Archives de catégorie : Okupa y resiste

Réappropriation des territoires

Aménagement du territoire : autogestion et fédéralisme

Deux manifestations portant sur des problèmes d’aménagement du territoire auront lieu ce samedi. Elles visent à dénoncer des choix faits contre les populations, selon les seuls intérêts du capital. La première partira dès le matin contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. La seconde aura lieu l’après-midi contre la gentrification de Montreuil.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes (près de Nantes en Loire-Atlantique. Ce projet vieux de 40 ans, inutile (il y a déjà un aéroport international à Nantes, adaptable si besoin), glouton en terres agricoles (2000 ha), dévoreur de centaines de millions de fonds publics, a suscité dès le départ une très forte opposition des populations concernées. Leur réflexion s’est élargie aux problèmes de choix de société (aménagement du territoire, transport…). Ces luttes contre ces choix capitalistes qui heurtent de front les populations locales sont importantes. Elles peuvent être victorieuses, comme à Atenco (aéroport près de Mexico) en 2001. Au passage, notons que quelques militant-e-s de la lutte contre le TAV (train à grande vitesse qui doit ravager des vallées italiennes pour y transporter les cadres de grandes entreprises d’une ville à l’autre) ont également annoncé leur venue (photo jointe). Toutes ces luttes sont bien sûr à soutenir, et les anarchistes peuvent y faire connaître la cohérence de leurs propositions anti-capitalistes. La manifestation partira à 11h de la Porte d’Orléans pour aller jusqu’au Sénat.

Un peu plus tard, un rassemblement contre le projet de rénovation urbaine du bas-Montreuil et du quartier des Coutures à Bagnolet aura lieu Place de la Fraternité (Métro Robespierre à Bagnolet, 93) à 15h. Ce rassemblement sera l’occasion de discuter, d’échanger des informations et d’exprimer collectivement son opposition au nouveau plan d’urbanisme. Cette initiative fait suite à une réunion publique qui a eu lieu le 18 octobre dernier dans le Bas-Montreuil au cours de laquelle une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour discuter de ce plan qui a déjà entrainé des expulsions, qui prévoit d’autres destructions d’immeubles sans relogement pour tous et une augmentation du prix des loyers, le tout sans en informer les premiers concernés, c’est-à-dire les habitants du quartier. Faisons-valoir collectivement que nous pouvons gérer la ville nous-mêmes, et plus largement que les choix d’aménagements du territoire doivent être pris par les populations elles-mêmes selon leurs besoins !

Groupe Quartier Pirate, 11 novembre 2011

[Paris] Profs en grève et lycéenNEs solidaires

[Lycée Balzac à Paris] Solidarité lycéenne avec la grève de leurs profs. Répression policière. Une blessée grave. ACAB

Le blocus de la cité scolaire Balzac dégénère

Un lycéen a été arrêté hier par la police pour rébellion. Deux élèves ont été blessées. La grève des enseignants se poursuit dans cet établissement du XVIIe aux classes surchargées.

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Colère et émotion hier à la cité scolaire Honoré-de-Balzac (XVIIe) à la suite des incidents qui se sont produits lors du blocage de cet établissement le matin par les élèves. Un lycéen de 17 ans a été placé en garde à vue et deux élèves ont été blessées au cours d’une bousculade.

La grève déclenchée pour la troisième fois hier par les enseignants pour protester contre les classes surchargées et le manque de moyens dans ce gros lycée et collège, situé le long du boulevard Bessières a été reconduite aujourd’hui.

Hier matin, une centaine de lycéens avait bloqué avec une chaîne l’entrée de cet établissement comptant 2000 élèves en soutien aux enseignants en grève. Un barrage filtrant avait été installé sur une entrée secondaire pour laisser passer les collégiens. Tout a dégénéré lorsqu’un policier a sectionné la chaîne pour libérer l’accès pompiers. « Les policiers ont tenté de nous repousser et ont attrapé un élève à la gorge avant de le plaquer au sol et de le rouer de coups, raconte Émile, en terminale. Puis ils l’ont menotté et emmené. Nous avons tenté de bloquer le véhicule de police en nous mettant en travers du boulevard Bessières. » Dans la bousculade, une jeune fille a eu le tibia fracturé et une autre a été légèrement blessée.

