Xavier Bertrand et valérie Rosso-Debord veulent publier dans la presse le nom des « fraudeurs » aux allocs

Pauvre Guy debord, s’il avait connu sa cousine éloignée  ! A quand l’étoile jaune pour les pauvres ?

Xavier Bertrand veut publier dans la presse le nom des fraudeurs aux allocations

La proposition a été émise discrètement par le ministre du Travail lors d’un déplacement dans les Vosges, jeudi 26 janvier : Xavier Bertrand aimerait que le nom des fraudeurs aux allocations sociales soit publié dans la presse. D’abord passée inaperçue, elle fait aujourd’hui bondir le Parti socialiste.

• Ce que Xavier Bertrand propose

« Je pense que tout jugement devrait entraîner la parution dans la presse de l’identité des fraudeurs et de la nature de la fraude. Pourquoi ? Parce que je veux un effet préventif pour dissuader les fraudeurs. Il ne s’agit pas d’être dur pour être dur, il s’agit tout simplement d’être juste. Notre système verse des allocations à ceux qui en ont besoin mais on ne peut pas avoir des gens qui contournent le système de protection sociale. »

Une proposition qui intervient alors que le ministre avait annoncé à l’automne sa volonté de renforcer la lutte contre la fraude sociale. En novembre, Xavier Bertrand avait indiqué que ces fraudes représentaient un manque à gagner d’environ 4 milliards d’euros. Un chiffre quelque peu exagéré, comme l’avait remarqué 20 Minutes.

• Ce qu’on en pense au PS

Quoi qu’il en soit, la dernière proposition du ministre du Travail suscite l’ire du PS. Responsable du pôle social de la campagne de François Hollande, la députée Marisol Touraine déplore que « Xavier Bertrand invente les listes de la honte ». Et d’estimer que « ces propos constituent une nouvelle étape dans la stigmatisation de tous ceux qui perçoivent des allocations, et donc dans la division des Français. (…) Des paroles consternantes sur le fond, et d’une extrême gravité dès lors qu’elles sont prononcées par un ministre de la République ».

• Ce qu’on en pense à l’UMP

Interrogé par RMC, le député UMP Bernard Debré qualifie cette proposition d’« aberrante ». « J’apprécie Xavier Bertrand mais cette proposition est inacceptable, ajoute-t-il. On commence par les fraudeurs puis ce sera au tour des voleurs de pain, de poules (…) Je ne pense pas que stigmatiser soit une solution judicieuse. Il est vrai qu’il faut faire la chasse aux fraudeurs mais aller jusqu’à publier leur nom il ne faut pas abuser ! Mais dans quel pays vit-on ? Il y a déjà la police et la justice pour condamner ces gens ! »

Membre de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée et déléguée générale de l’UMP, Valérie Rosso-Debord, contactée par FTVi, estime en revanche qu’une telle mesure pourrait avoir « un effet pédagogique ». « Un fraudeur, c’est quelqu’un qui vole l’ensemble des Français. Il me semble donc assez cohérent que les Français en soient informés. »

FTVi, 28 janvier 2011

[Davos] Femen contre le forum économique mondial

Les militantes aux seins nus de Femen dénoncent les « gangsters » de Davos

Des militantes du mouvement ukrainien Femen, dont les membres ont acquis leur notoriété en défilant les seins nus, ont brièvement manifesté samedi à Davos, où elles ont protesté contre les « gangsters » du Forum économique mondial (WEF).

Les trois Ukrainiennes sont arrivées habillées à l’entrée du WEF et ont dénudé leur buste devant le poste de contrôle, a constaté un photographe de l’AFP.

Ne portant que des jeans, elles ont ensuite brandi des pancartes avec les inscriptions « la crise est faite à Davos ! » et « Pauvres à cause de vous ! ».

Les jeunes femmes avaient également peint des slogans sur leurs corps, sur lesquels on pouvait lire « la fête des gangsters de Davos ».

Après avoir escaladé les grillages, elles ont été arrêtées par les forces de l’ordre.

Femen, qui revendique 300 militantes à Kiev, est devenu en trois ans un phénomène en Ukraine, mais aussi à l’étranger.

A moitié déshabillées ou en tenues légères, les membres du mouvement multiplient les actions publiques pour dénoncer la prostitution, le tourisme sexuel ou le harcèlement dont sont victimes les jeunes femmes en Ukraine et ailleurs dans le monde.

Les militantes de Femen s’étaient déjà rendues fin octobre 2011 en Suisse pour une tournée européenne, qui les a notamment conduites devant le domicile parisien de l’ex-directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et sur la Place Saint-Pierre au Vatican où une des militantes s’était partiellement dévêtue juste après l’Angélus du pape.

AFP, 28 janvier 2012

[Tunisie] Manif contre les salafistes

Tunisie: des milliers de manifestants pour dénoncer la pression salafiste

Des filles à qui l’on « conseille » de porter le foulard, des jeunes refoulés d’une mosquée, des enseignants anxieux de voir débarquer à leur cours une étudiante en niqab… Ils ont manifesté samedi à Tunis leur inquiétude face à des incidents qui ont selon eux tendance à se multiplier.

Ce sont deux petites dames aux cheveux blancs, souriantes, agitant avec énergie leur drapeau tunisien: Sarah Moalla et Oum Kalthoum Bradai, retraitées. Elles sont venues participer au défilé pour « la défense des libertés » organisé par des partis de gauche et des associations.

« On était enseignantes, on a passé notre vie à éduquer. Et aujourd’hui certains veulent nous ramener 14 siècles en arrière ? », dit l’une des deux septuagénaires. « Les salafistes sont bouchés, ils ne comprennent rien », renchérit son amie.

