Archives de catégorie : Répression

[Paris] Rafle d’étrangers à Barbès

lundi 16 janvier 2012, jour de rafle à Barbès

Hier lundi 16 janvier 2012, il ne faisait pas bon d’être sans-papiers dans les rues de Barbès – goutte d’or. Des bandes de flics en civil accompagnés d’un dispositif de crs chassaient dans les rues. En milieu de matinée, une personne à elle toute seule avait déjà constaté que plus de 20 sans papiers avaient été arrêtés, alors que le dispositif se déployait dans le quartier entier. L’opération a duré jusqu’à la fin d’après midi minimum, les civils arrêtant des gens en continu dans les rues, cafés, et restos du quartier. Une personne au moins a réussi à s’enfuir, poursuivie par 7 civils qui n’ont pas pu la rattraper. Une partie des gens étaient emmenées au commissariat de la goutte d’or.

Les rafles sont quotidiennes et partout, le pire est qu’on dirait qu’on s’y habitue… Il fut un temps où des mobilisations collectives dans les quartiers de Belleville et du 18ème ont réussi à perturber et faire échouer des rafles, il serait plus que temps que cela reprenne…

Indymedia Paris-IDF, 17 janvier 2012

[Paris] Les indignés portent plainte contre les violences policières

Des « indignés » de la Défense déposent plainte pour violences policières

Vingt-trois « indignés » qui s’étaient rassemblés entre le 4 et le 27 novembre sur le parvis de la Défense ont annoncé avoir déposé plainte mardi au parquet de Nanterre, estimant avoir été victimes de « violences illégitimes et disproportionnées » de la part des forces de l’ordre.

Des "Indignés" campent sur le parvis de La Défense, le 15 novembre 2011, près de Paris

Des « Indignés » campent sur le parvis de La Défense, le 15 novembre 2011, près de Paris
 

« Lors de ces rassemblements, mes clients ont été victimes de violences illégitimes et disproportionnées sans sommation », a affirmé à l’AFP leur avocat, Me Christophe Ayela, confirmant une information de RTL.

Il a précisé avoir porté plainte pour plusieurs motifs: « atteintes volontaires à l’intégrité physique de la personne », « vols », « entrave à la liberté d’expression », « Destruction de biens », « non-assistance à personne en danger », « discrimination pour refus de recevoir les plaintes », « propos injurieux » et « mauvais traitement envers un animal ».

Dans cette plainte collective que l’AFP a pu consulter, un « indigné » explique avoir reçu un coup de matraque à la tête ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) de trois jours. Un autre affirme qu’un policier l’aurait « étranglé sans motif pendant une quinzaine de secondes ».

Au-delà de violences présumées, l’avocat dit vouloir avant tout « défendre la liberté d’expression de personnes qui se sont rassemblées pacifiquement sans causer de trouble à l’ordre public ».

Le 4 novembre, à la fin du sommet du G20 de Cannes, les « indignés » s’étaient installés au coeur du quartier d’affaires près de la Grande Arche où ils avaient improvisé un campement. Certains avaient déploré la confiscation de tentes, de nourriture, de bâches et de pancartes par la police. Deux personnes avaient été légèrement blessées lors du premier rassemblement.

Selon les « indignés », le mouvement avait pris fin le 8 décembre. Néanmoins, huit jours plus tard, les forces de l’ordre avaient procédé à l’évacuation d’une trentaine de manifestants.

Durant la période de ces rassemblements, le nombre des indignés avait oscillé entre plusieurs centaines et quelques dizaines, loin de l’ampleur d’autres mouvements en Europe ou aux Etats-Unis.

AFP, 17 janvier 2012

[Nigeria] Déploiement de l’armée pour enterrer la grève générale

Parallèlement au désossement de la grève générale par les accords passés entre bureaucrates syndicaux et Etat, l’armée nigériane est intervenue pour réprimer les manifestants, puis s’est déployée pour briser toute velléité de reprise des manifestations. Les manifestants éventuels sont arrêtés et taxés de « trahison ».

Nigeria: critiques contre le déploiement de l’armée, retour à la normale

Les autorités nigérianes essuyaient mardi de virulentes critiques après l’intervention massive de l’armée contre des manifestations au terme d’une semaine de grève générale provoquée par la suppression d’une subvention sur les carburants.