La police présente une autre version : « Le commissaire accompagné d’un gardien de la paix ont tenté de parler avec le meneur pour mettre fin au blocage, mais il les a bousculés. Le policier a été blessé à la main. » Le garçon de 17 ans a été arrêté pour rébellion, outrage et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, et placé en garde à vue. Il a été relâché en fin d’après-midi. Il comparaîtra devant le parquet des mineurs en décembre.

Alerté, l’inspecteur d’académie s’est rendu sur place dans la matinée pour tenter de ramener le calme. « Nous réclamons cinq postes de surveillants, deux postes administratifs supplémentaires et attendons qu’un poste d’infirmière soit pourvu », indique une représentante syndicale du Snes. Ils dénoncent aussi « de graves dysfonctionnements dans les emplois du temps, avec des trous et des cours qui se chevauchent » ainsi qu’un « manque de dialogue avec leur direction ». Ils ont décidé de poursuivre leur action aujourd’hui. « Les élèves sont très choqués et très remontés, poursuit la déléguée du Snes. Nous ne voyons pas comment nous pourrions gérer les classes dans ce contexte. Il va falloir que la situation évolue. »

Hier soir, à l’issue d’une réunion avec les professeurs, les parents ont décidé d’appeler à une école morte aujourd’hui et à un rassemblement jeudi devant le rectorat.

Leur presse (Christine Henry, LeParisien.fr), 9 novembre 2011.


Intervention policière musclée devant un lycée parisien

Des élèves, dont certains auraient été blessés, et des professeurs ont bloqué l’entrée du lycée Honoré de Balzac à Paris pour réclamer de meilleures conditions de travail.

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Manifestation musclée devant le lycée Honoré de Balzac à Paris (XVIIe). Les forces de l’ordre sont intervenues ce mardi pour forcer l’entrée de l’établissement scolaire, bloquée depuis le début de matinée par les professeurs et les élèves.

Ces événements font suite à une grève entamée le 3 novembre dernier par le personnel de la cité scolaire, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Pour soutenir le mouvement, des élèves ont décidé, ce mardi matin, de bloquer l’entrée de l’établissement. « Les élèves formaient une chaîne humaine devant l’entrée. Le blocus était alors pacifique », témoigne une élève de terminale.

Jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre vers 9h30 pour débloquer l’établissement. Des heurts ont alors opposé une dizaine de policiers aux manifestants. Une élève aurait le tibia cassé par une lampe torche d’un policier. Un de ses camarades, âgé de 17 ans, aurait été légèrement blessé à l’arcade sourcilière. Ce dernier a été conduit au service médico-judiciaire de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu pour faire constater ces blessures, mais aucune trace de violence n’a été enregistrée. Il a été placé en garde à vue pour « rébellion, outrage et violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». Il a été libéré à 16h10.

D’après la police, l’élève arrêté s’est montré particulièrement agressif envers les forces de l’ordre. Les lycéens de leur côté contestent la version des policiers et assurent avoir été victimes d’une violence inappropriée : coups de matraque, usage de gaz lacrymogène… Plusieurs élèves envisagent de porter plainte cet après-midi.

Leur presse (Tony David, L’Express.fr), 8 novembre 2011.


Bousculade entre lycéens et policiers

Une bousculade s’est produite ce matin devant la cité scolaire Balzac, à Paris (XVIIe), quand des lycéens ont entrepris d’empêcher la police de débloquer les accès de l’établissement, cadre d’un conflit social, a indiqué le rectorat. Un élève mineur « a été embarqué après s’être frotté avec un policier », a indiqué Philippe Fatras, inspecteur d’académie pour le second degré, qui a ajouté avoir recueilli « plusieurs versions » de la génèse de l’incident.

Ce matin, en soutien au personnel enseignant et administratif en grève contre des suppressions de postes et des classes surchargées, des élèves ont bloqué avec des chaînes les accès à l’établissement, « y compris l’accès pompiers », a précisé Philippe Fatras.

En conséquence, le proviseur a demandé l’intervention de la police qui a entrepris de couper les chaînes qui empêchaient l’ouverture des portes, a poursuivi l’inspecteur d’académie. S’en est suivie une bousculade.  Philippe Fatras a rencontré les professeurs grévistes à qui il a annoncé la création d’un poste équivalent temps plein de surveillant, « un effort conséquent en cette période », a-t-il estimé. Les professeurs en ont pris bonne note.

Leur presse (Agence Faut Payer), 8 novembre 2011.

