[Laval] Rassemblement en soutien aux cinq militants antinucléaires jugés à Laval

Devant le palais de justice de Laval, entre 50 et 60 personnes étaient réunies ce midi pour soutenir les cinq militants antinucléaires qui seront jugés ce jeudi après-midi pour dégradation sur un pylône dans la commune de Saint-Cyr-Le-Gravelais, en Mayenne. « S’il y avait un vrai débat sur le nucléaire, nous n’aurions pas à effectuer de tels rassemblements », a défendu Annick Phillipe, l’une des militantes poursuivies en justice.

Presse nucléarisée (ouest-fRance.fr)
11 juillet 2013

L’État fait jouer sa justice face à l’opposition au nucléaire et à la THT

Du nouveau, notre report du procès du 21 mars se déroulera le jeudi 11 juillet à 14h au tribunal de grande instance de Laval, 13 place saint Tugal.

Appel à don et actualité procès (version .pdf)

Nous vous invitons dès 12h devant le tribunal pour un repas à prix libre

Attention : Pour cause de tour de France, le centre ville de Laval sera bloqué à la circulation à partir de 10h. Il faudra que chacun-e prenne ses dispositions pour arriver en avance. L’endroit le plus proche pour se garer est la gare SNCF qui se trouve à 20-30 min à pied du tribunal.

N’oublions pas que ce sont désormais au moins 9 procès qui ont eu lieu et auront lieu pendant le premier semestre 2013. Nous en profitons donc pour relancer un appel à don auprès du fond de soutien aux inculpé-es des luttes anti-THT et anti-nucléaire (voir en bas de page). On peut déjà estimer à quelques dizaines de milliers d’euros les frais à venir… !!!

Presque vingt-six ans jour pour jour après le désastre de Tchernobyl, une petite centaine de personnes est venue s’attaquer, le 25 avril 2012, à un tentacule du nucléaire dans la région, un pylône de la ligne à très haute tension Cotentin-Maine.

Neuf mois après, cinq personnes sont sommées de se présenter à la gendarmerie de leur domicile (Rennes, Plélan-le-Grand, Coutances, Paris, Le Mans). Mis-es en garde à vue pour vingt-quatre heures renouvelables, mais finalement relâché-es dans la journée, nous sommes poursuivi-es pour dégradations en réunion sur un bien d’utilité publique et refus de donner notre ADN. Pour défendre une industrie qu’il ne voudrait voir souffrir d’aucune critique, l’État fait jouer son arsenal judiciaro-policier. Nous nous retrouvons sur le banc des accusé-e-s ainsi que d’autres, concerné-es tant par l’opposition à la THT que par les blocages de trains de déchets nucléaires (Valognes et Caen). On aurait pourtant tendance à penser, deux ans après la catastrophe en cours de Fukushima, que c’est l’industrie nucléaire dans son ensemble qui est condamnable par son inconséquence – des dégâts incommensurables occasionnés par les mines d’uranium et par son enrichissement à ceux de la ligne THT, en passant par l’exploitation erratique des centrales, les tares du retraitement et la longue aventure du stockage des déchets…

L’action menée ce jour-là paraît bien dérisoire et anodine, mais hautement symbolique, à côté de tous les maux qu’a entraînés, qu’entraîne et qu’entraînera l’industrie nucléaire et ses lignes à très haute tension.

Procès passés et à venir :

18 et 19 mars à Caen : deux appels suite à l’action contre le train de déchets nucléaires à Valognes 11/2011

22 mars à Laval : procès d’un anti-THT.

21 mai : rendu du jugement pour un déboulonnage public le 18/03/2012, le militant doit payer 2000 euros de dommages et intérêts à RTE pour quelques boulons dévissés et 400 euros d’amende.

31 mai à Caen : un appel suite à l’action de Valognes et un procès suite au camp de Montabot.

5 juin : rendu du jugement pour les 7 inculpé-es du GANVA qui avaient bloqué un train de déchets radioactifs en novembre 2010, ils-elles doivent payer 29 000 euros de dommages et intérêts à la SNCF, 1750 euros pour payer l’avocat de la SNCF, ils-elles prennent 3 mois de prison avec sursis et 5 des 7 ont une mention sur le casier B2.

