[Poitiers] 15 octobre : tambouille et manif !

NdPN : on a reçu ça, nous demandant de faire tourner, ce qu’on s’empresse de faire !

13:00 – Tambouille de lutte sur le campus de Poitiers
14:30 – Manifestation intersyndicale, rdv au Stade Rébeilleau

Aujourd’hui, mardi 15 octobre 2013, se termine l’examen à l’assemblée nationale de la première réforme des retraites menée par un gouvernement de gauche. Ce projet de réforme est un signal fort envoyé aux classes populaires – que cette réforme affectera en premier lieu : le gouvernement écolo-socialiste s’inscrit dans la continuité des gouvernements précédents en matière d’économie, et mène une politique d’austérité et de précarisation au service des classes possédantes et au détriment des classes économiquement dominées.

Si l’on ajoute à cela les déclarations du ministre de l’Intérieur à propos des Roms et sa politique de harcèlement et de stigmatisation à l’égard des immigré.e.s, on est en droit de se demander ce qui a effectivement changé par rapport au précédent gouvernement. La confusion, ou l’illusion de confusion qui règne à droite de l’échiquier politicien laisse un boulevard à l’extrême-droite, qui a profité du mouvement contre l’extension du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels pour se structurer dans la rue et qui bénéficie d’une exposition médiatique ahurissante voire complaisante.

À Buxerolles, il y a un an, un groupuscule fascistoïde occupait le toit de la mosquée en construction, invoquant une vision biaisée de la bataille de Poitiers et tentant de rendre contagieuse leur haine de l’islam. À Poitiers, le 1er octobre dernier, trois membres de ce même groupuscule ont appelé à se rendre à un rassemblement d’opposant.e.s au mariage et à l’adoption pour tout.e.s. Il s’est tenu, comme nombre d’autres se sont tenus depuis le printemps, sous la bienveillante protection des autorités poitevines. Lesquelles autorités ont jugé bon d’embarquer neuf opposant.e.s à cette puante manifestation d’homophobie et de réaction, ce qui en dit long sur les moyens que se donne la République pour assurer l’ordre moral et économique. Aucune critique, en parole ou en acte, ne peut déborder du carcan institutionnel sans être sévèrement réprimée…

Nous voilà pris.e.s entre le marteau de l’extrême-droite et l’enclume écolo-socialiste. Face à cette situation, nous voulons affirmer notre attachement à des principes de solidarité, d’égalité et de liberté. Des principes qui, certes, figurent aux frontons des édifices publics, mais qui ne pourront jamais être totalement réalisées au sein d’un monde capitaliste et autoritaire, qui ne peut survivre qu’en faisant perdurer l’exploitation, l’oppression et la domination. Nous ne croyons plus à l’action politique qui s’inscrit dans les rouages institutionnels. Nous en avons assez d’être dépossédé.e.s de notre pouvoir d’action. Nous voulons agir ici et maintenant pour que les choses changent, sans le moindre espoir d’un hypothétique grand soir.

Contre la gauche capitaliste et la droite nazillonne, organisons-nous !

Mail du 13 octobre 2013

Banderole raciste sur la mosquée de Poitiers…

Ce matin du 11 octobre 2013, près d’un an après l’occupation de la mosquée de Poitiers par les fachos de Génération identitaire, une banderole raciste a été retrouvée ce matin par des gens qui se rendaient à la mosquée. Elle portait l’inscription « Islam dehors », message puant évoquant implicitement un « dedans » qu’il faudrait défendre contre une menace de l’Islam, soit le gros délire habituel de nationalistes bas du front, rappelant étrangement le « 732 » des crétins identitaires il y a un an.

