Archives de catégorie : General

[86] De l’élasticité du capital variable

86 –  Le chômage en hausse de 0,7 % en février dans la Vienne

La situation de l’emploi s’est à nouveau dégradée dans la Vienne en février où on enregistre une augmentation de + 0,7 % du nombre de demandeurs d’emploi, soit 17.154 personnes, après une forte hausse de + 2,1 % en janvier. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi de catégorie A (actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) s’établit à 78.653 en Poitou-Charentes. Ce nombre augmente de + 0,1 % par rapport à fin janvier (+ 9,1 % sur un an). Pour les autres départements de la région : Charente (- 1,6 %), Charente-Maritime (+ 0,6 %), Deux-Sèvres (+ 0,6 %).

Dépêche Nouvelle République, 26 mars 2013

[Saint-Savin – 86] Les ex-Aubade en lutte pour des indemnités pour licenciement abusif

NdPN : quand le diable (capitaliste) se cache dans les détails…

Un soutien-gorge et un pyjama est-ce la même chose ?

Selon ce que les juges répondront à cette question les anciens salariés  d’Aubade, à Saint-Savin, seront ou non indemnisés de leur licenciement.

Fin 2009, la holding suisse Calida, qui a racheté quatre ans plus tôt, pour 50 millions d’euros, la prestigieuse société de lingerie fine Aubade, annonce la fermeture du dernier site industriel français, à Saint-Savin. Si Calida, groupe coté à la bourse de Zurich, affiche une belle prospérité, Aubade est en pleine perte de vitesse : la production a baissé de 32 % en trois ans.

A Saint-Savin, 104 postes (sur 131) sont supprimés. Depuis trois ans et demi, 66 des salariés licenciés, pour l’essentiel des femmes, se battent contre leur ancien employeur pour obtenir des indemnités pour licenciement abusif. Cette bataille juridique a connu un nouvel épisode hier devant la chambre sociale de la cour d’appel de Poitiers. La question qui se pose est simple : le plan de licenciements, que Me Giroire-Revalier n’hésite pas à qualifier de « boursiers », était-il d’un point de vue légal, justifié ? Que dit la loi ? Un groupe bénéficiaire peut se débarrasser d’une entreprise ou d’une filiale si elle s’avère économiquement non rentable. A une condition : que les activités du groupe et celles de la filiale n’appartiennent pas au même secteur. Et c’est là que ça se corse : Calida est spécialisé dans le linge de nuit ; Aubade fait dans la lingerie féminine haut de gamme. Peut-on dire qu’un soutien-gorge et un pyjama appartiennent au même univers économique ?

La jurisprudence poitevine des Michelin

Oui, ont répondu le tribunal administratif et, tout récemment, la cour administrative d’appel, en annulant l’autorisation de licenciement des délègués et élus du personnel. Non, ont au contraire estimé les prud’hommes de Poitiers, qui ont rejeté la requête des salariés. C’est ce dernier jugement qui était contesté hier devant la cour d’appel. Côté défense de l ’entreprise, on fait remarquer que la lingerie et l’habillement appartiennent à deux fédérations professionnelles distinctes, que les salariés dépendent de deux conventions collectives. « L’arrêt de la cour administrative d’appel est une sacrée pierre dans mon jardin », admet Me François-Xavier Chedaneau avant de mettre sur la table une série de jugements et d’arrêts rendus après la fermeture du site Michelin de Poitiers. A l’époque, l’ensemble des juridictions saisies, administratives comme judiciaires, avaient estimé qu’un pneu de camion et un pneu de voiture n’avaient rien à voir. Alors, un pyjama et un soutien-gorge ? Réponse le 20 mars, date à laquelle la cour a mis son délibéré.

Vincent Buche, Nouvelle République, 6 février 2013

[Poitiers] De la « démocratie » municipale

Un article sort aujourd’hui dans la Nouvelle République, égratignant le fonctionnement du conseil municipal à Poitiers et l’absentéisme d’un certain nombre d’élus.

