Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[DAL 86] Lettre ouverte à la préfète de région concernant les réparations du CHUS

Lettre ouverte à la préfète de région concernant les réparations du CHUS

Nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une enveloppe supplémentaire pour que la Croix Rouge ait les moyens d’effectuer les réparations qui s’imposent pour le CHUS (Centre d’hébergement d’urgence social) « 115 », sans utiliser pour ce faire des sans abris, qui plus est étrangers en situation irrégulière, réduits en esclavage.

En effet, dimanche 27 octobre au CHUS rue de Montbernage, sept hommes prennent leur douche, à tour de rôle, dans une cabine qu’ils apprendront qu’elle était condamnée car ayant une fuite d’eau. Le lendemain, ils sont tous convoqués à 14h par le directeur de la Croix Rouge pour cette grave faute. Les sanctions exemplaires tombent : quatre d’entre eux, les plus bricoleurs bien-sûr, sont punis. Ils seront condamnés à venir réparer leur forfait.

Dès le lendemain et durant plusieurs jours, pendant 6 à 7 heures par jour quand même, ils ont repeint les murs, nettoyé les parquets, changé les linoléum, réparé la fuite de la cabine de douche, bouché les trous des murs avec du plâtre…

L’un d’eux, étranger malade pour qui la Croix Rouge refuse de trouver un hébergement et ce malgré la demande de son médecin, et dont c’est le métier, a travaillé ainsi pendant 6 à 7 heures par jour durant deux jours puis, étant donné que le CHUS refusait de l’héberger le soir, ce qui était quand même la moindre des choses, n’a pas voulu continuer. En effet, non seulement, comme c’est l’usage, il est hébergé au CHUS épisodiquement, non seulement il « tourne » avec les autres hommes n’étant hébergé qu’un jour ou deux par semaine, mais travaillant au noir, enfin gratis comme un esclave, il n’a même pas été hébergé le soir…

Utiliser des esclaves, pourquoi pas ? Mais les traiter comme des salariés dénote une confusion regrettable et assez dommageable. Car enfin, il est de notoriété publique que, partout dans le monde, les esclavagistes mettent un point d’honneur à donner le gîte et le couvert à leur esclaves, condition nécessaire du travail bien fait…

Bien-sûr, il serait préférable que la Croix Rouge ait les moyens de payer les sans abris étrangers en situation irrégulière qui travaillent au noir pour elle. Aussi, nous réitérons notre demande : merci de penser à donner quelque chose à cette association vénérable dont le but, rappelons-le, est, sans rire, « de s’employer à prévenir et à apaiser toutes les souffrance humaines ».

Nous vous prions de croire, Madame la Préfète de Région, en l’assurance de notre considération distinguée.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 13 novembre 2013

[DAL 86] Squat de Croutelle : l’ordre c’est de désordre des ordres

Squat de Croutelle : l’ordre c’est de désordre des ordres

Lettre du DAL86 à la préfète de région concernant les démarches de Mme L. habiatant avec sa famille le squat de Croutelle, une maison en bon état général rachetée par l’Etat qui serait vouée à la démolition pour de futurs hypothétiques projets.

Madame la préfète,

Nous souhaitons vous informer des évènements survenus suite à la régularisation de Mme L. le 25 octobre 2013 dans vos locaux :

Ce jour là, un membre du DAL86 accompagnait Mme L. car dans la matinée, la préfecture informait cette dame d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) puis dans la foulée, d’un titre de séjour. Quand Mme L. se rend à la Préfecture suite à ces deux informations contradictoires, on lui donne un rendez vous mi décembre et des documents à remplir. Ne sachant plus quoi faire, Mme L. contacte les bénévoles du droit au logement pour l’aider à comprendre sa situation. Nous allons donc à la préfecture en début d’après midi : nous téléphonons au 55 69 11 comme dit par l’agent de l’accueil : nous n’avons pas le temps de dire le nom, juste le prénom de la personne, on nous dit ‘avez-vous tous les papiers ?’ et ‘d’aller au guichet 6’.

