[Londres] Dénonce ton voisin bizarre à la police anti-terroriste!

Dénonce ton voisin bizarre à la police anti-terroriste!

La police métropolitaine de Londres fait appel à la délation publique contre les terroristes cachés un peu partout, en particulier parce qu’elle craint pour les Jeux Olympiques de cet été et la paix des affaires. Elle s’imagine en gardienne toute puissante (‘total policing’ dit-elle). Espérons que ce tigre en papier soit noyé sous la masse des appels bidon !

La police londonienne a lancé ce lundi sa campagne anti-terroriste qui doit durer au minimum quatre semaines. Son nom : ’It’s Probably Nothing, But…’ (Ce n’est probablement rien, mais…). Elle consiste en des publicités dans la presse locale et des minorités ethniques, ainsi qu’en un spot radio. Des tracts vont également être distribués dans 1,4 millions de domiciles londoniens.

Stuart Osborne, coordinateur national de l’anti-terrorisme a affirmé ce qui suit : ” La menace terroriste pour Londres et la Grande-Bretagne demeure réelle. Nous, à la police de Londres, avons un rôle clé pour contrecarrer cette menace, qu’elle provienne de groupes inspirés par Al-Quaïda ou de groupes républicains dissidents irlandais – mais nous ne pouvons jouer ce rôle qu’avec le soutien de toutes nos communautés. Les terroristes vivent parmi nous. Nous voulons que vous nous disiez tout ce que vous voyez qui ne vous semble pas comme d’habitude dans vos vies quotidiennes. Nous savons qu’il se peut que vous soyez inquiets à l’idée de parler à la police, peut-être parce que vos amis ou votre famille pourrait le découvrir. Mais peut-être bien que vous avez des renseignements qui pourraient sauver des vies.

Nous préférons recevoir beaucoup d’appels passés en toute bonne foi qui ne donnent pas d’éléments intéressants que de ne rien recevoir du tout. Ne pas passer ce coup de téléphone pourrait nous faire manquer une information vitale. Notre priorité, c’est la sécurité du public, chose que nous ne pouvons garantir qu’avec votre concours. Faites confiance à vos instincts. Appelez la hotline confidentielle au 0800 789 321.”

Source : http://content.met.police.uk/News/Its-probably-nothing-but-counterterrorism-campaign-launched-in-London/1400006601533/1257246741786

Libération irlande, 16 février 2012

[Paris] Perquisition en la modeste masure parisienne de Teodorin

Teodorin Obiang, fils du dictateur équato-guinéen Teodoro Obiang, en est tout indigné : la justice française perquisitionne en sa demeure. Or elle s’avère être plus confortable qu’on ne pouvait s’y attendre, pour un représentant d’un pays réputé l’un des plus pauvres du monde, malgré (ou à cause de) son pétrole.

Ce que cet article AFP qui suit ne dit pas, c’est que ce personnage assez singulier dans son genre n’a pas épargné tout seul – chouchou des firmes pétrolières USA qu’il est.

http://www.slateafrique.com/1737/guinee-equatoriale-le-monde-selon-teodorin-1

http://www.slateafrique.com/1851/guinee-equatoriale-le-monde-selon-teodorin-2

On pourrait se contenter de se réjouir qu’un riche aussi outrancier ait des ennuis, pour une fois. Il nous semble néanmoins qu’une question reste en suspens, dans toute cette affaire de « biens mal acquis »…

La justice française s’attaquera-t-elle à d’autres personnages que cet Obiang ami des Etats-Unis ? Pourquoi pas de perquisition semblable chez des Sassou Nguesso et autres Bongo ? Il faut croire que ces grands amis de la France y ont encore bien des appuis, et pour rappel, pas qu’à droite… 

Dans le bras de fer énergétique des puissances occidentales, les dictateurs sont placés au pouvoir, maintenus ou renversés au gré des intérêts pétroliers concurrents.

