[Naintré] Bientôt une AMAP ?

Vers la création d’une Amap à Naintré

Plusieurs intervenants ont pu dialoguer avec le public naintréen à l'invitation de l'Association La Barque.

 

Plusieurs intervenants ont pu dialoguer avec le public naintréen à l’invitation de l’Association La Barque. – (dr)

Mardi soir, une vingtaine de consommateurs « désireux de manger bio » sont venus participer à un débat organisé dans les locaux de La Barque à Naintré. Autour de la question : « Sommes-nous en mesure de créer une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture de proximité) sur Naintré ? ».

En fin de réunion, la réponse des participants était prudente, mais positive. Deux atouts importants sont réunis : « une demande qui se renforce pour une alimentation saine » et une agricultrice très motivée disposant de terrains appropriés. Ceux d’Isabelle Dubreuil, dont le projet est justement « de cultiver au naturel et d’entretenir une relation de confiance basée sur la qualité de produits diversifiés avec des consommateurs venant d’une zone proche ». Régis Ouvrard a par ailleurs présenté « Dém’Arch’ coopérative », qui fonctionne depuis trois ans à Archigny. Tout comme a été exposé le fonctionnement de « Bio-solidaire » sur Senillé.

« Restons mesurés, mais le chantier semble bien se présenter, avec des adaptations à construire », ont conclu Gérard et Marie-Noëlle Baranger, initiateurs de cette rencontre fructueuse.

Prochaine étape : recenser le cercle des intéressés prêts à participer à cette Amap locale en regroupant un nombre suffisant de « consomm’acteurs » pour assurer une assise durable à la structure envisagée.

Contact : 05.49.90.07.87.

Nouvelle République, 19 novembre 2011

[Montpellier] Expulsion du Très très grand coeur

[Montpellier] Expulsion du Très très grand cœur

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Communiqué de presse
À l’attention des affameurs, des expulseurs et de leurs sbires

La sentence est tombée comme un pavé soixante-huitard. Le squat du Très très grand cœur, situé 31 rue du Père Fabre à Figuerolles, occupé depuis deux mois, est expulsable sans délai. Comme vos services eux-mêmes l’ont fait remarquer, vous déplacez le problème en lieu et place de sa résolution. Ce ne sont pas vos sinistres usines et vos couloirs scolaires que nous allons maintenant hanter, convaincus que nous aurions pu être par vos rhétoriques réactionnaires. Croyez bien que notre volonté n’est pas entamée d’un quart, et que nous trouverons de nouvelles places dans les autres bâtiments que vous laissez vides, qui se comptent par milliers.

Néanmoins, nous notons cela : une promesse. Celle faite par le directeur de la SERM (Société d’Équipement de la Région Montpelliéraine), qui assure par tierce voie que nous ne serons pas expulsés cet hiver. Et nous apprécions cette décision à sa juste valeur. Toutefois, bien que la maison soit vaste, elle ne peut accueillir la misère que vos ancêtres ont créé, la même en vérité que vous contribuez a maintenir, voire à  aggraver. Comprenez bien, ou ignorez, qu’il ne s’agit toujours que de la même lutte, du même combat, de la même guerre et que nos défaites ne prouvent rien, si ce n’est que nous étions trop peu nombreux à lutter contre l’infamie.

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L’entreprise qui organise la pauvreté, dans le cas présent, est donc la SERM. Faut-il préciser qu’elle est en cela aidée par les pouvoirs dits publics ? Quoi qu’il en soit, ce fut cette entité qui nous assigna au tribunal. Cette même entité qui nous reproche d’enfreindre sa loi, n’est-elle pas en ce même intervalle traînée dans la boue par votre Cour des comptes ? N’est-elle pas à  l’heure où nous parlons accusée de complaisance dans ses appels d’offre ? Vous répondrez probablement qu’existe la présomption d’innocence, qui nous interdit de porter ce genre de jugement. Nous répondrons alors en chœur qu’il n’est pas d’innocence pour des êtres qui en condamnent d’autres à la rue ou à la précarité, pas plus qu’il n’y a d’accalmie dans la tempête que nous traversons.

