Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

Roms : honte aux politicard-e-s !

Le Rom et la France

Qu’est-ce qu’un Rom ? Quel est son mode de vie ? Comment le reconnaître ? A-t-il une morphologie particulière ? Une exposition « Le Rom et la France » pourrait être organisée le 23 mars 2014, sous le haut patronage de plusieurs personnalités politiques spécialistes du sujet : Marine Le Pen bien sûr, mais aussi Manuel Valls, Nathalie Kosciusko-Morizet, Anne Hidalgo, Rachida Dati ou Michel Destot. Basta ! vous livre en exclusivité un avant-goût du contenu probable de cet événement sur le péril Rom. Attention à ne pas vomir.

Le 23 mars 2014, une exposition ouvrira ses portes simultanément dans toutes les villes de France. L’exposition attirera beaucoup de visiteurs, notamment des enfants, à qui l’on expliquera « ce qu’est un Rom ».

Car les Roms ont des « modes de vie extrêmement différents des nôtres » (Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, PS).

Le Rom vit dans une caravane, comme l’a révélé le scoop de Valeurs Actuelles. Quand il ne se déplace pas en « flux de population », le Rom et ses congénères se regroupent de manière « anarchique » dans « des camps » – pas des bidonvilles – ce qui « engendre des situations de tensions terribles » (Michel Destot, maire PS de Grenoble). Une fois sa cabane installée, le Rom exerce « des commerces illégaux, la mendicité des enfants, la prostitution » (Francis Chouat, maire PS d’Evry).

Les « bandes de Roms » se servent de leur camp comme base arrière pour « dépouiller »  la population, en particulier parisienne, que le Rom « harcèle beaucoup » (Nathalie Kosciusko-Morizet, députée, UMP).

Car le Rom complote pour transformer la capitale en « un campement géant », où il pourra ainsi s’adonner massivement à la « mendicité agressive » et à la « prostitution » (tout cela n’existait pas avant l’arrivée du Rom), via des « réseaux criminels de délinquance à l’échelle européenne » (Anne Hidalgo, maire adjointe de Paris, PS)

Car le Rom est fourbe. Grouillant dans la capitale, il « s’agrippe aux cartables des enfants » et exerce « un véritable harcèlement à la sortie des écoles » (Rachida Dati, maire du 7ème arrt de Paris, députée européenne, UMP).

La question Rom concerne autant la France urbaine que rurale.

A la campagne, le Rom vole canards, chèvres et autres volailles. Le Rom menace « le respect de la propriété en France ». Avec ses congénères, ils constituent des « populations qui sont en train de piller tout ce qu’il y a autour d’elles » (Régis Cauche, Maire UMP de Croix, dans le Nord).

Le Rom pratique dans nos campagnes la politique de la terre brûlée, laissant dans son sillage des « animaux volés et égorgés, avec ces têtes de chevaux jetées le long des grillages, où elles pourrissent ensuite… » (Marine Le Pen, FN)

Le Rom fait vivre « un véritable enfer » aux Français. Le Rom menace la France de « guerre civile » (Marine Le Pen, FN). Ce qui démontre encore davantage sa fourberie puisque le Rom ne représente que 0,003 % de la population.

Si les Roms ne « ne sont pas tous des voleurs » (Marine Le Pen), les bons Roms ne sont qu’une « minorité » et il « est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion » (Manuel Valls).

En conséquence, « il faut mettre un terme à l’hémorragie rom en France » (Serge Godard, maire PS de Clermont-Ferrand)

Et « L’Union européenne doit trouver la solution de ces flux de populations » (Michel Destot, maire PS de Grenoble)

Parce que finalement, « Hitler n’en a pas peut-être pas tué assez… » (Gilles Bourdouleix, maire de Cholet et député ex-UDI).

Voilà ce qu’est un Rom si l’on met bout à bout l’ensemble des déclarations de politiques ces dernières semaines. [1]

Un concours est lancé pour actualiser l’affiche de la dernière exposition de ce type, organisée à Paris en 1941.

Ivan du Roy

Notes

[1] Citation de Manuel Valls, Citations de Michel Destot, Francis Chouat et Serge Godard, Citations de NKM, Citations de Anne Hidalgo, Citations de Rachida Dati, Citation de Régis Cauche, Citations de Marine Le Pen, Citation de Gilles Bourdouleix.

