Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Bordeaux] Compte-rendu du procès des amendé-e-s de Bordeaux

Compte-rendu Procès

Communiqué du collectif Contre Les Abus Policiers de Bordeaux (C.L.A.P33) et de l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)

Bordeaux, le 8 mars 2012

Compte-rendu du Procès des amendé-e-s de Bordeaux

Lundi 5 mars 2012 s’est tenu le procès en appel de 9 militant-e-s bordelais-es qui s’étaient vu-e-s amendé-e-s par la mairie de Bordeaux suite à l’occupation de la place St Michel par le campement des indigné-e-s l’été dernier.

Ces militant-e-s, après des contrôles d’identité abusifs, étaient accusé-e-s d’avoir fait sur cette place du « camping sauvage », pratique rendue interdite, par un arrêté municipal, sur l’étendue de la ville de Bordeaux.
Lire ici : http://www.opa33.org/bordeaux-sans-liberte.html

A 13h, un rassemblement de soutien d’une vingtaine de personnes se forme devant le tribunal d’instance que gardent 3 C.R.S à l’entrée ainsi que 4 ou 5 de plus à l’intérieur.

Première tension, la police semble indiquer qu’elle ne laissera pas rentrer les personnes participant au rassemblement. L’audience étant publique, cette première provocation crée un trouble : l’avocate des amendé-e-s téléphone au numéro d’urgence mis à sa disposition en cas de problème au cours d’un procès. Personne ne répond.

Finalement, la police accepte de faire rentrer les camarades venu-e-s en soutien au prorata des places restantes une fois que les amendé-e-s se seront installé-e-s.

Le temps que l’avocate explique cela aux camarades resté-e-s dehors, le juge commence le procès en son absence. Second moment de tension où l’avocate s’insurge à juste titre de cette entrave au droit et où le juge lui intime de mettre sa robe avant de prendre la parole.

A sa gauche, l’Officier du ministère public, le commissaire divisionnaire Christine Longuechaud semble s’ennuyer profondément.

L’appel de la première amendée est l’occasion pour l’avocate de faire état de la plaidoirie générale qu’elle défendra tout le long du procès.

D’une part, l’arrêté municipal « anti-camping sauvage » est si flou dans sa définition qu’il permet – comme c’est le cas présent – de porter atteinte aux droits fondamentaux que sont la liberté de se rassembler, la liberté de circuler, la liberté d’expression.

Il permet aussi – comme ce fut un peu plus tard le cas d’un autre amendé – de réprimer les sans abri qui n’ont malheureusement pas d’autre choix que de « camper » quand tous les lieux d’hébergement d’urgence affichent complets.

D’autre part, il y a ce terme de « camper » qui pose lui aussi question. L’avocate a ainsi défendu le fait que la législation n’offrait aucune définition du mot camping et que le langage commun le définit « comme un mode d’hébergement nécessitant du matériel et des installations, pour des motifs touristiques ou sportifs. » (Petit Larousse).

Qui peut dire que le camarade, qui n’avait pas d’autre choix que la rue, ou que des personnes ayant participé au camp des indigné-e-s ont fait du tourisme sur la place St Michel ou… du sport ?

Face aux amendé-e-s, le juge ne fait pas montre d’impartialité. Par des question insidieuses, des remarques désobligeantes, il s’ingénie à se convaincre – au-delà du droit – qu’il a affaire à une bande de « marginaux », telle que l’avait définie la presse locale à l’occasion.

A sa gauche, l’Officier du ministère public n’oppose aucun argument juridique à la défense des amendé-e-s. Elle s’ennuie ferme donc et n’ouvre la bouche que pour signifier à chacun des amendé-e-s : « Je maintiens, 120€ », (ce qui lui valut l’immédiat surnom de Madame 120€).

Au final, que pouvons-nous retenir de ce procès ?

Au vue de la plaidoirie de Maître Videau, il est évident qu’on ne peut verbaliser les amendé-e-s au prétexte qu’ils faisaient du tourisme ou du sport sur cette place. Si nos camarades sont sanctionnés, ce seront bien des militant-e-s et un sans abri que cet arrêté municipal aura permis de faire condamner.