En attendant, les populations crèvent…

Pavillon Noir

Perquisition: « caverne d’Ali Baba » au domicile parisien du président de Guinée équatoriale

Les enquêteurs poursuivaient vendredi leurs saisies records dans le somptueux hôtel particulier parisien, véritable « caverne d’Ali Baba », longtemps propriété de la famille du président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, dans le cadre de l’affaire des « biens mal acquis ».

Sur les cinq étages de cette immense propriété de plusieurs milliers de m2 avenue Foch (XVIe), ils continuaient vendredi après-midi de recenser et placer sous séquestre mobiliers de prestige et biens précieux, tels des grands crus (Petrus, Romanée Conti..) d’une valeur de plusieurs milliers d’euros la bouteille.

Entamé mardi, le travail de fourmi des enquêteurs pourrait se prolonger la semaine prochaine pour une perquisition qualifiée de « record » par sa durée par des sources judiciaires et policières.

Les enquêteurs sont tombés sur « une caverne d’Ali Baba », selon l’expression de l’un d’entre eux. Ils ont saisi une horloge d’une valeur de trois millions d’euros, a ainsi révélé une source proche de l’enquête.

L’hôtel particulier, riche de 101 pièces, est évalué à plus de 500 millions d’euros et l’ensemble du mobilier pourrait dépasser les 40 millions d’euros.

L’opération est conduite par les deux juges d’instruction chargés du dossier des biens mal acquis et des policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).

Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. Une affaire surnommée des « biens mal acquis ».

Les enquêteurs soupçonnent que ces biens ont été acquis à partir de détournements de fonds publics. En septembre 2011, la justice avait déjà saisi onze voitures de luxe Ferrari, Bugatti, etc.) de Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen-guinéen dans ce même hôtel particulier de l’avenue Foch.

Ils ont obtenu récemment de pouvoir enquêter sur les acquisitions réalisées par les chefs d’Etat et leurs proches après le dépôt de la plainte en 2008 par l’ONG Transparency International France.

La saisie en cours est vivement contestée par la Guinée Equatoriale, la présidence ayant fait part jeudi de sa « totale indignation » devant ce qu’elle estime être une « illégitime persécution ».

Les avocats du président et de son fils ont également protesté, estimant que l’immeuble n’était plus propriété de la famille du président depuis octobre et qu’il appartient désormais à l’Etat équato-guinéen.

« C’est une mission diplomatique. Nous contestons absolument les opérations qui sont en train de s’y dérouler », avait déclaré mardi Me Olivier Pardo, avocat du président Obiang.

Le Quai d’Orsay avait assuré que « cet appartement relève du droit commun ».

Considéré comme un des chefs d’Etat les plus riches du monde, Teodoro Obiang, 69 ans, dirige d’une main de fer depuis 1979 son petit pays, troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, mais dont la majorité de la population vivent dans la pauvreté.

Pressenti par son père pour lui succéder, Teodorin fait depuis plusieurs années l’objet d’enquêtes pour blanchiment et corruption aux Etats-Unis, où ce quadragénaire a longtemps mené une vie de Playboy fortuné en Californie.

De son côté, le département américain de la Justice avait annoncé en octobre « la confiscation de 70 millions de dollars d’actifs appartenant à Teodorin en Californie, dont un domaine de 30 millions de dollars à Malibu, un jet de 38,5 millions de dollars, plusieurs voitures de luxe », ainsi « qu’un gant blanc couvert de cristaux de Michael Jackson ».

AFP, 17 février 2012

[Dakar] Nouvelle manifestation, nouvelle répression

Manifestation interdite au Sénégal: une dizaine de blessés dans des violences à Dakar

Une dizaine de personnes dont un policier ont été blessées vendredi dans des violences qui ont éclaté à Dakar lors de la dispersion de groupes de jeunes opposants qui tentaient de participer à une manifestation interdite contre un nouveau mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade.

