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[Notre-Dame des Landes] Menace imminente sur la ZAD – appel à la mobilisation

Urgent : Appel à la résistance sur la lutte de Notre Dame Des Landes !

L’alliance socialo/écolo envoie ses forces militaires pour mater toute contestation !

Urgent : Appel à la résistance sur la lutte de Notre Dame Des Landes ! L’alliance socialo/écolo envoie ses forces militaires pour mater toute contestation !

 La résistance sur le terrain a besoin de vous toutes/tous. La majorité des habitant-e-s locaux préparent leur départ, si ce n’est déjà fait. Tandis qu’une partie de l’opposition à l’aéroport, la plus médiatique, s’obstine à perpétuer une lutte juridique et politicienne, qui montre de plus en plus son échec, et qui n’hésite pas à se désolidariser voire condamner des actions plus radicales.

Nous ne sommes pas au Val Di Susa où la population locale est en nombre et déterminée à lutter contre l’aménagement dantesque de leur territoire. Nous ne sommes pas à Plogoff et au Larzac, où le contexte historique d’opposition ferme au nucléaire et à l’armée ont permis de stopper ces projets par des mobilisations massives et des actions directes qui ont marquée l’histoire du militantisme. Nous sommes à Notre Dame des Landes, territoire vaste et magnifique, qui est défendu à reculons par des agriculteur/trice-s prêts à négocier leur départ et à des propriétaires qui n’y croient encore guère, la majorité ayant signé. Seuls un collectif de locataires/locatrices, les occupant-e-s de la ZAD et des militant-e-s de la région entretiennent, comme ils/elles peuvent, une lutte menée avec conviction et détermination.

Mais ils/elles sont peu. Et dans les alentours de la ZAD, malgré la conscience que le projet d’aéroport est inutile, l’esprit de résistance n’irrigue pas particulièrement les habitant-e-s. Est-ce notre époque qui veut cela ? Un esprit de consommation et d’individualisation qui mène au défaitisme et à regarder la machine croissanciste ravager nos territoires avec un simple sentiment d’indignation ? Nous ne voulons pas de cela ! Nous croyons que l’esprit de résistance peut se répandre tel un virus.

La ZAD est bien plus qu’un territoire que certain-e-s ploutocrates veulent aménager par intérêt financier et/ou mégalo. La ZAD est un des bocages les plus préservées de France. Un endroit où se promener prend tout son sens. La ZAD n’est qu’un début pour ces aménageurs. Elle est à la fois le prolongement et le symbole accélérateur d’un projet bien plus vaste encore, celui de faire du Grand Ouest une région européenne attractive, dynamique, moderne ; en clair : des dizaines de milliers d’hectares bétonnées, toujours plus de pollution, de bruit, de gentrification du territoire, de routes, de dégâts sur l’environnement irréparables, une autonomie alimentaire menacée. Le projet d’aéroport de NDDL est primordial pour les autorités. Le déploiement constant et massif de forces de l’ordre (du désordre), pour la moindre opération de forage ou d’enquête publique, l’a bien plus prouvée que tous leurs discours apaisants.

Le projet d’aéroport de NDDL, c’est Vinci, la première multinationale de la construction, la principale bétonneuse qui n’hésite pas à souiller les droits humains si il le faut, comme à Khimki en Russie. C’est aussi, un des principaux projets d’aménagement d’un Etat, qui malgré nos mobilisations constantes et les dégâts toujours plus importants portés à l’environnement, continue à aménager selon son bon vouloir nos territoires, matant avec violence toute contestation, ou utilisant des intermédiaires associatifs et politiques pour pacifier le terrain, diluant ainsi l’esprit de résistance.

Si nous gagnons à Notre Dame Des Landes, ce n’est pas seulement un territoire qui sera sauvé de leur folie, c’est l’espoir d’en finir avec tous leurs aménagements qui sera ravivé. Nous avons l’occasion à Notre Dame des Landes de leur montrer que notre droit à l’auto-détermination n’est pas un droit imaginaire, que nous serons toujours là pour stopper leurs projets mégalo. Nous devons nous battre pour ne plus avoir à subir ces charognards de l’espace qui détruisent chaque année des millions de vies ancrées dans un territoire.