Et cela est inacceptable.

Inacceptable que notre liberté d’expression soit aussi simplement bâillonnée.
Inacceptable que des personnes à la rue soient encore plus fragilisées, parce qu’on voudrait qu’elles disparaissent, qu’elles se cachent mieux, qu’elles aillent crever plus loin.

C’est aujourd’hui à la justice de nous montrer l’étendue de son indépendance à Bordeaux.

Car de fait, si elle use de son bon sens et relaxe les amendé-e-s, elle reconnaîtra par là-même que cet arrêté « anti camping sauvage » est fondamentalement liberticide. Il sera donc rendu logique de demander son abrogation. Le verdict sera rendu le lendemain des élections, le lundi 7 mai, à une heure pour l’instant indéterminée.

Nous n’attendrons pas jusque là et nous dénonçons d’ores et déjà, une fois de plus, la politique sécuritaire et hygiéniste de la mairie de Bordeaux.

Que poussent, dans cette ville où tout tend vers le lisse et le paraître, mille campements de liberté et de rencontres !

Nos solidarités feront naitre des oasis dans les déserts de leurs cités !

Le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33)

L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)

Une réalisatrice gardée à vue après une opération du collectif « Jeudi Noir »

Une réalisatrice gardée à vue après une opération du collectif « Jeudi Noir »

La réalisatrice Marie Maffre, qui suit pour un documentaire le collectif « Jeudi noir » et ses réquisitions de logements vides, a été placée en garde à vue la semaine dernière en même temps qu’un groupe de manifestants, a annoncé jeudi la SFR, société des réalisateurs de films.

« Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet », a précisé l’association professionnelle dans un communiqué

La garde à vue a été confirmée de source policière à l’AFP sans autre détails. 

Les faits remontent au 2 mars, précise la SFR, alors que Marie Maffre, qui suit « Jeudi Noir » depuis un an, tournait l’investissement d’un bâtiment par ses militants.

« Je me trouvais à l’intérieur d’un immeuble de bureaux, vide et chauffé depuis un an, avec quatre militants de Jeudi Noir quand la police est intervenue: je me suis aussitôt signalée et présentée, soulignant que j’étais là dans l’exercice de mon métier mais ils ont refusé d’en tenir compte », a raconté Marie Maffre à l’AFP.

A l’issue de dix-huit heures de garde à vue, la police a conservé sa caméra avec l’enregistrement de l’opération ainsi que la carte mémoire d’une petite caméra « go-pro », que gérait son assistant, Julien Bayou, et qui peut se fixer sur la tête.

« Ils veulent clairement se servir des rushes pour leur enquête, ce qui est proprement inadmissible », a-t-elle dénoncé.

Marie Maffre et Julien Bayou sont convoqués vendredi à 14h30 à la préfecture de Police et s’y rendront accompagnés de leur producteur Jan Vasak (société de production « Kien »), a-t-elle ajouté, précisant qu’elle s’exprimerait à la sortie devant la presse.

« Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie et demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis », écrivent-ils.

AFP, 8 mars 2012

Réquisition : Interpellation, garde à vue, et saisie des outils de travail d’une documentariste, la Société des Réalisateurs de films condamne.

Vendredi 2 mars 2012, 4 militants du collectif Jeudi Noir ont été placés en garde à vue, accompagnés de la réalisatrice Marie Maffre qui suit le collectif depuis plus d’un an. Après avoir été expulsés d’un bâtiment vide de plus de  2 000 mètres carrés appartenant à une banque, par une centaine de policiers et gendarmes, les 5 personnes ont été conduites en garde à vue au commissariat de police du 4ème arrondissement de Paris.

Aujourd’hui la Société des Réalisateurs de Films s’indigne et condamne les pratiques des  forces de l’ordre qui « ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet. » 

Communiqué 6 mars 2012

La réalisatrice Marie Maffre travaille depuis près d’un an à un documentaire sur le collectif « Jeudi Noir », connu pour ses actions militantes de réquisition de bâtiments non habités afin d’y loger des jeunes et des familles.

