Archives de catégorie : Répression

[Turquie] Terreur répressive à Istanbul

Terreur répressive à Istanbul

Message d’Istanbul, nuit du 15 au 16 juin 2013 aux alentours de minuit :

Aujourd’hui, suite au discours extrêmement sectaire, violent et mensonger du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan à Ankara, la police a commencé à attaquer vers 21 heures des milliers de personnes qui dînaient Place Taksim et au Parc Gazi. Il y avait des enfants de 4 ou 5 ans, des mères et des personnes âgées lors de k’attaque à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Selon les rapports, la police n’a pas autorisé les journalistes à faire leur travail ou à prendre des photos Parc Gezi.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/108.jpgEnfants victimes de la terreur policière, Istanbul nuit du 15 au 16 juin

La police a aussi attaqué à coup de canons à eau les manifestants qui se sont réfugiés dans le célèbre hôtel Divan qui leur avait ouvert ses portes. Les gens disent qu’il y a des milliers de blessés dans l’hôtel. Les gens ont formé une chaîne humaine devant l’hôtel pour empêcher une attaque policière. Un autre rapport dit que les gens ne peuvent pas quitter l’hôtel parce que la police arrête tous ceux qui en sortent.

D’autres rapports indiquent que la police à fait fermer le métro et les liaisons par bateaux entre l’Europe et l’Asie pour empêcher que les gens viennent se joindre aux manifestations.  Il y a beaucoup d’enfants disparus, ou d’enfants qui ont été séparés de leurs familles. Les manifestants affrontent la police à Sıraselviler, Cihangir, Harbiye, et probablement autour de Dolmabahçe et Maçka. Ce qui se passe cette nuit est d’une brutalité inouïe, une véritable sauvagerie. C’est une sale guerre où seul un camp est armé. C’est de la terreur d’Etat.

Toujours vers minuit : Des témoignages de manifestants rapportent souffrir de brûlures après avoir été arrosés par des cannons à eau… à se demander ce qu’ils mettent…

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/136.jpgBrûlures aux jambes suite aux tirs d’eau par la police (Istanbul, nuit du 15 au 16 juin)

Message reçu vers 2 heures du matin :

Je vais bien, mes amis aussi, du moins ceux que j’ai pu joindre. Istanbul vit un enfer. Ils cherchent à tuer la ville, la voie de sa population. La situation est terrible. La police a attaqué le parc alors qu’il y avait des milliers de personnes, dont des centaines de jeunes enfants, des personnes âgées, des handicapés et des animaux sans défense. Les gens ont été gazés sans pitié. Des centaines de personnes se sont réfugiées à l’Hôtel Divan, qui a toujours ouvert ses portes aux manifestants. C’était l’enfer. Le gaz entrait dans l’hôtel en même temps que les manifestants. On nous a dit d’aller en salle de conférence en bas des escaliers. Il y avait beaucoup d’enfants et beaucoup de personnes blessées. C’était terrible. Des scènes comme dans un film d’horreur. C’était difficile de respirer, nos peaux nous brûlaient, il faisait très chaud, nous suions comme des fous, les gens pleuraient, s’évanouissaient, vomissaient, appelaient à l’aide… Après une heure et demi, on nous a dit qu’il était sur de fuir vers Harbiye. Nous sommes passés devant des centaines de policiers et beaucoup de véhicules de combat en marche vers Nisantasi. Les gens sont descendus dans les rues contre cette barbarie, criant des slogans et tapant des casseroles. Deux de mes tantes étaient dans la rue, trempées, suite aux tirs d’un canon à eau ; elles ont la soixantaine bien passée et ont été jetée contre le mur par l’eau. Comme d’autres jours avant, Kizilay, le croissant rouge turc, refusait de transporter les blessés, et des sources très fiables (des docteurs) m’ont rapporté les faits. Les docteurs d’un petit hôpital privé ont dû payer une compagnie privée pour faire transporter une personne gravement blessée qui a pu ainsi survivre. C’est un scandale. Nous vivons dans un Etat policier. La police a arrêté 49 avocats en investissant le Palais de Justice l’autre jour. Maintenant ils essayent d’arrêter tout docteur ou toute infirmière qui aide les manifestants blessés. Le gouvernement et le gouverneur d’Istanbul continuent de parler de “groupes marginaux”. Le masque de la démocratie et de l’État de droit est tombé dans ce pays. Priez pour nous et diffusez l’information.

