[Poitiers] Manif des salarié-e-s de la santé au Futuroscope

Manif des personnels de santé, ce midi, au Futuroscope

A l’appel de l’Union des syndicats CGT santé et action sociale de la Vienne, une journée de grève est prévue ce jeudi, avec possibilité de reconduction. Les syndicalistes entendent protester contre les suppressions de postes et les restrictions budgétaires. Ils profiteront de la tenue du congrès de la Fédération hospitalière de France, aujourd’hui au Futuroscope, pour manifester devant le Palais des congrès. Un rassemblement est prévu à midi.

Dépêche Nouvelle République, 3 octobre 2013

[Poitiers] Pas de procès pour Hervé Couasnon

NdPN : Hervé Couasnon échappe donc à un procès public et à une condamnation éventuelle, suite à son intrusion dans la centrale de Civaux pour mettre publiquement sur la table le danger du nucléaire. Ce procès, il le souhaitait pourtant… on notera le discours du parquet relayé par la presse, réduisant l’engagement et la portée politique de l’action antinucléaire de Hervé Couasnon à un désordre psychologique !

Intrusion à Civaux : le parquet classe le dossier

Il n’y aura finalement pas de procès pour Hervé Couasnon qui s’était introduit dans la centrale nucléaire de Civaux. Le parquet a décidé de classer l’affaire.

Après deux passages avortés devant la justice, l’affaire de l’intrusion dans la centrale nucléaire de Civaux a été purement et simplement classée par le parquet de Poitiers.

C’est l’épilogue de l’un des nombreux exploits d’Hervé Couasnon, auto désigné «  poète escaladeur  ». Il s’est fait une spécialité de pénétrer dans des lieux hautement sécurisés avant de s’exprimer dans les médias pour dénoncer tel ou tel manquement ou événement. Un jour, c’est la sécurité défaillante aux abords des centrales nucléaires ; un autre, c’est l’internement psychiatrique, etc. etc… Hervé Couasnon papillonne et déconcerte le monde judiciaire qui trouve des réponses différentes à chacun de ses exploits. Lorsqu’il s’introduit dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Civaux, en mai 2012, le parquet opte dans un premier temps pour une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Un procès discret entre quatre yeux, dans le bureau d’un parquetier, qu’un juge est ensuite chargé de valider. Ce procès, Hervé Couasnon n’en a pas voulu. « Je veux un procès public », clamait-il en assurant qu’il voulait dénoncer haut et fort les carences supposées d’EDF en matière de protection de ses sites.

«  La publicité c’est l’acte en lui-même  »

Le procès est bel et bien programmé, en juillet dernier, mais il tourne court. Le tribunal correctionnel se déclare incompétent. L’affaire est du ressort d’un tribunal à compétence militaire, le poète escaladeur ayant pénétré dans une enceinte intéressant la Défense nationale. Il revenait alors au parquet de citer à nouveau l’intéressé devant cette juridiction, qui siégeait hier à Poitiers. Une possibilité écartée. « Il y a eu, depuis les faits commis à Civaux, et depuis le procès de juillet dernier, des faits nouveaux. Compte tenu de ces éléments et du fait que ce Monsieur a fait l’objet, cet été, d’une hospitalisation sous contrainte et qu’il n’a jamais voulu se soumettre à une expertise psychologique, nous avons décidé de classer. Il s’agit de faits maintenant anciens et qui n’avaient pas eu de répercussions », relève le procureur de la République, Nicolas Jacquet. C’est clairement la personnalité de l’intrus qui est mise en avant et le sentiment que ses passages à l’acte relèvent plus d’une recherche de notoriété avec quelques problèmes psychologiques. « C’est la répétition des passages à l’acte qui nous interroge », souligne le procureur. Quant à l’intention supposée d’éviter de donner une nouvelle tribune à l’intéressé en coupant court à tout nouveau procès, le procureur balaie l’argument : « La publicité, il l’a déjà largement. La publicité, c’est l’acte en lui-même. »

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 2 octobre 2013

[Poitiers] Nouvelle grève des salarié-e-s du Crédit Agricole

Pas d’accord après un jour de grève

300 grévistes du Crédit Agricole sont restés hier devant la caisse Touraine- Poitou. Malgré deux rencontres avec la direction, aucun accord n’a été trouvé.

Grilles fermées à la caisse régionale Touraine-Poitou, circulation fermée avenue Churchill à Tours : les grévistes du Crédit Agricole n’avaient jamais vu cela. Rien à voir avec leur première journée de grève le 20 septembre dernier qui s’était soldée par le recrutement de 16 CDD. Venus des deux départements à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-Sud-Unsa, les grévistes étaient hier environ 300 devant la caisse pour réclamer notamment des embauches pérennes. Au niveau régional, la grève a été suivie par 29 % du personnel. La direction précise que 8 points de vente ont été fermés sur les 134. « Une centaine de postes a été perdue en 5 ans. Nous sommes à 1.409 actuellement alors que nous étions auparavant à 1.500. Des CDD ont été embauchés mais il s’agit de postes techniques, pour lesquels il faut du personnel en CDI », estime Jean-Noël Gouannet, secrétaire du Comité d’Entreprise.