Voilà des mois que les fachos essaient d’apparaître sur Poitiers, et pas qu’avec des visuels minables (rapidement recouverts), mais aussi en participant aux « veillées » homophobes. Loin de leur mettre des bâtons dans les roues, les autorités stigmatisent sans arrêt les migrant-e-s, et répriment les antifascistes. Dernier événement en date, la répression policière du contre-rassemblement qui s’opposait aux « veilleurs », un collectif homophobe où ont été aperçus les membres de Génération identitaire Poitiers, applaudissant les flics qui embarquaient les camarades antifascistes.

Ces petits fachos en herbe ne font pour l’instant pas le poids, car ils savent bien que la rue n’est pas à eux. A nous de rester vigilant-e-s et solidaires, et de bien leur faire comprendre, à eux et aux politiciens qui rivalisent de propos immondes pour grappiller des voix aux élections, que leur racisme ne passera pas.

Fachos hors de nos vies.

Pavillon Noir, 11 octobre 2013

Réponse au texte « La question du droit en anarchie – Ses sources, la justice et la police »

Réponse au texte « La question du droit en anarchie – Ses sources, la justice et la police », de Pierre Bance

Pierre Bance a proposé un nouveau texte sur Grand angle libertaire, sur les formes que pourraient prendre le droit, la justice et la police en société anarchiste. C’est un texte dérangeant – dans le meilleur sens du terme, parce qu’il pose de nombreuses questions, et que ça fait toujours du bien de se secouer les puces. Si les anarchistes ont toujours combattu l’Etat, qui repose en pratique sur ces dispositifs régaliens, comment régler autrement nos conflits ?

Or nous n’avons pas attendu ce texte pour tenter de résoudre nos conflits. La question la plus intéressante à mon sens, celle que me pose en tout cas ce texte, ne consiste pas à me demander quelles formes pourraient adopter le droit, la justice ou la police en « anarchie » (en « société anarchiste »). La question la plus intéressante, c’est pourquoi un tel texte, ce qui m’a conduit à me questionner sur les rapports entre anarchie et anarchisme. Sur l’anarchie en tant que société instituée, et sur l’anarchisme en tant que dynamique sociale.

Pierre Bance l’annonce dès le début du texte : il s’agirait de faire des propositions, démonstrations, explications et  descriptions, acceptables par le plus grand nombre, bref il s’agirait pour nous d’être crédibles, au lieu de nous cantonner à l’incantatoire. Il s’agirait aussi de nous préparer, en cas de mouvement révolutionnaire, à énoncer des propositions réalistes, alternatives au droit bourgeois, en vue de « l’application » d’une politique alternative. Il s’agirait, en somme, de nous engager dans une nécessité de décrire ce à quoi pourrait ressembler l’anarchie, au sens de société anarchiste, avant même d’y être, si tant est que nous y soyons un jour.

Or ces deux intentions du texte me posent problème en elles-mêmes. Je ne souhaite pas être crédible par des propositions, mais par la pratique anarchiste collective dans laquelle je m’inscris ici et maintenant. Si cette pratique collective nous épanouit, nous nous renforçons, aussi bien en nombre qu’en possibilités concrètes de changer nos vies. Si elle nous plombe le moral et nous embourbe, nous ne risquons pas de nous renforcer… et tant mieux, parce qu’à la tristesse de ce monde, nous ajouterions alors la tristesse de formes d’organisation inadéquates. Il ne s’agit pas d’être crédibles, c’est-à-dire de susciter une foi en quelque chose de futur, mais d’agir dans le présent. Je ne nie pas la nécessité que se répandent des pratiques anti-autoritaires, mais la seule propagande par des mots ou des propositions est inutile. Les actes sont toujours plus « crédibles » que les mots, parce qu’ils ne demandent pas aux autres de croire, mais leur proposent d’agir avec nous dans quelque chose qui existe déjà. Nous le constatons au quotidien.