[Marseille] L’Eglise contre le théâtre populaire

Marseille : un squat d’artistes menacé d’expulsion par l’Église

Marseille : le théâtre Nau n’a pas dit son dernier mot

Des artistes occupent l’ancien théâtre et rameutent un nombreux public. Mais la menace d’une expulsion plane…

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Le nom du lieu culturel qui casse la baraque en ce moment à Marseille ? Attention, la réponse est déroutante : on nomme le théâtre Nau (6e), la plus ancienne scène de la ville, 167 années d’art vivant dans le rétroviseur. Pourtant, si vous avez suivi, vous savez que ce bâtiment appartenant au diocèse a tiré le rideau en mai dernier, conséquence directe d’une menace d’arrêté de péril formulée par la municipalité.

Seulement voilà, la petite histoire retiendra que ce fameux théâtre Nau, rebaptisé le « NO ! occupé » par les pirates qui l’habitent jour et nuit depuis trois semaines, a battu ses records d’entrées et d’abonnés après sa fermeture. Le nombre d’adhérents au nouveau « NO ! », encartés en un temps record ? 990 ! « Ça prouve que ce lieu historique doit continue à vivre. Pour nous, bien sûr, parce qu’on y demeure. Mais aussi, pour le public et pour le quartier », lance Michaël Sanchez, attablé au premier étage du complexe.

C’est qu’avec une quinzaine de proches, tous artistes, ce solide gaillard de 29 ans est à l’origine de la résurrection du Nau. Plus précisément, de l’occupation de cette bâtisse de rêve : un superbe jardin, deux étages et une enfilade de pièces parfaites pour exposer ou répéter. Un domaine désormais transformé en squats socioculturel, comme il en existe des dizaines à Londres, Berlin ou Barcelone. « Mais aussi dans toutes les capitales européennes de la culture, à l’image de Lille », glisse Michaël. Qui poursuit : « Quand nous avons entendu parler de cet espace fermé, au potentiel énorme, nous avons décidé de l’investir pour en faire un lieu alternatif vivant ».

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Et en effet, l’association nouvellement crée n’a pas chômé : partie visible de l’iceberg, l’organisation de deux journées portes ouvertes avec une programmation relevée mêlant concerts, théâtres, vidéos… qui ont attirés un bon millier de personnes. Mais aussi, des débats tranchants sur le devenir du Marseille populaire. Et surtout, au quotidien, l’accueil de plusieurs dizaines de compagnies amateurs, semi-professionnelles ou professionnelles en manque de lieu pour s’exprimer. Dont des artistes américains et taïwanais.

« Ce n’est pas étonnant, tranche Michaël, dans cette ville, il est quasi impossible d’obtenir une salle de répétition quand on n’est pas pistonné, appuyé par l’Europe ou qu’on n’a pas dix ans d’existence… » À ses côtés, Thomas Dietsch, autre squatteur embarqué dans l’aventure du « No ! », embraye : « Il faut savoir que la nouvelle cité des arts de la rue a refusé 50% des compagnies candidates. Et nous, nos créneaux sont déjà archi-complets. C’est dire à quel point les besoins sont énormes. »

Au-delà de cet aspect pratique, l’association tente de défendre une autre idée de la culture : « Chez nous, c’est prix libre. Chacun donne ce qu’il veut ou peut, assène Michaël. Tu peux assister à un spectacle même si t’es en fin de mois et que tes poches sont vides. C’est cela une culture populaire accessible à tous. » Ce qui n’empêche pas l’exigence : « Plus Belle la vie, c’est pas notre truc, explique Thomas, plus généralement, à partir du moment où l’on n’est pas dans une logique de rentabilité, on ne se sent pas obligé de programmer ce qui plaît. On fonctionne au coup de cœur. »

Las, ce rôle assez singulier occupé par les « No ! » menace d’être supprimé. À la demande du diocèse, le sort du squat était en effet examiné aujourd’hui par la justice. Une expulsion est à craindre. « Notre dossier est solide, je crois que nous avons prouvé notre utilité et tous les endroits concernés par l’arrêté de mise en péril sont fermés au public », tente Michaël. Et de conclure, ironique : « Se faire mettre à la rue par l’Église, ça ne serait pas très charitable ».

Leur presse (Laurent D’Ancona, LaProvence.com), 27 octobre 2011

Les flics expulsent de nouveau à la Courneuve

Nouvelle évacuation d’un campement à La Courneuve

Faute de logement, plusieurs dizaines de personnes vivaient depuis sept mois dans des tentes installées au cœur de la cité des 4 000 après avoir été plusieurs fois expulsées.