Solidarité ouvrière, 16 juin 2013 – 6h30

Vu sur le Jura Libertaire, 16 juin 2013

NdPN : voir aussi cette dépêche AFP.

Nantes antifasciste : une mise au point s’impose

NdPN : un texte des camarades antifa de Nantes, dont l’analyse pertinente dépasse largement le contexte nantais.

Nantes antifasciste : une mise au point s’impose

Nous, collectif antifasciste nantais tenions à réagir :

Non un antifasciste et un néo-nazi ne sont pas comparables.

Non nous n’acceptons pas de subir la répression du pouvoir socialiste

Non nous n’acceptons pas une réponse ponctuelle face à une menace réelle

Non, la marche des fiertés n’est pas uniquement le lieu d’expression du capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

1- Assimilation piège à con

« Ces groupuscules extrémistes – d’extrême gauche, comme d’extrême droite – sont un danger« , J-F Copé, Président de l’UMP.

« Cette profanation [de la Cathédrale de Nantes recouverte pas des tags néo-nazis et homophobes] succède à l’attaque d’une librairie catholique nantaise », Christian Bouchet responsable Front National à Nantes cité par 20minutes.

« La devanture d’une librairie catholique a également [comme la Cathédrale de Nantes] fait l’objet de dégradation », article de Novopress (site de propagation des idées du Bloc Identitaire) cité par RTL.

Depuis jeudi dernier, et le décès de notre camarade Clément Méric, nous assistons, partout, à de nombreuses comparaisons insupportables, à des assimilations nauséabondes. Tout cela a débuté par le renvoi dos à dos des « extrêmes », des militants des JNR et des militants de l’Action Antifasciste Paris Banlieue. Des fascistes et des antifascistes. Ces propos sont simplement révisionnistes, ils nient l’histoire des fascismes. On ne peut mettre dos à dos les idéologies fascistes, racistes, homophobes, xénophobes, nationalistes, et les courants qui militent pour la tolérance, l’Égalité, la Liberté. L’extrême droite est historiquement et politiquement intrinsèquement violente.

Les médias en sont à se demander si ce n’est pas notre camarade qui est à l’origine de sa propre mort. Nous en sommes au point où réagir à la présence de néonazis, connus en tant que tel, par des militants mais aussi par la police et la justice, paraît incroyable. Ne faudrait-il pas plutôt se scandaliser par l’absence de réactions des autres participants à la vente ? Est-il devenu normal d’afficher ses idées fascistes aujourd’hui, en France ?

Nous pensons, naïvement, que l’antifascisme reste l’affaire de tous.

 Cette banalisation des idées de haine conduit à d’autres assimilations, du même niveau intellectuel. Dans la nuit de vendredi à samedi (7-8juin) la Cathédrale de Nantes a été vandalisée. Même si nous n’avons pas toutes les informations, nous savons que des tags à caractère néonazi, anti mariage pour tous et sataniques y ont été découvert. Nous ne nous attarderons pas à expliquer pourquoi un antifasciste ne peut être responsable d’un tag nazi. Nous préférons relever la comparaison, relayée par certains médias, faite avec le tag qui a recouvert une « librairie catholique ».