Fonds de soutien :

Chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association pour la solidarité et l’aide juridique : APSAJ, 6, cours des alliés, 35000 Rennes

RIB : 42559 00055 41020014732 07

IBAN : FR76 4255 9000 5541 02001473 207/BIC : CCOPFRPPXXX

source : blog de l’assemblée anti-THT

Le Monde Libertaire n° 1713 (du 4 au 10 Juillet 2013)

NdPN : Le ML hebdo sort aujourd’hui en kiosques. Vous pouvez nous le demander à prix libre en nous écrivant. Un exemplaire sera aussi laissé au Biblio-Café (rue de la Cathédrale à Poitiers). Trois articles d’ores et déjà en ligne (voir sommaire ci-dessous)… ainsi que l’édito – auquel nous ajoutons que nous soutenons lesdits « agités », notamment celui qui passera devant le tribunal correctionnel en septembre prochain. Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n° 1713 (du 4 au 10 Juillet 2013)

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«Les faits divers font diversion.» – Pierre Bourdieu

Sommaire du Monde Libertaire n° 1713

Actualité

La SNCF en voie de démantèlement, par Voie libre, page 3

Nouvelles des fronts sociaux, par Hugues, page 4

Clément tué deux fois, par M. Sparagano, page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

Le projet Sous-surveillance. net, par Arnaud, page 7

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 8

L’ordre moral version ZéroMacho, par Marine, page 9

International

Où en est la révolte turque?, par la Fédération anarchiste, page 10

Arguments

L’extrême droite sur le devant de la scène, par R. Dufour, page 12

Histoire

Adresse aux peuple nord-africains, par M. Fayolle, page 15

À voir

Grand Central ou l’addition du nucléaire, par Mato-Topé, page 17

À lire

Itinéraires antifranquistes, par F. Mintz, page 19

Penser l’utopie dans l’action, par T. Bernard, page 20

Le mouvement

CR de la manif antifa du 23 juin, par P. Schindler, page 21

Illustrations

Aurelio, FYD, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1713

Une fois de plus, nous avons pu constater quelles sont les priorités de nos grands médias. Après la mort de Clément Méric, la manifestation du 23 juin contre le fascisme n’a pas eut l’heur d’intéresser nos journalistes de choc : comptes rendus inexistants ou minimalistes dans la presse nationale. À peine une dizaine de lignes dans Le Monde (journal de tous les pouvoirs) et pas plus dans Libération (quotidien avant-gardiste autoproclamé). Et ne parlons pas de la TV : rien ou quarante secondes pour montrer, non pas les manifestants, mais quelques agités occupés à briser consciencieusement et méthodiquement tout ce qui ressemblait à une vitrine de banque ou un panneau publicitaire. Non, la grande presse a d’autres priorités : commenter le résultat de l’élection de Villeneuve-sur-Lot avec le score élevé du Front national ; en oubliant de rappeler que ses idées sont celles des groupuscules néonazis qui officient à côté du FN (mais pas trop loin quand même). Mais quid des conflits en cours ? PSA Aulnay, SNCF, Goodyear, Arcelor-Mittal, SNCM, Vortex, Air France, Université Paris XIII… Billevesées que tout cela, vous aurez du mal à avoir des détails sur l’évolution de ces luttes. Par contre, vous aurez droit quotidiennement aux explications de texte de François Hollande nous martelant que, oui, la courbe du chômage va s’inverser avant la fin de l’année. Faisons-lui confiance au moins sur ce point : la manipulation des chiffres et les tours de passe-passe style emplois d’avenir, voilà un domaine où les socialistes savent faire aussi bien que la droite. Mais rien n’y fait, le pays est malade et ce bon docteur Hollande ne nous prescrit que des saignées. Continuerons-nous à nous laisser sucer le sang par ces vampires, ou leur planterons-nous un pieu en plein cœur pour en finir définitivement avec eux ?

«Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48»

«Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48»

«Nous vivons dans une société qui fait comme s’il n’y avait que deux sexes, or il en existe 48, soit le continuum d’intersexe entre le pôle mâle et le pôle femelle.» Pour Eric Macé, sociologue et chercheur au CNRS, ce qui semblait jusqu’ici une évidence, c’est-à-dire la différence naturelle binaire entre mâle et femelle, est en train de voler en éclat. Pourquoi ?

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Berlin, 19 août 2009, Championnats du monde, finale du 800 mètres «dames» : la Sud-Africaine Caster Semenya, 18 ans, accomplit un véritable exploit en courant la finale du 800 mètres féminin en 1 minute 55 secondes 45 centièmes. Sa victoire est de courte durée. À peine la course finie, le staff des équipes rivales et les journalistes sportifs accusent la championne d’être un homme. Les épaules de Caster Semenya sont trop larges, son bassin trop étroit, sa poitrine trop plate, ses maxillaires trop carrées… «trop», «trop», «trop»… pour être considérée comme une «authentique femme». Le commentateur Mondenard déclare même sur Europe 1 «onze athlètes avaient une culotte et une seule avait un bermuda» (1). Aurait-il fallu que Caster porte du maquillage ? L’athlète subit alors des examens sanguins, chromosomiques et gynécologiques. Coup de tonnerre. Il s’avère que Caster Semenya possède un appareil génital externe féminin et des testicules internes. Elle est intersexuelle. Elle ne le savait pas.

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L’accès aux toilettes pour dames lui est interdit (alors qu’elle urine avec une vulve). La voilà suspendue. On l’accuse d’avoir sournoisement profité de son avantage génétique… Ce qui soulève toutes sortes de problèmes aux relents douteux. Faudrait-il organiser des Championnats en séparant les blancs des noirs sous prétexte que les noirs seraient avantagés sur le plan génétique ? Faudrait-il éliminer les championnes de course dont le taux de testostérone dépasse la moyenne, afin de rétablir l’équité ? Mais dans ce cas, ne s’agirait-il pas d’une discrimination ?

Le grand public lui-même s’émeut : «La règle qu’on nous a apprise à l’école : XY : un pénis et deux testicules, XX : un vagin et deux ovaires, c’est à peine si on nous avait parlé des exceptions», s’interroge un internaute. Le problème, justement, c’est que le fait même d’être sportif de haut niveau suppose l’exception. Une athlète ne peut pas avoir la silhouette de Marilyn Monroe. Au nom de quel «principe naturel» exiger que les coureuses soient des «vraies femmes», sachant que la nature les a dotées de caractéristiques morphologiques ou hormonales qui sortent de la norme ? Par ailleurs, que signifie être « une vraie femme » sur le plan biologique ?

«Les controverses soulevées par le test de féminité (2) ont ainsi contraint le milieu médico-sportif à prendre en compte les niveaux pluridimensionnels de l’identité sexuée et à s’interroger sur la définition de la «vraie femme» : définition impossible», affirme la chercheuse Anais Bohuon. Dans son livre Le Test de féminité dans les compétitions sportives, elle démontre avec justesse que sur le plan biologique séparer les dames des messieurs, ça n’est pas si simple que ça… Dès qu’on essaye d’appliquer des tests de féminité suivant des critères présentés comme objectifs, les résultats sont déconcertants.  «Entre le sexe morphologique, le sexe chromosomique, le sexe génétique et le sexe endocrinien, on ne sait plus auquel se référer pour penser ce qui détermine l’assomption subjective du sexe», résume François Ansermet, psychiatre spécialiste de l’intersexuation (3). Nous sommes tous et toutes porteurs/porteuses à la fois de caractéristiques mâles et femelles (4).