D’autre part, et cela va avec, je ne souhaite pas « appliquer » à « la société » mes vues. C’est aux concernés eux-mêmes de développer leurs pratiques, adaptées ou non des pratiques que nous mettons en place, et cette inspiration, cet échange d’expériences, ne peut dépendre de fait que de notre capacité à résoudre les problèmes que nous vivons ici et maintenant, à l’échelle sociale aussi bien qu’à l’échelle de nos petites organisations formelles ou informelles. Le fait que Pierre Bance recourt aux mots de démocratie et de majorité, s’inscrit dans une tendance hélas largement partagée, y compris chez les anarchistes d’aujourd’hui, à n’imaginer les choses que selon les logiciels mêmes qu’ils combattent : « la société » unique, et non infiniment multiple ; la « démocratie » comme légitimation des majorités ou de leurs représentants (y compris mandatés de façon impérative et révocable) de contraindre des minorités à des décisions. A cet égard, l’exemple du « Code de la route » donné par Pierre Bance, comme d’autres donnent celui du train pour tenter de légitimer la nécessité de fonctionnements démocratiques parfois contraignants (il s’agit quand même de dégager des habitants et de massacrer des paysages), lui aussi abstrait des conditions économiques et politiques présidant à la mise en oeuvre de ces technologies loin d’être socialement neutres, est significatif. Personnellement, j’ai abandonné ma voiture et je considère le système de l’automobile comme un suicide social et écologique, que je combats, c’est pourquoi j’essaie de faire autrement, à la mesure de mes forces individuelles et des solutions collectives que je tente de trouver avec mes amis quand je souhaite me déplacer et les rencontrer. Cela ne veut pas dire que je n’y recours pas de temps à autre ni que je condamne les automobilistes, ce qui serait stupide : je ne suis pas abstrait du monde de domination où je vis. Je veux seulement dire que je m’inscris dans une dynamique, aussi bien de lutte que d’affirmation, ici et maintenant, contre un modèle destructeur socialement et écologiquement, qui nous a été imposé.

D’autre part l’anarchie, c’est-à-dire une société anarchiste, constituée, pour ne pas dire un Etat anarchiste où tout serait parfait, où tout serait figé, cela ne m’intéresse pas. Au nom de quoi d’ailleurs, aurais-je la prétention de révéler aux autres un modèle de société sorti de mon chapeau, dans laquelle ils vivraient mieux ? Je ne veux tout simplement pas d’un monde parfait, et s’il m’arrive de rêver, je fuis toute projection dans un monde rêvé et abstrait à plaquer sur notre réalité présente. Je me défie des idéologues, fussent-ils autoproclamés anarchistes. La « révolution » est ici et maintenant, et la fameuse « phase de transition » l’est aussi. Je me méfie de tout modèle de société future, d’autant plus s’il s’abstrait des situations que nous vivons ici et maintenant, desquelles nous nous dépêtrons comme nous pouvons, et que nous transformons pragmatiquement, à la mesure de nos besoins et de nos forces.

Je ne crois pas non plus aux « anarchistes », et me vois mal me définir anarchiste contre des méchants autoritaires, non seulement parce que je me connais trop bien pour me prétendre débarrassé de mes aliénations mentales et de mes sales habitudes, mais parce que l’anarchisme désigne, dans son sens premier lui-même, une dynamique vers d’autres relations sociales, tendant à foutre par terre les rapports de subordination, de sujétion, d’exploitation, explicites ou tacites. Tout seul, je ne suis ni anarchiste ni autoritaire. C’est avec les autres que je construis des relations différentes, transformant des rapports de domination en des liens solidaires. Et ces relations ne sont jamais totalement libres, ni totalement autoritaires : elles sont infiniment plus complexes que cela, et se travaillent. C’est à chaque individu et à chaque collectif, dans sa relation et son interdépendance aux autres, qu’il subit ou qu’il impose, malgré lui ou de son plein gré, qu’il incombe de réfléchir et d’agir, de lutter, de s’affirmer. Je préfère donc le mot anarchisme, comme dynamique sociale de construction de liens solidaires, de transformation de la nature des relations actuelles, qui sont des rapports marchands et de domination. C’est une dynamique toujours vivante, jamais acquise pour toujours, parce qu’à toute situation nouvelle, il y a de nouvelles questions et problèmes, et des réponses nouvelles du collectif, plus ou moins adéquates, et jamais totalement prévues. Nous ne pouvons pas nous reposer sur autre chose que nous-mêmes.