L’agent du guichet 6 fait les papiers, n’a pas besoin de l’enveloppe timbrée qui sera ’fournie par l’administration’, les documents ne sont pas remplis, ce n’est pas grave. Elle nous informe qu’il faut une nouvelle adresse ‘ca ne fait pas bien d’avoir une adresse croix rouge sur son titre de séjour’, me dit qu’il faut faire ‘comme R. ‘(une autre personne dans la même situation accompagnée le jour d’avant, le 24) ‘aller a Logiparc’, qu’il faut ‘faire vite’ (on nous explique que la mauvaise image de la préfecture suite aux premières pages dans les journaux doit cesser). Nous compatissons, mais que devons nous faire ? Est-ce à nous bénévoles de faire quelque chose ? ’Allez à Logiparc !’’Il y a des listes, des noms, Logiparc ils savent….’ Instauration préfecture : vider les squats’ ;’ il faut une nouvelle adresse il faut partir’, ’j’ai des ordres’, ’pour l’adresse, avoir un contrat de location, une facture’, ’montrer des signes d’insertion, travailler’, ‘reprendre rendez vous à la fin du récépissé’.

Un homme passe derrière les agents, celle du guichet 6 lui court après, sa chaise à roulettes part dans l’autre sens, l’homme vient et reste près d’elle, dit plusieurs fois en fixant Mme L. pointant l’index vers elle :’ il faut partir, partir vite !’ Mme L. dit qu’elle veut partir si elle a des papiers. Je dis ‘partir de où’, Mme L. me dis :’de Croutelle !’ Elle me dit que cet homme est venu à Croutelle chez elle avec le maire, que c’est Mr d’Argent. Mme L. est heureuse d’avoir son récépissé, dit que ca fait ‘dix ans qu’elle attend ça’, quant elle le lui donne, l’agent répondra : ‘quand les choses sont faites dans le bon ordre…..’ Nous ne savons pas ce que cela veut dire : quel ordre ? L’ordre de qui, de quoi ? L’ordre de la Préfecture ? Rien n’est fait dans l’ordre justement, voyez la suite :

Nous n’allons pas à Logiparc ce jour là mais le lundi suivant : le 28 octobre 2013. Ce jour là, nous expliquons à l’agent de l’accueil tout ce qui a été dit à la Préfecture, nous lisons nos notes, pour dire les bons mots, l’agent ne comprend pas ; une dame s’approche, dit qu’elle a ‘entendu notre conversation’, que sa chef n’est pas là ‘c’est les vacances’. Mme Moreno nous dit alors de remplir un dossier, de revenir lundi prochain le 4 novembre à 11h car’ il n’y a aucune information concernant Mme L.’. Les instructions de relogement concernant l’autre squat (Glières) se sont déroulées ‘ le jeudi soir en réunion et rien d’autre depuis’, nous parlons des échanges avec la Préfecture, qui se sont déroulés le 25 octobre : ‘Logiparc ayant eu la Préfecture vendredi soir (le 25, par téléphone ?), nous ne savons rien de plus’ . Nous ne savons que penser.

On nous parle de la prochaine évacuation de squat en centre ville le 31, ‘c’est pour bientôt ?’ mais il n’y a rien pour Croutelle. Mme MORENO ne souhaite pas téléphoner à la préfecture même si nous lui donnons le numéro. Elle va dans les étages, demande des informations, mais il n’y a rien pour Mme L. : ‘allez a Sipéa’. Dans l’après midi, des bénévoles de Romeurope emmèneront par le biais de Sipéa Mme L. à Fontaine Le Comte rencontrer le Maire et un possible logement, mais celui-ci ne sera pas disponible.

Lundi 4 novembre 2013, un membre du DAL86 accompagne Mme L. à Logiparc. Nous sommes reçus par Mme MORENO et sa chef directrice gestion Mme BESSONNAT. L’entretien tourne vite court : ‘ayant un récépissé de 3 mois Mme L. ne peut prétendre à un logement social’ (ça nous le savons bien), ‘il y a 4 bailleurs sociaux sur Poitiers’, nous pouvons aller les voir, ‘il n’y a pas que Logiparc’. Ils n’ont pas d’instructions pour Croutelle, c’est la Préfecture qui a réquisitionné le logement pour l’autre squat ‘mais nous ne sommes pas tenus de le faire à chaque fois que des gens sont dans cette situation ‘. Nous répétons ce que nous avons déjà dit : est ce à nous de faire le suivi, nous des bénévoles? Qui doit s’occuper de cette dame ? Mme L. répète encore et encore qu’elle veut payer se charges : eau, électricité… rien n’y fait. On ne prend pas son dossier (on le pousse de la main, ‘on ne peut pas faire n’importe quoi’) car elle ne peut fournir les pièces demandées (avis d’imposition ce n’est pas possible, les revenus aussi : que faire ?) ’Allez voir Coallia !’.