Les personnes qui, comme Caster Semenya, naissent pseudo-hermaphrodites nous obligent donc à revisiter cette question des catégories sexuelles avec des yeux nouveaux (5). Caster fait en effet partie de cette portion non négligeable d’humains qui, à hauteur de 2%, constituent l’humanité et dont le nombre augmente… au fur et à mesure que les connaissances (et les tests) progressent. Il devient de plus en plus difficile de les reléguer au rang de simples erreurs biologiques. Car ce que les intersexuels représentent, c’est la pointe visible de cet iceberg qu’est l’hermaphrodisme fondamental des êtres humains. Eux, le sont de façon spectaculaire et leur ambiguité biologique s’accompagne de stérilité. Nous, nous le sommes de façon atténuée. Et -pour la grande majorité d’entre nous- nous pouvons nous reproduire. «Les cas d’intersexuation sont « pathologiques » par rapport à un « normal » défini par leur fonctionnalité reproductive, explique Eric Macé. Mais la plupart des cas d’intersexuation ne sont pas pathogènes, c’est-à-dire qu’ils ne nécessitent aucune thérapie (sauf certains types très particuliers)».

Pour Eric Macé, l’ambiguité sexuelle ne devrait plus être classée dans la catégorie des maladies. «Certains cas, rares, peuvent entraîner la mort si ils ne sont pas traités médicalement. Mais la plupart des cas ne posent pas de problème médical. Donc le fait que les intersexuations soient considérées comme des pathologies relève plus d’un problème culturel.» Le problème date d’ailleurs du 18e siècle, ce qui est plutôt récent dans l’histoire de l’Occident. Jusqu’au 18e siècle, les hermaphrodites faisaient partie de la catégories des «monstres et merveilles». Ils étaient considérés comme des curiosités «dans le cadre admis du désordre qu’étaient les foires foraines» ou les temples, donnés à voir comme les signes visibles d’une violation des normes sociales et religieuses. Au 18e siècle, les voilà qui deviennent des erreurs de la nature, dues à des anomalies dans le développement embryonnaire… Parallèlement, la notion de différence homme-femme (qui s’inscrivait jusqu’ici dans un cadre purement symbolique sous-tendu par la croyance en un ordre divin) bascule elle aussi dans le domaine des sciences, de la raison et des Lumières. Au cours du 19e siècle, avec les progrès de la biologie, les occidentaux établissent en vérité absolue l’idée que c’est la nature (et non plus Dieu) qui fonde la différence entre l’homme et la femme. La différence physiologique des sexes permet alors aux idéologues d’établir que la femme est «naturellement» femme et que ses dispositions proviennent nécessairement de la conformation de ses organes, de ses hormones, de ses gènes, etc.

Le problème, c’est que plus la science avance et plus les chercheurs tombent des nues. Non, les femmes ne sont pas physiologiquement prédisposées à la crise de nerfs ni à l’amour. On peut les laisser lire des romans ou conduire des avions, sans danger. Non, la masturbation n’entraîne pas la surdité ni l’anémie. Dès lors, pourquoi enfermer les  «fricatrices» à l’hôpital Sainte Anne ? Non, l’homosexualité n’est pas une forme grave de dégénérescence héréditaire. La castration chimique dès lors ne s’impose plus. Non, les sadomasochistes ne sont pas des fous. Inutile de les interner. Au 19e siècle, de nombreuses pratiques, de nombreux désirs avaient été constitués en maladie. Au 20e siècle, progressivement, les médecins sont obligés de réviser sans cesse les nomenclatures internationales que sont le Manuel Diagnostique et Statistiques des troubles mentaux (ou DSM) de l’American Psychiatric Association et la Classification Internationale des Maladies de l’Organisation mondiale de la santé. Ce qui semblait évident il y a 100 ans ne l’est plus aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas envisager l’idée que nos certitudes actuelles reposent  aussi sur des préjugés ?

Nos certitudes actuelles c’est qu’il y a seulement deux sexes, et qu’entre les deux se trouvent des ratés. Ce que les chercheurs découvrent c’est qu’il a deux pôles, entre lesquels se déploie un large spectre d’individus dont le développement —lors du processus de différenciation sexuelle de l’embryogenèse—s’est effectué suivant d’infinies variations…  Dans les années 50, Alfred Kinsey (fondateur de la sexologie) disait que l’hétérosexuel 100% hétérosexuel constituait une infime minorité par rapport aux personnes qui, dans leur enfance et leur adolescence, ont découvert la sexualité avec des camarades du même sexe… Les premiers émois… Maintenant, les biologistes disent à peu près la même chose du sexe : il n’est pas « pur ». Le mâle 100% est aussi rare que la femelle 100%. En réalité, nous serions tous à hauteur de 10, 20, 30 ou 40% constitué par des marqueurs biologiques de l’autre sexe. Voilà pourquoi il serait temps d’accepter de compter au-delà de deux.

«Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48», explique Eric Macé. C’est à dire le sexe mâle, le sexe femelle et 46 autres sexes correspondant aux variables répertoriées par la médecine. «Le nombre de 46 est approximatif, tout dépend ce que l’on compte et comment l’on compte. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au sens biologique ce que l’on désigne par le « sexe » est le produit d’une sexuation du corps au cours de l’embryogenèse, qui associe de nombreux mécanismes chromosomiques et hormonaux et qui a pour effet la production de nombreux types de sexe : des sexes entièrement mâle, des sexes entièrement femelle et des sexes à la fois mâle et femelle (entre 0,8 et 2% des naissances). On peut résumer ainsi : il existe 2 + X sexes. Si on compte les 5 grandes familles d’intersexuation (classification des « Disorders of Sex Developement » – DSD), cela fait 2 + 5 = 7 sexes ; si on compte les sous-catégories cela fait 2 + 10 = 12 sexes ; et si on compte les variantes, cela peut monter à beaucoup plus, disons 2 + 46 = 48 sexes». Mais, bien sûr, ce n’est qu’une classification temporaire. Demain, les chiffres auront probablement augmenté parce qu’à travers le monde des centaines de chercheur ont le nez collé sur des scans de cerveaux et des échantillons de glande, obsédés par l’idée qu’il faut comprendre pourquoi les hommes et les femmes semblent si proches quoique si lointains.

Lire : «Comprendre les relations entre sexe et genre à partir de l’intersexuation : la nature et la médicalisation en question», par Eric Macé, dans Médecine, santé et sciences humaines, dirigé par Jean-Marc Mouillie, Céline Lefève  et Laurent Visier, Paris, Les Belles Lettres, 2011, (612-619). Et aussi : Le Test de féminité dans les compétitions sportives Une histoire classée X ?, d’Anais Bohuon, éd. IXe, 2012.

Et pour en savoir plus sur pourquoi biologiquement c’est moins évident qu’il ne parait de séparer les mâles des femelles : Anne Fausto Sterling, biologiste, a publié (en 2000 en Anglais) « Les 5 sexes » (traduit en Français chez Payot) et « Corps  en tous genres; la dualité des sexes à l’épreuve de la science ».

Et Note 1/ «Les onze autres finalistes ont un morphotype féminin de coureuse de 800 mètres, elles ont des épaules étroites, on voit leurs clavicules, elles ont un bassin un peu plus large […]. En revanche, quand la Sud-Africaine court, elle a des épaules de déménageur, un bassin étroit….D’ailleurs, ça c’est vraiment anecdotique, mais si on a regardé la finale du 800 mètres on a pu voir que onze athlètes avaient une culotte et une seule avait un bermuda» (Mondenard, sur Europe 1, le 20 août 2009, cité par Anais Bohuon, dans son ouvrage Le Test de féminité dans les compétitions sportives Une histoire classée X ?, éd. IXe).

Note 2/ Lorsqu’en 1966 la Fédération Internationale d’Athlétisme instaure le  test de féminité (afin d’éviter que des trans infiltrent frauduleusement les compétitions réservées aux dames), elle met en place un système de  contrôle qui a tout l’air d’être un cordon de sécurité. Les athlètes  femmes sont priées de ne pas avoir un taux de testostérone qui  concurencerait celui des hommes. Autrement dit : « Restez des femmes normales et  laissez-nous être des surhommes ».

Note 3/ Source : « Clinique de l’ambiguïté génitale chez l’enfant », Psychothérapies 2005/3, Vol. 25, p. 165-172.