La police arrête Kilifeu (c) l'un des membres du membre du célèbre mouvement citoyen "Y'en a Marre" le 16 février à Dakar

La police arrête Kilifeu (c) l’un des membres du membre du célèbre mouvement citoyen « Y’en a Marre » le 16 février à Dakar

Pour la quatrième journée consécutive, l’opposition avait appelé à manifester « massivement » dans le centre de Dakar contre la candidature à la présidentielle du 26 février de M. Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, candidature qu’elle juge anticonstitutionnelle.

Tous les accès à la place de l’Indépendance où devait avoir lieu le rassemblement avaient été bloqués et l’esplanade était désertée, à l’exception de policiers à pied ou à bord de véhicules, dont des pick-up, un blindé et un camion anti-émeute.

Très vite, dans les rues et avenues adjacentes, de petits groupes de jeunes, au départ des dizaines, puis des centaines, ont affronté à coups de pierre les forces de sécurité qui ont riposté avec des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Des jeunes ont mis le feu à des barricades de pneus, poubelles et détritus avant d’être dispersés par les policiers.

Une foule entourant le chanteur et opposant Youssou Ndour a été prise à partie par des policiers. A un moment, son véhicule, entouré par la foule, s’est arrêté près d’un pick-up de policiers et le chanteur a fait mine de descendre. « Dégagez moi ça, dégagez moi ça! », a crié un policier.

Des grenades lacrymogènes ont alors été tirées par la police sur la foule qui a riposté avec des pierres. Un policier a été touché à l’arrière la tête.

Pendant ces incidents, un journaliste de l’AFP a vu un autre policier sortir son pistolet de service et ouvrir le feu. Il a ensuite récupéré une douille de 9 mm au sol ainsi qu’une balle non percutée.

La tension semblait retomber quand une Grenade lacrymogène a été lancée dans une mosquée du quartier du Plateau (centre-ville), proche du marché Sandaga, provoquant la colère de centaines de fidèles, de jeunes et de badauds qui se trouvaient à proximité.

De 200 à 300 personnes excédées criaient « Allahou akhbar (Dieu est grand) » ou encore, à l’adresse des policiers: « Vous dépassez les bornes ».

Plusieurs centaines de fidèles ont entamé un sit-in devant la mosquée où s’est produit l’incident.

Parallèlement, des affrontements opposaient des manifestants qui lançaient des pierres aux policiers ripostant avec des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes et un canon à eau.

Des hommes en civil armés de fusils à pompe circulaient à bord de véhicules 4X4 noirs banalisés pour pourchasser les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP. Certains avaient le visage couvert d’une cagoule noire.

Ces violences ont fait, outre le policier, une dizaine de blessés parmi lesquels deux Occidentaux, dont un reporte-photographe, légèrement touché au Bras, selon des Journalistes de l’AFP. Une journaliste du quotidien privé L’Observateur, Sophie Barro, a également été blessée, selon son témoignage à l’AFP et Reporters sans frontières (RSF).

Un journaliste de l’AFP a vu en début de soirée deux personnes blessées et inconscientes évacuées sur des civières. Des ambulances circulaient sirènes hurlantes dans le quartier de la mosquée.

Trois candidats à la présidentielle membres du Mouvement du 23 juin (M23, opposition et société civile) qui avait appelé à manifester, ont tenté de se rendre Place de l’Indépendance, mais ont été refoulés: l’ex-ministre des Affaires étrangères Ibrahima Fall, le maire Cheikh Bamba Dièye et l’ex-Premier ministre Idrissa Seck. M. Dièye a été brièvement interpellé par les policiers.

Comme pour toutes ses autres manifestations, le M23 a assuré avoir fait toutes les démarches « en bonne et due forme ». Les manifestations dans le quartier administratif et des affaires du Plateau à Dakar, où sont situés la Place de l’Indépendance et le Palais présidentiel, sont interdites depuis juillet.

Abdoulaye Wade brigue un troisième mandat à la présidentielle face à 13 candidats d’opposition. Le M23 estime que M. Wade a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa nouvelle candidature, validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel.

