[DAL 86] Tous au Tribunal d’instance jeudi 10 avril à 14h30 pour soutenir les squateurs du Gibautel

Tous au Tribunal d’instance jeudi 10 avril à 14h30 pour soutenir les squateurs du Gibautel.

Merci de venir nombreux et de diffuser massivement autour de vous

Alors que de nombreuses familles et personnes seules sont à la rue ou dans des conditions de logement très précaires à Poitiers, alors que la préfecture par l’entremise de la Croix Rouge dépense 40 000 € par mois (soit 480 000 € par an pour une centaine de personnes !) au titre de l’accueil d’urgence pour payer des chambres d’hôtels où des familles s’entassent dans des conditions indignes, l’ex hôtel deux étoiles Gibautel avec ses 30 ou 40 chambres meublées tout confort est inoccupé depuis 2001.

Bien-sûr nous savons qu’il y avait un projet immobilier et que la clinique du Fief de Grimoire devait venir dans ces locaux. Mais d’une part pourquoi ne pas avoir prêté gracieusement l’ex hôtel à la préfecture et à la Croix Rouge dès sa fermeture pour qu’elles y installent le CHUS (Centre Hébergement d’Urgence Sociale) ? Cela aurait pu éviter le scandale de l’actuel CHUS insalubre et inadapté de la rue de Monbernage. Et d’autre part, aujourd’hui que le projet de transfert de la clinique du Fief de Grimoire est abandonné, et alors que l’hébergement d’urgence sur Poitiers est déficient et saturé et les chambres d’hôtel coûtent très cher, pourquoi la préfecture ne réquisitionnerait-elle pas ces locaux pour héberger les familles et personnes seules dans le besoin ?

Cela semble être d’ailleurs le point de vue de la Polyclinique, propriétaire des locaux, puisqu’elle a assigné le Dal86 TI à côté des habitants, et ce de manière très provocatrice, afin que, comme c’est stipulé dans l’assignation, cette association verse « aux débats les éléments concourants au fait qu’elle aurait fait des démarches en vue de réquisitionner ledit immeuble ». Rappelons que concernant les réquisition, le Dal86 n’a pas beaucoup de pouvoirs, excepté de signaler aux autorités compétentes les logements vacants qu’elles connaissent d’ailleurs très bien puisque souvent ils leur appartiennent et qu’elles ont des services chargés de les répertorier.

Nous soutenons donc la Polyclinique dans ses revendications et demandons avec elle en application de la Loi de réquisition des logements vacants : Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2. » la réquisition immédiate de l’Hôtel Gibautel lui appartenant. Dans l’immédiat et en prévoyance de cette réquisition nous demandons aux tribunal d’instance de maintenir les 3 familles, 9 personnes dont 3 personnes malades et 3 enfants scolarisés qui seraient autrement à la rue, dans ces locaux !

Reste à déterminer qui gèrera le lieu. Nous ne faisons absolument pas confiance en la Croix Rouge 86 qui ne respecte pas la législation en vigueur concernant l’hébergement d’urgence et collabore avec la préfecture pour pourrir la vie des sans papiers et autres indésirables. Il y a encore de trop nombreuses personnes à Poitiers y compris des femmes et des enfants qui dorment dans la rue. Non seulement l’accueil inconditionnel n’est pas respecté mais, malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h. Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge. Si depuis les multiples actions du Dal86 la première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état » a été mise en place, la seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » fait presque systématiquement défaut.

Le mieux serait donc de mettre en place un Centre d’hébergement géré par les intéressés eux-mêmes. Une petite partie du budget de l’hébergement d’urgence en chambres d’hôtel serait grandement suffisant pour faire faire tourner le lieu.