Lors de la manifestation en hommage à Clément du jeudi 6 juin, un slogan avait été peint sur la vitrine de la librairie d’extrême droite Dobrée. Nous l’assumons. Nous refusons l’amalgame honteux entre la dégradation d’un lieu de culte et un acte politique ciblant une place forte de l’idéologie identitaire à Nantes. En effet, la libraire Dobrée, diffuse un stock non négligeable de « livres » plus que douteux (intégristes, réactionnaires, royalistes…) qui sont le terreau culturel des militants d’extrême droite. La librairie accueille des « auteurs » tels que Marion Sigaut, Johan Livernette, Jehan Morel ou Alain Soral adeptes, entre autres idées xénophobes, du complot « judéo-maçonnique » et membres d’égalité et réconciliation, un groupuscule d’individus « rouge-brun » antisémites. Il est insultant pour les catholiques nantais -qui n’ont rien demandé- d’être assimilés à cette librairie d’extrême droite. Ce sont les idées véhiculées (entre autres) par ce type de local qui ont tué Clément. De fait, l’inscription « justice pour clément » sur la vitrine de cette enseigne fasciste est un acte politique assumé, qui ne saurait être assimilé aux absurdités commises au sein de la cathédrale nantaise.

2- Le Parti Socialiste déclare, les antifascistes militent

«Nous ne laisserons pas des groupuscules, mettre en cause la volonté d’hommes ou de femmes, de se marier», Manuel Valls, ministre de l’intérieur.

«Rien ne devra entraver la marche de la République vers l’égalité », Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste.

Et pourtant… Depuis le dépôt du projet de loi du « mariage pour tous », les homophobes défilent. Il n’est pas utile de rappeler les innombrables déclarations homophobes, intégristes, fascistes, entendues lors des rassemblements des opposants à cette loi. Mais, pire encore que des défilés, ils prient dans la rue dans la complaisance la plus totale des autorités, au prétexte de la liberté d’expression. Depuis des mois nous nous opposons frontalement, et sans violence, à ces « veilleurs » qui n’hésitent pas à brandir des banderoles comme « Antifas agresseurs » au lendemain de la mort de Clément Méric et à effectuer des saluts nazis, tout cela autour de quelques bougies.

Ce silence politique entraîne une radicalisation certaine, une mise en confiance des fascistes et, logiquement, une libération des actes. Est-il besoin de rappeler les agressions homophobes (Lille, Bordeaux, Lyon…), racistes (Toulouse, hier encore à Reims) et finalement la mort de Clément ? La rue est abandonnée par ceux-là même qui prétendent se battre pour l’égalité et le refus de la violence. Mais, en plus d’être les seuls à combattre au jour le jour l’extrême droite, les militants pour l’égalité (LGBT, féministes, antifascistes…) sont réprimés dans l’indifférence la plus totale. Dans le même temps; les militants homophobes se permettent de gazer les forces de l’ordre sans aucune réaction de la part de ces derniers (cela a été le cas lors de l’envahissement de la gare par la « manif pour tous » à Nantes).

Après une manifestation contre l’homophobie, à Nantes, ces dernières semaines, un camarade a passé deux jours en prison après avoir été violemment interpellé pour que finalement, grâce à la mobilisation des antifascistes et des témoignages d’habitants, le tribunal reconnaisse que les policiers avaient menti pour le faire condamner (ce n’est que la troisième fois pour l’un d’entre eux). Un camarade a été violemment interpellé sans raison dans la rue, hors de tout contexte politique, par des policiers qui l’ont blessé. Il s’est vu notifier 45 jours d’ITT. Après la manifestation en hommage à Clément du 8 juin, des manifestants ont été interpellés alors que le défilé s’était déroulé dans une ambiance dynamique mais non violente. Et la liste est longue…

Les militants du mouvement social sont continuellement réprimés, harcelés, blessés par la police. Dès lors, comment s’étonner de voir le Parti Socialiste accusé de récupération lorsqu’il retrouve le chemin de la rue pour pleurer un militant qu’ils ont, sciemment, abandonné à sa lutte ?

