Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Poitiers] Droit au logement : mairie et logiparc, toute honte bue

NdPN : pour rappel, la mairie PS de Poitiers et Logiparc poursuivent en justice les habitant-e-s des squats de l’Etape et des Glières (qui au passage, contrairement à ce que dit l’article de Centre Presse qui suit, ne sont pas que Roms). Ces lieux laissés vides sont en effet la propriété desdites institutions, par ailleurs responsables en partie des questions de logement sur Poitiers. Il s’agit d’expulser des familles de ces lieux, pourtant inhabités lorsqu’elles y étaient entrées, en refusant toute discussion, sans chercher d’autres solutions préalables.

La mairie PS n’a décidément honte de rien, en considérant qu’on devrait rejeter à la rue des hommes et des femmes, dont certaines enceintes, des enfants et des nourrissons. Nous nous rappelons avec colère la plaidoirie choquante de l’avocate parisienne de la mairie de Poitiers, qui faisait valoir le droit à la propriété de la mairie pour exiger des sommes exorbitantes de la part de gens sans le sou, pour un logement laissé à l’abandon. Qui faisait qui plus est une description insupportable de ces familles, présentées comme des profiteurs sans vergogne, alors qu’elles ont pour seul tort de vouloir faire valoir leur droit au logement. Qui reprenait l’argument de la prétendue dangerosité des lieux… qui à l’Etape est absurde, puisque les familles vivent dans la partie non insalubre – où la mairie logeait d’ailleurs, il y a dix-huit mois encore, des femmes ayant quitté leur foyer.

Or non content de s’arc-bouter sur le droit à la propriété privée, voici que le maire reprend sa vieille accusation, déjà entendue l’année dernière contre le DAL 86 quand il soutenait le collectif des sans-logis et mal-logés : les associations et organisations politiques qui soutiennent les familles sont accusées de les « instrumentaliser ». Il faut un sacré culot pour dire cela, quand on veut retirer à des êtres humains la jouissance d’un droit fondamental, à savoir celui d’avoir un toit.

La réalité est pourtant simple : des familles réunies en collectifs luttent pour le droit – constitutionnel – à un logement décent, que leur refusent pour l’instant les autorités qui veulent les renvoyer à la rue et refusent toute proposition de dialogue. Le 115 est débordé, et ces squats hébergent des personnes qui n’ont nulle part ailleurs où dormir. Les associations et individus qui soutiennent les familles répondent à quelque chose que le maire « socialiste » a peut-être oublié : la solidarité entre êtres humains ! Le Dal 86, en particulier, ne s’est jamais substitué aux personnes qu’il soutient.

Instrumentalisation de ces familles ? Cette question, on pourrait la retourner à la mairie, qui semble profiter de cette affaire pour jeter un écran de fumée sur la question centrale de ses responsabilités sociales dans la situation déplorable du logement à Poitiers. Mairie qui attaque une fois de plus les militant-e-s bénévoles d’associations qui quant à elles, investissent temps et énergie pour trouver des solutions concrètes avec les personnes en lutte.

ALORS, QUI EST RESPONSABLE ?

Les familles de Roms sont-elles instrumentalisées ?

Lundi soir, le maire a piqué une petite colère contre ceux qui, selon lui, « instrumentalisent » les familles roms qui occupent les squats. Retour sur le débat.

La question ne figurait pas à l’ordre du jour mais elle a enflammé le conseil municipal durant quelques minutes… et énervé le maire. Au détour d’une délibération, Maryse Desbourdes (NPA) a rappelé la situation de « 70 familles roms qui squattent » actuellement à Poitiers.

Alain Claeys a répliqué en fustigeant « ceux qui instrumentalisent » les familles en visant, sans vraiment les nommer, les représentants de l’association Dal 86 (Droit au logement). L’affaire des deux squats dont nous avions parlé dans nos colonnes cristallise aujourd’hui toutes les tensions (*).