Or le droit, la justice et la police sont des façons de « régler » les conflits qui vont intrinsèquement à rebours d’une dynamique anarchiste collective, parce qu’ils sont indissociables de l’Etat, au sens de système de domination sociale. En imposant une règle, ils nous empêchent de nous régler les uns avec les autres, de nous organiser de façon pragmatique pour solutionner nos problèmes et démultiplier notre puissance. Ces institutions sont la traduction de l’aliénation collective, et les outils de la dépossession sociale et politique. De même que la monnaie, elle aussi évoquée par Pierre Bance. Elles n’existent que par défaut, comme l’ombre de notre incapacité collective, comme le revers de ce que nous ne parvenons pas à vivre ensemble dans l’épanouissement mutuel et la solidarité. Ce sont des institutions figées, calcifiées, personnifiées et donc dépersonnificatrices, incapables de résoudre les questions toujours nouvelles que pose et se pose la société réelle, au sens de l’ensemble des relations entre les humains, et les relations que ceux-ci entretiennent avec leur environnement.

Les solutions du passé ne seront jamais entièrement adaptées à celles de demain. Sans questionnement collectif permanent, le marbre du droit apparaît, avec ses cohortes de « représentants » politiques ès législation, ses partis et leurs programmes péremptoires. Sans responsabilisation individuelle et collective permanente, la spécialisation judiciaire en juste, en adéquat et en textes sacrés apparaît, avec ses armées de juges, de procureurs, d’avocats. Sans solidarité permanente, aussi bien en amont qu’en aval des conflits inévitables et même nécessaires, la répression physique et psychologique apparaît, avec ses forces armées, ses soldats, ses flics et ses prisons, mais aussi ses spécialistes de la gestion caritative et paternaliste. Nous pourrions aussi parler de l’éducation nationale, qui n’impose son bourrage de crâne et sa vision magistrale de l’apprentissage que là où nous ne parvenons pas à mutualiser nos savoirs et nos savoir-faire, dans un réseau d’éducation populaire et libertaire.

Je me méfie de l’anarchie, je me méfie de tout programme ; je suis dans l’anarchisme, du mieux que je peux. Penser qui plus est à l’anarchie en recourant, pour être crédibles (mais pour quelle raison éprouverions-nous même le besoin de l’être ?), à des pratiques et des méthodes constitutives de ce que nous combattons, montre bien que sans pratique réelle, ici et maintenant, nous nous condamnons à penser le futur de façon étriquée et du reste, pour le coup, tout aussi peu convaincante que réductrice du présent.

Il ne s’agit pas de s’abstraire du monde présent, par l’incantation et un volontarisme élitiste ou l’appel à une désertion totale complètement illusoire. Bien sûr que le droit, la justice, la police, la monnaie et la voiture existent et modèlent ce monde et ma vie, dans un combat permanent de ces institutions morbides avec les forces collectives de l’émancipation sociale. J’ai parfois eu recours au droit, à des juges, et il m’arrivera peut-être de recourir aux flics en cas de problème insoluble par manque de force collective. Il m’arrive de conduire une voiture et j’utilise presque tous les jours de la monnaie pour me procurer certaines choses dont j’ai besoin. Hélas ; et il y a bien d’autres contradictions encore dans ma vie, entre ce qui existe et ce que je souhaiterais vivre, notamment dans la sphère des questions affectives. Mais j’ai aussi envie, en permanence, de vivre et de faire autrement, et je m’organise pour cela, pour lutter et vivre autrement. Pas tout seul, pas seulement en prenant ma plume, mais avec les autres qui, eux aussi à leur mesure, luttent et expérimentent autre chose, en partant de leurs désirs. Et je n’ai pas envie de mettre de l’eau dans ce bon vin qui m’enivre, pas envie de couvrir de plus de merde encore cette poésie qui circule entre nous.