Voilà des années qu’existe à Montpellier, comme dans d’autres villes de France, le désir de disposer d’un espace autogéré qui permettrait la diffusion d’une autre culture, porteuse d’une critique radicale, et qui serait également un lieu de vie pour certaines personnes. Voilà deux mois que nous nous battons pour présenter ce projet, après le tribunal, les rendez-vous avec des employés de la mairie, la perturbation du conseil municipal. Et il semble pourtant que vous ne voulez pas nous comprendre, ni même nous entendre.

À cette mairie qui se proclame socialiste, actionnaire majoritaire de la SERM, nous clamons que leur pouvoir est sur le point de s’éteindre et que nous ne sommes pas résolus à abandonner quoi que ce soit.

À Maître NOY, l’avocate de la SERM, qui argumente que de la pauvreté ne peut germer la politique, et que nous serions coupables par défaut, nous répondons que la vilenie de ses paroles saura trouver écho dans l’abîme de nos révoltes.

Au Midi Libre, journal parmi tant d’autres dont on connaît l’allégeance, nous avançons que la médiocrité crasse de leur journalisme est à hauteur de celle que répand le système qu’ils alimentent.

Aux travailleurs qui participent aux expulsions, nous lançons un appel fort pour que leur conscience se dresse et cesse de se ployer aux exigences d’un salariat qui les rend trop souvent fiers et endormis.

Aux forces armées du capital, nous ne leur souhaitons que de disparaître.

Au vieux monde, nous annonçons son engloutissement dans la joie de nos révolutions.

Contact – Vendredi 18 novembre 2011.

Le 15 novembre à Toulouse

Le 15 novembre à Toulouse

Article et textes sur les récentes perquisitions et arrestations qui ont eues lieues à Toulouse dans le cadre d’une vaste opération de police.

Le 5 juillet dernier les locaux de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) de Labège ont été chamboulés, tagués, dans le but de protester contre sa participation à l’enfermement de mineur.e.s, parce qu’à l’EPM de Lavaur, associant la PJJ et l’administration pénitentiaire, des gosses – jugés « irrécupérables » – se faisaient défoncer par les mastards cagoulés des ERIS (Equipe Régionale d’Intervention et de Sécurité) pendant que la PJJ pleurait sur ses conditions de travail.

Le mardi 15 novembre à Toulouse, 7 domiciles sont perquisitionnés par une centaine de gendarmes qui saisissent ordinateurs, téléphones, livres, affiches et effets personnels de tou.te.s les habitant.e.s. A l’issu de ces perquisitions, 7 personnes sont placées en garde à vue, 4 autres sont auditionnées, et une famille en cours de régularisation est arrêtée puis relâchée dans la journée. Après 32h de garde à vue 4 sont placées en détention provisoire sur demande du juge d’instruction Monsieur Suc. Une personne est placée sous contrôle judiciaire, une autre doit rester à disposition du juge pour le reste de l’instruction en tant que « témoin assisté ». Les chefs d’inculpation sont les suivants : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens », « violence commise en réunion sans incapacité » et « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ».

Que les personnes arrêtées soient coupables ou innocentes, peu importe. En construisant toujours plus de murs, en nous enfermant physiquement derrière des barreaux ou dans des cases qui nous séparent, le système judiciaire et carcéral s’abat aujourd’hui, comme il s’abat tous les jours sur tant d’autres pour préserver les privilèges blancs, bourgeois, patriarcaux…

On ne taira pas notre rage, ni nos solidarités. Liberté pour elles et eux ! Liberté pour tou.te.s les enfermé.e.s !

Indymedia Paris, 18 novembre 2011

[Etats-Unis] Manifestations et répressions

Des milliers de manifestants à New York : «Cette fois je crois qu’ils nous ont entendus»

Au terme de cette mobilisation inédite, près de 250 personnes ont été arrêtées.

