Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière
Pour que le Japon (et la planète) revivent : arrêt immédiat du nucléaire !
Pour que le Japon (et la planète) revivent : arrêt immédiat du nucléaire !
Certes, il pourrait y avoir « renaissance du Japon » [1] après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, mais la catastrophe nucléaire qui en a résulté est toujours en cours… …et certaines de ses victimes ne sont même pas encore nées.
Deux ans après, la situation n’est toujours pas maîtrisée : la centrale de Fukushima continue d’émettre une très intense radioactivité, l’effondrement de la piscine de combustibles fortement radioactifs du réacteur n°4 est un risque qui revient à chaque séisme. Rien ne nous est dit sur la contamination du Pacifique, son extension, et les conséquences qu’elle a sur la chaîne alimentaire.
Deux ans après, les populations vivent toujours sur des territoires radioactifs, et les mesures de décontamination y sont parfaitement dérisoires. Pas seulement par mauvaise volonté des dirigeants, mais parce qu’il est tout simplement impossible « d’enlever » la pollution radioactive. Les effets de la radioactivité sont systématiquement minimisés, voire niés. Les autorités essaient de transférer la responsabilité de la gestion des conséquences sanitaires sur les victimes, qui doivent elles-mêmes contrôler leurs doses et apprendre à vivre dans un environnement radioactif.
Deux ans après, le nombre de travailleurs envoyés se faire irradier sur place semble relever du secret-défense, secret bien gardé par un système de sous-traitance en cascade. Les robots ne marchent pas mieux qu’il y a 26 ans à Tchernobyl, par contre les yakusa (les clans mafieux) ont remplacé la nomenklatura de l’ex-URSS pour recruter les « volontaires » à sacrifier. Et le nombre de travailleurs malades ou décédés, secret lui aussi, ne cesse d’augmenter.
Deux ans après, les élus opposés aux politiques de « gestion » de la catastrophe sont contraints au silence ou à la démission, et les opposants antinucléaires sont en butte à la répression (l’année dernière, des manifestants et un universitaire opposé à la dispersion des déchets radioactifs ont été arrêtés et emprisonnés).
Deux ans après, la catastrophe continue dans le plus parfait silence médiatique. Silence médiatique qui recouvre aussi de son épais manteau une région touchée il y a 26 ans : Tchernobyl. Loin des chiffres ridicules avancés par l’OMS (50 morts et 4000 cancers de la thyroïde), l’Académie des Sciences de New York estime le nombre actuel de décès en vingt ans à près d’un million. Le sarcophage fuit, et doit être remplacé par un second qui sera mis par dessus. Malgré les évacuations de population, la situation sanitaire reste déplorable : augmentation des cancers, maladies du cœur et des vaisseaux, maladies du foie, des reins, de la thyroïde, altérations du système immunitaire, mutations génétiques, ….
Personne ne sait « gérer » une catastrophe nucléaire. Tout ce que le pouvoir sait faire, à défaut de maîtriser la technique, c’est contraindre la population, lui mentir et l’intimider. Tout ce qu’il prépare, c’est une gestion militaire et totalitaire pour nous imposer de vivre « normalement » en territoire contaminé.
Il n’y a qu’une seule revendication raisonnable : arrêter le nucléaire tout de suite, avant et pas après la catastrophe quand il ne s’agira plus que de subir atteintes physiques et privations de liberté.
A nous de construire un rapport de forces suffisant pour l’obtenir. Un rapport de force réel, pas un rapport de force illusoire et éphémère, pas un de ces coups médiatiques ponctuel comme aiment à en proposer ceux qui, en s’affichant pour la « transition énergétique » veulent faire croire qu’il sont antinucléaires. Un rapport de force qui permettra de s’en prendre à la racine du problème, à ce système capitaliste pour qui la vie et la santé des gens passe toujours après les profits à réaliser.