3- Dissolutions : tout sauf une solution

Non seulement le pouvoir en place déserte le champ de la lutte, mais il refuse de répondre politiquement aux récents événements. Concrètement, le Parti Socialiste se contente de demander la condamnation des coupables et la dissolution des JNR, qui ne sont que le service d’ordre du mouvement « Troisième Voie ». Il refuse d’analyser et de répondre politiquement à ce drame, de comprendre les causes plutôt que de simplement traiter les conséquences. La dissolution n’aura comme seul impact que la possibilité pour ces fascistes de se refaire une virginité politique sans que cela nuise à leurs activités. Cela a été le cas de nombreux membres du groupuscule nazi Unité Radicale, dont on retrouve des membres dans les groupes identitaires ou au FN (c’est le cas du responsable nantais C. Bouchet).

Nous ne pouvons accepter une dénonciation de l’extrême droite et, simultanément, l’organisation d’une gigantesque rafle de sans papiers à Barbès, au moment même où un rassemblement en hommage à Clément était organisé. L’antifascisme est d’abord un combat politique, la défense de l’égalité, des libertés, l’affirmation d’une alternative économique et sociale. La politique libérale actuellement menée ne peut conduire qu’à l’exacerbation des tensions, qu’à la désignation de boucs émissaires. L’injustice sociale est le terreau idéal pour le développement de l’extrême droite, de ses idées et de ses modes d’actions, de sa violence verbale et physique.

4- Marche des fiertés : un cortège revendicatif

Samedi 15 juin aura lieu la « Marche des fiertés » à Nantes. N’oublions pas l’origine de ce rassemblement, le choix de la date, toute sa symbolique. N’oublions pas Stonewall, ces émeutes homosexuelles en 1969, qui préfigurent les Gay Pride. Les antifascistes nantais s’associent pleinement à la démarche de plusieurs organisations qui vont se réunir au sein d’un cortège revendicatif. Nous refusons de laisser cette manifestation se résumer à une expression du capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

Samedi 15 juin rendez-vous

13h30 Cours des 50 Otages

Autour des drapeaux rouge et noir ! 

Action Antifasciste Nantes – nantesantifasciste@gmail.com

Vu sur La Horde, 14 juin 2013

[DAL 86] Communiqué sur l’expulsion prévue du squat des Glières

L’expulsion du squat des Glières participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables

La justice a accepté d’expulser, à la demande de Logiparc, une famille élargie de Roms roumains de 21 personnes dont 11 enfants (9 de moins de dix ans) d’une maison frappée d’un arrêté d’insalubrité et que le bailleur « social » voulait démolir pour on ne sait quel projet. A moins que ce soit uniquement parce qu’il y a des roms à l’intérieur comme l’amènerait à penser la date de la demande de démolir qui est la même que la plainte de Logiparc pour occupation sans droit ni titre, et la même que la venue du directeur adjoint de Logiparc avec une assistante sociale puis avec les huissiers accompagnés d’une dizaine de policiers…

La justice magnanime n’a pas accepté que ce soit immédiatement comme le demandait le bailleur « social » et a accordé quatre mois de délai. Le juge a bien-sûr ordonné que « L’ordonnance soit transmise, par les soins du greffe, au préfet du département, en vue de la prise en compte de la demande de relogement de l’occupant dans le cadre du plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées prévu par la loi n°90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement. »

Nous ne nous faisons toutefois pas beaucoup d’illusions à ce sujet car pour le dernier dossier équivalent que le Dal86 a suivi, Mme L, la personne expulsée qui a une fille de 14 ans, a vu son dossier passer au SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation)… 9 jours après la date d’expulsion pour être orientée vers… le CHUS (Centre d’hébergement d’urgence sociale). Avec comme conseil : « Vous pourrez ainsi accéder à une place d’urgence en faisant le 115 » (Lettre de la Croix Rouge du 24 avril 2013).