Leur voie n’est pas notre voie !

Propageons l’esprit de résistance par une lutte acharnée et radicale, seule à même de les menacer.

N’utilisons pas leurs outils pseudo-démocratiques, juridiques ou leurs négociations, comme les syndicats et de nombreuses associations les utilisent. Cela justifie que leur chemin peut être emprunté, or il ne l’est pas !

Utilisons nos propres outils, nos propres pensées, car depuis trop longtemps ce système a su nous berner par ses outils élitistes !

Sur la ZAD, nous avons la possibilité de leur flanquer un bon coup de pied au derrière, ne nous gênons pas !

Rejoignez-nous ! Aidez-nous à résister aux premières expulsions imminentes et aux premiers travaux !

La ZAD appartient à toutes et à tous, car ce qui se passe sur la ZAD nous concerne toutes et tous !

Si vous ne pouvez nous rejoindre dans la résistance, une action de soutien sera toujours la bienvenue.

Leur monde n’est pas le nôtre, montrons-leur !

Des opposant-e-s à l’aéroport extérieurs à la ZAD

N.B: selon les dernières infos; les primières expulsions commenceraient le mardi 16 Octobre et se dérouleraient en deux étapes. Voir les précisions ici : http://zad.nadir.org/spip.php?article338

Indymedia Nantes, 12 octobre 2012

[Notre-Dame des Landes] Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD

Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD

En cet automne 2012, l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rentre dans une phase délicate. L’écho qu’elle a pu avoir ailleurs que sur la zone directement concernée va etre déterminant pour l’avenir de cette lutte.

Créer une zone d’aménagement différé (ZAD), préempter, racheter, détruire quelques maisons, mettre en scène une arnaque sous la forme d’un dispositif démocratique, puis certifier le projet d’utilité publique avant d’entamer les premiers travaux de sondage. Ça, c’est fait.

La zone que le Conseil Général a dépouillé, puis cédé à Vinci, commence sérieusement à se vider. Harceler les personnes en bail précaire pour les convaincre de dégager, préparer l’éviction des récalcitrants (qu’illes squattent ou qu’illes cessent de payer leur loyer) et exproprier les dernièr-e-s qui n’ont pas vendu terrains et bâtis. Ça, c’est actuellement la besogne des décideurs. Cette offensive arrive à une période charnière puisqu’il s’agit de virer une bonne partie des habitant-e-s avant les premiers travaux de la grande route d’accès en 2013.

Contrairement aux rumeurs répandues par la presse quant au faux “moratoire” concédé par les crapules du PS, il ne s’agit en fait que d’une promesse, qui ne leur coûte rien, de ne pas virer celles et ceux qui ont refusé de négocier jusqu’ici, et ce jusqu’au terme de certains recours juridiques. En réalité les personnes concernées continuent à subir des pressions de plus en plus fortes pour dégager.

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Cette lutte a connu un tournant déterminant en 2009 avec l’invitation à occuper les espaces vidés. Le choix d’habiter sur le terrain a concentré des forces localement. Mais le risque c’est que les expulsions impliquent la fin de l’engagement de toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui s’y croisent et tissent des liens autour de pratiques d’organisation autonome et d’une critique des politiques d’aménagement du territoire.

Si cette histoire d’aéroport est effectivement l’élément qui a permis à beaucoup de se rencontrer, c’est aussi le biais par lequel nous avons choisi de nous affronter à ce monde. C’est-à-dire à la marchandisation des espaces, à l’aménagement de nos vies, au contrôle des populations; toute une politique répressive et autoritaire qui frappe partout et nous concerne tou-te-s au quotidien, que ce soit dans les quartiers, à l’école, au travail ou dans les mouvements sociaux. L’expulsion des habitant-e-s de la ZAD pour la construction de cet aéroport, symbole de cette politique, ne peut être laissée sans réaction.
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Le dispositif militaire qui sera mis en place au moment des expulsions face à la résistance sur le terrain sera tel qu’il concentrera plusieurs centaines de gardes mobiles et de CRS dans une même zone verrouillée. Un bon moyen de tirer de la force de ce moment décidé par l’ennemi serait de créer d’autres champs de tension au-delà de l’enclave de la ZAD. Ce serait l’occasion de chercher des brèches et d’attaquer là où ils ne sont pas, là où ils ne s’y attendent pas.