La marche a été organisée après une série d’incidents violents impliquant des radicaux de cette mouvance, très minoritaire en Tunisie, mais qui ne cesse de faire parler d’elle depuis la victoire des islamistes d’Ennahda aux élections.

Dans des universités, où les partisans du port du niqab (voile islamique intégral) font pression, jusqu’à entraîner la fermeture d’une fac. Devant la justice, où ils vouent aux gémonies une chaîne de télévision accusée d’avoir diffusé un film blasphématoire. Dans des manifestations, où des Journalistes et militants ont été pris à partie, voire molestés.

Mais au-delà de ces incidents spectaculaires, les enseignants, les étudiantes, les artistes venus manifester évoquent des pressions insidieuses, des événements anecdotiques mais qui se répètent trop souvent à leur goût.

« L’épicier m’a dit l’autre jour: vous ne me plaisez pas avec votre jean. Je lui ai rétorqué qu’il ne me plaisait pas avec sa barbe », raconte Leila Katech, une anesthésiste à la retraite, qui « en a assez de voir la religion devenir la seule référence ».

A travers ce prisme, « tout devient un problème: aller voir un gynécologue, parler, s’habiller », déplore-t-elle.

A quelques mètres, deux jeunes femmes s’époumonnent: « La Tunisie est libre, non aux esprits arriérés! » « Ce n’est pas parce qu’on est musulman qu’on est islamiste. J’en ai assez que l’Islam soit utilisé contre nous », explique Nadia, une jeune cadre voilée.

Rym, elle, est en cheveux, malgré son père, qui voudrait qu’elle se couvre. « Les barbus essayent de tout contrôler », dit la jeune femme, qui a eu une altercation récente avec des salafistes alors qu’elle voulait montrer à des amis touristes une mosquée de la médina de Tunis.

Les enseignants sont venus en nombre. Aslam Jelouli, professeur à la faculté des Sciences de Tunis, s’angoisse à l’idée qu’une étudiante revêtue du niqab Vienne un jour à son cours.

« Regardez ce qui s’est passé à la Manouba » (une fac de Lettres près de Tunis perturbée pendant deux mois par des étudiants et salafistes voulant imposer le port du niqab en cours).

« Le gouvernement n’a rien fait, il a tenté de ménager la chèvre et le chou, mais ce n’est pas possible, on va finir par se faire manger », s’énerve-t-il.

Tiraillé entre ses propres faucons et ses Colombes, soucieux de ne pas s’aliéner la partie radicale de sa base, le parti islamiste Ennahda, qui domine le gouvernement tunisien, a réagi timidement aux incidents, voire est resté silencieux.

« Ce gouvernement n’est pas complice, mais il est complaisant, à tout le moins », dénonce le fondateur du Parti Démocrate Progressiste (PDP), Ahmed Nejib Chebbi, présent à la manifestation.

« Aujourd’hui le poids des salafistes ne m’inquiète pas mais le phénomène peut se développer à la faveur de la crise sociale et de l’instabilité », met-il en garde.

« Ils peuvent devenir une menace réelle si on ne les arrête pas », estime de son côté le juriste Yadh Ben Achour, tandis que la chef du PDP, Maya Jribi, dit faire confiance au peuple tunisien, « profondément modéré et tolérant ».

AFP, 28 janvier 2012

[Besançon] Mort d’un retraité en garde à vue : « La force de l’habitude »

[Ne dites pas « M. le juge », dites « Crève salope ! »] La gendarmerie travaille à Besançon

 

Besançon. Décès d’un retraité en garde à vue : trois mois de sursis pour un gendarme

Un gendarme a été condamné vendredi à trois mois de prison avec sursis à Besançon pour sa responsabilité dans le décès en 2010 d’un retraité placé en garde à vue dans une affaire d’empoisonnement d’animaux.

Le tribunal de Besançon l’a reconnu coupable d’homicide involontaire, estimant que le militaire avait placé dans une situation de stress la victime, âgée de 77 ans, sans avoir fait vérifier son état de santé par un médecin.

Un autre gendarme, poursuivi pour les mêmes faits, a été relaxé car il n’était pas directement impliqué dans la détention de la victime.

Le 22 juin 2010, cet ancien ouvrier Peugeot avait succombé à une crise cardiaque lors de sa garde à vue alors qu’il avait été laissé sans surveillance par les deux gendarmes, qui le soupçonnaient d’avoir empoisonné un chien et des daims.

Le septuagénaire, un homme sans antécédent judiciaire, avait été blanchi de ces accusations après sa mort.

L’avocat de la famille, Me Randall Schwerdorffer, avait dénoncé pendant le procès plusieurs humiliations génératrices de stress, dont « une fouille à nu », destinées selon lui à « obtenir des aveux ».

« En le plaçant dans une situation de stress dont il avait augmenté délibérément, substantiellement et fautivement la mesure, et sans en faire vérifier préalablement s’il était en état de le supporter, (le gendarme) exposait (la victime) à des risques d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer, ce qui correspond à la définition de la faute caractérisée », a expliqué le tribunal dans ses attendus.

Cette peine ne sera toutefois pas inscrite au casier judiciaire « afin d’éviter des conséquences professionnelles » pour ce gendarme « dont la carrière et la manière de servir paraissent avoir été exemplaires jusque-là », a souligné le tribunal.

Le tribunal a par ailleurs dénoncé « la force de l’habitude » dans ces situations de mise en stress, une « pratique très ancienne » chez les policiers et gendarmes « pour qui il est plus difficile sur le terrain de résister à l’emprise d’exigence de résultat ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 27 janvier 2012.