 » Arrêtez d’emmener les gens dans des lieux dangereux! »

Christiane Fraysse, pour Europe Ecologie Les Verts, qui voulait intervenir sur le sujet, est coupée par le maire qui s’agace de la double position de l’élue de la majorité. « Est-ce que tu soutiens ces squatters? Oui ou non? ». Côté PS, on soutient le maire. Jean-François Macaire, également président de Logiparc, n’a visiblement que très peu apprécié le titre d’un article sur le blog du Dal 86: « J’ai lu « Logiparc-La honte », ce n’est pas très correct d’utiliser les gens dans la misère ». Michel Berthier, adjoint délégué à la cohésion locale et à la solidarité, enchaîne: « On est venu draguer ces familles pour les emmener à leurs corps défendant dans des squats insalubres ». Alain Claeys s’adressant à Maryse Desbourdes: « Arrêtez d’emmener les gens dans des lieux dangereux! ». Cette dernière rappelle pourtant l’histoire de cette Congolaise et de son frère mineur: « Ils dormaient sous la pénétrante la semaine dernière. Faute de place dans un hébergement d’urgence, les associations ont donné l’adresse du squat ». Pour l’élue du NPA, un toit c’est mieux qu’un pont. « Et vous Monsieur le maire, vous dormiriez sous un pont? »

(*) Le Squat de l’Etape. Situé rue d’Oléron, il s’agit de l’ancien foyer de l’Etape appartenant à la ville. Depuis le 7 avril, plusieurs familles squattent les lieux. La mairie a saisi le tribunal d’instance pour une demande d’expulsion. Délibéré le 28 juin. Le Squat du Plateau des Glières. Depuis le 9 avril, six familles de Roms dont 11 enfants y habitent. Ce squat a été déclaré insalubre en juin 2012 par le préfet.

en savoir plus

La réponse du Dal Joint au téléphone, le Dal 86 (Droit au logement) réfute bien évidemment cette idée d’instrumentalisation. « Les familles en état de détresse n’ont pas besoin du Dal pour rentrer dans les squats. Nous ne mettons pas les gens en danger. Ça nous énerve que l’on dise ça. C’est l’Etat qui met ces familles en danger ».

Centre presse, 7 juin 2013

[Chauvigny – 86] Projet de bétonnisation capitaliste au Planty

Quand l’économie démontre chaque jour sa faillite sociale et écologique, elle en rajoute encore une louche dans la fuite en avant vers l’effondrement.

Encore un nouveau projet pourri de création de zone économique dans la Vienne rurale. 25 hectares « aménagés » à côté de Chauvigny, au Planty. Avec comme d’habitude, dans le rôle principal, les institutions « représentatives », prêtes à expulser les paysans d’une main, balourdant l’argent public de l’autre ; la communauté de communes financera quant à elle à hauteur de 25%, soit la bagatelle 1,2 millions d’euros…

Pour plus d’efficacité dans le dispositif, la commune de Chauvigny a concédé à la Communauté de communes son droit de préemption sur le terrain (priorité en cas de cession de terrains). Ce droit va bien entendu avec celui de forcer ladite cession, en lançant si nécessaire une procédure de déclaration d’utilité publique… pour exproprier comme il se doit les paysans qui refuseraient (et refusent manifestement !) de laisser leurs terres pour une somme dérisoire à des bétonneurs sans scrupules. Le tout évidemment badigeonné d’une bonne couche de « haute qualité environnementale ».

Voir plusieurs articles de la NR, ici et .

NdPN : Une photo de la NR sur la zone à détruire aménager.

Pavillon Noir, 6 juin 2013

[Poitiers] Manif en soutien aux migrant-e-s et aux habitant-e-s des squats en lutte

Pour la régularisation des sans-papiers

Hier soir, au départ de la manifestation devant le palais de justice.