16 recrutements proposés

Autre motif de mécontentement, le nouveau système informatique entré en fonction en mars dernier. Les salariés l’estiment pour l’instant moins performant, source de ralentissement. Les dents ont grincé lorsqu’au moment du basculement, 80 personnes ont obtenu des primes mais pas les autres. Enfin, en toile de fond, les salariés voient se développer les regroupements. Toujours d’après Jean-Noël Gouannet, 24 « coopérations locales », des regroupements, sont ainsi prévues au niveau local, facilitées par le nouvel outil informatique. La mobilité du personnel reste une source d’inquiétude. En fin de matinée, à 11 h 30, une délégation a été reçue par la direction* mais elle n’a rien donné. Elle a été reçue une deuxième fois à 15 h, mais les deux parties n’ont pas trouvé d’accord malgré la proposition de la direction de recruter 16 personnes en CDI. L’intersyndicale trouvait insuffisante cette proposition ainsi que d’autres comme le montant plancher d’une récupération. Une nouvelle journée d’action pourrait suivre.

*La direction précise que les revendications initiales portent sur « une prime égalitaire de 1.000 € pour tous, un accroissement des effectifs de 179 personnes ». « […] le dialogue social a permis de garantir la rémunération commerciale variable, renforcer les services et les agences par le recrutement de 16 CDD, mettre en œuvre des actions pour améliorer le fonctionnement de l’entreprise ».

Raphaël Chambriard, Nouvelle République, 2 octobre 2013

[Poitiers] Grève à Henri Laborit contre la fermeture des centres médico-psychiatriques pour enfants

Henri Laborit : la CGT et la CFDT drapeaux au vent

Le personnel du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers a été appelé à la grève par les syndicats.

Hier, l’entrée du pavillon Pinel au centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers était décorée des slogans des syndicats CGT* et CFDT. Dès 9 h, le personnel de l’établissement se massait autour d’Éric Plat, secrétaire général de la CGT Henri-Laborit.

« Nous demandons le retrait du projet de planning illégal et la réouverture des centres médicos-psychiatriques (CMP) pour enfants », a annoncé le secrétaire général face à plus d’une centaine de manifestants. « Avec la fermeture des CMP, ce sont les enfants qui en pâtissent. Le directeur refuse le dialogue. Nous saisirons le tribunal administratif de Poitiers pour faire annuler le planning », affirme Gérard Baillargeau, secrétaire du CTE-CGT. Le directeur de l’établissement, Alain Haas, a reçu les syndicats lors du Comité technique d’établissement : « Force Ouvrière était d’accord pour ne pas faire de grève. Nous avons dû clore la séance car la CGT a fait entrer tous les manifestants dans la salle. » Alain Haas ajoute que « rien n’a été décidé ». Entre fin octobre et mi-novembre, la direction prévoit d’organiser une réunion avec les syndicats pour travailler sur les plannings. « De plus, les CMP que nous avons fermés ne fonctionnaient qu’une fois par semaine. Nous avons récupéré le personnel de ces antennes pour les intégrer dans des services qui en manquaient. » Alain Haas dit vouloir rester pédagogue et regrette « que l’on prête à la direction des intentions non vérifiées ». La CGT poursuivra le mouvement devant le conseil de sécurité, le 10 octobre prochain.

*La CGT annonce 150 manifestants.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 2 octobre 2013

« Capitalisme, chasse aux sorcières et biens communs »

« Capitalisme, chasse aux sorcières et biens communs »

Entretien avec Silvia Federici

 Il y a quelques siècles d’ici, elle aurait été envoyée au bûcher. Féministe infatigable, l’historienne et auteure de l’un des livres les plus téléchargés sur Internet, « Caliban and the Witch : Women, the Body and Primitive Accumulation » (Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive. Edition française à paraître aux Editions Senonevero en 2013) nous explique de manière rigoureuse les raisons politiques et économiques qui se cachaient derrière la chasse aux sorcières. Son dernier livre, « Revolution at Point Zero : Housework, Reproduction, and Feminist Struggle » (Common Notions/PM Press, 2012) est un recueil d’articles indispensables pour connaître sa trajectoire intellectuelle. Entretien réalisé pour la rubrique « Numeros Rojos » du journal en ligne « Publico.es » (Avanti4.be)

C’est avec un œil scrutateur que l’italienne Silvia Federici étudie depuis plus de 30 ans les événements historiques qui ont provoqué l’exploitation sociale et économique des femmes. Dans son livre « Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive », elle fixe son attention sur la transition violente entre le féodalisme et le capitalisme, où s’est forgé au fer rouge la division sexuelle du travail et où les cendres des bûchers ont recouvert d’un épais manteau d’ignorance et de mensonges un chapitre essentiel de l’Histoire. Dans son bureau du Département d’Histoire de la Hofstra University de New York, Federici nous parle de sorcières, de sexualité et de capitalisme et se propose de « faire revivre pour les jeunes générations la mémoire d’une longue histoire de résistance qui court aujourd’hui le risque d’être effacée ».

NdPN : La suite ici

Vu sur DNDF, 1er octobre 2013