Revue de presse :

Nouveau squat à Poitiers Dal86 03/02/2014 – Un squat à l’hôtel Gibautel à Poitiers NR 04/02/2014 Troisième violation de domicile au squat Gibautel Dal86 05/02/2014 – Squat Gibautel : les assignations sont tombées ! Dal86 29/03/2014

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

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Alors que de nombreuses familles et personnes seules sont à la rue ou dans des conditions de logement très précaires à Poitiers, alors que la préfecture par l’entremise de la Croix Rouge dépense 40 000 € par mois (soit 480 000 € par an pour une centaine de personnes !) au titre de l’accueil d’urgence pour payer des chambres d’hôtels où des familles s’entassent dans des conditions indignes, l’ex hôtel deux étoiles Gibautel avec ses 30 ou 40 chambres meublées tout confort est inoccupé depuis 2001.

Bien-sûr nous savons qu’il y avait un projet immobilier et que la clinique du Fief de Grimoire devait venir dans ces locaux. Mais d’une part pourquoi ne pas avoir prêté gracieusement l’ex hôtel à la préfecture et à la Croix Rouge dès sa fermeture pour qu’elles y installent le CHUS (Centre Hébergement d’Urgence Sociale) ? Cela aurait pu éviter le scandale de l’actuel CHUS insalubre et inadapté de la rue de Monbernage. Et d’autre part, aujourd’hui que le projet de transfert de la clinique du Fief de Grimoire est abandonné, et alors que l’hébergement d’urgence sur Poitiers est déficient et saturé et les chambres d’hôtel coûtent très cher, pourquoi la préfecture ne réquisitionnerait-elle pas ces locaux pour héberger les familles et personnes seules dans le besoin ?

Cela semble être d’ailleurs le point de vue de la Polyclinique, propriétaire des locaux, puisqu’elle a assigné le Dal86 TI à côté des habitants, et ce de manière très provocatrice, afin que, comme c’est stipulé dans l’assignation, cette association verse « aux débats les éléments concourants au fait qu’elle aurait fait des démarches en vue de réquisitionner ledit immeuble ». Rappelons que concernant les réquisition, le Dal86 n’a pas beaucoup de pouvoirs, excepté de signaler aux autorités compétentes les logements vacants qu’elles connaissent d’ailleurs très bien puisque souvent ils leur appartiennent et qu’elles ont des services chargés de les répertorier.

Nous soutenons donc la Polyclinique dans ses revendications et demandons avec elle en application de la Loi de réquisition des logements vacants : Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2. » la réquisition immédiate de l’Hôtel Gibautel lui appartenant. Dans l’immédiat et en prévoyance de cette réquisition nous demandons aux tribunal d’instance de maintenir les 3 familles, 9 personnes dont 3 personnes malades et 3 enfants scolarisés qui seraient autrement à la rue, dans ces locaux !

Reste à déterminer qui gèrera le lieu. Nous ne faisons absolument pas confiance en la Croix Rouge 86 qui ne respecte pas la législation en vigueur concernant l’hébergement d’urgence et collabore avec la préfecture pour pourrir la vie des sans papiers et autres indésirables. Il y a encore de trop nombreuses personnes à Poitiers y compris des femmes et des enfants qui dorment dans la rue. Non seulement l’accueil inconditionnel n’est pas respecté mais, malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h. Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge. Si depuis les multiples actions du Dal86 la première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état » a été mise en place, la seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » fait presque systématiquement défaut.

Le mieux serait donc de mettre en place un Centre d’hébergement géré par les intéressés eux-mêmes. Une petite partie du budget de l’hébergement d’urgence en chambres d’hôtel serait grandement suffisant pour faire faire tourner le lieu.

Revue de presse :

Nouveau squat à Poitiers Dal86 03/02/2014 – Un squat à l’hôtel Gibautel à Poitiers NR 04/02/2014 Troisième violation de domicile au squat Gibautel Dal86 05/02/2014 – Squat Gibautel : les assignations sont tombées ! Dal86 29/03/2014

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Vu sur DAL 86, 5 avril 2014

[Poitiers] 9 avril : Présentation de La monnaie de leur pièce + Discussion libre

La monnaie de leur pièceA l’heure où le confusionnisme règne en maître dans les discours politiques, il est important de prendre le temps de se retrouver pour échanger, mettre les choses au point et dessiner ensemble des perspectives.