Vu sur Bastamag, 27 septembre 2013

Feminism Attack ! Le féminisme anarchiste en Tunisie

Feminism Attack ! Le féminisme anarchiste en Tunisie

La Tunisie, forte d’un mouvement féministe de plus de cent ans, est fréquemment considérée comme le pays du monde musulman le plus en avancé en matière de droits des femmes. Depuis 1957, le Code du statut personnel reconnaît des droits aux femmes tels que l’avortement, la contraception ou encore le droit à l’éducation. Bien que les mouvements féministes tunisiens aient permis ces avancées, la condition des femmes, comme dans beaucoup d’endroits sur la planète, est encore loin de correspondre à l’idée que s’en font les anarchistes. Rien de nouveau sous le soleil de la domination masculine : les femmes sont toujours considérées comme des mères et des épouses avant d’être des citoyennes. Après quelques jours passés en Tunisie, il est aisé de constater combien le jugement des autres et la crainte de compromettre une réputation peuvent freiner l’engagement et le militantisme des femmes. Il existe actuellement au moins trois collectifs féministes en Tunisie : Les Femmes démocrates, groupe constitué de bourgeoises qui se réunissent sans but politique ni revendicateur, les Femens, reconnues en Tunisie pour leur lutte. (Leurs actions ne font cependant pas l’unanimité.) et Feminism Attack, un mouvement collectif autogestionnaire et autofinancé, dont les membres ont une moyenne d’âge d’environ 20 ans. Il vise, inspiré par des idées anarchistes, à trouver des solutions radicales aux problèmes sociaux et politiques, ainsi qu’aux dangers qui menacent la position des femmes au sein de la société.
Le mouvement a pour but d’établir une culture autogestionnaire et croit en l’obligation de la révolte des femmes contre toute sorte d’exploitation.
Il remet en cause l’ensemble des aspects de la condition féminine au sein de la société patriarcale : abolition des stéréotypes basés sur le sexe, abolition de la déshumanisation et de l’objectivation des femmes, élimination complète de la violence dirigée contre les femmes (viols, violences conjugales, mutilations génitales, stérilisations forcées, attentats à la pudeur, harcèlements sexuels).
Nous avons rencontré Aika et les membres de Feminism Attack, avec qui nous avons réalisé cet entretien.

1715FeminismAttack

Nath & Chris : Où se situe Feminism Attack et quelles sont vos tendances politiques ?

Feminism Attack : Nous sommes, pour le moment, situées à Tunis, la coloration politique est assez mitigée.

N. & C. : Pouvez-vous nous dire comment, quand et pourquoi est né votre groupe ?

F. A. : Nous étions un groupe de femmes partageant plusieurs idées et nous en sommes venues à mener les mêmes actions, mais à titre individuel : d’où l’envie de fonder le mouvement, fin 2011. Cette décision a été prise suite à notre prise de conscience de la condition de la femme en Tunisie, qui est, contrairement aux apparences, à la limite de l’acceptable. D’autant plus que les prétendus acquis se sont vus menacés par l’ascension au pouvoir du parti islamiste. Et puis, les mouvements prétendus féministes qui existent déjà n’ont pas vraiment servi la cause que nous prônons, ils ne représentent pas la vraie femme tunisienne, mais plutôt une image pseudo-bourgeoise au service d’un système.

N. & C. : Qui sont les militants de Feminism Attack ?

F. A. : Nous sommes encore un petit groupe d’élèves et d’étudiantes, nous appartenons à la classe moyenne. La tranche d’âge est comprise entre 18 et 24 ans. Nous n’avons pas encore recruté de militants de sexe masculin, bien que nous n’y voyions aucun problème.

N. & C. : En quoi consiste votre militantisme et quelles sont les actions privilégiées ?

F. A. : Pour le moment, nous n’avons pas réellement d’actions privilégiées, on fait un peu de tout, bien que nous fassions en majorité des bombages, mais c’est plus par manque de moyens et d’opportunités qu’autre chose. Nous comptons, bien évidemment, élargir notre terrain d’action et nos manières de faire dans un futur proche.

N. & C. : Comment vous organisez-vous, à quelle fréquence vous voyez-vous, de quels matériel et moyens de communication disposez-vous ?