Plus d’une centaine de personnes ont manifesté hier dans le centre-ville pour demander l’arrêt des expulsions des Roms et des sans-papiers. A l’appel du collectif poitevin « D’ailleurs, nous sommes d’ici » qui fédère de nombreuses associations, mouvements et partis politiques, celles-ci ont défilé du palais de justice à la mairie en passant par la préfecture. Depuis plusieurs semaines, dénonce le collectif, « quelque 70 personnes (Roms, Géorgiens, Arméniens et Azéris) se sont réfugiées dans un ancien foyer d’accueil de la ville et dans deux pavillons désaffectés de Logiparc. La seule réponse qu’on leur apporte, c’est de demander à la justice leur expulsion. » Le collectif soutient ces occupations et demande à la mairie et à Logiparc l’annulation des procédures judiciaires et la mise en place, sous l’autorité de la préfecture, d’une « véritable concertation ». Au-delà, estiment les manifestants, cette situation des Roms renvoie à d’autres situations de précarité vécues par de nombreux sans papiers. Ainsi les taxes de régularisation (jusqu’à 600 € par personne) instituées par le gouvernement précédent n’ont pas été abrogées. « Comment trouver une telle somme quand on est sans papiers et donc sans autorisation de travailler » s’insurge enfin le collectif.

J.-M.G., Nouvelle République, 6 juin 2013

[Turquie] Solidarité avec les révolté-e-s !

NdPN : plus de mille blessés à Istanbul et au moins 700 à Ankara, selon les syndicats locaux de médecins et des associations. Un nouveau mort hier, dans la province du Hatay. Ci-joints les communiqués de nos compagnes et compagnons du DAF, un communiqué de féministes turques et le communiqué Relations internationales de la Fédération Anarchiste.

Occupy_Gezi

1er juin : Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Après deux jours de protestation contre la gentrification urbaine de Gezi Park (le plus grand parc de la place Taksim, où les espaces verts sont sans cesse détruits), les gens ont eu marre de la brutalité policière et la violence. Le silence des médias, qui augmente les histoires d’attaques contre la gouvernement et les libertés individuelles, répond aux objectifs de l’État qui essaye de tirer profit de la situation en Syrie et qui a transformé le récent conflit en émeutes. Les affrontements se sont poursuivis toute la journée et la nuit d’hier. Au moins sept personnes ont été tuées par les attaques de la police, des centaines ont été blessées, des centaines sont en garde à vue où ils sont battus et certains torturés. Tous les temples du capitalisme ont dû fermer à Taksim. Il y a beaucoup de solidarité dans les rues, beaucoup de petits magasins, les maisons et universités, toutes les pharmacies ont ouvert leurs portes aux manifestants. La Chambre des architectes et les bureaux d’ingénieurs turcs sont transformés en hôpital avec des médecins et des infirmiers bénévoles. Et ils soignent les manifestants blessés. Dans de nombreux endroits à Istanbul, les postes de police ont été attaqués. Les groupes fascistes ont été battus par des anarchistes. Les gens de la rive asiatique qui voulaient rejoindre les émeutes ont été bloqués par la police, mais ils ont marchaient après minuit, en traversant le pont du Bosphore à pied. Le premier ministre a blâmé les réseaux sociaux d’informer sur les meurtres, et il a ironiquement traité les personnes qui partagent ces informations de fascistes. La protestation s’est propagée dans toute la Turquie. Les gens sont dans les rues d’Ankara, Izmir, Eskisehir, Sakarya, Isparta et bien d’autres. Ces protestations ne sont pas seulement pour le parc Gezi, comme les médias inféodés le clament. Les émeutes sont désormais l’expression de la révolte de centaines de milliers de personnes qui protestent contre l’oppression de l’État et contre la violence. Nous, en tant qu’anarchistes et en tant que révolutionnaires, avons été et nous allons être dans les rues, contre le terrorisme d’État et contre les violences policières. Nous attendons des actions de solidarité de tous les anarchistes et anti-autoritaires dans le monde entier. Istanbul est partout et la résistance est partout contre le terrorisme d’État, la violence de la police et l’exploitation capitaliste. Nous continuerons à diffuser des informations tant que l’émeute se poursuit.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)

2 juin : Dernières informations concernant les émeutes en Turquie

Les affrontements ont commencé hier matin avec la même intensité que le premier jour de la résistance. La police a bloqué les voies entrant à Taksim. Bien que les attaques de la police étaient plus dures que la veille, près d’un million de personnes se sont battues, déplaçant les barricades pour virer la la police. Ensuite, toutes les personnes ont occupé Taksim et Gezi Park. La police a dû s’échapper et leurs voitures qui ne pouvaient s’échapper ont été brûlées. Hier, les affrontements se sont propager dans tout le pays. Dans de nombreuses autres villes, la police a attaqué les manifestants avec des bombes de gaz, d’eau toxique sous pression et des balles en plastique. Les manifestants ont organisé des zones libres protégées derrière des barricades. Hier, nous, en tant que DAF (Action révolutionnaire anarchiste), étions sur le front et, pendant les premiers instants qui ont suivi l’entrée dans la place, nous avons écrit une déclaration publique :

Ce n’est que le début, la lutte continue.