Mercredi 9 avril à 20h30, au Biblio-Café de Poitiers (71 bis rue de la Cathédrale), notre camarade Jean, auteur de La monnaie de leur pièce : pleins feux sur le Capital et l’Etat, un livre en forme de boîte à outils de notions anticapitalistes et anti-autoritaires, proposera une petite présentation de son ouvrage (voir notre descriptif et lire en ligne ici), suivie d’une discussion libre.

Venez nombreux.euses ! 🙂

Pavillon Noir

Accords sur l’assurance-chômage

Accord sur l’assurance chômage : quand il n’y aura plus rien dans nos poches, alors, ils prendront nos poches…

Malgré un relatif mutisme des grands médias à ce sujet – élections municipales et crash aérien ayant toutes les attentions des rédactions en chef –, la mobilisation sociale contre les résultats honteux de la « négociation » sur l’assurance chômage se poursuit, notamment à Paris, et ce malgré la répression organisée par le pouvoir socialiste. Signé par le Medef et la CGPME – côté patronat –, la CFDT, la CFTC et FO – côté salariés, prétendent-ils… –, l’accord pondu dans la nuit du 21 au 22 mars 2014 modifie drastiquement les règles d’indemnisation de certains chômeurs. L’idée ? Réaliser plusieurs centaines de millions d’euros d’économie pour faire face au déficit de l’Unedic, lequel serait sur le point de dépasser les 4 milliards d’euros. Tentatives d’explication.
Les petits gestes du patronat Les droits rechargeables L’accord national interprofessionnel (ANI) signé en janvier 2013 l’avait évoqué, c’est désormais chose faite : à partir du 1er juillet prochain, les chômeurs indemnisés pourront accumuler leurs droits chaque fois qu’ils retrouveront du travail (jusque-là, une partie était systématiquement perdue). Ainsi, lorsqu’un chômeur arrivera au terme de son indemnisation, il pourra « recharger » son compte avec les allocs qu’il aura obtenues pour les heures retravaillées depuis l’acquisition des droits qui prennent fin à ce moment-là.
Cumul simplifié Parallèlement, le principe d’activité réduite – cumuler petits jobs et allocation – sera, dit-on, simplifié, avec, désormais, la suppression de la restriction de quinze mois (qui, souvent, générait beaucoup de trop-perçu que Pôle emploi demandait ensuite aux chômeurs de rembourser – allant jusqu’à pousser certains au suicide). Un mieux ? Là encore, cela aurait pu l’être, mais le patronat n’a pu s’empêcher d’exiger que, désormais, l’allocation soit ainsi calculée : le montant de l’allocation mensuelle sans activité — 70 % du salaire obtenu par l’activité réduite effectuée dans le mois. Un coup dur pour les travailleurs précaires concernés, et notamment pour les intérimaires, lesquels bénéficiaient jusque-là des acquis de l’annexe IV, soit une durée d’affiliation comptabilisée en heures et non en jours et, surtout, une absence de seuil pour le cumul alloc-salaire. Droits rechargeables et simplification perverse du principe d’activité réduite (dont on se serait bien passé au final), c’est bien là tout ce que le patronat a « lâché » pendant ces négociations. Une amélioration toute relative et en demi-teinte, donc, accordée pour faire avaler aux travailleurs les autres décisions – très sévères – et pour permettre aux quelques organisations syndicales signataires (CFDT, CFTC et FO) de justifier une énième trahison.
La saignée des autres Ce que le patronat a donné d’un côté (les droits rechargeables, soit 400 millions d’euros), il le reprend de l’autre, non sans avoir doublé la somme de la donne initiale en réclamant… 800 millions d’euros. Première mesure souhaitée et entérinée par l’accord ? Rien de moins qu’abaisser le taux de remplacement du salaire à 57 % (au lieu de 57,4 %) pour les travailleurs ayant jusqu’alors touché un salaire mensuel de plus de 2 000 euros brut (un revenu sans doute exagérément élevé pour ces habitués des parachutes dorés…). Et ce n’est pas tout. Petit zoom sur le reste.