Affrontements entre forces de l’ordre et manifestants à Wall Street, le 17 novembre 2011. (© AFP Allison Joyce)

 

Le mouvement anti-Wall Street a marqué jeudi son deuxième mois d’existence par une série d’actions dans plusieurs villes américaines, principalement à New York, berceau de la contestation. Des milliers de manifestants s’y sont rassemblés et 245 ont été arrêtés, dont environ 70 ce matin.

En début de soirée, plusieurs milliers de manifestants, défilaient sur le pont de Brooklyn à New York, deux jours après le démantèlement du campement d’Occupy Wall Street du square Zuccotti, près de la Bourse.

Parmis les manifestants se trouvaient de nombreux syndicalistes et des étudiants protestant contre le coût de l’éducation. La police a également indiqué que sept policiers ont été blessés.

Notre correspondant à New York Fabrice Rousselot était sur place, il raconte en détail cette journée de manifestation. Extrait :

C’est l’heure de vérité pour Occupy Wall Street. Les syndicats avaient promis qu’ils se mobiliseraient pour une marche organisée depuis Foley Square, dans le sud de Manhattan, vers le pont de Brooklyn. Et ils sont bien là. Entre 10000 et 12000 personnes sont rassemblées dans le froid. Mike Phelan, un grand costaud, tient une banderolle du SEIU, le syndicat des employés de service. «Je suis là car je fait partie des 99% qui veulent protester contre les inégalités», s’insurge-t-il, «au lieu de donner de l’argent aux riches on ferait mieux de le consacrer à l’éducation ou aux emplois». La place est noire de monde mais l’ambiance est festive. «Je représente les générations à venir qui vont se retrouver à la rue», dit une grand mère, «c’est pour elles que je me bats». Lire le reportage de Fabrice Rousselot: «Cette fois, je crois qu’ils nous ont entendus» (cliquez ici).

Sur la côte ouest, la police a évacué un camp anti-Wall Street et une vingtaine de personnes ont été interpellées à Los Angeles. Sur le campus de la prestigieuse université de Berkeley, près de San Francisco, une vingtaine de tentes ont été enlevées par les forces de l’ordre et plus au nord, dans l’Etat de l’Oregon, 34 personnes ont été arrêtées.

A Chicago (nord), des milliers de manifestants ont bloqué le trafic à l’heure de pointe. La police a verbalisé 46 personnes. Dans la capitale Washington (est), plus de 300 personnes ont manifesté sans incident.

Cette journée d’actions a également été suivie de l’autre côté de l’Atlantique: les campeurs anti-Wall Street installés dans la City de Londres ont rejeté l’ultimatum qui exigeait qu’ils plient les tentes avant 19 heures, ouvrant la voie à une bataille judiciaire avec la municipalité.

(AFP)

Europe-Ecologie-les verts, l’art de la compromission ou comment tuer l’écologie politique

Europe-Ecologie-les verts, l’art de la compromission ou comment tuer l’écologie politique.

Article du mardi 15/11/2011, remodifié le mercredi 16/11/2011 :

La trahison des Verts avait déjà commencé…

Cécile Duflot, première secrétaire d’Europe Ecologie-les verts et son homologue Martine Aubry chez le PS, ont signé ce mardi 15 Novembre un accord à minima pour les législatives i. Ainsi cet accord ne prévoit pas d’arrêt du chantier de l’EPR, ainsi que d’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. En échange, les verts obtiennent quelques petites friandises écolo-compatibles avec le programme du PS. Avec, cerise sur le gâteau, l’assurance de recevoir un groupe parlementaire de plus de 15 députés. L’accord doit encore être signé par le bureau du PS ce soir, et par le bureau des Verts samedi, mais nous ne nous leurrons pas sur un abandon de cet accord. Le PS étant peu mouillé dans l’affaire, tandis qu’Europe-Ecologie n’a que trop besoin de places au pouvoir.