La révolte est hors du temps et de l’espace. Pendant environ 40 heures, de Istiklal à Harbiye, de Tarlabasi à Besiktas, la liberté de la rébellion se fait sentir. Nous arrivons à la place Taksim de Istiklal, après 40 heures d’affrontements. Les agents d’application de la loi s’enfuient avec leurs véhicules. Quarante heures, quarante ans, la place a été notre monde. Il s’agissait bien de la liberté de la rébellion, et c’est peut-être le slogan le plus effrayant, ce n’est que le début, la lutte continue. Oui, notre lutte continue jusqu’à ce que nous construisions le monde libre, que nous portons dans nos coeurs.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)

3 juin : Les anarchistes révolutionnaires à la solidarité internationale pour organiser une révolte générale contre le terrorisme d’État

La semaine dernière, un groupe de manifestants a commencé une action de sauvegarde de l’environnement après que quelques arbres ont été abattus illégalement au nom de projets de gentrification urbaine. Au deuxième jour de la protestation, très tôt le matin, la police a attaqué les manifestants avec des bombes de gaz, des canons à eau et des balles en plastique. De nombreuses personnes ont été blessées. Ce fut l’étincelle de la lutte contre ce terrorisme d’État qui s’est répandue dans tout le pays et s’est transformée en une action massive et organisée de révolte globale. Les gens impliqués contre l’augmentation des attaques, le terrorisme d’État et la violence de la police ont transformé les rues en zones de résistance. Cette révolte générale a grandi pendant quatre jours et se répand. Des centaines de milliers de manifestants ont résisté, place Taksim, où le gouvernement a bloqué les entrées et la violence de la police a atteint un sommet. Finalement, le square a été occupé après la construction de barricades autour de la place Taksim et les manifestants ont pris le contrôle de Taksim. Les manifestants à Ankara ont occupé les rues en solidarité avec Istanbul et des barricades ont été construites dans les lieux importants de la ville, diffusant la révolte. Des centaines de manifestants à Izmir, une autre grande ville, ont brûlé le bâtiment du parti au pouvoir. La solidarité et le soutien aux mouvements de protestation et dans les zones d’affrontements sont très importants. Dans chaque ville où des affrontements sont en cours, les gens ont ouvert leurs maisons aux manifestants et aux personnes blessées. Beaucoup de gens ont mis à disposition des trousses de premiers soins et de la nourriture dans leurs cours pour les manifestants. Les équipes médicales volontaires auto- organisées se sont rendues dans les zones d’affrontements et ont aidé instantanément les manifestants blessés. Des avocats bénévoles aident les manifestants en détention. Alors que les affrontements se poursuivent, le nombre de morts et de blessés est en augmentation. Les grands médias agissent toujours comme si rien ne s’était passé. Le nombre de morts serait d’une dizaine, mais ce n’est pas certain, car il n’y a pas de déclarations officielles. Un manifestant à Istanbul a été renversé par une voiture alors qu’il bloquait une rue, un autre a reçu un coup à cause des bombes à gaz, un autre encore a été renversé par la police et tous ont perdu la vie. Un manifestant à Ankara a été blessé à la tête par le feu de la police et il est en état de mort cérébrale. Alors que l’action et les affrontements se poursuivent ici, la solidarité mondiale est en augmentation. Les « Anonymous » ont piraté les sites du parti au pouvoir, de la police d’Istanbul, de la municipalité d’Ankara et de nombreux autres organismes gouvernementaux. Les « Anonymous » ont déclaré qu’ils vont continuer les cyber-attaques tant que le terrorisme de l’État turc se poursuit. Alors que des millions de personnes résistent dans les rues aux attaques de la police dans tout le pays, certains partis de l’opposition tentent de tirer profit, de manipuler l’action en la politisant. Tout comme ce que nous avions vu dans certaines régions au cours du printemps arabe, les partis d’opposition (en particulier les kémalistes) tentent de s’approprier la portée des actions menées. Les parties d’opposition, en profitant de politisation sociale, tentent de profiter de la situation dans l’espoir de prendre le pouvoir. La révolte en cours a laissé les politiciens et l’État dans une mauvaise position. Alors que le gouvernement tente de manipuler la révolte en la qualifiant d’être la manifestation d’« un groupe de radicaux », la crise se propage dans l’économie. La crise économique a montré de premiers signes dans le marché boursier. Cependant, c’est une des plus grande révolte massive dans l’histoire du pays et les gens sont dans les rues afin de s’opposer à la hausse des politiques d’interdiction, d’oppression et de suppression, à la terreur d’État et à la violence policière que n’a cessé d’augmenter pendant une longue période. Les personnes, que l’État avait essayé de dompter par une oppression de centaines d’années, sont maintenant directement en révolte contre lui. Nous appelons tous les camarades qui luttent partout dans le monde : faites entendre la voix de la révolte générale, partout où vous pouvez, contre l’État turc et les grands médias qui tentent de la réduire au silence. Organisez des actions de solidarité pour être avec les millions de gens dans les rues. Joignez votre voix à la révolte du peuple que l’État avait ignoré, opprimé et exploité pendant des années. Que le feu de la révolte contre l’État turc que nous avons commencé avec une étincelle et qui ne cesse de croître, se développe davantage. Istanbul est partout et la résistance est partout contre le terrorisme d’État, la violence de la police et contre l’exploitation capitaliste. Nous continuerons à diffuser les informations tant que l’émeute se poursuit.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)