Pour notre part, le pouvoir de décider ne saurait être confisqué par des « représentants », ni se limiter à une perspective territoriale. Les anarchistes sont pour le fédéralisme libertaire, à savoir un réseau structuré d’association libre, garantissant l’autonomie, la subsidiarité décisionnelle au profit des premier-e-s concerné-e-s, la péréquation dans l’attribution des ressources. Dans la lignée de Bakounine, nous considérons que ce fédéralisme doit être double : à la fois économique, en associant producteurs et consommateurs, mais aussi territorial, allant de l’échelle locale à des circonférences toujours plus large. Les mandats ne doivent pas être représentatifs (hors de question que toute latitude soit laissée aux mandaté-e-s, comme dans le système actuel), mais impératifs, c’est-à-dire qu’à tout niveau de circonférence fédéraliste, les mandaté-e-s doivent mettre en place techniquement les décisions dont les lignes ont été clairement définies en assemblées de personnes concernées. Les mandatés doivent rendre compte, et sont révocables. Par ailleurs, les mandats doivent tourner le plus possible, avec tuilage et formation garantie, de façon à ce que les compétences se diffusent afin d’éviter les spécialisations et la technocratie. Les mandatés doivent avoir le même accès aux ressources socialisées et sous contrôle des assemblées de base, ni plus ni moins.

Rien à voir donc avec ce simulacre de démocratie que nous dépeint la Nouvelle République.

Pavillon Noir

Le difficile exercice de la démocratie municipale

 

Pilotée par le maire avec les grosses cylindrées de la majorité, la mécanique bien huilée du conseil carbure à l’ordinaire avec une opposition hors-circuit.

Une grosse machine aux multiples rouages : la démocratie municipale est une mécanique de précision dont les moteurs sont une administration bien huilée et une majorité dominée par quelques grosses cylindrées. Le maire tient fermement les commandes, secondé par une garde très rapprochée. « Le pouvoir est concentré dans les mains d’un quatuor constitué du maire (Alain Claeys), de son directeur de cabinet (Mathias Aggoun), du directeur général des services (Marc Barreau) et de l’adjoint aux finances (Francis Chalard), décrypte un élu sous le sceau de l’anonymat. L’ensemble de l’équipe municipale n’est pas associé aux grandes décisions. Souvent, l’administration prend le pas sur les élus. Et le conseil ressemble parfois à une chambre d’enregistrement. » Dans nos colonnes récemment, Serge Rouquette (UDI) assénait : « Le maire décide d’abord et discute ensuite. » Un sentiment partagé, avec des variantes, sur tous les bancs du conseil.

«  Une opposition trop minoritaire  »

Certains voudraient ainsi justifier l’absentéisme qui marque la grosse demi-douzaine de séances annuelles (lire plus bas). Ce n’est pas l’avis de Magali Barc, adjointe PS à la jeunesse. « Le maire fait confiance à ses adjoints, à son équipe. Quand il intervient, c’est pour donner un coup de main. Je ne fais pas partie du premier cercle et je considère que je dispose de la liberté qui convient dans ma délégation. » Stéphane Braconnier, leader d’une opposition hors-circuit et sans voix, avance quelques éléments d’explication. « L’opposition est respectée par le maire et la majorité… Mais elle est beaucoup trop minoritaire pour jouer son rôle. Nous sommes six dans le groupe, il nous est impossible de nous démultiplier pour assurer notre présence dans les innombrables commissions et instances. Moi-même, j’ai beaucoup de mal à siéger dans le conseil d’administration de Sipéa par exemple. La majorité a pour elle le nombre et le temps. Elle compte pas mal de retraités qui peuvent se consacrer pleinement à leur mandat. » Le citoyen par son vote et le législateur en introduisant une grosse prime à la liste vainqueur dans ce scrutin municipal à la proportionnelle ont voulu ce déséquilibre des forces. En s’imposant au premier tour avec 54,52 % des voix en 2008, Alain Claeys réunit une majorité écrasante de 42 membres sur un total de 53 conseillers. Un résultat formellement démocratique.