Petit retour sur un feuilleton politicien; où les seuls à y perdre leurs plumes, sont ceux/celles qui ont cru à l’intégrité des Verts :

Hier encore, les négociations entre les verts et le PS paraissaient être au point mort. Les verts apparaissaient ainsi déterminés à ne rien lâcher sur leurs positions actuelles ii. Ce serait nous faire oublier leurs changements récent de points d’accord avec le PS, et ce particulièrement sur le nucléaire. Ainsi, les verts mentionnaient une sortie du nucléaire comme condition préalable à un accord, dans un article de l’express daté du 21 octobre iii. Hier, la presse se faisait le relais incessant de leur revendication principale : l’arrêt du chantier de l’EPR comme condition à un éventuel accord avec le parti socialiste iv. Leur position avait alors évolué dans la journée de mardi, et s’arrêtait à la demande d’un simple moratoire v. Trois changements de position en deux semaines, cela signifiait déjà beaucoup.

Concernant l’EPR, nous nous demandions encore hier, en quoi cela pouvait signifier la sortie du nucléaire? Cela aurait seulement pu être une petite sucrerie des socialistes, qui permettait aux verts de ne pas trop perdre la face, et au PS de reculer un peu plus l’échéance de la sortie immédiate du nucléaire. Explication : limiter la part de l’énergie nucléaire de 75% à 50% dans la part totale de l’énergie électrique produite en France, comme le programme les socialistes, ne signifie rien. Et ce tant que la part totale de consommation et donc de production d’électricité, en hausse constante en France, ne sera pas remise en cause. Cela n’empêche pas les verts de croire à cet algorithme douteux, puisqu’ils ont adhéré à ce programme en échange de l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires. Le PS et l’UMP pourront toujours relancer la construction de nouvelles centrales nucléaires aux prochaines législatives, en se justifiant de la dépendance énergétique croissante de la France.

Quant aux autres dossiers soulignés comme étant des points non-négociables au début des négociations avec Mr Hollande tel que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la retraite à 60 ans, la taxe écologique, mais aussi le non-cumul des mandats… Ils n’apparaissaient que très peu voire pas du tout dans les récentes déclarations des négociateurs et des dirigeants du parti d’Europe Ecologie. Etait-ce un aveu de flexibilité sur ces soi-disant points d’achoppement ? Ainsi, concernant l’aéroport de Notre Dame des Landes, la dernière revendication des verts s’arrêterait à un simple débat public (sic)vi . On était déjà loin de la promesse de l’arrêt de ce projet !

Les verts, aidés par une presse vantant leur soi-disant fermeté, ont bien su déguiser leur multiples reculs ou omissions sur les points de mésententes avec le PS. Mais Europe Ecologie possède « un argument de poids » : ces reculs seraient nécessaires pour la constitution d’un groupe parlementaire écolo qui permettrait d’effectuer un lobbying de l’intérieur, de provoquer des débats importants et d’informer la population (sic). Arguments des verts souvent entendus au niveau de la lutte contre le projet d’aéroport de NDDL, quant on remet en question leur participation à des mairies porteuses du projet.

Ne serait-ce pas plutôt par goût immodéré du pouvoir et du mépris du pouvoir des luttes horizontalesvii, qu’Europe Ecologie cherche à se placer dans les jupes du PS ?

Les Verts ou l’art de la compromission/trahison depuis le gouvernement Jospin

Cette vaste tromperie politicienne du parti écolo a essentiellement viii débuté avec l’investiture en 1997 de Dominique Voynet comme ministre de l’environnement et de l’aménagement du territoire. Mais aussi avec la constitution d’un groupe parlementaire dominé par les Verts à cette même date, grâce à l’appui de deux autres partis alliés du PS ix.