Nous répétons ce que nous avons dit à la Préfecture ; nous savons qu’il faut déposer un dossier cependant cette même Préfecture a dit que : ‘non ça n’est pas la peine’. Nous avons expliqué qu’il y avait des délais de traitements pour les commissions d’attributions, la Préfecture a dit : ‘non il y a des instructions pour vider les squats’, et là : IL FAUT UN DOSSIER ET CE DOSSIER N’EST PAS PRIS CAR : PAS DE PIÈCES, CES MÊMES PIÈCES NE POUVANT ÊTRE FOURNIES ! RÉCÉPISSÉ DE TROIS MOIS ET PAS DE REVENUS.

Il faut que nous allions au SIAO, ‘il y a des commissions tous les mardis ça tombe bien (on est lundi)’ ‘ c’est à la Croix Rouge de gérer’ ou alors ‘au maire de fontaine le comte !ce sont les ALT : logements d’urgence !’. En gros il faut le dire : la Préfecture vous êtes gonflés de renvoyer à Logiparc…. (Sic) Logiparc, quant à lui, renvoie au SIAO.

Nous allons au SIAO : la personne de l’accueil nous écoute attentivement et va chercher Fanny LAURIER qui elle aussi prend en compte toutes les démarches faites : elle en informera donc sa hiérarchie mais, concernant Mme L., elle ne peut rien faire. Nous devons informer la Préfecture et Logiparc …..Qui LUI renvoie au SIAO et qui lui, SIAO, ne peut rien faire.

Mme LAURIER demande ‘qui ‘suit’ Mme L. ?’ : personne (à part les bénévoles) ! Mme L. doit voir l’assistante sociale de secteur, celle-ci doit faire la demande de SIAO …

Mme L. répète qu’elle ne peut pas scolariser ses enfants car enfermée par le grillage du voisin, pas d’accès au bus, veut travailler, s’insérer, ce n’est pas possible, n’a pas d’électricité, veut payer ses charges, n’a pas son courrier….

Mme la Préfète, voici ce que veut Mme L. :

Mme L. demande à rester où elle est, elle veut un bail précaire ou gratuit, cela ne coutera rien à l’Etat. Mme L. reste à Croutelle, elle en a marre de tout ce bazar, qu’on la prenne pour une toupie, Mme L. fait ce qu’on lui dit de faire, et alors ? Rien. Mme L. attend ET NE BOUGE PLUS. Mme L. fait dans ‘l’ordre’ et alors, c’est le désordre.

Venez à barjot-land, faites comme les petits enfants mis à la va-vite dans les chambres d’hôtel trop minuscules et réduites pour eux, voire dangereuses : tapez vous la tête contre les murs.

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 Vu sur DAL 86, 4 novembre 2013

[Poitiers] Manifestation pour l’arrêt des expulsions, et la réquisition des logements vides

Le petit manuel Valls (Chapitre Roms) illustré à Poitiers :

La préfecture joue la répression plutôt que l’insertion

Évacuation policière, régularisations en trompe l’œil, expulsions programmées, Voilà la réponse de la préfecture aux roms du squat des Glières !

Durant les 4 mois de délai accordés par la justice, aucune proposition de relogement, aucun accompagnement social, mais un pseudo « diagnostic social » (entretiens parfois bâclés en 1h) effectué par un organisme n’ayant pas compétence et aux conclusions inconnues..

Mais en 24h, une évacuation policière, une famille élargie de 25 personnes (dont 13 enfants) transportée dans un gymnase, puis dispersée (Chambres d’hôtel temporaires et appartement), 4 récépissés qui ne garantissent que 3 mois de séjour, 6 Obligations de Quitter le Territoire Français dans les 30jours!

Voilà comment la préfecture entend l’application de la circulaire interministérielle d’août 2012 ! Celle-ci demande aux préfets avant toute évacuation « l’établissement d’un diagnostic et la recherche de solutions d’accompagnement dans les différents domaines concourant à l’insertion des personnes (scolarisation, santé, logement/mise à l’abri). »

DNSI dénonce l’hypocrisie du discours de la préfecture

dont les initiatives viennent en fait contrecarrer toutes les démarches d’insertion entreprises par les familles accompagnées par les militants des associations.