en savoir plus

Le bureau se réunit chaque lundi

La démocratie municipale connait son temps fort hebdomadaire avec la réunion du bureau le lundi après-midi où se retrouvent maire, adjoints, conseillers délégués, le directeur de cabinet et le directeur général des services . Cette sorte de gouvernement de la ville, « décide de tout ou presque » selon Magali Barc. Des décisions qui sont amendées en commissions et votées en séances plénières du conseil.

assiduité

Les absents ont toujours tort

Comme à l’école. Les motifs d’absences au conseil sont divers, variés souvent valables, toujours justifiés. Pour Stéphane Braconnier (UMP), les absents ont toujours tort. « L’assiduité n’est pas réglementairement obligatoire au conseil mais le minimum qu’on doit aux électeurs est d’assister aux séances. L’absentéisme me choque profondément. » Le 10 décembre dernier pourtant, cinq des six membres du groupe UMP-UDI étaient soit absents (dont Stéphane Braconnier) soit en retard. « C’est le mauvais fruit du hasard. » L’absentéisme n’a pas de couleur politique : Philippe Mahou, tête de liste MoDem en 2008 a raté six des sept conseils de l’année 2012 comme la conseillère de la majorité Marie-Pierre Magnan. Bernard Ramat, autre conseiller de gauche, fut absent à 5 reprises. La députée européenne PS Bernadette Vergnaud, conseillère déléguée, ne fut que de trois séances en 2012 comme les adjointes Nathalie Rimbault-Raitière (PCF) ou Magali Barc (PS). « J’ai eu de gros problèmes de santé », confie l’intéressée, cadre administrative supérieure à l’Université. > Conseil du 20/02/2012. 7 absences, 3 retards ou départs anticipés. > Conseil du 26/03. 11 absences, 4 retards ou départs anticipés. > Conseil du 21/05. 13 absences, 3 retards ou départs anticipés. > Conseil du 25/06. 9 absences, 6 retards ou départs anticipés. > Conseil du 24/09. 12 absences, 5 retards ou départs anticipés. > Conseil du 19/11. 7 absences, 4 retards ou départs anticipés. > Conseil du 10/12. 12 absences, 5 retards ou départs anticipés.

indemnités

1.321 € net d’impôt par mois pour un adjoint

Les indemnités des élus sont calculées selon un pourcentage de l’indice brut terminal de la fonction publique. Le point brut de ce taux évolutif est d’environ 38,08 € pour une trentaine d’euros net après retenues de charges et d’impôt à la source. > Conseil. La première adjointe dispose d’une indemnité mensuelle de 80,20 % (3.110 € brut, 2.470 net). Les 14 autres adjoints et Maurice Monange conseiller spécial délégué ont un taux de 42,90 % (1.630 € brut, 1.321 € net). 19,50 % (742 € brut, 600 € nets) sont attribués aux 15 conseillers délégués. Dix autres conseillers de majorité ayant des fonctions auprès des adjoints ont un taux de 6 %, les 11 conseillers d’opposition disposant de 2 % soit moins de 68,16 € net par mois. > Grand Poitiers. De très nombreux membres du conseil sont aussi conseillers communautaires. Parmi les 21 vice-présidents de l’agglo, dix sont Poitevins et se voient attribuer 38,70 % supplémentaires : les adjoints Francis Chalard, Bernard Cornu, Jean-Jacques Guérin, Robert Rochaud et Aurélien Tricot, les conseillers délégués El Mustapha Belgsir, Jean-Daniel Blusseau, Jean-François Macaire et Maurice Monange. Grand Poitiers alloue 26,15 % à Jean-Claude Bonnefon et Patrick Coronas au titre de leur délégation, les autres, simples conseillers, ayant 3 %. Le maire au plafond. Député-maire de Poitiers, Alain Claeys est soumis au plafond des élus (9.860 € brut hors diverses indemnités et frais de fonctions). Il dispose de 36,26 % (1.381 brut) comme maire et aussi de 36,26 % comme président de l’agglo.