Une ambulance passe devant un soldat en faction le 16 janvier 2012, à Lagos.

Une ambulance passe devant un soldat en faction le 16 janvier 2012, à Lagos.
 

Les syndicats ont mis fin lundi à la grève, quelques heures après que le président Goodluck Jonathan eut annoncé une concession permettant une baisse d’environ 30% du prix de l’essence.

Le gouverneur de l’Etat de Lagos, où est située la capitale économique éponyme, a dénoncé l’important déploiement lundi de soldats et de policiers qui ont tiré en l’air, fait usage de gaz lacrymogènes et intimidé les manifestants avec des véhicules blindés.

La presse locale citait mardi un communiqué de l’écrivain nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, demandant « le retrait immédiat et inconditionnel de ces soldats ».

Mardi, une cinquantaine de soldats occupaient toujours le parc où s’étaient rassemblés des milliers de manifestants tous les jours la semaine dernière. Les points de contrôle sur les principaux axes routiers avaient cependant disparu.

Après une semaine de grève nationale, l’activité reprenait à Lagos. Bureaux et commerces avaient rouvert et la circulation était à nouveau dense.

Des journaux ont aussi dénoncé l’important dispositif de sécurité déployé la veille à Lagos mais aussi à Abuja, la capitale fédérale. Aucun blessé n’avait été rapporté suite à cette mesure.

Pour certains, « la vue de soldats armés sur tous les grands axes routiers de la ville Lagos) ne pouvait signifier qu’une chose: un coup », pouvait-on lire dans le quotidien Punch. « Ce que Lagos a connu, c’est une occupation militaire ordonnée par le président ».

La grève générale entamée le 9 janvier avait paralysé le pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, tandis que des dizaines de milliers de personnes étaient sorties manifester leur colère après la brusque annoncé, le 1er janvier, de la fin des subventions sur les prix du carburant.

Dimanche soir, à l’issue de négociations avec le président, les syndicats avaient annoncé la poursuite de la grève mais la fin des manifestations, pour des raisons de sécurité. Lundi, des groupes politiques ou de la société civile avaient cependant décidé de poursuivre Les marches, et tenté de manifester en dépit de la présence de l’armée et de la police.

Lundi, Goodluck Jonathan a finalement annoncé à la télévision que « compte tenu des difficultés rencontrées par les Nigérians (…), le gouvernement a approuvé une baisse du prix du carburant à 97 nairas le litre ».

La suppression des subventions a entraîné le doublement du prix de l’essence à la pompe, passé de 65 nairas le litre (0,40 dollars, 0,30 euros) à 140 nairas ou plus, du jour au lendemain.

Lundi après-midi, le chef de la puissante centrale Nigeria Labour Congress, Abdulwahed Omar, a annoncé la fin de la grève. Les responsables syndicaux ont toutefois souligné ne pas être d’accord avec le nouveaux prix de l’essence et être prêts à poursuivre les négociations avec le gouvernement.

La police a averti quelques heures après la fin de la grève que tout manifestant sur la voie publique serait arrêté et ceux appelant à un « changement de régime » seraient poursuivis pour trahison.

Le gouvernement a justifié l’arrêt des subventions aux carburants, quelque 8 milliards de dollars en 2011, pour financer la modernisation des infrastructures du pays. Mais la hausse du prix de l’essence frappe durement une population de 160 millions d’habitants dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.

Beaucoup estimaient que ces subventions étaient le seul bénéfice qu’ils tiraient à vivre dans une puissance pétrolière dont le développement est largement entravé par la corruption

AFP, 17 janvier 2012

[Portugal] Le gouvernement socialiste supprime 4 jours fériés

Violence antisociale au Portugal

Après avoir gelé les salaires et imposé une demi-heure de travail supplémentaire aux salariés du secteur privé, le gouvernement portugais (socialiste) a décidé de supprimer quatre jours fériés. Parmi ces journées autrefois chômées : le 1er décembre, jour de l’instauration de la première République portugaise, une commémoration qui avait survécu aux quarante années de dictature… Pas à celle des marchés financiers.