Note 4/ On le savait depuis au moins le début du 20e siècle. Freud lui-même,  pourtant si regardant en matière de normes, l’énonçait déjà en 1905 :  «Un certain degré d’hermaphrodisme anatomique appartient en effet à la  norme ; chez tout individu mâle ou femelle normalement constitué, on trouve des vestiges de l’appareil de l’autre sexe, qui, privés de toute  fonction, subsistent en tant qu’organes rudimentaires ou qui ont même  été transformés pour assumer d’autres fonctions».

Note 5/ «L’histoire du test de féminité est celle d’une procédure inventée pour justifier des exclusions, sans que jamais les autorités médicales et sportives interrogent le bien-fondé des représentations de la féminité. Aujourd’hui, elles sont directement confrontées aux problèmes que soulève la bicatégorisation sexuée, problèmes qu’elles avaient, jusqu’à aujourd’hui, pu évacuer. Il n’est plus plus possible, désormais, d’étouffer ces affaires. Le grand public est informé et la question est posée publiquement : que faire des athlètes ne répondant pas aux normes traditionnelles qui président à la stricte répartition des êtres humains entre deux groupes de sexe ? Peut-on se contenter de les proscrire des arènes sportives ?». (Anais Bohuon, Le Test de féminité dans les compétitions sportives Une histoire classée X ?).

Photo © Reuters

Vu sur Les 400 culs, 19 juin 2013

[Et de deux !] La mafia du pétrole congédie une employée indélicate

[Et de deux !] La mafia du pétrole congédie une employée indélicate

Delphine Batho ne veut pas modifier la loi sur le gaz de schiste

La ministre de l’énergie, Delphine Batho, a exclu mercredi toute modification de la loi interdisant la fracturation hydraulique, dans un débat sur RMC et BFMTV avec Laurence Parisot, la dirigeante du Medef.

DE LOURDES CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES

La ministre a rejeté tout assouplissement de la loi de juillet 2011 bannissant la fracturation hydraulique en France et rendant impossible l’exploitation en France du gaz de schiste. Elle a qualifié cette décision de “victoire démocratique”, consécutive à une “mobilisation sans précédent”.

Mme Batho a justifié l’interdiction par les lourdes conséquences environnementales liées selon elle à l’extraction du gaz de schiste, évoquant “des séismes de plus de 5 sur l’échelle de Richter dans plusieurs États américains” et “des pollutions des nappes phréatiques”.

“RELANCER L’ÉCONOMIE DE LA FRANCE”

Pour Laurence Parisot, les gaz de schiste permettraient pourtant de “relancer l’économie de la France”. “Il faut évidemment permettre la recherche”, a déclaré la présidente du Medef, qui a également déploré le fait que la France s’interdise “de considérer une ressource qui pourrait tout changer pour la situation économique du pays”.

Les compagnies pétrolières et le patronat français critiquent la loi française qui empêche, selon eux, d’exploiter un filon prometteur. (…)

LeMonde.fr, avec Reuters et l’Agence Fracturation Pollution, 5 juin 2013

Pour rappel :

L’”affaire” de la suspension des forages de Shell au large de la Guyane aura duré une semaine. Et aura fait une victime : Nicole Bricq. À la faveur du premier remaniement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, jeudi 21 juin, la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie est mutée au ministère du commerce extérieur, une dépendance de Bercy.

Impossible de ne pas faire le lien entre ce désaveu et la décision surprise de Mme Bricq, jeudi 14 juin, de retarder l’exploration du bassin pétrolier de Zaedyus, à 150 kilomètres des côtes du département d’outre-mer (DOM). Le ministère avait alors stoppé à la signature deux arrêtés préfectoraux nécessaires au lancement des travaux, mettant en avant “une nécessaire remise à plat de l’instruction des demandes de permis afin de ne plus sacrifier l’environnement”. (…)

Mais c’est surtout la voix des groupes pétroliers et des industriels qui semble avoir pesé. La colère de Shell a été suivie de celle de Total, de l’Union française des industries pétrolières (UFIP) et de Laurence Parisot, présidente du Medef, qui en ont appelé directement à Matignon, voire à la présidence de la République. (…)

Le Monde, 22 juin 2012

Vu sur le Jura Libertaire, 3 juillet 2013