Feurs : deux morts dans l’explosion d’un four de la fonderie Valdi

Vers 4h45 du matin, l’explosion d’un four a soufflé un bâtiment du groupe Valdi, situé sur le site de FeursMétal, alors que des ouvriers travaillaient. Deux employés de FeursMétal, de 29 et 55 ans, ont été tués et deux autres blessés.

Un bâtiment de 800m2 de l’entreprise Valdi, située dans l’enceinte de FeursMétal boulevard de la Boissonnette, dans une zone de la cité forézienne entourée d’habitations, a été totalement soufflé par une explosion qui a retenti vers 4h45 cette nuit.

La fonderie fonctionnant à ce moment-là, des employés se trouvaient dans le bâtiment au moment du drame. Deux d’entre eux, âgés de 29 ans et 55 ans et salariés de FeursMétal, sont morts, deux autres ont été légèrement blessés.

Selon le parquet, l’accident est dû à l’explosion d’un four dans un bâtiment appartenant à la société Valdi, spécialisée dans le recyclage des piles, vendue début 2010 au groupe Eramet mais qui se trouve donc toujours dans l’enceinte de Feursmetal, propriété du groupe AFE.

« Les salariés de Valdi sont partis vers 3h30. Après leur départ, les employés de Feursmetal qui travaillaient dans un bâtiment contigu ont vu s’échapper de l’eau et ont appelé les gens de la maintenance », a expliqué le procureur de la République de Saint-Etienne, Jean-Daniel Regnauld.

Ces salariés de la maintenance, également employés de FeursMetal, sont entrés dans le bâtiment de Valdi. Les deux victimes « manipulaient les vannes du four » au moment de l’explosion, les deux blessés s’en étaient éloignés, et un cinquième employé est « totalement indemne », selon le magistrat.

La ligne SNCF reliant Saint-Etienne à Roanne, qui jouxte la fonderie et avait été fermée après l’accident en raison de la présence de débris sur les voies, a été rouverte peu après 10 heures.

Le parquet de Saint-Etienne a ouvert une enquête de flagrance pour homicide involontaire, confiée à la gendarmerie.

« Il faut maintenant faire venir un expert et l’inspecteur du travail pour les constatations sur place », soit la procédure habituelle en cas d’accident du travail, a rappelé le procureur de la République.

Une soixantaine de pompiers et une vingtaine de véhicules ont été déployés sur place ainsi qu’une quinzaine de gendarmes, avant que le dispositif ne soit allégé en milieu de matinée.

D’autre part, une cellule psychologique a été mise en place à destination des salariés et, le cas échéant, des voisins qui auraient entendu la détonation.

Un précédent en octobre 2010

En octobre 2010, une explosion au même endroit, sur le site de recyclage de piles électriques de la société Valdi, adjacent à la fonderie FeursMetal, avait déjà blessé grièvement deux salariés.

« Deux collègues, dont un qui n’a jamais pu reprendre le travail », souligne le délégué CGT de cette dernière entreprise, Roland Béraud.

L’accident, confirmé par la préfecture et le parquet, avait été provoqué par « le déversement d’un bac de laitier », un sous-produit de la métallurgie, sur une flaque d’eau, l’entrée en contact de ces deux éléments provoquant une détonation, a poursuivi le responsable syndical.

Selon la préfecture, « il est beaucoup trop tôt pour dire si du laitier peut également être en cause » dans l’explosion de ce matin.

« A priori ce n’est pas le cas », a précisé le procureur de la République de Saint-Etienne, rappelant qu’un expert devait se rendre sur les lieux dans l’après-midi.

« Il y a un problème lié à la présence d’eau, comme en octobre dernier, mais le four était a priori vide. L’accident a sans doute été provoqué par le contact entre l’eau et le four chaud », a précisé le magistrat, qui a annoncé l’ouverture prochaine d’une information judiciaire.

D’autre part, le 26 mai 2010, cette même fonderie avait également connu un incident qualifié de « très rare » par l’Autorité de sûreté du nucléaire, avec la contamination de deux salariés de Feursmetal, deux de Cegelec et de deux experts de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Opérée par un robot télécommandé, la réparation d’un gammagraphe, appareil qui contrôle la qualité des soudures de pièces de métal, avait provoqué une fuite de cobalt 60. Les six personnes à l’extérieur du bunker avaient été contaminées, sans que leur santé n’inspire de l’inquiétude, d’après l’IRSN.

leprogres.fr, 25/06/2011

[Poitiers] La militante basque sera extradée

La chambre de l’instruction a donné satisfaction à l’une des demandes d’extradition de l’Espagne à l’encontre de la militante etarra Saoia Sanchez Iturregi.