Quatre personnes ont été tuées en cinq jours dans les manifestations de mécontentement qui ont suivi la décision du Conseil constitutionnel.

AFP, 17 février 2012

Expulsions : avec Hollande, le changement c’est pas pour maintenant

Les ambiguïtés de l’immigration « intelligente » du candidat Hollande

Le concept « d’immigration intelligente », lâché de façon un peu impromptue par François Hollande, jeudi 27 janvier, à l’occasion du débat qui l’opposait à l’ancien premier ministre Alain Juppé sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, ne cesse d’interroger, depuis, tous ceux qui s’intéressent à la question migratoire en France.

Dit avec l’air bonhomme de M. Hollande, ce beau mot est d’abord apparu nettement moins clivant que les concepts d’immigrations « choisie » ou « subie », développés par Nicolas Sarkozy en 2007. Mais au regard du programme du candidat socialiste sur l’immigration, constitué en tout et pour tout de quatre phrases et sept lignes, il est aussi venu mettre en exergue la malléabilité de l’adjectif.

Sur le plan du discours, certes, la ligne semble claire : M. Hollande « n’aura pas besoin de stigmatiser pour parler immigration », assure Mireille Le Corre, en charge du pôle « immigration-intégration » dans l’équipe de campagne du candidat socialiste. La volonté de M. Hollande d’accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers devrait l’obliger, effectivement, à adopter un ton plus consensuel que Nicolas Sarkozy.

Cette proposition d’ordre surtout symbolique se trouve toutefois contrebalancée par une position plus rigide sur la « lutte contre l’immigration irrégulière ». Le candidat socialiste la décrit dans son programme comme « implacable ». Des accents sécuritaires nouveaux dans sa bouche, qui n’ont rien à envier à ceux de la majorité et dénotent une volonté d’éviter les procès en angélisme tout en rassurant l’électorat le moins libéral sur ce thème. « Il n’y aura pas d’objectifs chiffrés » mais « il y aura des éloignements (des expulsions) », défend ainsi Mme Le Corre, en prononçant un mot que peu de socialistes se risquent à lâcher alors que beaucoup, dont M. Hollande, ont longtemps dénoncé la brutalité de cette procédure. A ce titre, aucune proposition d’aménagement de la très polémique « rétention administrative » n’apparaît non plus dans son programme.

« AU CAS PAR CAS »

La proposition de « régulariser » les étrangers en situation irrégulière « au cas par cas sur la base de critères objectifs », témoigne du même exercice d’équilibrisme. Le « cas par cas » est aujourd’hui la règle appliquée par toutes les préfectures. C’est elle qui donne lieu à l’« arbitraire » tant dénoncé par les associations.

Mais pour ménager à l’inverse, les inquiétudes de son électorat le plus humaniste, M. Hollande propose dans le même temps des critères « objectifs » à ce traitement. Ces critères reposeront sur « la durée de résidence, le lien avec l’emploi et les attaches familiales, notamment la scolarisation des enfants« , détaille Mme Le Corre. Mais, là encore, ce sont déjà ces critères qui sont pris en compte par les préfectures.

L’enjeu, si M. Hollande est élu, résidera donc dans le degré de précision de ces paramètres. Ce sont eux qui permettront – ou pas – une régularisation « large », comme l’appelait de ses voeux le Parti socialiste dans sa dernière motion sur l’immigration adoptée en novembre 2009. Le mot a disparu du vocabulaire lors des primaires de 2011.

L’ambiguïté demeure enfin, dans le programme de M. Hollande, sur ce qui constitue pourtant, aujourd’hui, le coeur des difficultés des nouveaux immigrés en France : la politique des titres de séjour. En raison de leur durée limitée (généralement un an renouvelable), ils maintiennent éloignés des bons logements et du crédit leurs titulaires et renforcent les concentrations dans les quartiers défavorisés.