F. A. : On s’organise autour d’assemblées générales dans lesquelles toutes les décisions du groupe sont prises. Les fréquences dépendent de la nécessité du moment. On n’a pas encore de local fixe, on se réunit dans des cafés ou des espaces publics…, ce qui n’est pas très pratique dans la mesure où nous avons déjà subi la pression policière, et même été contrôlées par des civils. Pour le moment, on n’a pas de matériel, c’est pour cela que nos actions sont assez limitées dans la mesure où nous nous autofinançons, et ce avec notre seul argent de poche. On communique avec tous les moyens à notre portée (Facebook, téléphone).

N. & C. : Quels sont les différents groupes féministes en Tunisie ? Vos rapports avec eux ? Que pensez-vous des Femen ?

F. A. : Le plus connu est l’association Femmes démocrates tunisiennes, il y en a d’autres, mais qui ne sont ni très connus ni très présents sur la scène politique. On n’a pas vraiment de rapports avec eux, étant donné qu’on ne se retrouve pas sur les mêmes principes, et nos méthodes de travail sont différentes. Sinon, nous avons déjà exprimé notre position vis-à-vis de Femen, nous avons même publié un article détaillé sur notre page Facebook.

N. & C. : L’action politique de Feminism Attack en Tunisie peut-elle s’allier à d’autres mouvements ? Lesquels et sous quelle forme ?

F. A. : On est assez proches des mouvements Blech 7ess, Désobéissance et Alerta (NDLR : Vegan/Green Anarchism). On organise des actions ensemble : des événements culturels, des projections de films, des concerts, etc.

N. & C. : En ce qui concerne les derniers soulèvements populaires en Tunisie, et encore aujourd’hui, dans quelle dynamique vous inscrivez-vous ?

F. A. : On s’inscrit dans tout soulèvement populaire qui sert la cause du peuple, qui est contre le système et qui, surtout, n’est pas organisé par des partis politiques, qui ne servent pas que leur propre cause et qui ne visent pas le pouvoir.

N. & C. : Comment les initiatives de Feminism Attack sont-elles perçues par les Tunisiens et par les autres militants révolutionnaires ?

F. A. : Nos actions n’ont pas un grand écho populaire : en général, les Tunisiens se limitent à l’information toute prête livrée par les médias, et hormis après une ou deux arrestations suivies d’articles bâclés et désinformateurs, nous n’avons pas reçu une réelle couverture médiatique. On ne s’en plaint pas réellement étant donné que notre but n’est pas de faire la une ni de courir après la gloire.

N. & C. : Quelles sont les contraintes qui pèsent le plus sur les militants de Feminism Attack ?

F. A. : Le système et la police, généralement.

N. & C. : Les villes sont-elles, d’après vous, davantage propices aux actions féministes ?

F. A. : En ville, le travail est plus facile, car il y a une certaine prise de conscience du peuple, les gens y sont plus ouverts et la femme y est plus émancipée, contrairement à la campagne où, parfois, les gens sont littéralement coupés du monde. Par contre, nous envisageons de travailler dans les milieux ruraux dès que nous en aurons la possibilité, nous avons d’ailleurs plusieurs projets à ce sujet.

N. & C. : Comment l’action répressive s’exerce-t-elle sur les anarchistes féministes ? Y a-t-il des précautions à prendre ?

F. A. : Les dangers sont à peu près les mêmes pour toute personne qui va « contre le courant » : bombes lacrymogènes, matraques, violences policières, interpellations, emprisonnements, menaces, etc. Nous n’avons pris aucune réelle précaution parce que cela nous limiterait énormément sur le plan des actions.

N. & C. : En dehors des forces répressives classiques, quels sont vos adversaires ou ennemis politiques les plus redoutables ?

F. A. : Les partis politiques extrêmes, qui sont tous au service du même système, directement ou indirectement.

N. & C. : Pour conclure, quelles sont vos perspectives ?

F. A. : Nous espérons combattre pour notre cause encore très longtemps et, surtout, que nos combats soient fructueux et qu’ils servent cette lutte, qu’on puisse aboutir à un réel changement et participer à une certaine prise de conscience du peuple.

Le Monde Libertaire n° 1715

[Russie] Une Pussy Riot en grève de la faim après des menaces de mort

Russie: une Pussy Riot en grève de la faim après des menaces

Une des membres emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, a entamé lundi une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir dénoncé des conditions proches selon elle de l’esclavage dans son camp de travail.

nadejda

Nadejda Tolokonnikova lors de son procès le 26 avril 2013 à Zubova Polyana

Dans une lettre transmise par son avocat à la presse, la jeune femme de 23 ans fait un récit évoquant les témoignages sur le Goulag soviétique, sur les conditions en vigueur au camp de travail pour femmes n°14 en Mordovie (600 km à l’est de Moscou) où elle purge une peine de deux ans de détention.

