin saoudien.

Selon un site internet relayant en direct les images du défilé, des protestataires arboraient des banderoles dénonçant la « dictature » et réclamant la libération des personnes détenues.

« Nous sommes ici pour défendre nos justes revendications sur lesquelles nous ne pouvons pas transiger et pour lesquelles nous sommes prêts à nous sacrifier », a lancé le cheikh avant la marche lors de son prêche hebdomadaire dans la localité chiite de Diraz.

« Il s’agit de la plus grande manifestation de l’année qui vient de s’écouler. Je dirais qu’il pourrait y avoir plus de 100.000 personnes », a estimé un photographe de Reuters.

Selon des militants, des policiers en tenue antiémeute ont bloqué la route menant à la capitale et fait usage de grenades lacrymogènes. Le ministère de l’Intérieur a affirmé que des manifestants avaient lancé des pierres sur les forces de l’ordre.

Les heurts ont duré plus d’une heure. Des opposants ont également fait état d’affrontements dans le quartier de Makharka et dans le village d’Eker, au sud-est de Manama.

Mais le gros du défilé s’est dispersé dans le calme et les dizaines de milliers de manifestants sont rentrés chez eux.

Le gouvernement bahreïni, invité par ses alliés occidentaux à « lâcher du lest » en autorisant des manifestations pacifiques, a donné son accord à plus de protestations de l’opposition ces derniers mois.

Vendredi, le palais s’est ainsi réjoui de l’existence d’une petite manifestation réunissant quelques centaines de partisans du gouvernement, signe, selon lui, de maturité politique et « modèle de comportement démocratique ».

La famille régnante bahreïnie a écrasé les premières manifestations prodémocratiques de février 2011 en faisant appel à des contingents saoudien et émirati. Le gouvernement a également accusé l’Iran chiite, grand rival de l’Arabie saoudite dans le Golfe, de fomenter l’agitation.

Bahreïn abrite le port d’attache de la Ve flotte américaine du Golfe.

Jean-Loup Fiévet et Guy Kerivel pour le service français

Nouvel Obs, 9 mars 2012

[Paris – 8ème arrondissement] Une policière prise pour cible par un mineur

« Il y a de la plèbe dans toutes les classes« , disait Julien C., citant Hegel.

Un jeune homme de presque 15 ans a attaqué ce jeudi une policière, avec des billes et une tomate, selon Le Parisien.

Heureusement pour cet agresseur de flic, l’acte n’a pas été perpétré du haut d’une tour d’un quartier déshérité, mais d’une fenêtre… de l’Elysée. Il ne s’agira donc que du « geste malheureux d’un enfant« , selon Nicolas Sarkozy (par ailleurs père dudit jeune homme).

Tant mieux pour Louis S., qui ne connaîtra à priori pas, pour cette agression d’un agent de police, les délices d’un EPM ; ni l’encadrement militaire proposé il y a quelques mois par son père pour les jeunes délinquants.

Pavillon Noir