Solidarité avec les victimes passées, présentes et à venir des catastrophes de Fukushima et de Tchernobyl
Non au redémarrage des réacteurs au Japon
Arrêt immédiat du nucléaire
Stop-Nucléaire Lyon
Notes
[1] « Renaissance du Japon après le 11 mars 2011 ». Exposition à l’Atrium de l’Hôtel de ville de Lyon (devant lequel ce texte a été distribué durant plusieurs jours).
Vu sur Rebellyon, 18 mars 2013
Allô ? Non mais allô quoi. T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ?
Allô ? Non mais allô quoi. T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ?
Allô ? Allô ? Vous me recevez ? T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ? C’est comme si je te dis, heu… T’es socialiste et tu pourchasses les pauvres, non mais allô, quoi ! [1]
Dans un entretien accordé au Figaro le 14 mars 2013, Manuel Valls affirme : « La situation, devenue intolérable, ne peut perdurer : il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres… » [2]
En désignant expressément des personnes par leur origine ethnique, le ministre de l’intérieur viole un principe fondamental de la constitution française. Ce n’est pas moi qui le dit, ni Nabila, c’est la plus haute juridiction administrative française. En mars 2011, le Conseil d’Etat avait en effet annulé la circulaire du 5 août 2010 qui ordonnait aux préfets d’engager une « démarche systématique de démantèlements des campements, en priorité ceux des Roms ».
« Le Conseil d’État a annulé ce texte, en se fondant sur l’article 1er de la Constitution, qui pose le principe d’égalité devant la loi. Il a jugé que l’objectif, invoqué par le ministre, de protection du droit de propriété et de prévention des atteintes à la salubrité, la sécurité et la tranquillité publiques, ne l’autorisait pas à mettre en œuvre, en méconnaissance du principe d’égalité devant la loi, une politique d’évacuation des campements illicites désignant spécialement certains de leurs occupants en raison de leur origine ethnique. » [3] Allô, Monsieur, Valls, vous me recevez ? c’est illégal, I-LLE-GAL. En France, on n’a pas le droit de désigner une minorité ethnique et de dire ou d’écrire qu’on va cibler sa politique contre cette minorité. Vous comprenez ? Allô ? Allô ?
A l’époque de la circulaire ethnique contre les Roms, un candidat socialiste à la Présidence de la République nommé François Hollande déclarait dans l’émission C politique sur France 5 qu’elle était « à la fois immorale et illégale ». « Elle est immorale parce qu’une communauté est stigmatisée en tant que telle » et elle « est illégale parce que c’est une discrimination » en infraction avec la Convention européenne des droits de l’Homme. Il avait même ajouté : « Qu’en plus on veuille en faire une opération de communication, ça dépasse tout ce que l’on pouvait connaître jusqu’à récemment dans la conception de la République ». [4]
Harlem Désir, aujourd’hui premier secrétaire du Parti Socialiste avait quant à lui demandé à la Commission Européenne : « d’engager une procédure d’infraction à l’encontre du gouvernement français pour que cessent le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms ».
Allô ? Allô ? Où êtes-vous Monsieur Hollande ? Quelle est votre conception de la République aujourd’hui ? Où êtes-vous Monsieur Désir ? Où sont-ils tous ces socialistes qui poussaient des cris d’orfraie sous Sarkozy ? Vérité en deçà des élections, mensonge au delà ?