Allocations retardées Les salariés qui, licenciés, parviendront à arracher à leur patron des indemnités supérieures à celles prévues par la loi – les fameuses indemnités supralégales – seront désormais contraints de patienter cent quatre-vingts jours (au lieu de soixante-quinze) pour toucher leurs allocations chômage 1. Si la CFDT prétend voir dans cette mesure un moyen de lutter contre les ruptures conventionnelles à répétition – qui, en effet, servent trop souvent à déguiser des licenciements –, on y voit surtout une manière de pousser les travailleurs à revoir leurs exigences à la baisse en termes de demandes d’indemnités quand ils se font sortir de l’entreprise.
Le régime des intermittents amoché Ce n’est un secret pour personne : le patronat a toujours rêvé de se débarrasser du statut d’intermittent du spectacle. Et, aujourd’hui, alors que le drapeau rose flotte sur l’Élysée, le gouvernement est sur le point de satisfaire ce caprice vénal. Ainsi, le plafond du cumul salaire-allocations des intermittents sera rabaissé à 5 475 euros brut. En outre, les 112 000 intermittents du spectacle devront subir un différé d’indemnisation qui les obligera à attendre plusieurs semaines avant de toucher des allocations pour lesquelles ils ont pourtant cotisé. Enfin, car ce n’est pas tout, les cotisations sur les salaires des intermittents passeront de 10,8 % à 12,8 % (total des parts patron et salariés), une mesure imbécile qui non seulement diminuera les revenus directs des intermittents, mais fragilisera également l’activité des petites structures du monde du spectacle indépendant. Gardons également à l’esprit que, comme il l’a annoncé début mars, le Medef aspire à ce que ce régime particulier disparaisse rapidement. En cela, il peut déjà compter sur tous ces grands médias qui n’ont de cesse de présenter les intermittents du spectacle comme des petits privilégiés pour mieux les désigner ensuite comme les responsables des divers déficits. « Ce sont des assistés », tentent-ils de nous faire croire, en oubliant sans doute que, jusqu’à maintenant, c’est au patronat que le gouvernement a accordé plus de 30 milliards d’euros de cadeaux fiscaux…
Les seniors aussi vont casquer Jusque-là dispensés de payer les cotisations à l’Unedic, les salariés de plus de 65 ans seront désormais obligés de verser leur part à l’organisme d’indemnisation.
La réjouissance des gagnants Désireux d’obtenir un accord sur l’assurance chômage avant le premier tour des élections municipales, Michel Sapin, le ministre du Travail, était tout heureux à l’annonce de la fin des négociations. Il est allé jusqu’à se féliciter de « la responsabilité dont ont fait preuve les partenaires sociaux gestionnaires de l’assurance chômage ». La CFDT s’est dite satisfaite d’avoir protégé les plus faibles (sic) et FO s’est montrée rassurée que le patronat ne soit pas allé… trop loin ! Un bon foutage de gueule, en somme, pour des négociations réalisées dans les couloirs (avec plus de douze heures d’interruption de séance, comment pouvait-il en être autrement ?). Car, au final, la logique de l’accord est limpide : faire reposer les économies de l’Unedic sur le seul dos des chômeurs, des travailleurs précaires et des seniors – les plus faibles donc, ceux-là mêmes que la CFDT prétend avoir défendus. Quant au Medef, il a poussé le cynisme jusqu’au bout en prétendant vouloir « enclencher une dynamique de réduction des dépenses », avant d’annoncer que « des efforts supplémentaires devront être engagés à terme ». Gageons que le gouvernement saura le suivre dans cette voie… Reste, néanmoins, que la mobilisation contre cet accord est là, et bien vivante. Occupations, manifestations, assemblées générales régulières, communication permanente : les précaires, les intermittents et les chômeurs ont montré ces derniers jours qu’ils n’entendaient pas se laisser marcher dessus par un pouvoir hypocrite et un patronat outrancier et provocateur. L’accord n’est encore qu’un accord et, pour être effectif, il devra bénéficier d’un agrément du ministère du Travail. Si la mobilisation s’essouffle, celui-ci devrait intervenir rapidement. Nous savons, donc, ce qu’il nous reste à faire. Et ce n’est sûrement pas de mettre un bulletin dans une urne.