Quand certains s’interrogent déjà sur les conséquences économiques pour les activités de loisir, d’autres se demandent ce qu’une partie des salariés vont bien pouvoir faire pendant ces quatre jours supplémentaires : les carnets de commande de nombreuses entreprises sont en berne. Dans une pétition publiée le 2 janvier, une cinquantaine d’historiens ont manifesté leur colère parlant de « violence antisociale ». Au Portugal, 10 % des salariés sont au Smic, et perçoivent un salaire de 500 euros par mois.

Basta Mag, Nolwenn Weiler, 17 janvier 2012

[Saint-Denis] Mairie PCF : soutien ou répression contre le campement des expulsés du 76 Gabriel Peri ?

Le campement des habitants expulsés du 76 Gabriel Peri menacé d’évacuation par la Mairie.

« Avec le renouveau de La Plaine et Pleyel, la requalification du centre ancien et la rénovation urbaine de Floréal-Saussaie-Courtille à Saint-Rémy-Joliot-Curie, en passant par Franc Moisin et Sémard, c’est toute la ville qui se transforme sans exclure personne. »

Didier Paillard, Maire de Saint-Denis, discours prononcé le vendredi 6 janvier 2012 pour les voeux à la population.

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Suite à la saisie du Tribunal Administratif de Montreuil par la ville de Saint denis, les habitant-e-s du 76 Gabriel Peri, expulsé-e-s de leur logement (voir ici) qui campent sur le parvis de la mairie depuis plus d’un mois sont aujourd’hui « enjoint d’évacuer le domaine publique sans délais » et menacé-e-s d’une intervention policière. « la Commune de Saint-Denis pourra faire procéder à leur expulsion, au besoin avec le concours de la force publique. » (décision du T.A. du 11 janvier 2012)

Expulsé-e-s de chez eux, de chez elles,  bientôt expulsé-e-s de la rue…

Depuis le début de la lutte, la mairie mène un double jeu : les élu-e-s répetent à qui veut bien l’entendre que la municipalité soutient les expulsé-e-s, qu’elle est de leur côté… mais dans les faits, le maire à refusé de les recevoir à plusieurs reprises, refusé de les reloger ou même de leur fournir un soutien materiel concret (Une salle pour se mettre à l’abris du froid). La ville rejette en permanence la faute sur la préfecture et l’Etat, qui seraient les seuls responsables.

Dans un tract signé par 36 élu-e-s de la majorité et distribué le 12 janvier, au lendemain du rendu de la procédure d’expulsion demandée par la ville, la mairie affirme sans honte : « nous sommes aux côtés des expulsés dont la situation ne peut évoluer qu’en situant les responsabilités à leur niveau véritable c’est-à-dire l’Etat ».

Comme la mairie de saint Denis etait déjà au côté des 300 personnes sans papiers qui occupaient l’ancienne piscine boulevard Felix Faure en décembre 2006 quand elle a demandé leur évacuation par les CRS ? (voir ici)

Comme l’étaient les mairies de plaine-commune,  PCF dans leur majorité, lors des expulsions successives par la police, les 28 mai, 29 mai et 2 juin 2009 des habitant-e-s expulsé-e-s de l’immeuble du 4 rue Brise-Echalat  qui campaient dans le hall puis devant le siège de la communauté d’agglomération ?

Comme l’est la mairie PCF de la Courneuve lorsqu’elle demande l’évacuation de la place de la fraternité des expulsé-e-s de la barre Balzac le lundi 7 novembre 2011 ? (voir ici)

des exemples parmi d’autres…

Malgré l’hypocrisie et les attaques de la mairie et de nos dirigeant-e-s « communistes » , la lutte continue :

Rendez vous tous les matins a partir de 6 heures sur le campement pour contrer une possible intervention policière.

Mercredi 18 Janvier à 18h : MANIFESTATION du campement vers la sous préfecture

20h : Réunion du comité anti expulsions à la bourse du travail, Metro porte de Paris.

Vendredi 20 janvier à partir de 19h : Concert de soutien aux expulsé-e-s à la ligne 13

L’autrement 93, 14 janvier 2012