Même l’Europe s’était indignée, avec le fameux « enough is enough » de Viviane Reding qui rappelait que cette politique était digne des moments les plus sombres de notre histoire. Manuel Baroso lui-même, Président de la Commission Européenne, avait déclaré : « Le respect de la dignité humaine, c’est une valeur sacrée pour l’Union Européenne »
Le mot « Rom » signifie « être humain » en romani. Les Roms en France ne sont pas considérés comme des êtres humains. Ils sont considérés comme des chiens qu’on jette à coups de pieds, de matraque et de gaz lacrymogène d’un camp vers l’autre. [5]
Un document restitue parfaitement l’ambiance d’une expulsion. On y constate la détresse des personnes expulsées, le regard vide des enfants perdus qui ne comprennent pas, la disproportion totale des moyens mis en œuvre avec la présence massive de policiers, armés et équipés de gaz lacrymogène contre des familles dont la moitié des membres sont des enfants. On peut ressentir les secondes qui durent des minutes, les minutes qui durent des heures et le temps qui s’écoule au ralenti. Toute une vie à reconstruire avec pour simple bagage son enfant dans un bras et son cabas dans l’autre. Cela se passe en France socialiste, en 2013, à Vigneux, dans l’Essonne. Ce n’est que le début d’une longue série. La France est en train de devenir la honte de l’Europe dans le traitement raciste et discriminatoire qu’elle inflige à la minorité ethnique la plus importante d’Europe pour des raisons purement électoralistes. _
Vigneux-sur-Seine, 11 mars 2013 : http://youtu.be/DdoS2Sd4v_8.
P.-S.
Philippe Alain http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain
Notes
[1] http://www.dailymotion.com/video/xy06nz_les-anges-de-la-telerealite-nabilla-du-shamp
[2] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/03/14/01016-20130314ARTFIG00647-roms-le-cri-d-alarme-et-le-me
[3] http://www.conseil-etat.fr/fr/communiques-de-presse/campements-illicites-de-roms.html
[4] http://www.lepoint.fr/societe/circulaire-sur-l-expulsion-des-roms-francois-hollande-de
[5] http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/120113/la-police-gaz
Vu sur Rebellyon, 15 mars 2013
Tournée de l’Anarchist Black Cross Belarus en France
L’ABC Belarus sera en tournée du 18 au 25 mars.
Concert de soutien le 5 avril à Lille, soirée d’information le 8 avril à Lille.
L’Anarchist Black Cross est une organisation qui milite pour la suppression des prisons. Les origines de l’ABC remontent à la Russie de 1905. Ce groupe s’apelait à l’origine l’Anarchist Red Cross, dans la Russie Tsariste, et avait pour but d’aporter de l’aide aux prisonniers politiques et à leurs familles, mais aussi de mettre en place des moyens de défense contre les raids politiques de l’armée Cosaque. Le nom de cette organisation fut changé en Anarchist Black Cross lors de la Guerre civile russe, pour éviter les confusions avec l’International Red Cross. Dans les années 1980, l’ABC se développe et de nouveaux groupes aparaissent en Amérique du Nord. De nombreux groupes autonomes existent encore aujourd’hui aux États-Unis, France, Biélorussie, etc, et continuent de s’occuper d’une large variété de problèmes relatifs à la prison.
Dans le cadre de l’infotour européen de l’Anarchist Black Cross-Belarus, un de ses membres sera présent pour expliquer les moyens utilisés par les activistes en Biélorussie pour lutter contre ce qui est présenté souvent comme «la dernière dictature d’Europe». Plus que jamais, il est vital que l’information circule, pour mettre fin aux règnes des tyrans. Débat et projections.
Une vidéo de présentation de l’ABC Belarus (sous-titrée en anglais) :
http://dotsub.com/user/mr.dotsubber
Mail FA, 15 mars 2013
[DAL 86] Brève : Famille M. jugée au TI ce matin
NdPN : la Croix-Rouge demande au tribunal l’expulsion d’une famille arménienne !… le DAL 86 était présent.
Brève : Famille M. jugée au TI ce matin
La plaidoirie à eu lieu vers 11h30. L’avocate a bien plaidé. Tout le monde, y compris le juge, semble bien embêté que la Croix Rouge expulse de leur logement des gens qu’elle est censée accompagner s’il sont expulsés de leur logement…
Un jugement en faveur de la Famille M. serait-il vraiment en défaveur de la Croix Rouge ? Car si cette dernière perd, la préfecture ne sera-t-elle pas forcée de lui donner des moyens soit de garder ces personnes dans leur logement soit de leur trouver une solution ? Le tribunal ira-t-il jusqu’à faire perdre la préfecture ? Résultat le 26 avril.