1. À noter que cette mesure ne devrait pas toucher les salariés licenciés pour raison économique.

Guillaume Goutte, Le Monde libertaire (3 avril 2014)

[86] Carte scolaire : les parents se mobilisent

NdPN : fort.e.s des mobilisations de l’an dernier, les habitant.e.s des communes menacées de fermetures de classe organisent de nouveau la résistance cette année.

Carte scolaire : le yo-yo avec le rural

Protégé l’an dernier, le milieu rural est atteint par les mesures envisagées pour la prochaine rentrée, tout comme le secteur de Châtellerault. La grogne monte.

L’inspecteur d’académie de la Vienne annoncera le 14 avril les mesures d’ouverture et de fermeture qu’il envisage pour la prochaine carte scolaire dans le département. Des parents d’élèves accompagnés d’élus locaux ont déjà pris date pour venir manifester leur mécontentement au rectorat à Poitiers, devant la crainte de fermetures de classes.

Hier matin, ils manifestaient en effet dans le Sud-Vienne à Availles-Limouzine, à Pressac ou encore à Mauprévoir (lire également dans nos pages locales). La veille, d’autres parents ont occupé leur école à Vaux-sur-Vienne où la menace pèse sur le maintien de leur troisième classe.

«  Le rural est particulièrement atteint  »

L’inspecteur d’académie a donc présenté hier ses propositions lors d’un groupe de travail « carte scolaire ». A la sortie, Francette Popineau, du SNUIpp-FSU, résumait ainsi cette réunion : « C’est le yo-yo avec le rural. Il était particulièrement protégé l’an dernier, mais cette année, ce secteur est particulièrement atteint. Cette carte est moins saignante que ce qu’on a connu par le passé, mais elle ne préserve pas le monde rural ». Elle a également mis l’accent sur la ville de Châtellerault qui continue de perdre des postes, ce qui a provoqué un coup de colère du maire Jean-Pierre Abelin (lire page 23). Parmi les points positifs, elle a relevé « une vraie volonté » pour le dispositif « plus de maîtres que de classe ». De son côté, l’Unsa-Education a pointé les propositions de fusions d’écoles à Archigny (maternelle – élémentaire) et à Valdivienne, avec le regroupement des écoles de St-Martin-la-Rivière et Salles-en-Toulon. Le comité technique spécial départemental (CTSD) devait normalement se réunir lundi prochain pour donner son avis, mais les représentants des personnels des différentes organisations syndicales se sont mis d’accord pour ne pas siéger à cette date, mais le lundi 14 avril, « pour permettre aux écoles de défendre leur situation ».

bon à savoir

Propositions de fermetures et d’ouvertures

> Les propositions de fermetures sont au nombre de 21 : maternelle Availles-Limouzine, Châtellerault Matisse et Prévert, Civray et Latillé ; élémentaire Naintré Joliot-Curie, Saint-Georges-les-Baillargeaux M. Jolliet, Scorbé-Clairvaux ; primaire Adriers, Brigueil-le-Chantre, Charrais, Château-Garnier, Châtellerault Carème, Léo-Lagrande et Lavoisier, Lathus Saint-Rémy, Millac, Vaux-sur-Vienne ; en RPI Gouex-Persac-Queaux, Mauprévoir-Pressac, Mouterre-Silly – Ranton – Saint-Laon. > Les propositions d’ouvertures au nombre de 13 : en élémentaire à Nieuil-l’Espoir, Poitiers Georges-Brassens (à réétudier), Condorcet, Tony-Lainé, Pablo-Neruda, Vouneuil-sous-Biard Camille-Desmoulins ; en primaire Archigny, Benassay, Chabournay (dissolution RPI), Champagné-Saint-Hilaire et Marçay ; en RPI Chenevelles-Monthoiron, Jardres-Pouillé-Tercé.