Comment est-il possible que le SIAO qui a pour principe « le logement d’abord » oriente vers un hébergement surtout d’  « urgence » ? Cette régression nous laisse dubitatifs. Surtout que l’accueil au CHUS est particulièrement indigne et ne respecte pas la loi. Les locaux sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h, et, malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi.

L’affaire ne s’arrête toutefois pas là. Lorsqu’elles sont arrivées au squat l’Etape, deux des filles de Mme L. ont écrit à la préfecture le 11 avril dernier expliquant précisément leur histoire et les conditions précaires dans lesquelles elles vivaient, pour demander une prise en charge. Le 9 avril Mme L. accompagnée de l’une de ses filles s’est rendue à un rendez-vous avec leur assistante sociale à la Maison de la Solidarité. En effet Mme L. et ses deux filles ayant chacune un enfant et touchant l’Aide Sociale à l’Enfance, sont connues et suivies par une assistante sociale ce qui fait que le préfet est peu crédible quand il laisse accroire sur France 3 que ces personnes ne se sont pas faites connaître… Et le 18 avril, Mme L. accompagnée de ses trois filles, ainsi qu’un militant du Dal86, s’est rendue une nouvelle fois à un autre rendez-vous avec leur assistante sociale. Elles ont ré-expliqué leur histoire et leur situation qui était bien-sûr déjà archi connue.

L’assistante sociale leur a précisé que, concernant Mme L. qui était expulsée de son logement et avait un commandement à quitter les lieux le 14 avril – rappelons que l’on était le 9 avril soit seulement cinq jours avant-, qu’elle lui avait fait remplir un dossier pour le SIAO sans lui laisser, vu la liste d’attente, beaucoup d’espoir. Concernant les deux filles de Mme L. qui ont précisé être dans un squat, l’assistante sociale a affirmé n’avoir aucune solution de prise en charge ni même de logement pour elles et ne leur a pas proposé de remplir un dossier pour le SIAO. De plus, lorsque ces personnes lui ont parlé de leurs difficultés de se nourrir, elles et leurs enfants, l’assistante sociale leur a conseillé de se tourner vers les associations caritatives genre maraude et Restos du cœur. Quand le militant du Dal86 a dit qu’il existait avant des tickets alimentaires, l’assistante sociale à répondu que cela n’existait plus, quelle ne pouvait plus faire de cartes de bus même pour les enfants et que la scolarisation des enfants étant une démarche volontaire des parents, elle pouvait à la rigueur leur donner un dossier mais ne les aiderait pas à le remplir.

Et ce n’est pas fini car la DDCS (Direction départementale de la cohésion sociale) a envoyé à l’une des filles de Mme L. un courrier signé du secrétaire général dans lequel elle est informée que l’assistante sociale a fait un dossier SIAO pour elle et qu’elle aura prochainement une solution d’hébergement. Un courrier dans lequel elle est clairement confondue avec sa mère (et est la mère de sa sœur…). Incompréhensible, même pour quelqu’un qui a l’habitude des subtilités bureaucratiques.

Nous faisons l’hypothèse que tout cela : l’expulsion des squats, l’indignité et les carences du CHUS, l’impuissance du SIAO, le défaussement du social sur le caritatif, mais aussi la violation des droits élémentaires des personnes, les discriminations, les procédures administratives ubuesques et les « dysfonctionnements » des services de la préfecture, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant, au mieux, de ne pas faire un appel d’air, au pire de passer la patate chaude. Le maire de Poitiers l’a clairement expliqué lors du petit déjeuner avec les associations du 4 mars 2011 : interpellé par Resf86 sur la question de l’hébergement de manière plus générale « le maire est satisfait de son bilan : Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes ». VOIR Et l’ex secrétaire général – préfet de la Vienne M. Setbon explique clairement les prises de positions du maire de Poitiers concernant les marchands de sommeil en disant dans la Nouvelle République du 29-06-11 Pour Jean-Philippe Setbon le problème se lève à l’Est NR 29/06/2011 ; « l’action qui a été menée avec la ville de Poitiers depuis 3 ans pour éradiquer les unes après les autres les poches d’habitats insalubres, qui étaient en fait tenus par des marchands de sommeil, a singulièrement rendu plus difficile la venue de sans-papiers. »