La seconde comparution en une semaine d’une militante présumée de l’organisation terroriste basque ETA devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, sous haute escorte, a été quelque peu agitée hier matin. C’est d’abord un motard de l’escorte qui a été victime d’une collision sur la rocade est (1) au cours du transfert entre la prison de Vivonne et Poitiers (il est blessé au thorax).

C’est ensuite la détenue, très calme lors de la première audience de mardi, qui a poussé les hauts cris en affirmant avoir été brutalisée par les hommes du GIPN qui l’accompagnaient. Ceux-ci auraient, selon la militante basque, exagérément serré ses menottes.

Seconde demande

Le procès lui-même a été sans surprise. Comme mardi matin, Saoia Sanchez Iturregi a refusé de se lever devant la cour et de signer les documents qu’on lui présentait. Mardi, la chambre de l’instruction avait reporté le procès, en attendant que les autorités espagnoles fournissent des informations plus précises sur les tortures que les amis basques de Saoia Sanchez disent avoir subies.

Deux plaintes ont effectivement été déposées en Espagne après que les deux militants arrêtés après un attentat commis à Bilbao eurent avoué à la police le nom de la chef de leur commando. La procédure d’instruction de ces plaintes n’étant pas terminée, la cour de Poitiers a décidé de reporter à plus tard sa décision de remettre ou non Saoia Sanchez aux autorités judiciaires espagnoles (rappelons que le doit européen, confirmé par la cour de cassation, interdit aux juridictions françaises de livrer un ressortissant étranger mis en cause grâce au recours à des actes de torture).

En revanche, les juges ont fait droit à une seconde demande d’extradition des autorités espagnoles arrivée il y a quelques jours. Saoia Sanchez est mise en cause après la découverte d’importants stocks d’explosifs dans plusieurs villages de Biscaye. Des papiers au nom de la militante basque se trouvaient cachés avec certains de ces explosifs, ce qui fait planer sur elle de forts soupçons.

L’extradition de Saoia Sanchez n’interviendra cependant pas avant de nombreux mois, tant que se poursuit l’instruction menée par le pôle antiterroriste de Paris après l’assassinat de deux gardes civils à Capbreton (Landes) pour lequel elle est mise en examen, tout comme deux autres membres de l’ETA.

(1) Toute personne ayant été témoin de cet acident est invitée à prendre contact avec le commissariat au 05.49.60.60.00.

Vincent Buche, Centre Presse, 25/06/2011

Poitiers : les squatters des Feuillants sont partis

Alors même que le tribunal d’instance rendait une décision d’évacuation du squat de la rue des Feuillants ce vendredi, les squatters ont quitté les lieux sans attendre l’éventuelle intervention de la force publique. Dans sa décision prise en référé, le tribunal considère que la présence de personnes dans le 89 de la rue des Feuillants constitue «une occupation par voie de fait». Elle relève «d’un choix de vie et non d’un motif impérieux de logement.» Le juge qui a rendu la décision ordonne l’expulsion sous astreinte de 1.000 € par jour à compter de samedi. Le départ des squatters dans la matinée leur évitera de payer cette somme. Dans un e-mail adressé à la rédaction de la NR à Tours, les squatters ont contesté les propos tenus par Jean-François Macaire, président de Logiparc, en particulier ceux portant sur la vétusté des lieux.

La Nouvelle République, 24/06/2011

[Poitiers] Communiqué des habitant-es et des ami-es du 89 rue des feuillants

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Dans la presse quotidienne régionale (Centre Presse et Nouvelle République) du 21 juin 2011, deux articles ont été publiés sur le squat au 89 rue des Feuillants, lieu d’activités « culturelles » mais avant tout lieu d’habitation paisible.

Dans ces articles, la parole est donnée à Jean-François Macaire qui oscille entre désinformation et contre-vérités. Rappelons que J-F Macaire n’est pas n’importe qui puisqu’il cumule plusieurs fonctions : premier vice-président du conseil régional, élu de la ville de Poitiers, président des organismes de logements sociaux Logiparc et Sipéa, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste de la Vienne.