Les femmes résistent aussi !

Les femmes se rebellent ! Et vous ne nous arrêterez pas avec des gaz, des tanks et des matraques ! Les femmes résistent avec les autres groupes opprimés depuis deux jours. Travailleurs, Kurdes, LGBT, Alaouites, Musulmans, non-musulmans, athées et tous les opprimé(e)s, exploité(e)s, insulté(e)s et blâmé(e)s comme des « traîtres » sont en train de se rebeller en Turquie. La résistance qui a commencé dans le parc Gezi de la Place Taksim à Istanbul est en train de déborder sur de nombreuses autres villes.

Nous, les femmes, sommes sur le front de cette résistance. Nous rejoignons la rébellion parce que :

Le Premier ministre Tayyip Erdogan et sa clique ont cherché à promouvoir le lynchage des femmes par les hommes ; Ils ont tolérés l’assassinat de femmes par des hommes avec leur loi sur les « provocations injustifiées » ; Ils n’ont pas ouverts de lieux d’accueil pour permettre aux femmes d’échapper à la violence domestique des hommes ; Ils ont stigmatisés les femmes violées et harcelées en les traitant d’immorales et de non-chastes ; Ils ont mis la pression sur les femmes violées pour qu’elles accouchent des enfants issus de ces viols ; Ils ont qualifiés l’avortement de meurtre ; Ils n’ont pas ouvert de crèches mais ont imposés aux femmes de donner naissance à au moins trois enfants ; Ils nous ont condamnés à la pauvreté, au travail précaire, aux emplois incertains et à vivre dans des conditions proches de l’esclavage ; Ils ont définis le travail domestique comme le devoir des femmes ; Ils se sont acharnés sur les femmes et les familles qui vivaient de manière indépendante des hommes avec leurs lois.

Mais nous, femmes, nous résistons !

Parce que le Premier Ministre Tayyip Erdogan et sa clique nous ont condamnés à subir l’oppression et l’exploitation des hommes, nous appelons toutes les femmes à descendre dans la rue et à se rebeller pour notre libération !