En gras commune du RPI touchée.

P.B., Nouvelle République, 5 avril 2014
Mise à jour 7 avril 2014 :

Branle-bas de combat à Château-Garnier ! Parents, élus et population sont mobilisés contre la fermeture annoncée d’une classe à la rentrée prochaine. C’est un coup de massue qui s’est abattu sur la commune, vendredi soir, quand on a appris la fermeture d’une classe à la rentrée 2014/2015.

Dix départs au collège

Quelle est la réalité des chiffres ? L’école de Château-Garnier compte actuellement trois classes pour 56 enfants. A la rentrée 2014/2015 dix enfants partent au collège, d’autres arrivent mais, à un ou deux enfants près ne comblent pas l’effectif. Une gestion comptable qui ne s’impose pas, aux yeux des habitants, comme l’a rappelé Jérôme Rigollet président de l’Association de parents d’élèves, lors d’une réunion extraordinaire, hier matin, en présence de nombreux parents motivés, du maire François Audoux et d’une partie du conseil municipal : « Nous tenons à notre école et nous allons tout faire pour conserver notre classe. Ce qui est insupportable c’est que l’effectif sera juste à la rentrée de 2014/2015, puis remontera à la rentrée de 2015/2016 pour revenir au même chiffre qu’aujourd’hui, voire peut-être au dessus pour avoir nos trois classes. » Pour sa part, le maire François Audoux indique : « Notre commune a sérieusement rajeuni avec l’arrivée de jeunes couples dont certains ont des enfants. » Plusieurs actions sont envisagées : l’occupation de l’école, des barrages filtrants, un déplacement au rectorat, etc. La population est visiblement motivée pour sauver sa classe.

Nouvelle République, 7 avril 2014

Mise à jour 8 avril 2014 :

Une classe de maternelle en sursis

Parents d’élèves, élus et conseiller général se mobilisent à Civray. Ils se sont retrouvés hier matin pour protester contre la fermeture d’une classe à l’école maternelle de Civray.

La commission départementale de l’Éducation nationale ne se réunira que le 14 avril pour prendre les décisions définitives car les syndicats ont refusé de siéger ce lundi : « 60 élèves sont annoncés à la rentrée, avec une suppression de classe, il y aurait 30 élèves par classe. Il est alors impossible d’accueillir les enfants de moins de 3 ans. Apparemment, la scolarisation des enfants de moins de trois ans n’a d’importance que pour la ville, là on met les moyens ! Il y a toujours opposition entre le discours et les actes. La priorité académique devait être l’organisation de la semaine de la maternelle, qu’en est-il ? » Le conseiller général, « regrette que les négociations qui ont lieu chaque année en janvier avec le département n’aient pas eu lieu cette année. Il est temps de reprendre les bonnes habitudes. Il est temps de soutenir les zones rurales » La municipalité demande à être reçue au rectorat.

Nouvelle République, 8 avril 2014

Mise à jour 10 avril 2014 : mobilisation des habitant.e.s des quartiers sud de Châtellerault, à Ozon, contre la fermeture prévue de 5 classes (voir article de la Nouvelle République et vidéo).

Mise à jour 12 avril 2014 : grosse mobilisation à Châtellerault, avec occupations (voir article de la NR)

Mise à jour 15 avril 2014 : la lutte paye ! 6 fermetures de classes ont été levées, là où les parents se sont organisés pour riposter (voir article de la NR).