N’oublions pas le nombre de votes et de décrets contraire à une politique écologiste anti-productiviste, qui ont été votés durant le gouvernement Jospin, avec l’appui fidèle de Mme Voynet x. Parmi ces mesures peu écolos, et peu critiquées au sein du parti des verts, nous pouvons citer les votes favorables à l’ enfouissement des déchets radioactifs à Bure, à l’implantation de lignes E.D.F. à haute tension, au essais OGM, à l’incinération des déchets, à la construction de nouvelles autoroutes… Tant de mesures qui ne devaient pourtant être appliqués si les verts et le PS s’en étaient tenu à leur accord pré-électoral. L’accord signé aujourd’hui, déjà bien pauvre, pourrait bien n’être qu’une coquille vide de plus.

Le pragmatisme politicien d’Europe Ecologie l’emporte bien souvent sur ses promesses pré-éléctorales. Et l’implantation assez forte des verts dans les collectivités locales à partir des élections municipales de 2001, ne s’est pas faite sans de nombreuses traitrises et compromissions.

Ainsi, à Paris, les verts participent à la mise en place des Vélibs, financés par JC Decaux et ses pubs avidement consommatrices d’électricité et de temps de cerveau disponible xi! A Grenoble, ils votent avec les socialistes l’implantation d’un centre industriel et de recherche sur les nanotechnologies xii . Au conseil général PACA, ils s’expriment en faveur du futur réacteur nucléaire à fusion froide : l’ITER, en échange de mesures de soutien aux énergies renouvelables xiii. Dans différentes collectivités territoriales ils soutiennent de grands chantiers de construction de lignes à grande vitesse, comme au Val de Susa xiv ; lignes pourtant entièrement dépendantes de l’énergie nucléaire.

De nombreux exemples de compromissions au niveau local existent xv, ils sont récents et témoignent du très peu de conscience écolo des verts. Mais par dessus tout, il exprime leur addiction aux arcanes du pouvoir xvi, et leur morgue envers tout les espoirs vains de changements qu’ils incarnent pour certain-e-s militant-e-s écologistes.

L’opposition de façade à travers le projet de Notre Dame des Landes

Cette dépendance envers le pouvoir s’exprime aussi dans une opposition de façade, comme l’illustre leur opposition récente, lâche et opportuniste contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Le parti Europe Ecologie-les verts participe ainsi à toutes les majorités socialistes locales des pays de la loire, et n’a pas hésité à passer des accords électoraux non-contraignants envers le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes xvii ! Quel courage politique !

De plus, lors du vote du budget de ce projet dans les différentes collectivités locales, les verts manifesteront « leur opposition inconditionnelle et virulente » en votant…contre xviii. Ce, sans remettre en question leur alliance avec le PS et en écartant toute idée de démission. Une action non-violente de deux militant-e-s bloquant le financement du projet durant une semaine, sera d’ailleurs critiqué vertement par les écologistes. Ces derniers iront directement présenter leurs excuses au parti socialiste xix. Leurs bottes n’étaient surement pas assez cirés…

Le cynisme électoral des verts sur ce dossier ne s’arrête pas là. L’élection de Ronan Dantec, vice-président de Nantes-métropole au côté de Jean Marc Ayrault, au poste de sénateur d’Europe Ecologie; s’est réalisé grâce à un accord avec le PS au dernières sénatoriales. Accord qui ne mentionne pas le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes xx. Pouvoir, quand tu nous tiens…

Europe-écologie se fait aussi le chantre de la construction d’une deuxième piste à l’aéroport actuel de Nantes, à la place de la construction de l’aéroport de NDDL xxi. Ils incorporent ainsi les arguments peu décroissants de certain-e-s opposant-e-s à l’aéroport. Aucune remise en question de la pollution que dégage cet aéroport n’est évoqué. Ainsi que sa forte dépendance au pétrole, et à sa participation au tourisme de masse et de consommation de l’espace agricole (à travers les projets industriels et résidentiels qui se greffent autour). Europe Ecologie ou l’art de nous faire avaler des couleuvres sur sa soi-disant approche anti-productiviste de l’économie xxii !