Les OQTF visent les hommes, le plus susceptibles de travailler. La scolarisation des enfants est remise en cause, ainsi que le suivi médical notamment des jeunes enfants et des femmes enceintes. Deux domaines favorisant l’insertion et dans lesquels les associations avaient fortement investi en réponse aux demandes des familles. Enfin, face aux insuffisances notoires de l’accueil d’urgence l’ouverture de squats devient la seule réponse possible pour certains.

DNSI exige :

  • L’annulation des Obligations de Quitter le Territoire Français et l’attribution de titres de séjour apportant une stabilité préalable indispensable à toute insertion
  • L’annulation des expulsions programmées des squats de l’Étape et de Croutelle et la réquisition de ces locaux, propriétés de la ville de Poitiers et de l’État, avec des aménagements suffisants pour un habitat à moyen terme.
  • La recherche d’un hébergement permettant un regroupement familial des anciens des Glières
  • La mise en place d’une médiation accompagnant les familles vers le droit commun en matière de santé, travail, logement, éducation.

Manifestons nombreux
Mercredi 6 novembre 17h30, avec banderoles,
devant le Palais de justice de Poitiers

Arrêt des expulsions, réquisition des logements vides !
Régularisation de tous les sans-papiers !

Signataires DNSI : Groupe local La CIMADE Poitiers, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, DAL86, Divano, Réseau Éducation Sans Frontières 86, Romeurope Poitiers, Solidaires 86, Europe Écologie-Les Verts, Les Alternatifs, Gauche Anticapitaliste, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche.

source : Démosphère Poitiers

[DAL 86] Contre les expulsions, organisons-nous !

NdPN : voir aussi le nouveau communiqué du DAL 86 en réaction aux propos de la préfète dans un magazine.

Le DAL 86 propose une réunion à toutes les personnes révoltées par la politique préfectorale à l’égard des habitant-e-s expulsé-e-s du squat des Glières (individus, orgas politiques, syndicats, associations), ce vendredi 26 octobre à 18h, à la Maison de la Solidarité (22 rue du pigeon blanc à Poitiers). Il s’agira de réfléchir aux suites, avec l’idée d’un rassemblement mercredi 30 octobre à 18h.

Le DAL 86 vous invite aussi à l’assemblée générale du squat de l’Etape, ce même vendredi 26 octobre, à 20h au squat l’Etape (rue d’Oléron à Poitiers).

Mail, 24 octobre 2013

[Poitiers] Expulsion du squat des Glières : solidarité avec nos camarades Roms pour le droit au logement et le droit de vivre ensemble !

NdPN : infos données en direct par des militants du DAL 86

8h15 : Appel à soutien ! Expulsion en cours du squat du 26 avenue du plateau des Glières, à Poitiers. Une vingtaine de policiers présents.

8h40 : Les habitant-e-s (soit 25 personnes, dont deux femmes enceintes et une douzaine d’enfants) sont embarqué-e-s dans des fourgons de la police.

9h10 : les expulsé-e-s seraient emmené-e-s au gymnase des Ecossais

9h45 : confirmation, les expulsé-e-s sont bien au gymnase des Ecossais. Les flics toujours là. La Croix-Rouge va prendre le relais.

9h55 : un article dans la Nouvelle République :

Des Roms expulsés d’un squat à Poitiers

Les vingt-cinq personnes qui occupaient un logement de l’avenue du Plateau-des-Glières depuis plusieurs mois ont été évacuées par la police, ce matin.

Expulsables depuis le 13 octobre dernier, les Roms qui squattaient des locaux (non-chauffés) dans l’avenue du Plateau-des-Glières depuis plusieurs mois, à Poitiers, ont été évacués ce matin. Les forces de l’ordre sont intervenues vers 8 h 20 en invitant les vingt-cinq membres de la famille élargie à monter dans des minibus, sous le contrôle d’un huissier de justice et en présence de représentants du collectif Romeurope.

L’évacuation s’est déroulée dans le calme. Les Roms expulsés, parmi lesquels quatorze mineurs, ont été conduits au gymnase des Ecossais, dans le quartier de la préfecture, où ils ont été confiés à la Croix Rouge pour être provisoirement relogés. Une dame âgée du groupe qui dit avoir subi une intervention chirurgicale vendredi et une jeune femme enceinte de huit mois doivent par ailleurs être reçues en préfecture ce matin.