Soutien à Enguerrand (un an de prison ferme suite à la manif du 22 février à Nantes)

Communiqué du Comité de soutien à Enguerrand, le camarade condamné mardi dernier à un an de prison ferme suite à la manifestation anti-aéroport du 22 février

Communiqué

Le 22 février, 50’000 personnes et 500 tracteurs se sont donné-e-s rendez-vous contre l’aéroport. Les médias ont beaucoup parlé des « dévastations » et du « saccage » de Nantes. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que la violence est d’abord venue d’un dispositif policier qui a cherché à s’opposer puis à casser la manifestation.

Ce jour-là, la police a blessé plus de 200 personnes, dont au moins 3 ont perdu l’usage d’un œil suite à des tirs de flashball. Les 1800 policiers mobilisés ont généreusement distribué grenades de désencerclement, grenades lacrymogènes, coups de flashball ou de canon à eau, etc. Cette violence d’État n’a fait l’objet d’aucune enquête.

Suite au battage médiatique de notre regretté ministre de l’intérieur, aujourd’hui premier ministre, 30 policiers ont été mobilisés pour identifier « les blacks-blocks de l’ultra gauche (peut-être bien venus de l’étranger) ». Après un mois d’enquête et au lendemain d’élections municipales où certains avaient négocié un « moratoire », la police a raflé neuf suspect-e-s le lundi 31 mars. Ces suspect-e-s étaient tellement bien profilé-e-s que deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspect-e-s, dont deux mineur-e-s, comparaîtront ultérieurement pour leurs procès ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1er avril.

Les dossiers sont vides. La procureure a bien du mal à camoufler l’absence d’enquête sérieuse. La volonté de faire des exemples est évidente.

Après une parodie de procès dont les étapes sont écrites à l’avance, les peines s’abattent froidement sur les prévenus comme sur le public. Insupportables.

Une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis. Gratuitement. P. n’a pourtant aucun antécédent, à part celui de lutter pour le droit des sans abris. La peine est purement arbitraire : le prévenu est soupçonné d’avoir renvoyé vers les flics un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Puni pour avoir, à son échelle dérisoire, renvoyé la violence à l’envoyeur.

Deux jeunes manifestants, J. et G., soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent tous deux de prison ferme : 4 et 5 mois de taule. Des peines d’abattage. Il n’y a pas de mandat de dépôt pour eux.

Le coup de marteau le plus violent concerne le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans. Militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé par les policiers, il est accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure requiert la lourde peine de 6 mois de taule, le Juge aux ordres décide carrément de multiplier par deux ces réquisitions déjà iniques. Il prononce 1 an de prison ferme pour Enguerrand. Avec mandat de dépôt.

Les flics, évidemment présents en nombre, arborent un sourire satisfait.

La foule se met à crier de colère, à insulter les juges, la Justice. La salle est évacuée par des policiers nerveux alors que la copine et le bébé d’Enguerrand sont empêché-e-s de lui glisser un dernier mot, une dernière caresse, avant qu’il ne soit transféré.

Jeudi 3 avril 2014, un comité de soutien à Enguerrand est né, créé par sa famille, ses ami-e-s et ses camarades. Nous voulons apporter notre soutien moral et matériel à Enguerrand et à ses proches, particulièrement à sa compagne et à sa fille âgée d’un an, ainsi qu’à tous ceux et toutes celles qui sont et seront inquiété-e-s pour avoir manifesté leur détermination contre l’aéroport et son monde le 22 février 2014.

Pour toutes les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à Enguerrand, vous pouvez écrire au :

Comité de soutien aux inculpés (Pour Enguerrand) Le Gué 44220 Couëron

Vous pouvez aussi nous contacter par mail.

Nous créerons très prochainement un compte bancaire, pour ceux et celles qui veulent et peuvent apporter un soutien financier à Enguerrand et sa famille.

Des initiatives vous seront bientôt annoncées. Nous vous invitons à partager un maximum ce texte.

Pas de justice, pas de paix ! Solidarité avec les inculpé-e-s !

Le comité de soutien à Enguerrand Le 3 avril 2014

Communiqué retransmis sur le Jura Libertaire, 4 avril 2014