Nous observons aussi sur la lutte contre l’aéroport de NDDL, que les verts trop compromis dans leurs luttes de caciques et dénigrant l’action directe (non-violente ou non), ne s’inscrivent plus dans les luttes qu’à travers les meetings, parades et autres messes militantes.

Enfin, le silence flagrant d’Europe Ecologie sur ce dossier, depuis 15 jours, n’était-il pas le signe que leur promesse maintes fois répété aux militant-e-s de l’opposition à l’aéroport de NDDL n’était que du vent ? Qu’un accord sur un groupe parlementaire est bien plus intéressant que la parole engagée et l’intégrité ? Au vu de ces trahisons passés, présentes et futures, ne nous leurrons plus sur la force des convictions écologistes des Verts.

Nous ferions mieux de ne plus rien attendre de ces enjeux électoraux, mais plutôt d’user de notre pouvoir immédiat et autogéré : par le blocage, le boycott, la grève, l’occupation…afin de réellement faire plier les autorités locales et Vinci.

En finir avec Europe-Ecologie, pour une écologie décentralisée et libertaire !

L’attente importante des militant-e-s écolos d’un éventuel accord avec le PS, qui permettrait de grappiller quelques miettes d’un pain pourri, ne signifie-t-elle pas la mort d’une certaine idée et pratique de l’écologie politique ? Le Larzac, Plogoff, le Carnet…autant de grandes luttes gagnés grâce au courage de personnes qui y risquaient leur santé et leur liberté. Va-t-on faire honneur à ces luttes en attendant de pitoyables enjeux électoraux ?

Se pose alors la question cruciale, après tous ces exemples de trahisons/compromissions : ne devrait-on pas en finir avec Europe Ecologie ?

Nous appelons ainsi :

-localement : la coordination des associations et partis opposés à l’aéroport de NDDL à se positionner clairement par rapport aux trahisons d’europe écologie, qui fait partie intégrante de cette coordination. Aux élu-e-s d’Europe Ecologie de ne plus participer à la lutte, ou de démissionner si ils/elles souhaitent réellement lutter contre le projet d’aéroport de NDDL.

-nationalement : de dénoncer partout où cela est possible la compromission des verts avec la politique libérale et productiviste des socialistes, et de mener des actions en ce sens. Aux militant-e-s d’Europe Ecologie de brûler leur carte de parti. Et au renforcement d’une convergence des luttes autogéré, anti-capitalistes, anti-productivistes et libertaires, notamment lors de rencontres comme celle de Valognes, en Novembre 2011. Ce afin de relier les différentes luttes locales et nationales entre elles, pour mieux porter les enjeux globaux d’une écologie politique sincère et non-politicienne !

Battons-nous pour une écologie décentralisée, horizontal, libertaire et égalitaire xxiii, comme s’échinent à le faire les occupant-e-s de la ZAD ! Ne nous laissons pas gagner par le pouvoir des urnes, qui n’est en réalité que le pouvoir délégué à quelques personnes bien éloignés des convictions de ceux/celles qui les portent!

Pour une lutte contre le cynisme écolo-électoral, n’hésitons pas à virer ces professionnels du pouvoir, des luttes qu’ils prétendent incarner !

Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL et des occupant-e-s de la ZAD

L’article en format PDF : Europe-Ecologie-les verts, l’art de la compromission ou comment tuer l’écologie politique

Les différentes sources de l’article :

i Article du monde.fr daté du 15/11/2011 : Le PS et EELV trouvent un accord a minima pour les législatives

ii Article du monde.fr du 06/11/2011 : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/06/l-ultimatum-d-eva-joly-aux-socialistes_1599674_823448.html

iii Eva Joly déclare dans cet article : « qu’il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec le PS s’il n’y a pas d’engagement sur la sortie du nucléaire »

iv Article du monde.fr daté du 04/11/11 : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/04/duflot-pas-de-point-de-compromis-avec-le-ps-si-on-continue-a-construire-l-epr_1598817_823448.html