Alors qu’elle tournait vendredi dernier l’investissement d’un bâtiment par des militants, Marie Maffre a été interpelée et placée en garde à vue. Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet.

Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie, demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis, et assurent Marie Maffre ainsi que Kien, sa maison de production, de tout leur soutien.

Jeudi Noir, 6 mars 2012

[Notre-Dame des landes] Bref retour sur la bataille des Ardillères

L’occupation policière de la ZAD doit cesser ! Bref retour sur la bataille des Ardillières

Posted on 7 mars 2012 by juralib

Quelques nouvelles rapides de la ZAD :

Il y a actuellement besoin de soutien sur la ZAD pour tenir une maison investie par des copain-ne-s de la ZAD et des camarades de l’extérieur.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1331136141.jpg

Les flics sont venus à deux fois pour expulser les camarades, mais à chaque fois nous avons montré notre détermination à ne pas les laisser faire, et sommes revenu-e-s sur les lieux.

Nous étions à chaque fois entre 100 et 200 personnes à venir en soutien aux camarades et a nous opposer à la répression autoritaire des forces armées.

Des barricades, du harcèlement “gentillet” ou non… :) , ainsi que notre présence active sur les lieux leur a montrés concrètement que la ZAD ne leur appartient pas; autant qu’elle n’appartient pas à Vinci, au Conseil général, aux autorités… mais bien à ceux/celles qui y vivent, la cultivent, la rendent vivante et qui souhaitent la préserver du bétonnage à grande échelle qui menace tous nos territoires !

Nous continuerons le combat quoi qu’ils fassent pour nous intimider : 14 camions de gendarmes mobiles mobilisés, de multiples charges, utilisation de gaz lacrymogène, 7 gardes à vue et plusieurs blessé-e-s…

Leur occupation policière doit cesser !

Réapproprions-nous collectivement la ZAD !

Venez nombreux/ses soutenir les occupant-e-s de la ZAD et les camarades d’ici et d’ailleurs qui participent à cette occupation !

Et pourquoi pas venir vous installer à votre tour, ne serait-ce que pour quelque temps !

Des membres du collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL

N.B. : La maison occupée appartient au Conseil général (PS), et non à Vinci, puisqu’elle se trouve à quelques centaines de mètres de la ZAD et qu’elle serait concernée par les nuisances du projet d’aéroport.

Le Conseil général souhaite d’ailleurs porter plainte pour “les violences” (sic). Nous savons surtout que le Conseil général défend les intérêts de la multinationale Vinci pour qu’elle puisse tranquillement réaliser son projet et amasser du profit !

Mais nous ne les laisserons pas faire !

(…)

Indymedia Nantes, 7 mars 2012.

[Florange] La direction de l’aciérie Arcelor-Mittal reprend ses bureaux par la force et menace de faire lever les barrages

ArcelorMittal: la direction reprend possession de ses bureaux à Florange

La direction de l’aciérie ArcelorMittal de Florange accompagnée d’une trentaine de vigiles a repris possession jeudi de ses bureaux, investis par des métallurgistes le 20 février aux cris de « Mittal, on veut du travail », a-t-on appris de source syndicale.

L'accès à l'usine ArcelorMittal  bloquée par les salariés le 28 février 2012 à Florange

L’accès à l’usine ArcelorMittal bloquée par les salariés le 28 février 2012 à Florange

Le directeur du site, Thierry Renaudin, et ses principaux collaborateurs sont revenus vers 07H00 dans les « grands bureaux », a précisé cette source.

Mercredi, le tribunal de Grande instance de Thionville Moselle) a autorisé l’intervention de la force publique pour faire lever les piquets de grève paralysant partiellement depuis lundi les approvisionnements et les expéditions de l’usine.

Lors d’une réunion tenue dans la soirée à Maizières-lès-Metz (Moselle), la direction a informé les syndicats qu’elle était déterminée à faire exécuter cette décision par le préfet de la Moselle, Christian Galliard de Lavernée.