Dans une plainte séparée, adressée à la justice, au directeur des services pénitentiaires russes, et au délégué aux droits de l’Homme Vladimir Loukine, elle accuse le directeur adjoint du camp, Iouri Kouprionov, de l’avoir menacée de mort le 30 août dernier après qu’elle se fut plainte des conditions de détention et de travail.

Selon son récit, les détenues sont systématiquement humiliées et réduites à l’état d' »esclavage », forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour et privées de sommeil, ainsi que de conditions d’hygiène élémentaires, affirme Nadejda Tolokonnikova.

Cette ancienne étudiante en philosophie, mère d’une fillette de cinq ans, a été condamnée en août 2012, avec deux camarades, à deux ans de détention pour une « prière punk » contre Vladimir Poutine, chantée dans la cathédrale de Moscou.

« Ce lundi 23 septembre je me déclare en grève de la faim. C’est une méthode extrême, mais j’ai la conviction que c’est la seule issue pour moi dans cette situation », écrit la jeune femme dans sa lettre. « J’exige que l’on nous traite comme des personnes humaines, et non comme des esclaves », ajoute-t-elle.

Elle explique que sa « brigade », employée à coudre des uniformes de police, embauche à 7H30 pour finir à 0H30, avec au maximum quatre heures de sommeil et un jour de repos tous les mois et demi.

Toute incartade, tout relâchement est puni de sanctions, notamment collectives, de manière à dresser les détenues les unes contre les autres.

« Le régime dans le camp est fait de telle manière que l’anéantissement de l’individu et sa transformation en esclave silencieux sont réalisés par les détenues elles-mêmes, celles qui sont chef de brigade et reçoivent des ordres de la direction », écrit-elle.

Selon elle, une des détenues a été amputée d’une jambe et des doigts d’une main, gelés, après avoir été obligée de rester des heures à l’extérieur en hiver. Une autre sanction peut être l’interdiction de se laver et d’aller aux toilettes, l’interdiction de boire et manger, ajoute Nadejda Tolokonnikova.

AFP, 23 septembre 2013

[DAL 86] Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner Emile à la préfecture

Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner Emile à la préfecture

Hier, vendredi 19 septembre à 9h, Emile un habitant du squat des Glières était convoqué au commissariat concernant son Obligation de Quitter le Territoire Français datant de février 2013.

Quatre militants du DAL86 ainsi que sa compagne enceinte de 6 mois et mère de deux enfants de 2 ans l’ont accompagné à l’intérieur du commissariat. L’agent avant de le recevoir nous a observés du premier étage puis est venu le chercher. Nous avons attendu une heure et sa compagne est allée demander des nouvelles (soit vers 10h30). Elle a été reçue à son tour et on lui a dit qu’ils attendaient la décision de la préfecture. Nous avons attendu une heure de plus avant qu’il sorte enfin (soit vers 11h30) avec une convocation à la préfecture pour lundi 23 septembre 10h pour aller chercher ses papiers d’identité.

La préfecture osera-t-elle renvoyer ce père de famille en Roumanie alors que le secrétaire général a déclaré au journal du 13 mai 2013 19h de France 3 Poitou-Charentes qu’il n’expulserait pas ces personnes « dans un avion dans leur pays d’origine » ? VIDEO et RETRANSCRIPTION

 Après avoir expulsé deux pères de famille, l’un le 14 juin et l’autre le 28 juin, le secrétaire général de la préfecture osera-t-il mentir un nouvelle fois en en expulsant encore un autre lundi prochain ?

 Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner ce père de famille à la préfecture.

Merci de diffuser massivement autour de vous.

– Le préfet de la Vienne n’est pas à un mensonge près Dal86 14/07/2013Dix Roumains expulsés en six mois NR 11/07/2013- Lamentable : la préfecture expulse Radu Dal86 30/06/2013 – ALERTE : Florin doit revenir auprès de sa femme et de ses enfants ! Dal86 13/06/2013 – Annulation de l’OQTF de cette mère de famille rom ! Dal86 12/06*2013

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 22 septembre 2013