Plusieurs dizaines de personnes installées depuis mi-avril dans des tentes sur une place de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ont été évacuées ce matin. Le tribunal administratif de Montreuil avait ordonné mercredi leur expulsion.

Faute de logement, environ 80 adultes et 20 enfants (selon les chiffres de l’association Droit au logement, Dal) vivaient depuis sept mois dans des tentes installées devant un centre de santé, place de la Fraternité, au cœur de la cité des 4 000. Lors de l’évacuation, une quarantaine d’entre eux seulement étaient présents, beaucoup étant partis travailler.

Les personnes en situation régulière vont être hébergées en hôtel, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis. Cela concerne 14 hommes, 21 femmes et 9 enfants, selon cette source. La situation de 11 autres personnes était en cours de vérification en milieu de journée. Un retour volontaire dans leur pays sera proposé aux personnes en situation irrégulière. Une personne a été placée en garde à vue pour des violences lors de l’évacuation, a précisé la préfecture.

Certains évacués, ceux qui doivent être hébergés, sont montés dans un bus après l’évacuation. D’autres n’y ont pas eu accès ou ont refusé, demandant une nouvelle fois un logement.

«Moi, je ne monte pas, je ne veux pas passer l’hiver à l’hôtel et l’été dehors. On a passé neuf mois à l’hôtel l’année dernière, puis on a été jetés dehors», a ainsi crié une jeune mère, Massandjé Kamara. «Je paie des impôts, je veux un logement, il y en a derrière le RER, pourquoi ils ne nous les donnent pas?», a-t-elle critiqué.

Ces personnes, pour beaucoup originaires de Côte-d’Ivoire, n’en sont pas à leur première expulsion. En juillet 2010, elles avaient été évacuées de la barre Balzac, où elles vivaient sans droit. Elles se sont ensuite installées au pied de cet immeuble, ce qui a provoqué leur deuxième expulsion au bout de quelques semaines.

Elles ont alors été hébergées en hôtel jusqu’en avril. Depuis, elles étaient installées sur la place de la Fraternité, demandant toujours des logements.

Source : AFP – 7 novembre 2011

Pour rappel (attention, images choquantes) :

http://www.youtube.com/watch?v=UFewVLSW0tU

[Poitiers] squat toujours : rassemblement de soutien aux 5 okupantEs

Concernant le squat contre Vinci évacué hier qui a conduit à 47 gardes à vue (41 selon la police), toutes les personnes sont sorties de garde à vue. Les comparutions auront lieu au tribunal le 8 décembre. Pour avoir « participé sciemment à un attroupement, même formé de façon temporaire en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériel, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou de dégradations de biens avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion ». Et certains pour avoir aussi « fourni des renseignements d’identité imaginaires qui ont provoqué ou qui auraient pu provoquer des mentions erronées au casier judiciaire en l’espèce en fournissant l’identité de XX né-e le XX à XX »
Il semblerait que la violence contre les personnes n’aie pas été retenue vu que la police a estimé qu’il y avait eu « résistance passive ». Pour ce qui est de la « destruction ou dégradations de biens » la porte et les carottages du chantiers de la passerelle ont été explosés par la police.
La porte ayant été défoncée consciencieusement planche par planche.
Rappelons que la mairie porte plainte pour « dégradation » d’une maison qui va être bientôt détruite. Cherchez l’erreur !

Concernant la « violence contre les personnes » c’est plutôt du côté de la police qu’il faut la chercher avec l’utilisation d’un « pistolet électrique » sur l’un des occupants.

Nous avons fait un beau rassemblement à partir de 16h où il y avait cinquante à soixante personnes en continu pour demander la libération immédiate des 5 personnes encore en garde à vue. La dizaine de policiers étaient un peu pénibles, filmant avec insistance. La température est montée de quelques degré quand le commissaire Papineau est venu faire son tour et a commencé ses provocations (…). Il a arraché une banderole et a tenté d’en arracher une autre mais sans réussir. (…) Les policiers nous ont suivi avec insistance quand nous nous sommes dispersés.