Dans un contexte où les aménageurs font face à de plus en plus de résistances, il semble nécessaire de s’organiser afin que la répression d’une lutte ne fragilise pas les autres. Nous vous invitons donc à vous mobiliser aussi chez vous, non pas pour affirmer votre soutien, mais votre solidarité, car vos luttes sont les nôtres.

Se rassembler, occuper un bâtiment, une rue, poser un tag ou une banderole, s’attaquer à des locaux, saboter un chantier, bloquer des axes de circulation, partir en manif sauvage, frapper des cibles dans des espaces inattendus,… Bref, autant de moyens possibles de faire déborder le conflit.

 Guerre aux animateurs de la misère!

 À nous de jouer!

Indymedia Nantes, 10 octobre 2012

[Tours] Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Week-end de lutte contre leurs méga-projets

prog we lutte contre leurs megaprojets ( fichier PDF)

La modernité est un des principes par lequel, les pouvoirs publics souhaitent nous faire entendre raison. Les projets de réaménagements du territoire, la métropolisation sans fin, les lignes à hautes tensions, autoroutes et autres LGV, sont autant de moyens de découper, de rentabiliser, mais aussi de neutraliser nos espaces de vie. Expulser, pour reconstruire. Effacer toutes traces d’histoires de luttes et de vies collectives, au profit d’infrastructures toujours plus fonctionnelles et standardisées, pour que partout ne règne qu’un espace sous contrôle, terne et identique.

La métropole est ainsi une ligne d’horizon, dans laquelle chaque espace est assigné à une fonction. Pour laquelle il faut sans cesse faire place nette, mettre de nouveaux projets en chantier. Un processus incessant, qui nous sépare et nous isole toujours plus concrètement dans des quotidiens respectifs.

L’uniformité imposée des conditions de vie, nous semble aberrante et bien trop coercitive. Nous avons besoins de lieux pour habiter le monde, de lieux pour vivre pleinement, se rencontrer, s’organiser collectivement contre la précarité. Nous pensons que la légitimité à vivre et à faire vivre un endroit est avant tout une question de nécessité et de désir.

C’est pourquoi les habitants de la maison « Thanks for the future » et leurs soutiens, dans le cadre d’une expulsion qui les menace, ont pris l’initiative d’organiser un week-end de lutte autour des projets de réaménagement du territoire et des différents manières de se réapproprier et de libérer de l’espace. Celui-ci aura lieu à Tours, au 244 rue auguste chevalier du 20 au 21 octobre.

Programme du W.E. :

Samedi 20 Octobre :

Accueil dés 10 heures avec un petit déjeuner

11h :P rojection du film « Ungdomshuset » suivi de la présentation des 2 jours et d’un repas collectif

14h15 : Atelier au choix

DANS UN ESPACE ASEPTISÉ ET NORMALISÉ, COMMENT RÉSISTER EN CRÉANT ? : Nous assistons depuis les année 60 à processus de réaménagement de l’espace urbain en vue d’améliorer la gestion de population. Nous tenterons d’analyser les concepts de spécialisation des territoires, de normalisation de l’espace public et les enjeux des politiques de prévention situationnelle. Nous essaierons à travers ce débat d’envisager de nouveaux outils en vue de se réapproprier des espaces de vie.

CONCEPTION D’UN GUIDE D’AUTODÉFENSE JURIDIQUE FACE AUX EXPULSIONS ( LOCATION, SQUAT ET HABITAT LÉGER) : Réflexion et mise en commun des procédures d’expulsion, en vue de la rédaction d’un outil synthétique. Ceci afin d’appréhender et de s’opposer au mieux aux diverses formes de répressions qui s’exercent sur ces espaces.