Dans un communiqué, la préfecture de la Vienne indique cette opération a été menée « en application d’une décision judiciaire du 7 juin 2013 prononçant l’expulsion ». Elle ajoute qu’elle s’est déroulée « dans le respect des instructions de la circulaire ministérielle du 26 août 2012, relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des occupations illicites » : « Les entretiens préalablement menés ont permis d’appréhender au mieux, outre le parcours migratoire de ces personnes, notamment leur situation socio-professionnelle et leurs projets, la scolarisation des enfants, leur état de santé. »

Dimanche après-midi , ils avaient tenté d’investir les anciens locaux de la DDE, non loin de là, dans le quartier de la Blaiserie, pour établir un nouveau squat moins inconfortable. Ils en avaient été empêchés par la police qui était intervenue après le dépôt d’une plainte par le conseil général de la Vienne, propriétaire des lieux.

Nouvelle République, 23 octobre 2013

13h05 : Diviser pour mieux expulser ! Si 4 régularisations ont été prononcées pour des femmes, en revanche 6 OQTF (obligation de quitter le territoire français) viennent de tomber sur des hommes (30 jours avant éxécution)… voilà toute la belle politique familiale de l’Etat français ! Des hébergements à l’hôtel auraient été proposés. Le collectif des habitant-e-s du squat des Glières, organisé au sein du DAL 86, envisage de trouver rapidement des suites pour dénoncer le traitement qui leur est fait, et invite tout le monde à les soutenir !

Après-midi : Communiqué du DAL 86 :

Un vrai scandale : La Famille C. démantelée : 4 récépissés et 6 OQTF !

Vers 8 h ce matin une trentaine de policiers sont entrés dans le squat, ont aidé les habitants à faire leur valise et les ont conduit en fourgons au Gymnase rue des Ecossais au centre ville où ils sont arrivés vers 9h30 et ont été pris en charge par la Croix Rouge prévenue seulement à 8h.

La mère de famille et ses trois enfants mineurs, sa fille enceinte de 7 mois et ses 3 enfants sont allés à leur rendez-vous à 10h à la préfecture chercher leur récépissé de trois mois et ont appris qu’une autre des sœurs, son conjoint et leurs deux enfants avaient eux aussi un récépissé de 3 mois.

Vers 13h les autres adultes ont reçu leurs Obligations de Quitter le Territoire Français sous 30 jours.

Tout cela a de quoi laisser pantois Nous comprenons maintenant pourquoi il aura fallu déployer ces gros moyens pour expulser cette famille élargie composée de 25 personnes de leur squat de l’avenue du plateau des Glières et les amener au gymnase des Ecossais : il fallait réussir à leur signifier que la famille serait démantelée et que leur filles, sœurs et frère que les petits-enfants allaient retourner en Roumanie !

Quelle horreur ! Ces 25 personnes sont toutes les membres d’une même famille sur trois générations. Pourquoi encore les séparer, elles qui avaient exprimé le souhait de vivre tous ensemble ? Pourquoi les renvoyer en Roumanie alors qu’ils n’y ont plus plus de famille  ! Qu’ils n’y ont plus de maison ! Plus rien ! Ils ont d’ailleurs quitté ce pays il y a longtemps : 10 ans, il sont restés en Italie et sont venus à Poitiers en juillet 2012. Pourquoi les expulser puisque leurs enfants sont scolarisés à Poitiers ? Quelle brutalité ! Quel scandale !

Rappelons que M. Séguy le secrétaire général de la préfecture avait déclaré concernant les habitants du squat des Glières, sur la plateau de France 3 qu’il y avait autre chose à imaginer et qu’il ne les renverrait pas par avion dans leur pays ! 5 mois après, et suite à un pseudo diagnostique social, la préfecture délivre 6 OQTF à des hommes et des femmes dont une est enceinte et qui ont 6 enfants scolarisés. De qui se moque-t-on ?