Socialist Feminist Collective

Traduction française pour Avanti4.be : Sylvia Nerina

Vu sur DNDF, 3 juin 2013

Turquie : Les violences étatiques et policières doivent cesser

Suite à un sit-in pacifiste pour la conservation du Parc Gezi, au sein du quartier central de Taksim à Istanbul, qui doit être démoli pour la construction d’un centre commercial, la police turque a lancé une attaque violente contre ces manifestants paisibles : gaz lacrymogènes visés directement sur les corps, eau à haute pression, incendie des tentes… Dès lors, une mobilisation spontanée s’est créée dans le quartier et les conflits se sont étendus dans d’autres quartiers de la ville. Ainsi, plus de 50 000 personnes étaient dans les rues et la police turque a redoublé de violence et a sévèrement réprimé ces contestations. Actuellement, une centaine de personnes sont hospitalisées et l’accès au parc est bloqué sans base légale. Malgré tout, les manifestations se sont répandues dans toutes les villes en Turquie regroupant toutes les couches sociales et organisations politiques et syndicales. Pourquoi une telle colère ? Au pouvoir depuis 2002, le gouvernement d’AKP, issu du mouvement islamiste de Mili Gorus (Vision nationale) a pu intégrer à la fois les politiques néolibérales et son conservatisme qui se base sur la religion et le nationalisme. Malgré quelques réformes positives par rapport aux critères de Copenhague afin d’entrer dans l’Union européenne, il s’est révélé rapidement être un gouvernement autoritaire et dictatorial. Il y actuellement, 10.000 prisonniers kurdes parmi lesquels de nombreux élus, une trentaine de maires, des députés, des journalistes, des avocats…S’y ajoute des syndicalistes, des étudiants et les opposants au pouvoir…Dernièrement, le gouvernement a interdit la consommation d’alcool dans la rue et après une certaine heure créant un énorme débat dans la société turque. De plus, les médias turcs, qui sont directement contrôlés ou ont des liaisons politiques et économiques avec le gouvernement, refusent de traiter des incidents et les agences de presse turques bloquent la diffusion de l’information sur les événements concernant le parc de Gezi. Au delà du problème du parc Gezi, c’est donc une accumulation de colère contre les privations des libertés de la presse, d’expression, syndicales et politiques, sexuelles et des droits de minorités ethniques et religieuses. La Fédération anarchiste (FA), membre de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA), dénonce l’autoritarisme instauré par le gouvernement turc de l’AKP de Recep Tayyip Erdoğan, qui est souvent considéré comme un modèle exemplaire pour des pays du Moyen-Orient. Nous souhaitons apporter tout notre soutien aux mouvements de contestation en Turquie, notamment au mouvement anarchiste, face à la répression étatique et religieuse.

Fédération Anarchiste, dimanche 2 juin 2013.

[DAL 86] Squat l’Etape : Petit compte rendu de l’audience de ce matin au TI

Squat l’Etape : Petit compte rendu de l’audience de ce matin au TI

Une trentaine de personnes dont les assignés et leurs soutiens, autres habitants du squat, roms, géorgiens, arméniens, azéris, congolais…, habitants de l’autre squat, et militants, de DNSI, du Dal86, de la Cimade, de RESF86, d’EELV, des Alternatifs, de la FA et de la GA. Les plaidoiries ont duré une bonne heure.

De la même façon que Logiparc la semaine dernière, la ville de Poitiers a plaidé avec cynisme son seul droit de propriété en évoquant un trouble manifestement illicite. Du genre : “même si je n’en faisais rien depuis 18 mois, c’est CHEZ MOI et vous devez dégager. Tout le reste, situation des familles, droit au logement, droit des enfants, droit à avoir une vie décente, je m’en tamponne !”.

Refus de tout dialogue, refus de la médiation, demande d’indemnités d’occupation exorbitantes (10 000 € par mois) sans compter les frais d’avocat hallucinants de 2500 €, le maire de Poitiers est passé pour quelqu’un d’autoritaire et de brutal qui a comme seul objectif d’écraser sans pitié des personnes fragiles et de se faire de l’argent sur le dos de gens qui n’ont que 250€ par mois pour faire vivre leurs enfants.

Délibéré le 28 juin.

Vu sur DAL 86, 31 mai 2013