Sans commentaires, sauf peut-être ceux de Patrick Coronas (conseiller municipal délégué PCF de Poitiers) dans la Nouvelle République du 29-06-11 :« Je me sens démuni par ces décisions qui sont prises en dehors de toute logique apparente. Je pense pourtant qu’il y a bien une logique sous-jacente qui est de créer la tension chez certaines populations visées. Tout est fait pour rendre la vie impossible à ces gens-là »

Nous ne lâcherons rien – Un toit est un droit

DAL 86, 12 juin 2013

[DAL 86] Annulation de l’OQTF de cette mère de famille rom !

Annulation de l’OQTF de cette mère de famille rom !

Le secrétaire général de la préfecture – préfet de la Vienne monsieur Séguy a précisé au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes que la préfecture « n’expulsera pas les roms par avion dans leur pays » mais cherchera « des solutions de façon à ce que, on puisse traiter leurs problèmes de logement mais même au-delà évoquer les possibilités d’intégration probablement en matière d’éducation, en matière d’accès aux soins, d’accès à la santé… C’est une manière d’appréhender globalement la situation qu’il faut envisager ».

Or, nous avons appris aujourd’hui qu’une mère de famille élevant seule ses sept enfants de 15, 13, 11, 10, 9, 7 et un an et demi. Était sur le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) dans le délais de 30 jours, notifiée le 11 mars 2013. OQTF contre laquelle elle s’est pourvue devant le tribunal administratif en vue de l’annuler.

L’audience aura lieu demain 13 juin 2013 à 9h30.

Alors monsieur le secrétaire général de la préfecture – préfet de la Vienne, il faudrait mettre vos actes en adéquation avec vos dires. Surtout que la présente OQTF découle d’une précédente, prise par le préfet de l’Essonne le 1er juin 2010 et notifiée le 26 juillet 2010 suite à l’expulsion d’un campement de roms en pleine chasse à ces derniers par le pouvoir Sarkoziste !

Halte au double langage, annulation de l’OQTF et régularisation de cette mère de famille !

DAL 86, 12 juin 2013

[Turquie] Communiqué de Revolutionary Anarchist Action (DAF)

[Istanbul occupée] Mardi 11 juin

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Les médecins volontaires soignent une grande quantité de presonnes, pendant que les attaques de la police continuent. (17h10)

 

Voici un texte d’appel à la solidarité écrit de l’anglais par le Revolutionary Anarchist Action (DAF) à Istanbul. S.V.P., faites ciculez dans vos réseaux et distribuez-le librement de façon massive.

La semaine dernière, un groupe de protestant.e.s débutent une action visant à protéger les arbres d’un parc après que plusieurs d’entre eux furent coupés illégalement au nom d’un projet de gentrification urbaine. Très tôt le matin lors du deuxième jour de protestation, la police attaque les protestant.e.s violemment avec des gazes lacrymogènes, des jets d’eau à pression et des balles de plastiques blessant grand nombre d’entre eux. L’étincelle, d’abord allumée par cet événement de terrorisme d’État, se propage partout à travers le pays et devient vite une action rapide et organisée de révolte.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/033.jpegA protester prepares to fire a slingshot at riot police as they storm Istanbul’s Taksim Square.

Le peuple s’organisent contre les attaques croissantes des forces de l’ordre, le terrorisme d’État et la violence policière, transforment les rues en véritables aires de résistance. Cette révolte populaire est en cours depuis quatre jours et continue de grandir.

