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[De Saint-Nazaire à Poitiers, ZAD partout] Soutien à Camille + Rassemblement à Poitiers contre le projet d’aéroport à NDDL

NdPN : à la soirée-débat de ce vendredi soir à Poitiers, contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a été annoncé un petit rassemblement par le comité de soutien poitevin, dans le cadre de la journée d’action de demain, en soutien à la ZAD contre le projet d’aéroport. Le Rdv a été fixé à demain samedi, 15H, devant le local du PS à Poitiers (16 Rue du Mouton, ça ne s’invente pas), pour tous les gens qui en ont envie, chacun-e pouvant ramener ses idées.

Par ailleurs Camille passe en procès pour avoir refusé de donner en gardav’ son ADN, sa trogne en photo et ses empreintes aux flics, qui l’avaient arrêté sur Notre-Dame-des-Landes il y a tout juste trois mois. Solidarité avec Camille ! Ci-joints son texte et le tract du Codelib de Saint-Nazaire, invitant à venir le soutenir le mardi 22 janvier au tribunal de Saint-Nazaire à 14H.

ZAD partout !

***

Texte de Camille

Jeudi 18 octobre, Notre-Dame-des-Landes, troisième jour de l’opération César. Il est 10 heures du matin. Je quitte la Vache Rit à pied en direction du bourg de NDDL. Arrivé au lieu-dit Les Ardillières, barrage de Police. Contrôle des identités. Je n’ai pas mes papiers. Je donne nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance. Mais ça ne suffit pas aux Gendarmes envoyés spécialement de Fresnay-sur-Sarthe pour me pourrir la journée. Ils m’emmènent à la Gendarmerie de La-Chapelle-sur-Erdre pour une « vérification d’identité ». On m’installe dans un bureau avec six robocops locaux.

« Qu’est-ce qu’il a fait celui-là ?

– Il a pas ses papiers.

– Comme par hasard !

– Et il a pas non plus de téléphone, et personne ne peut l’identifier.

– Evidemment. Ça serait trop facile. »

Après m’avoir fait la morale sur l’immense danger que je courais en sortant sans mes papiers, une gentille fliquette m’annonce qu’elle va procéder à des « relevés anthropologiques » sur ma personne. Après lui avoir demandé la nature de ces relevés (en l’occurrence, prise d’empreintes digitales et photos), je l’informe de mon refus de me soumettre à ceux-ci. On dirait que les gendarmes se sont passé le mot car ils défilent les uns après les autres dans le bureau pour essayer de me faire changer d’avis, chacun usant d’une technique différente.

Un flic me montre des photos de moi à 10 ans ainsi que les PV qui vont avec. Photos et PV qui n’avaient pas été informatisés à l’époque et que les gendarmes ne sont normalement pas autorisés à conserver dans leurs fichiers après mes 18 ans. Il me dit que c’est lui qui a pris ma déposition il y a dix ans, dans un petit village normand. Quel hasard ! J’en conclue qu’il a réussi à m’identifier. Il me répond qu’il ne me reconnait pas, que les photos sont trop vieilles.

Un autre flic se connecte sur Facebook avec son compte perso et il retrouve un ancien compte m’appartenant que je pensais avoir supprimé. C’est probablement là qu’il retrouvera le nom d’un de mes anciens employeurs à qui il téléphonera le jour même pour vérifier mon identité.

Malgré tous ces éléments, les flics maintiennent qu’il n’est pas possible de m’identifier tant que je refuse de filer mes empreintes. C’est à ce moment que je comprends que la consigne « zéro arrestation » a été levée, que je suis le premier à me faire choper et que je vais leur servir de souffre-douleur.

J’aperçois la procureure de Saint-Nazaire, elle est dans les locaux. On me dit que c’est elle qui a ordonné les relevés et qu’elle vient de décider de me placer en garde-à-vue suite à mon refus. Je refuse de signer le PV, je demande un toubib et un avocat.

Je suis transféré à Nort-sur-Erdre vers midi. Pendant ce temps, à l’autre bout de la France, la Gendarmerie de mon village se pointe chez moi pour vérifier que c’est bien là que j’habite. Manque de pot, il n’y a personne et pas de nom sur la boîte aux lettres.

En garde-à-vue je n’ai (presque) rien à déclarer. Oui, non, je refuse de répondre, je veux voir un avocat. Le commis d’office arrive en fin d’aprem, on nous auditionne (grâce à mon absence de collaboration, aucune audition n’aura duré plus de cinq minutes), je refuse encore de signer et je finis tout de même par sortir, malgré les menaces des gendarmes sarthois (« si tu parles pas, on te garde 48 heures »).