v Article du monde daté du 15/11/11 : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/11/15/ps-eelv-l-entourage-de-m-hollande-divise-sur-l-opportunite-d-un-accord_1603797_1471069.html#ens_id=1504462&xtor=RSS-3208

vi Tiré d’un article du monde du 15/11/2011 : « Sur le délicat dossier du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), dont les écologistes souhaitent l’annulation pure et simple, les signes d’ouverture existaient mardi matin,  puisque les socialistes seraient selon les écologistes prêts à accepter un nouveau débat public sur le projet. »

vii Les luttes horizontales s’expriment à travers l’élaboration de décisions prises de manière décentralisées et non-autoritaires, en assemblée générale. En somme, il s’agit de la mise en pratique de l’autogestion dans les prises de décisions afin d’éviter les concentrations et abus de pouvoir. Tout le contraire d’Europe écologie où la délégation du pouvoir est institutionnalisé.

viii Les verts passeront des accords avec le PS au premier tour d’élections à partir de 1994, à la suite de l’assemblée générale de Lille. Ces accords scelleront  la fin de leur politique de non-compromission avec les socialistes, qui vantent déjà une politique libérale et productiviste pour la France.

ix Le parti radical socialiste et le mouvement des citoyens

x Deux bilans de la revue de critique de l’écologie politique : Ecorev, reviennent sur le bilan de la gouvernance des verts avec le PS. L’un particulièrement mordant : Le bilan de Dominique Voynet et de son Ministère : de l’engluement complaisant au cynisme discret, l’autre plus neutre mais plus documenté : 1997-2002 : les Verts au gouvernement, bilan et perspectives

xiLes verts se félicitent du succès du vélib sans aucune critique, une vidéo daylimotion le 15/07/2007

xii Article du collectif pièces et main d’œuvre : www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article79

xiii Communiqué de la coordination anti-nucléaire du sud-est le 06/10/2010: Iter : Volte face des élus d’Europe Ecologie

xiv Article paru sur Indymedia Grenoble en Décembre 2005 : Lyon Turin : Les Verts persistent et s’enfoncent.     Un article plus détaillé et intéressant sur la position des verts par rapport à la LGV : http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article22019

xv Voir aussi le vote plus que compromis des députés européens d’Europe Ecologie fin-2009, à propos d’une résolution du parlement européen vantant les mérites de l’énergie nucléaire. Ou encore, un peu plus tôt, le vote des députés verts au parlement européen pour la création d’un marché de libre-échange avec les Etats-Unis !

xvi Jean-Vincent Placé, principal négociateur d’Europe Ecologie déclare le 29/07/2010 au journal l’express : « je suis un homme de pouvoir »
xvii Voir par exemple cette tribune de Jean Phillipe Magnen,vice-président du conseil régional des Pays de la Loire. Ou encore cet article d’indymedia dénonçant ces pratiques politicardes.

xviii Article du Parisien sur les votes du financement de l’aéroport de NDDL : nouvel-aeroport-a-nantes-les-collectivites-locales-bouclent-tour-de-table-27-09-2010

xix Voir article de Saint-Nazaire.infos à ce propos et un récit de cet action

xx Voir l’article de Presse torchon du 28/10/2011 à propos de cet accord entre le PS et les verts aux élections sénatoriales de Loire-Atlantique.

xxi Lire l’article de ouest torchon à propos de la proposition d’une seconde piste à NDDL : http://www.ouest-france.fr/region/paysdelaloire_detail_-Projet-d-aeroport-la-contre-etude-des-elus-_8620-2005197_actu.Htm

xxii Lire la chronique d’un ancien vert à ce propos : http://chezfab.hautetfort.com/archive/2009/02/02/pourquoi-je-ne-ferais-pas-la-campagne-d-europe-ecologie.html
xxiii Lire ce texte bien argumenté pour une décroissance libertaire, de Jean Pierre Tertrais : http://ecorev.org/spip.php?article583