Des centaines de milliers de manifestant.e.s ont résisté ensemble dans Taksim, dont le gouvernement bloquait l’entrée et où les violences policières ont atteint un sommet, pour parvenir finalement à reprendre le contrôle et occuper la zone en bloquant les accès au square par des barricades de matériaux de construction et de pavées à plusieurs endroits stratégiques de la ville, étendant ainsi la révolte. À Izmir, une autre grande ville de Turquie, des centaines de manifestant.e.s ont incendié le bâtiment du parti au pouvoir.

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La solidarité sociale et le support mutuel lors des manifestations et des confrontations sont palpables. Dans toutes les villes où les confrontations éclatent, les gens ont ouvert leurs maisons aux protestataires et aux personnes blessées. Plusieurs ont distribué devant leur porte des trousses de premiers soins et de la nourriture pour les manifestant.e.s. Les équipes de volontaires médicaux se sont auto-organisées efficacement dans les zones de protestations aidant le plus rapidement possible les blessé.e.s. Des avocat.e.s volontaires aident également les arrêté.e.s.

Plus les confrontations continuent, plus le nombre de mort.e.s et de blessé.e.s augmente. Les médias de masse continuent d’agir comme si rien n’arrivait. Le nombre de mort.e.s semble s’élever à 10, mais rien n’est certain en raison de l’absence de déclaration officielle. Un protestant à Istanbul s’est fait écraser sous un camion policier en essayant de bloquer une rue. Un autre a eu un accident vasculaire cérébrale causé par les gazes, un autre est passé sous un bulldozer de police. Tous ont perdu la vie. À Ankara, un manifestant s’est fait descendre d’une balle dans la tête par un policier.

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Plus les actions et la confrontation continuent ici, plus la solidarité globale augmente. Anonymous est entré dans les sites internet du parti au pouvoir, de la police d’Istanbul, de la municipalité d’Ankara et de plusieurs autres agences gouvernementales. Anonymous a déclaré son intention de continuer les cyber attaques contre le terrorisme de l’État turc.

Alors que des millions de personnes sont dans les rues en train de résister aux attaques policières partout à travers le pays, plusieurs partis politiques d’opposition essaient de prendre avantages en manipulant les actions et la politisation présentes. Exactement comme ce fut observé dans différentes régions lors du Printemps Arabe, les partis d’opposition (spécialement les kémalistes) essaient de s’approprier l’origine des actions présentes. En prenant avantage de la politisation sociale, ils essaient d’acquérir des gains et ainsi espèrent accéder au pouvoir. Les révoltes ont laissé les politiciens et l’État dans une mauvaise position. Alors que le gouvernement essai de manipuler le sens de la révolte en la qualifiant de protestation d’un groupe de radicaux, une crise économique commence à montrer ses premiers signes sur le marché boursier.

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Cependant, c’est une des plus grosses actions de l’histoire du pays. Dans la rue, le peuple se soulève contre les politiques d’oppression, de suppression, de terreur et de violences policières que l’État n’a cessé d’augmenter depuis trop longtemps déjà. Le peuple que l’État a essayé de soumettre avec une oppression de plusieurs centaines d’années se révolte désormais directement contre lui.

Nous appelons tou.te.s nos camarades qui luttent partout à travers le monde: Élevez la voix de la révolte depuis tous les lieux et canaux que vous pouvez utiliser contre l’État turc et les médias de masse qui essaient de la réduire au silence. Organisez des actions de solidarité de chez vous pour élever nos voix avec des millions de personnes dans les rues à travers le monde.

Joignez votre voix à la révolte de gens ignorées par l’État, opprimées et exploitées depuis des années. Laissez le feu de la révolte contre l’État turc que nous avons allumé d’une étincelle prendre de l’ampleur et s’étendre.

Partout à Istanbul tout est désormais résistance contre l’État terroriste, la violence policière et l’exploitation capitaliste.

Nous allons continuer de diffuser la suite des émeutes.

Revolutionary Anarchist Action (DAF)

A-infos, 11 juin 2013

Repris sur le Jura Libertaire, 11 juin 2013