Sur ce sujet, le candidat socialiste se contente d’annoncer qu’il « sécurisera » l’immigration légale. Reprendra-t-il, plus tard, les propositions de son porte-parole Manuel Valls qui prônait encore, à l’automne, l’instauration de cartes de cinq ans et dix ans renouvelables automatiquement ? Rien ne le dit. L’immigration c’est la mondialisation, et sur ce dernier sujet, le candidat Hollande, pour l’heure, apparaît toujours tenté par le protectionnisme.

Le Monde, Elise Vincent, 9 février 2012

M. Hollande, changez maintenant !

Dimanche dernier, le candidat socialiste à la présidence de la République, M. Hollande, a été interrogé sur la situation des Rroms dans l’émission Dimanche +. La voix des Rroms a eu la mauvaise surprise d’entendre de la bouche de M. Hollande des propos trop similaires à ceux que M. Pierre Lellouche tenait lorsqu’il était Secrétaire d’Etat aux affaires européennes.

« Fixer une règle européenne pour garder cette population là où elle doit vivre, c’est-à-dire en Roumanie », revient à remettre en question la libre circulation des citoyens européens. « Des camps qui puissent être ceux de nos décisions », n’est pas une solution, contrairement à ce que M. Hollande a dit. Quelle population souhaiterait ou mériterait de vivre dans des camps, peu importe qui en déciderait ?

Le malaise était perceptible dans les réponses de M. Hollande. Visiblement, il n’était pas préparé sur le sujet. Il reste deux mois avant le rendez-vous qu’il a pris avec les Français. Le changement, « La voix des Rroms » l’attend maintenant, c’est-à-dire avant le 6 mai. Autrement, en cas de victoire de M. Hollande, en ce qui concerne les Rroms, il n’y aurait aucun changement, mais bien la poursuite des politiques de chasse et d’exclusion que nous connaissons. Pour se conformer à son slogan de campagne, M. Hollande doit revenir sur ses propos et faire des propositions dignes à la fois de sa famille politique et des personnes auxquelles elles s’adressent.

La voix des Rroms, 16 février 2012

[Grèce] Répression

Détention préventive pour les manifestants du 12 février

Le 16 février 2012, quelques jours seulement après les manifestations sans précédent contre le second mémorandum et les émeutes importantes à Athènes et dans d’autres villes grecques, les “enquêteurs” sous les ordres de leurs supérieurs politiques – qui sont manifestement en panique – ont diffusé des photographies et des détails sur des manifestants (quatre natifs et un immigré) qui faisaient partie des arrêtés du 12 février à Athènes. Par ailleurs les flics ont demandé une fois encore à d’autres citoyens de devenir des balances bien disposées.

L’État a aussi fait circuler des photos des rues (clichés de la manifestation à Athènes), demandant à des rats potentiels de fournir des témoignages anonymes sur des “suspects coupables”. Les photos ont été publiées au départ sur le site officiel de la police grecque, puis reprises sur différents blogs affiliés à la police, tout comme dans la plupart des entreprises de merde de média de la déception – le site de la police grecque était en panne plus tôt, à cause paraît-il d’une autre action en ligne des Anonymous.

Les têtes des protestataires sont exposées publiquement avant le procès. En d’autres mots, et selon la loi terroriste étendue, ils sont jugés coupables dès le début. Peu après la diffusion de ces photos, de nouveaux chefs d’inculpation ont été ajoutés pour quatre d’entre-eux, ainsi la mise en examen est unifiée, et le juge “impartial” et le procureur ont ordonné leur détention préventive.

Ceci ne nous surprend pas. C’est une autre mesure exemplaire de ce système, une tentative de tous nous terroriser, une manifestation flagrante de force des autorités politiques-policières-judiciaires-médiatiques, dans le contexte de la Junte Grecque Moderne. Nos camarades sont détenus sans se préoccuper de “preuves flagrantes” car ils ont prouvé leur dignité et pris la rue contre les mesures esclavagistes. Notre rage est au-delà du contrôle de l’État. Nos camarades ne seront pas laissés seuls. Un gouvernement manquant complètement de légitimité sociale ou même “constitutionnelle”, menace de tous nous écraser. Mais le consensus social s’est effondré. Nous sommes en guerre.