16h30 : Atelier au choix

ÉCHOGRAPHIE DE COLLECTIVITÉ EN LUTTE : Projection du court-métrage « Hétérotopie ». Réflexion autour des différentes formes que peuvent prendre les collectivités. Que mettent-elles en place pour dépasser les rapports de pouvoir et leurs devenirs dans la vie quotidienne ? Échange sur les mises en commun matérielles et sur la création d’une intelligence collective.

ATELIER COMMUNICATION VISUELLE : Il est des situations où on a besoin de communiquer, vite, et de ne pas être entendu ! L’atelier de communication visuelle nous permettra de mettre au point un petit glossaire basé sur la Langue des Signes Françaises, pour communiquer rapidement dans un mode visuo-gestuel uniquement.

18h : Projection du documentaire « Les chemins de l’utopie » suivi d’un repas collectif et d’une soirée.

Dimanche 21 Octobre :

Accueil avec un petit déjeuner dès 10h

11h : Projection d’un film suivi d’un repas collectif

À partir de 14h, atelier réparation de vélo avec « le roulement à bill ».

14h15 : Atelier au choix

CONCÉPTION D’UN GUIDE D’AUTODÉFENSE JURIDIQUE FACE AUX EXPULSIONS ( LOCATION, SQUAT ET HABITAT LÉGER) : Cet atelier fera suite à celui du samedi, et aura pour but la mise en réseau des personnes souhaitant poursuivre sur un plus long terme cet atelier.

MODE DE VIE NOMADE: MOUVEMENTS ET PERCEPTIONS DU POUVOIR : Analyse des devenirs nomades et de leurs possibilités aujourd’hui. Le « nomade » étant celui, qui à travers ses mouvements, sent sur son corps peser toute la lourdeur des dispositifs de pouvoir et des entreprises de sédentarisation. Réflexions autours de textes, de compte-rendus d’expériences nomades et de mise en perspective à travers la question des devenirs minoritaires et des points de ruptures avec l’appareil d’État.

16h : Retour sur le w.e. et réflexions

Hébergement sur place ou dans des lieux amis, n’hésitez pas à nous contacter par avance… Cantine végan et végétarienne prévue.

THANKS FOR THE FUTURE : 244 rue Auguste Chevalier, 37000 Tours

Contact : thanksforthefuture@yahoo.fr ou au 06 40 89 42 97 Plus d’info sur : mediatours.noblogs.org

Notre lutte est bien celle de l’espace, par lequel nous dynamitons et dynamisons de nouvelles possibilités de communs. Espaces de vie, de perturbation, de création, d’expression des nouveaux devenirs collectifs. Sous couvert de principes de fonctionnalité et de neutralité de l’espace commun, l’autorité-publique élabore et planifie la production de sa pacification. Les métropoles ne cessent de croître et de s’étendre, jusque dans les profondeurs de l’être. Elles s’intériorisent dans l’ensemble des rapports humains et se répercute dans le vide social. Les dispositifs de pouvoir se trouvent dans chaque détail de l’urbanisme, dans chaque conversation. Brusque décélération du quotidien, ralentissement général de tous les flux, arrêt brutal de la machine… Rien de pire et de plus inconcevable pour l’Ordre, qu’une grappe de « sujet-heureux » qui tombe et prend le temps de s’arrêter. Par leurs intensités collectives, nous vivons et faisons croître les mondes que nous habitons jusqu’à leurs rencontres. Notre grand projet, c’est celui de l’évasion généralisée. Si nous osons penser l’impensable, il nous sera plus facile de faire l’infaisable…

Vu sur Mediatours, 7 octobre 2012

[La Rochelle] Appel à soutenir les squatteur-euse-s

Unissons-nous pour lutter contre toutes les expulsions

Nous sommes un petit groupe de gens vivant à la Rochelle depuis quelques années et nous voulons y rester, quitte à squatter. 3 000 logements sont vides dans cette ville selon les chiffres 2008 de l’INSEE. Alors comme nous ne voulons ni être à la rue ni payer la peau du cul pour une cage à lapin, nous avons décidé d’habiter les maisons vides des autres. Nous avons d’abord occupé une belle maison appartenant à une filiale d’EDF. Nous en avons été expulsés il y a quelques jours. Aussitôt, nous avons choisi de squatter une immense baraque bourgeoise avec un grand jardin. Comme il y en a des tonnes à la Rochelle. Nous avons ramené nos meubles, commencé à nettoyer le jardin et à retaper la baraque. Et là, un huissier débarque pour nous remettre une convocation au tribunal. Toujours essayer de nous virer le plus rapidement possible, ne pas laisser entendre aux gens que c’est possible.