Juanito, groupe Pavillon Noir (FA 86), 11 octobre 2013

Le Monde Libertaire n° 1718 (du 10 au 16 octobre 2013)

NdPN : Le Monde Libertaire hebdo sort aujourd’hui en kiosques, pour deux petits euros. Trois articles sont d’ores et déjà en ligne (voir liens ci-dessous). Nous en déposerons bientôt un exemplaire en libre consultation, au Biblio-Café de Poitiers (rue de la Cathédrale). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n° 1718 (du 10 au 16 octobre 2013)

Image

«Les femmes qui veulent être les égales de l’homme manquent d’ambition» – (Anonyme).

Sommaire du Monde Libertaire n° 1718

Actualité

Tondeurs ou tondus par Juanito, page 3

Quel genre? par P. Schindler, page 4

Gender studies, par M. Joffrin page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

La retraite toujours d’actualité, par H. Roveili, page 7

Vous avez dit réhabilités? par P.Sommermeyer, page 8

La fiscalité pour les nuls, par Mato-Topé, page 9

Arguments

Le temps s’écoule, par J.-P. Tertrais, page 10

Experts et science, par L. Gallopavo, page 12

International

À la recherche d’un vieil Antonio (4), par G. Goutte, page 14

Histoire

Sport et anarchie, par Agustin Guillamon, page 16

A voir, à lire

Anarchiste et Grand Palais, par M. Joffrin, page 18

Des poupées et des hommes, par Potkine, page 20

Aux sources de l’utopie numérique, par Alexis, page 21

Illustrations

Aurélio, FYD, Krokaga, Manolo Prolo, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1718

C’est l’histoire d’une petite fille. C’est son premier jour d’école. Elle en a longtemps rêvé : enfin, elle va apprendre à lire ! Elle se voit déjà piocher dans la bibliothèque familiale pour découvrir le monde en attendant d’avoir l’âge de pouvoir le découvrir par elle-même. Au début, elle est très accaparée par l’apprentissage de la lecture. Cependant, elle remarque peu à peu que lorsqu’elle pose des questions, l’instituteur lui demande toujours d’attendre, alors que les petits garçons de la classe peuvent interrompre les filles sans difficultés. Elle remarque qu’elle est plus fréquemment louée pour son bon comportement de petite fille sage que pour ses résultats scolaires pourtant excellents. Lorsqu’un de ses devoirs est moins bon, le professeur lui met quand même une bonne note, car il sait bien qu’elle est gentille et appliquée. Dans la cour de récréation, on lui dit de faire attention, de ne pas courir, de ne pas se salir. On lui dit de faire attention aux autres, surtout aux garçons qui, eux, ne font pas attention. Elle doit aussi apprendre à partager, à aider les autres, à se rendre utile. Les années passent. Au fil des leçons, elle découvre le monde : un monde où le masculin est la mesure de tout. Où les femmes, qui constituent la moitié de l’humanité, semblent minoritaires. Elle apprend à se taire, sauf si on l’interroge. à être discrète surtout, à ne pas se mettre en avant de peur d’être appelée « Mademoiselle-je-sais-tout ». Si elle réussit, c’est avant tout grâce à son sérieux, bien plus que son intelligence qui ne semble pas intéresser grand monde. Elle s’en moque. Elle lit toujours autant mais choisit elle-même ses lectures. Cela fait longtemps que la bibliothèque familiale ne l’intéresse plus. Elle rêve toujours du monde et d’indépendance. Et c’est comme ça qu’elle est devenue anarchiste.