Liberté immédiate pour tous les arrêtés et acquittement de tous ceux poursuivis après les protestations nationales! Aucune tolérance pour les assassins en uniforme et les mercenaires de l’État!

Attaque incendiaire pour toutes les cibles relatives à la Grèce (ambassades, consulats, etc.) et pour tous les mausolées du Capital. Soutenez-nous maintenant! Agissez maintenant!

LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !

Vu sur Contra Info, 17 février 2012

 

[Chroniques grecques] N° 9 : L’ombre du régime fasciste

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1329490152.png« Qvec 400€, tu ne vis pas, tu te soulèves… »

Depuis la nuit insurrectionnelle du 12 février à Athènes, la parole et l’action se libèrent à toutes les échelles : on ne compte plus les textes et témoignages, à Athènes surtout mais également des autres villes, de prises de positions par des syndicalistes « classiques » et autres « citoyens » en faveur et hommage aux combattants anarchistes révolutionnaires qui prennent une influence considérable dans la complicité populaire. Des textes parfois très courts, d’un seul paragraphe, comme celui-ci :

Une personne merveilleuse … elle  te tient la main, elle t’aide, elle te parle pour ne pas que tu aies peur, elle chante, elle crie ; pendant que les gaz lacrymo tombent autour de toi, elle te soulève quand tu tombes, elle te guide quand tu es aveuglé ; elle recule et elle se regroupe, et encore une fois elle crie, elle chante jusqu’à tard le soir où l’attaque s’est faite de tous les moyens… une personne merveilleuse.

Ou bien des textes et témoignages de prises de position plus conséquents tels que ceux-ci :

http://www.wikistrike.com/article-temoignage-la-verite-sur-la-nuit-de-violence-du-12-fevrier-en-grece-99337552.html

ou encore http://fr.contrainfo.espiv.net/2012/02/16/grece-pour-etendre-la-revolte/, et bien d’autres encore.

Mais cela va dans les deux sens de la guerre sociale, et autant d’articles prennent violemment position contre les « casseurs envoyés et téléguidés par le gouvernement et la police », délires staliniens qui se partagent également dans l’inconscient populaire, mais, il nous semble, à bien moindre échelle et d’une bien moindre portée. Toutefois, la guerre contre les ennemis staliniens va s’intensifier.

Les combattants de Grèce sont également très attentifs aux mouvements et actions de solidarité par-delà l’Europe avec la révolte grecque, à Madrid, Lisbonne, Bruxelles, Francfort, Lyon, Paris, Copenhague, etc.

L’heure est à l’internationalisme actif dans la guerre de classes, et au renforcement de cette « Internationale Invisible des combattants sans chefs » par-delà et contre les frontières (cela va de nouveau faire cogiter un peu le délire d’Etat sur une prétendue organisation internationale figée). Plusieurs appels et communiqués importants circulent déjà dans cette perspective ouverte dont voici un des plus influents : http://www.humanite.fr/monde/lappel-de-mikis-theodorakis-les-banques-rameneront-le-fascisme-en-europe-483044.

Sur la situation en Grèce même, quasiment toutes les occupations dont les plus cruciales tiennent toujours, et de nouvelles éclosent chaque jour, tandis que les actions directes incendiaires contre les banques reprennent dans plusieurs villes (Contra Info fait de bons rapports réguliers et détaillés sur la question).

Cependant, l’Etat contre-attaque.

Des condamnations éclair ont déjà été prononcées contre des dizaines de camarades. Mercredi 15 février au soir, d’après un article sur Indy Athens, une dizaines d’escadrons de MAT appuyés par une colonne de voltigeurs Delta ont attaqué directement au cœur d’Exarchia provoquant quelques affrontements avant qu’ils évacuent la position. Stratégie de la terreur.