DAL 86, 15 mars 2013
Mise à jour 14 mars – deux articles ont paru dans la presse régionale :
Le tribunal d’instance était saisi, ce matin, d’une demande inédite: la Croix Rouge demande l’expulsion d’une famille d’origine arménienne de son hébergement d’urgence. La préfecture considère que la famille a épuisé tous ses recours de demandeurs d’asile, elle devrait donc partir. Elle a écrit à la Croix Rouge pour lui demander d’engager une procédure en justice sous peine de se voir supprimer des crédits alloués à l’hébergement d’urgence. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 26 avril prochain.
Centre Presse, 15 mars 2013
Expulsables par la Croix-Rouge sur pression préfectorale
Pressée par la préfecture et pour ne pas perdre plus de crédits, la Croix-Rouge a engagé une procédure d’expulsion contre une famille arménienne.
Le courrier préfectoral adressé au directeur de la Croix-Rouge est sans appel.
« Je vous demande de bien vouloir sortir sans délai les personnes ci-dessus et je vous informe que je procéderai à une déduction des crédits qui vont sont alloués correspondants à toute période pendant laquelle ces personnes ont été hébergées de manière indue », écrivait en avril 2011 le secrétaire général de la préfecture de la Vienne. Les courriers s’achèvent par une série de règles de trois destinées à calculer le coût induit par les personnes restées trop longtemps.
Menace financière
En mai 2011, la préfecture compte une somme de 6.300 € pour sept familles. Des crédits aussitôt déduits de la subvention de 178.920 € allouée par les autorités au titre de l’hébergement d’urgence pour le premier trimestre 2011. En fait, dès que les familles étrangères hébergées en urgence par la Croix-Rouge voient s’épuiser toutes leurs voies de recours en demande d’asile le couperet tombe. La préfecture réclame l’expulsion du logement d’urgence. Et multiplie les courriers à l’organisme caritatif pour l’inviter à mettre à exécution l’injonction, en jouant de la menace de réduction des crédits. C’est dans ce contexte qu’un procès inédit se déroulait, hier matin, à la barre du tribunal d’instance de Poitiers. Pressée par la préfecture, la Croix-Rouge réclame en justice l’expulsion d’une famille arménienne avec deux enfants du logement d’urgence qu’elle occupe route de Gençay. « Je vous demande d’engager une procédure de référé », écrit la préfecture en janvier 2012 « afin que le tribunal puisse ordonner la sortie de ces personnes du logement […] Dans le cas contraire je me verrai dans l’obligation de procéder à une déduction des crédits qui vous ont été alloués. » En octobre dernier, les Arméniens sont assignés en justice. Après plusieurs renvois, l’avocate de l’institution a maintenu, hier, la demande d’expulsion de la famille qui avait signé en juillet 2010 un contrat d’hébergement temporaire. Les multiples refus de demande d’asile tombent en 2011 et 2012. Les recours sont épuisés. La famille est considérée comme occupant indûment le logement depuis mars 2011. Ce qui en pénaliserait d’autres dans le besoin, justifie la Croix-Rouge. Un argumentaire rejeté par Me Masson, défenseur de la famille expulsable. « Où est la logique d’expulser des personnes dans le besoin pour en accueillir d’autres. On leur dit : « Vous sortez, vous vous débrouillez ! » Le contrat signé avec elles ne parle pas expressément du problème de la situation de demandeur d’asile. Juste de la régularisation des titres de séjour. Ce n’est pas anodin qu’une institution qui s’occupe de la souffrance humaine demande une expulsion ! » La justice a mis sa décision en délibéré au 26 avril prochain.
Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 16 mars 2013