Annulation immédiate des OQTF – Reconstitution et relogement de la famille C

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Vu sur DAL 86, 23 octobre 2013

24 octobre 2013 : un article de La Nouvelle République :

Roms : expulsés du squat le matin, relogés le soir

Huit heures du mat’, avenue du plateau des Glières. Dans le squat sordide, déclaré insalubre, tout est calme. Reposé. Les forces de l’ordre arrivent. Vendana raconte la suite. « La police est venue le matin tôt. Ce fut une grande surprise. Il a fallu réveiller les enfants et les habiller à la hâte. Nous avons rassemblé nos affaires et nous sommes montés dans des camions qui nous ont amenés jusque-là. » Il est 9 heures et quelque ce mercredi matin. La jeune mère de famille s’exprime devant le gymnase des Ecossais. A l’intérieur, une employée de la préfecture fait ses comptes. Les 25 Roms, hommes, femmes et enfants sont là. Des policiers surveillent, « entrée interdite ». Des membres de la Croix-Rouge distribuent des boissons chaudes et fruitées, « un café ? » Des bambins font des galipettes sous la pancarte « Poitiers aime le sport. » « J’ai été prévenu la veille au soir, confie le député-maire Alain Claeys. J’ai accepté immédiatement de mettre à disposition cet équipement municipal adapté. Sans réticence. Les deux principes essentiels à mon sens, légalité et humanité ont été respectés dans cette affaire. »

 » Les enfants habillés à la hâte  »

Le sujet est toujours aussi sensible, la tension reste palpable. Mélanie Forestier, du collectif Romeurope 86, arrive les larmes aux yeux. « Ce n’est pas des méthodes. » Le directeur départemental de la sécurité publique Jean-François Papineau et son adjoint Laurent Siam, sont là. « Pas de commentaires, il faut voir avec la préfecture. » Les services de la préfète viennent justement d’éditer un communiqué. Extrait. « L’ensemble immobilier occupé illégalement par 25 personnes d’origine roumaine, dont 11 adultes et 14 mineurs, tous de la même famille, a été évacué en application d’une décision judiciaire du 7 juin 2013 prononçant l’expulsion et pour laquelle le concours de la force publique a été accordé. Cette opération a été menée dans le respect des instructions de la circulaire ministérielle du 26 août 2012, relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des occupations illicites […] Il convient de préciser que l’ensemble immobilier concerné, situé en bordure de route nationale, avait fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’insalubrité ainsi que d’une demande de permis de démolir. » David Duprez arrive. Le directeur départemental de la Croix Rouge est très attendu. « Je viens d’être prévenu. Je suis là à titre humanitaire pour rassurer, prendre en charge et apporter des soins. J’ai pris contact avec des médecins du relais Georges-Charbonnier. Après s’être reposées et restaurées dans ce gymnase, où cinq de nos permanents et des bénévoles sont à pied-d’oeuvre, ces personnes vont être orientées vers un hébergement d’urgence pour la nuit. » Midi attend, l’ambiance se détend. Speranta, la mammy, la mamma, opérée vendredi et Ceracela, enceinte de 8 mois, reviennent avec un récépissé notifiant une autorisation de séjour de trois mois. « La lutte n’est pas vaine », souffle un militant associatif. Dans la rue, on discute gobelet à la main et cigarette au bec. Après manger, les camionnettes repartent avec hommes, femmes et enfants. Direction les hôtels, deux établissements poitevins (à Beaulieu et à la gare) accueillent la grande famille. 14 h 45, les Roms ont passé leur chemin vers de nouvelles errances. La rue des Ecossais, qui relie le commissariat à la préfecture, a retrouvé ses habitudes passantes. Comme si de rien n’était…

Voir la vidéo sur nos sites : lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

en savoir plus

Certains peuvent rester, d’autres non

La préfecture avait prévenu dans un communiqué matinal. Certains Roms pourraient rester, mais pas tous. « Parmi les occupants, suite à l’évaluation de leur situation, un certain nombre va bénéficier d’une autorisation de séjour. Au regard de leurs situations et de leurs antécédents, d’autres vont se voir notifier une obligation de quitter le territoire français. Les prochains jours seront mis à profit pour organiser leur retour dans de bonnes conditions. » Deux récépissés d’autorisation de séjour (deux autres sont annoncés) et six OQTF (Obligation de quitter le territoire français sous 30 jours), concernant une quinzaine de Roms, ont été délivrés hier : les 25 membres de cette grande famille vont être séparés au grand désarroi des intéressés. « Je ne comprends pas, souffle cette jeune femme désemparée. Mon fils est né à Poitiers, ma fille est scolarisée à l’école Paul-Fort. On est vacciné. On a fait tout ce qu’on nous a demandé. » Les associations de défense comme le DAL 86 s’interrogent. « Pourquoi encore les séparer ? Pourquoi les renvoyer en Roumanie alors qu’ils n’y ont plus de famille ? Qu’ils n’y ont plus de maison ! Plus rien ! »

Loïc Lejay, Nouvelle République, 24 octobre 2013