Si d’innombrables « petites » manifs de quartiers et locales sont quotidiennes avec des actions directes désormais systématiques, il n’y a plus d’appel de grande envergure. Nous traversons une période difficile, pleine de pièges et de fausses annonces. Ainsi, les syndicats ont appelé à manifester à Syntagma pour dimanche matin, mais tous les combattants savent bien qu’ils vont se retrouver à 200, que cela va durer une demie-heure avec surtout la fonction de contrôler et arrêter tout « élément casseur ou anarchiste suspect ».

Par ailleurs, de sévères mesures et décrets à effet immédiat limitant le droit de manifester au centre-ville d’Athènes commencent à émerger. D’où à nouveau, de nouvelles perspectives révolutionnaires, certainement moins spectaculaires que le soir du 12 février, mais qui s’intensifient, à l’échelle locale des quartiers. Ce que l’Etat ne peut que très difficilement contenir, de même pour les staliniens. La lutte continue donc, c’est une évidence, et ne s’est aucunement interrompue depuis le 12 février, mais plus profonde, plus directe, plus généralisée dans les quartiers.

Simultanément, la Troïka annonce que ce plan de rigueur « enfin adopté », cela ne suffira finalement pas et commence à admettre officiellement l’exclusion économique et politique de la Grèce de la zone euro, abandonnée aux forces spéciales de contre-insurrection et à un régime qui se durcit. Ainsi, le PASOK (PS), le ministre de l’économie et des finances grec, et quelques membres du LAOS (parti néonazi) commencent à soutenir la nécessité de maintenir le pouvoir en place jusqu’à 2013 et d’annuler les promesses d’élections pour avril (également sous la pression des ministres des finances européens). Confusion qui va de pair avec l’évidence du chaos de mars en Grèce, avec la mise en faillite, la mise sous tutelle colonialiste par l’Allemagne et l’exclusion de l’UE.

Par ailleurs, quelques annonces sciemment confuses mais toutefois inquiétantes commencent à éclore quant à une éventuelle participation active des forces maritimes, aériennes et terrestres de l’armée grecque dans la très prochaine guerre contre l’Iran par les USA et Israël. Les ombres de la guerre impérialiste et du fascisme comme garantes de l’unité nationale bourgeoise se précisent.

Voici le détaillé du dernier décret sur un article d’Indy Athens :

changer la loi pour organiser des manifestations dans le plan de centre-ville, selon les rapports, le gouvernement à la suite de ce qui a été dit lors de la réunion largement lieu ce soir à la Maison-Blanche Maximos dans le Premier ministre sur les actes de vandalisme récent.

– Toute personne qui veut protester aujourd’hui dans le centre-ville devrait demander la permission écrite de la police et les autorités municipales, cinq jours avant de procéder à la démonstration.

– N’importe qui peut remplir la commande et la sauvegarde de la manifestation organisée à travailler avec la police et celui de chercher, avec une compensation, d’autres mesures de sauvegarde. Sinon, pour tout dommage aux biens publics et privés assume l’entière responsabilité d’indemnisation. Si l’organisateur a demandé des mesures supplémentaires de sauvegarde et pertes a eu lieu, la responsabilité pour les dommages subis par la police.

– Tous les protestations autres que ceux détenus par les grèves dans tout le pays GSEE et l’ADEDY, le chemin de la Journée de l’Université et doit nécessairement occuper une voie. Sinon, les chemins d’accès dans le centre commercial d’Athènes n’est pas autorisé.

Situation difficile.

***

Communiqué et prise de position de l’Union Syndicale Solidaires

Pour conclure, quelques nouvelles vidéos saisissantes de la nuit insurrectionnelle du 12 février à Athènes :

> Les porcs ramassent. ACAB

> Combattants et masse populaire qui chargent les lignes ennemies

> Combattants à l’avant, qui attaquent la flicaille, la masse populaire en soutien qui charge

> Zone de front, les combattants des premières lignes

> Combattants, peuple et barricades enflammées

Jeudi 16 février 2012.

Vu sur le Jura Libertaire, 17 février 2012