(antirep)

Expulsions : cinq squatters convoqués devant le tribunal

Poitiers. Les quarante et une personnes en garde à vue, samedi, après avoir squatté une maison ont été libérées. Cinq sont convoquées devant la justice.
Les barricades qui ont servi à obstruer la porte d'entrée. (Photo Didier Monteil)

Les barricades qui ont servi à obstruer la porte d’entrée.
(Photo Didier Monteil)

La maison bourgeoise qui sera détruite pour le projet du viaduc des Rocs, objet de la tentative de squat de samedi matin. (Photo Sylvaine Hausseguy)

La maison bourgeoise qui sera détruite pour le projet du viaduc des Rocs, objet de la tentative de squat de samedi matin.
(Photo Sylvaine Hausseguy)

Alertés par des riverains qui ont vu des jeunes escalader l’enceinte de la maison bourgeoise, sise 144, avenue de Nantes à Poitiers, les policiers aidés de leurs collègues châtelleraudais et de gendarmes ont délogé quarante et une personnes. Menottés, les squatters ont été placés en garde à vue. La Ville, propriétaire de la maison, a porté plainte.

Les faits se sont déroulés samedi vers 11 heures. Le groupe vient tout juste de s’enfermer lorsque les forces de l’ordre arrivent en renfort (18 fonctionnaires et 5 militaires) avec du matériel pour enlever les planches qui obstruent la porte d’entrée. « Nous sommes entrés avec une forte opposition en fracturant les barricades », raconte Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique. Un fonctionnaire a utilisé un « taser » pour neutraliser un occupant ? qui a été ensuite vu par sécurité par un médecin ?. Il n’y a aucun blessé dans l’interpellation.

« La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage »

La palpation individuelle permet aux policiers de récupérer couteaux, chignole, perceuse. La garde à vue est levée dès samedi soir pour quinze personnes qui sont identifiées. Et dimanche, en fin de matinée, pour vingt et une autres. 

Cinq squatters, deux femmes dont une habite à Montpellier et trois hommes originaires de Poitiers, sont déférés, hier après-midi au parquet. Durant leur présentation devant le magistrat, le comité antirépression et le « collectif autonome »(NDLR: c’est comme cela qu’il se nomme) se sont rassemblés (une cinquantaine de personnes) devant le palais de justice en criant: « Solidarité avec les inculpés et liberté pour tous les prisonniers ». 

Deux banderoles accompagnent cette manifestation sur lesquelles sont inscrits: « La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage »; « Flics hors de nos villes ». Le dernier calicot fait réagir vivement le directeur départemental de la sécurité publique qui va le chercher au sein du groupe dans une bousculade.

Durant près de deux heures, le face-à-face ne dérape pas entre la petite dizaine de policiers et les manifestants. Des manifestants dont certains, selon la police, sont connus pour avoir participé aux événements de Poitiers, le 10 octobre 2009. 

Le procureur a demandé dans ses réquisitions une convocation des cinq personnes, le 8 décembre prochain, devant le tribunal correctionnel pour dégradation en réunion, participation à un groupement en vue de commettre des atteintes aux biens, et leur placement sous contrôle judiciaire. Le juge des libertés et de la détention a suivi le parquet.

Centre-Presse, 7 novembre 2011

 

NB : ajouté à la suite de l’article dix minutes plus tard :

 » Pour discuter sur l’urbanisation  »
Les squatters, du 144, avenue de Nantes à Poitiers, refusent de communiquer avec la presse pour des raisons politiques disent-ils. Ils refusent l’exposition médiatique à titre individuel mais certains brisent cette règle. L’un d’eux a cependant souhaité, sous le couvert de l’anonymat, expliquer les raisons de cette action dans la maison bourgeoise poitevine. « La tentative de prendre la maison pour le week-end avait pour objectif de discuter sur l’urbanisation de l’opération Coeur d’agglomération et la restructuration des centres-villes qui sont métastasés », nous a-t-il confiés. « Il y a, selon ce jeune homme, un lien entre l’aménagement du territoire et les restructurations dans les grands centres. Nous nous opposons à Vinci et à son monde qu’il construit. » 

 » Une personne a reçu une décharge de taser  »
Un des squatters, qui a été menotté et placé en garde à vue puis remis en liberté, raconte sa version des faits. « Les policiers n’ont pas voulu discuter. Nous leur avons dit alors que nous allions sortir en groupe et nous disperser. Ils n’ont rien voulu savoir. Ils ont fait sauter les barricades. Dans l’opération une personne a reçu une décharge de  » taser  » alors qu’elle n’était pas menaçante ni dangereuse. Elle est tombée. » Selon lui toujours : « En garde à vue, ils ont obligé les gens à donner leurs empreintes, en prenant leurs mains. Et à quitter le commissariat, même si on ne voulait pas par solidarité. Ce qui était mon cas. »