Nouvelle République, 21 janvier 2013

Le ministre des finances raye de la carte 2500 emplois au CIF

NdPN : les salarié-e-s du CIF de la Vienne avaient manifesté en septembre contre la perte probable de leurs emplois. Le gouvernement « socialiste » vient d’entériner les suppressions de postes. Il est hors de question pour nous de défendre le principe de l’institution bancaire capitaliste, mais nous sommes solidaires avec ces salarié-e-s viré-e-s au nom de la rentabilité. Notons aussi que le CIF favorisait l’accession des ménages les plus pauvres, en n’exigeant pas d’apport personnel : une tare en société capitaliste…

Crédit Immobilier de France : les salariés sont résignés au pire

Après l’espoir d’un possible adossement à la Banque Postale fin novembre, une nouvelle réunion qui s’est tenue mercredi au Ministère des Finances semble sonner le glas des espoirs des salariés du Crédit Immobilier de France (140 personnes sur les 12 départements de la zone centre-ouest). Au cours de celle-ci, les émissaires de l’Etat ont confirmé aux représentant du personnel du CIF « l’extinction » de l’organisme qui permettait l’accession au crédit aux ménages les plus modestes. Cette activité sera bien reprise par la Banque Postale, mais sans les salariés du CIF, 2500 au total dans l’hexagone. « C’est quatre ou cinq fois plus que Florange mais on a l’impression qu’on n’intéresse pas les médias », se désolait Dominique Gregorutti, directeur de secteur, hier à Poitiers.

Nouvelle République, 20 décembre 2012

[Ingrandes – 86] Inquiétude chez les salariés de la Fonderie

Des vacances forcées à la Fonderie Fonte

A Ingrandes, la Fonderie du Poitou Fonte a fermé hier pour deux semaines et demie à cause de la baisse de production. Pas de quoi rassurer les salariés.

La dinde de Noël aura un goût un peu amer pour les 450 salariés de la Fonderie, mis en vacances forcées. Leur usine ferme pour deux semaines et demie, ce qui n’est pas forcément pour rassurer.

La situation dans le secteur automobile, on la connaît. Les conséquences chez les équipementiers locaux se paient cash. A la Fonderie Fonte (comme chez la voisine de l’alu mais dans un autre contexte), la baisse de régime des constructeurs Renault et Fiat, les deux principaux clients de l’entreprise, se traduit par un déficit d’activité. Et par un arrêt de l’usine, un peu plus court que ce qui était envisagé en novembre, mais de près de trois semaines quand même.

«  Il y a quand même un sentiment d’inquiétude  »

« Faire appel à du chômage partiel, ça coûte cher à l’entreprise, explique Tony Cleppe, délégué CGT. Donc, ils préfèrent nous faire rembaucher un peu plus tôt ». Selon les chiffres fournis au mois de novembre par la direction locale (*), le volume de production sera finalement en retrait de 15 % en 2012 par rapport à 2011. La production est stoppée depuis hier. Les ouvriers ne reprendront le chemin des ateliers que le 3 janvier. Six jours de chômage partiel et des jours de congés leur sont imposés. Comment on vit cette période quand on est fondeur ? Si financièrement, les salariés, indemnisés à 75 % du brut, ne paient pas l’addition, ça tourne (un peu) dans les têtes. « Il y a quand même un sentiment d’inquiétude, constate Tony Cleppe, toujours lui. Les fêtes de fin d’année, oui, on va les passer normalement mais pas sereinement ».

Cadence réduite

Frédérick Vaucelle, un de ses collègues, le souligne quant à lui : « On est déjà passé en cadence réduite depuis quelques jours. On produit moins de carters à l’heure. Et les effectifs intérimaires ont été réduits ». Forcément, ça fait réfléchir. « Les gens ont peur de 2013 et la direction ne les rassure pas, estime de son côté Noël Turpault, un autre ouvrier CGT. Le président de la fonderie a dit qu’il avait des inquiétudes pour l’année prochaine ». 2013, l’année de tous les dangers ?

(*) Contactée, la direction de la fonderie n’a pas souhaité s’exprimer.

Franck Bastard, Nouvelle République, 15 décembre 2012

NdPN : nous ne déplorons pas le ralentissement du tout-bagnole, mais les pertes de revenus imposés aux salariés : c’est aux patrons qui se sont engraissés sur leur dos de payer !