Expulsions de squatteurs ou de locataires, peu importe. Nous sommes tous dans la même galère. Pour garder un toit sur nos têtes, il faut payer. Soit on paye, soit on dégage. La rue nous guette tous. Squatter, nous savons le faire. Et nous invitons chaque mal-logé, chaque SDF, chaque personne qui en a envie à faire de même. Quelques guides pratiques existent sur Internet (consulter notamment le site squat.net). Ouvrir un squat est facile. Ne pas se faire expulser est plus difficile.

Pour résister aux expulsions, nous devons être plus forts que les propriétaires et leurs alliés, huissiers, juges et flics. Il faut nous organiser ensemble, directement, pour établir un véritable rapport de force et leur résister moralement, juridiquement et physiquement.

Nous vous invitons donc :

– A nous soutenir et nous rencontrer lors de notre procès, lundi 8 octobre, à partir de 9 heures, devant le Tribunal d’Instance, Rue de Jéricho (Bel Air).

– A venir renforcer l’occupation de la maison située au 204 avenue Carnot (La Rossignolette), dès la fin du procès (prévoir matelas et duvet).

– A participer à une réunion-rencontre contre toutes les formes d’expulsions, mercredi 10 octobre à partir de 18 heures, toujours au 204 avenue Carnot.

Des squatteurs de la Rochelle

Mail, 5 octobre 2012

[Poitiers] Les petits capitalos contre les « marginaux »

On apprend dans un article de la Nouvelle République du 28 septembre 2012 que la Fédération des agents économiques (FAE), une association de commerçants de l’hypercentre poitevin, demande depuis plusieurs mois une réunion tripartite avec le maire et le préfet, pour discuter du « « problème » posé par la présence de marginaux en centre-ville« . Claude Lafond, président de l’association (et patron d’une boutique traiteur/cave/vente à emporter nommé « La Petite France », ça ne s’invente pas), se déclare ainsi « agacé » du nouveau report de cette réunion qu’il sollicite.

Quelques mots résument bien la problématique de la colonisation marchande du centre-ville : « présence » de « marginaux » en « centre« -ville. Bref, si tu es à la « MARGE », tu es EXCLU de l’activité économique et de son CENTRE ; si tu n’as rien à vendre, pas même TOI pour un salaire de misère, parce que tu es au chômage par exemple : tu es INDESIRABLE.

Exclus de fait par le cynisme inégalitaire d’une société de marchands qui se targuent de « sourire, disponibilité, conseil, convivialité, écoute… », les pauvres devraient ainsi être privés du dernier espace commun, la rue. Voilà donc l’avis de ces philanthropes commerçants, et de leurs partenaires financiers (ville de Poitiers, communauté d’agglomération de Poitiers, entre autres). Leurs propos immondes sont relayés par la presse locale depuis des années, qui fait une véritable campagne anti-« marginaux » depuis que les pauvres s’organisent, qu’ils occupent le parvis de notre-dame pour revendiquer leur droit à un toit, avant de se faire virer par les flics (et de passer en procès le 9 novembre).

Si tu possèdes un chien, si tu achètes aux commerçants du centre-ville un peu d’alcool, si tu parles un peu trop fort : tu n’as rien à faire en centre-ville, reste chez toi, ici on n’aime pas les témoignages de misère, on n’aime pas les pauvres qu’on a fabriqués. Ah, tu n’as pas de chez-toi ? Apelle le 115, comme dit la mairie, « il n’y a pas de problèmes de logement sur Poitiers ».  C’est toujours plein ? Va te faire voir ailleurs qu’en centre-ville, va zoner dans la « marge », ou tu finiras la nuit au poste.