Nous souhaitons en quelques points revenir sur les propos tenus par J-F Macaire et par les journalistes de Centre Presse et de la Nouvelle République :

1. « Ce bâtiment n’est pas sécurisé, certains endroits sont très dangereux, l’escalier est en très mauvais état… ». L’immeuble n’est pas insalubre. L’argument de l’insalubrité est un prétexte bien connu pour expulser des habitant-es des immeubles abandonnés. Nous invitons d’ailleurs celles et ceux qui le souhaitent à venir s’en rendre compte par eux-même.

2. « C’est la raison pour laquelle j’ai fait poser des serrures. » Cette affirmation relève du mensonge pur et simple. Jamais Logiparc ne s’est déplacé pour installer quoique ce soit (et certainement pas un serrure !).

3. « De rencontre avec le voisinage, et plus généralement avec les Poitevins, il n’y a pas eu. » Cette affirmation du journaliste de la Nouvelle République est absolument fausse. Beaucoup de voisins du quartier mais aussi d’autres habitant-es de Poitiers sont au courant de notre présence et soutiennent notre démarche. Le voisinage est d’ailleurs prévenu des ativités proposées par courrier et par voie d’affichage.

4. « s’il s’agissait de personnes en recherche d’un logement, nous pourrions leur en trouver un. J’avais fait la proposition lors d’un précédent squat. Il m’avait été répondu que ce n’était pas la question. Et les squatters ne souhaitaient pas non plus que la Ville leur propose un local associatif. » Il y a 4 ans, le prétexte pour expulser et détruire le « précédent squat » en question était de construire des logements sociaux. 4 ans après, rien n’a été fait.

5. « Le tribunal vient d’être saisi de notre demande. Il va constater l’occupation des lieux et les squatters seront invités à quitter l’immeuble ». Nous apprenons par l’article de Centre Presse qui relaye les propos de J-F Macaire, l’existence de « procédures légales pour faire évacuer les lieux. », et J-F Macaire semble d’ores et déjà connaître la décision que rendra la justice…

Face à la menace d’expulsion imminente un nouveau communiqué sera rédigé d’ici peu.
La programmation de ce soir (jeudi) est maintenue avec à 19h : repas collectif; et à 21h : projection de « Les LIP, l’imagination au pouvoir », (documentaire sur la grève ouvrière la plus emblématique de l’après mai 68.) + « Les monologues du vagin » + débat

Des habitant-es et des ami-es du 89 rue des feuillants

IMC Nantes

Visée par un mandat d’arrêt européen, la militante basque Aurore Martin participe à une réunion publique

La militante basque française Aurore Martin, qui se cachait depuis le 21 décembre pour échapper à l’exécution d’un mandat d’arrêt européen, est sortie de la clandestinité samedi 18 juin pour participer à une réunion publique à Biarritz. En milieu d’après-midi, la militante était encore dans la coulisse de cette réunion publique, où elle a reçu ses parents, Francis et Jackie, très émus.

La jeune femme, qui sait qu’elle risque d’être arrêtée à tout moment après cette réapparition, pour être envoyée en Espagne en vertu de ce mandat d’arrêt, a déclaré : « Bien sûr que j’ai peur de l’impact répressif de l’Espagne, où je vais être jugée par un tribunal d’exception ». Mais en même temps, a-t-elle poursuivi, « je suis surexcitée. J’ai envie de parler aux gens, de revenir à la vie publique ».

Aurore Martin, 32 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis à son encontre le 13 octobre 2010 par un magistrat de Madrid en vue de poursuites pénales pour des « faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme », commis en France et en Espagne de 2005 à 2008. Elle avait annoncé le 21 décembre qu’elle entrait en clandestinité, après l’acceptation par la justice française de son transfert en Espagne.

Mais le 3 juin, elle a annoncé sa décision de sortir de cette clandestinité et de « recommencer une vie publique normale ». Elle est revenue samedi pour participer comme spectatrice à une journée contre le mandat d’arrêt européen et pour les droits civils et politiques. Aurore Martin, qui bénéficie de nombreux soutiens dans le monde politique et associatif, avait été candidate, pendant sa clandestinité, aux élections cantonales sur la liste de la coalition de la gauche abertzale (patriote, en langue basque) EH Bai.

LEMONDE.FR avec AFP | 18.06.11 | 17h22 • Mis à jour le 18.06.11 | 18h09