Dans sa requête introduite en urgence, le numéro un mondial de la sidérurgie avait argué que les blocages dressés par la CFDT, la CGT et FO –la CFE/CGC n’y participe pas– étaient illégaux et qu’ils lui portaient un grave préjudice économique et commercial.

Un huissier de justice pourrait demander dans la matinée aux métallurgistes de lever leurs barrages. S’ils refusent, la direction, qui considère ces blocages comme le fait d’une « minorité », sera en droit d’exiger du préfet une intervention des forces de l’ordre. Celui-ci garde toutefois la possibilité de ne pas exécuter la décision du TGI de Thionville mais dans ce cas il expose l’Etat à être assigné en responsabilité par ArcelorMittal pour les pertes d’exploitation que ce refus entraînerait.

Les métallos perturbent depuis le 20 février l’activité de l’aciérie mosellane pour obtenir le redémarrage de deux hauts fourneaux en sommeil depuis plusieurs mois.

La direction assure que cette mise en veille n’est que temporaire et qu’elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d’acier. Environ 300 camions et une vingtaine de trains de marchandises sortent habituellement chaque jour de l’usine chargés de bobines d’acier destinées, principalement, aux industriels de l’automobile.

AFP, 8 mars 2012

[Ingrandes – 86] Les fondeurs alu reconduisent la grève

Tous derrière la Fonderie Alu

Les élus de gauche et de droite sont venus au soutien, hier matin, à la Fonderie Alu d’Ingrandes. Le mouvement de grève a été reconduit.

Les élus et représentants de partis sont venus au soutien des salariés, hier matin, à la Fonderie Alu, à Ingrandes.

Les élus et représentants de partis sont venus au soutien des salariés, hier matin, à la Fonderie Alu, à Ingrandes.

C’était mobilisation générale, hier matin, à la Fonderie Alu à Ingrandes. Depuis mardi, les salariés de l’entreprise ont entamé un nouveau mouvement de grève. L’objectif est de faire pression sur les pouvoirs publics et sur Renault. Et, au passage, de relancer la machine médiatique alors que se profilent des échéances capitales pour eux. La première est fixée à mercredi 14 mars avec l’audience du tribunal de commerce de Nanterre où doivent être déposés les dossiers des repreneurs.

Pour «  un engagement fort et ferme  » de Renault

Hier, l’intersyndicale CGT, FO, CGC, autonomes avait appelé les politiques en renfort. Ils étaient une bonne quinzaine d’élus et de représentants de partis à être présents, parmi lesquels le député Jean-Pierre Abelin, le président du conseil général Claude Bertaud, le vice-président de la Région Jean-François Macaire, le directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, Olivier Chartier, les représentants d’Europe Écologie-Les Verts, du Front de gauche, de Lutte ouvrière, des conseillers généraux et des maires du secteur.
Devant deux cents salariés, les élus ont unanimement souhaité que le groupe Renault s’engage davantage et officiellement dans ce dossier, condition essentielle pour que les candidats à la reprise aillent au bout de leurs intentions. Jean-Pierre Abelin, par exemple, a plaidé pour « un engagement fort, ferme et durable » du constructeur français. Comme Claude Bertaud qui estimé qu’il n’y a « que Renault qui puisse sauver l’affaire ».
Certaines déclarations ont été plus politiques comme celle, sans surprise, de Lutte ouvrière. « Le Président et ses ministres n’ont pas contraint Renault à vous reprendre. Sarkozy et ses amis nous baladent », a estimé son représentant.
En début d’après-midi, une assemblée générale a réuni les grévistes à l’issue de laquelle a été votée la reconduction du mouvement pour 24 heures (*). Ce matin, l’intersyndicale doit rencontrer à Poitiers la présidente de Région Ségolène Royal, absente hier à Ingrandes.

(*) Une nouvelle AG est organisée aujourd’hui vers 13 h 30.

Nouvelle République, Franck Bastard, 8 mars 2012