Le centre-ville est réservé aux citoyens, aux gens décents. Dans « coeur d’agglo », on file droit à l’ombre des monuments restaurés du pouvoir municipal, des caméras de surveillance des Cordeliers, à l’ombre des enseignes et des sucettes publicitaires. On obéit, on consomme, on vend et on se vend. Et quand on fait la fête, c’est lors des temps culturels organisés par la mairie, avec des spectacles prémâchés. Toujours sous la bienveillante protection des flics, qui contrôlent, arrêtent, harcèlent tous ceux qui ne correspondent pas aux canons de l’intégration, de la soumission.

Les marchands et les politicards ne veulent pas seulement nous soumettre au travail, dans les urnes, ou chez nous devant la télé. Non, nous devons être leurs moutons aussi dans le peu d’espace commun de liberté qui nous reste, la rue, lieu de toutes les rencontres et de tous les possibles. Nous ne devons pas nous rassembler pour porter un message politique de solidarité, sous peine d’être filmés par la police. Ne pas diffuser de journaux ou de tracts alternatifs, sous peine d’être contrôlés. Ne pas revendiquer nos droits à un toit, sous peine d’être embarqués et jugés.

Pour notre part, nous n’attendons pas une réunion officielle avec les chefs de la police nationale ou municipale pour évoquer le problème posé par la présence d’exploiteurs dans l’espace commun. Nous tissons des liens de solidarité entre exploité-e-s, et nous nous organisons. Solidarité, voilà bien un mot étranger au raisonnement des marchands, qui ne conçoivent le « dialogue social » qu’avec des bureaucrates et des flics.

Et en matière de solidarité, nous avons déjà des pistes : le prolétariat sait lui aussi être inventif. Les bourges derrière leur vitrine, prétendant faire la loi sur l’espace commun, le doigt prompt à taper 17 sur le clavier de leur téléphone, devraient faire attention lorsqu’ils affichent publiquement leur haine de classe. Il se pourrait bien que parmi les prolétaires, des méthodes éprouvées depuis longtemps reviennent à la mode. Occupations, piquets de grève, réappropriations, sabotage (refus de produire des produits de qualité), boycott (refus d’acheter certains produits)… Avis aux colonisateurs de nos vies individuelles, de nos solidarités sociales : la rue ne vous appartient pas, nous l’occupons. Et les mauvais coups se rendent, parce qu’on est peut-être pauvres, mais contrairement à vous, on a encore une fierté et une dignité.

Pavillon Noir, 1er octobre 2012

NdPN : nous joignons à cet article un communiqué du DAL 86 :

Communiqué du DAL 86

A l’heure où Matignon a décidé, en collaboration avec la ministre du Logement EELV, Cécile Duflot, de mettre en œuvre sans tarder un plan d’urgence pour les sans-abri, à l’heure où les députés, sous l’impulsion du Front de gauche, durcissent la loi sur la réquisition des logements vacants, à Poitiers il est programmé le procès en appel des sans logis et mal logés qui avaient établi un campement place du marché Notre Dame à partir du 30 mars dernier et qui ont été évacués brutalement par la police du gouvernement sarkoziste sur la demande de la mairie socialiste.

La justice n’a pas été en reste concernant cette criminalisation de la misère. C’est une première nationale concernant les luttes soutenues par le DAL : deux personnes ont été condamnées à deux mois de prison ferme.

Rendu du procès du campement des sans logis et mal logés de Poitiers
Criminaliser la misère !
Communiqué Fédération DAL : Prison ferme pour 2 militants de DAL Poitiers !

 L’appel de cette décision indigne aura lieu le 9 novembre 2012 à 9h au palais de Justice de Poitiers.

Un tract de la fédération du Parti socialiste de la Vienne qui circule actuellement prétend que « l’ère Sarkozy est bien finie » et que « le changement voulu par les Français commence à prendre forme ». Cela sera-t-il vérifié à l’issue du procès ?

Réservez dès à présent cette date pour exiger la relaxe des militants. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération Droit au logement a déjà répondu présent.

Nous appelons tous ceux qui veulent défendre le droit au logement et en particulier le droit à un logement pour tous à apporter leur soutien.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Mail du DAL 86, 30 septembre 2012