Refuser de donner ses empreintes (et son ADN) est plus que jamais nécessaire face au fichage généralisé. Les flics disposent déjà de nombreux éléments pour nous identifier (Facebook, leurs propres fichiers, les anciens employeurs …), ne leur en donnons pas plus.

Si vous êtes sur Saint-Nazaire le 22 janvier 2013 et que vous ne savez pas quoi faire dans l’après-midi, je vous invite à mon premier procès au pénal, à 14 heures au TGI (rue Albert de Mun). Ça ne va pas être le procès du siècle mais un peu de soutien sera le bienvenu.

Nique le fichage et vive la ZAD.

Camille.

***

FFiicchhaaggee,, IInnttiimmiiddaattiioonn,, CCrriimmiinnaalliissaattiioonn :: BBAASSTTAA !!

Le 18 octobre 2012, sur la ZAD au lieu dit les Ardillières Camille se fait contrôler par la gendarmerie en regagnant à pied le Bourg de Notre Dame des Landes. C’est le début de l’opération César, et il ne fait pas bon ne pas avoir ses papiers sur soi, surtout quand on est jeune, chevelu… suspect quoi !

Pour la peine Camille est emmené pour contrôle d’identité à la gendarmerie de La Chapelle-sur-Erdre. Camille donne son nom, son adresse, sa date de naissance ; bref tout ce qui normalement suffit aux pandores pour identifier un quidam. Mais ça ne suffit pas.

La bien connue procureure Lecoq de Saint-Nazaire, trouve qu’en l’absence de papiers, Camille serait bien mieux en garde-à-vue. Surtout que Camille refuse de se faire prendre en photo et de donner ses empreintes digitales comme son ADN.

Peu importe qu’un gendarme, dans un excès de zèle à jouer avec son compte faceboock ait identifié un ancien employeur de Camille qui, contacté par téléphone, donne suffisamment d’éléments aux gendarmes pour confondre l’identité du suspect. Camille n’a pas ses papiers, camille doit être gardé à vue. Camille refuse le fichage, Camille doit être poursuivi.

Camille sera relâché le soir du 18 octobre, après 8 heures de garde-à-vue, le déplacement d’un médecin, d’un avocat, et sans avoir rien fait de plus que ce qui avait dèjà été fait le matin : décliné son identité. Et pour avoir refusé d’être photographié et de donner ses empreintes digitales, Camille est poursuivi par le parquet de Saint-Nazaire.

Camille passe en procès le mardi 22 janvier à 14H00 au tribunal de Saint-Nazaire.

Rassemblement de soutien : refusons le fichage de la population, l’intimidation et la criminalisation de l’action militante.

Tract du CODELIB de Saint-Nazaire

NdPN : A retrouver aussi sur :

http://www.codelib.info/

http://zad.nadir.org/spip.php?article1021

http://nantes.indymedia.org/article/26938

[Poitiers] Les vœux du maire parfait exemple de la politique sociale de la ville de Poitiers

Les vœux du maire parfait exemple de la politique sociale de la ville de Poitiers.

 
Rassemblement en soutien au Sans Logis lors des voeux 2013 du maire de Poitiers

rassdal

La presse s’en est fait l’écho : malgré la crise qui se manifestait ici par un rassemblement de soutien aux sans abris, « rien n’a changé pour les vœux du président de l’agglomération et maire de Poitiers […] la foule de gens en costume d’apparat, de sacerdoce ou de ville dans l’escalier, un maelström de voitures officielles ou non obstruant l’artère derrière la mairie, interdite à la circulation et des vœux intimes ou publics comme s’il en pleuvait : le décor est resté planté. » Nouvelle République 11-01-13. D’un côté l’opulence, de l’autre l’indigence. D’un côté le champagne et les petits fours, de l’autre des familles avec des enfants qui n’ont que 250€ par mois pour vivre… Alors comment s’étonner qu’à quelques dizaines de mètres de cet Hôtel de ville luxueux, certains font les poubelles pour pouvoir manger ? VOIR

Il paraît, selon les mots de notre maire, que la politique sociale de la ville de Poitiers est une référence en France. Mais enfin, qu’est-ce donc que cette politique sociale dont la ville de Poitiers aurait à s’enorgueillir ?

En fait de politique sociale, le maire a une attitude charitable – il s’agit d’aider ponctuellement au cas par cas certaines personnes qui le mériterait – attitude charitable qui cache une politique répressive et dissuasive qui a toujours caressé le préfet dans le sens du poil. Par exemple fin 2010, face au manque criant de places d’hébergement d’urgence et à la baisse drastique des subventions de l’État envers les CHRS (- 17%), laissant à la rue de nombreuses personnes sans papiers y compris des familles avec des enfants souvent très jeunes, le maire de Poitiers a réagi violemment envers… les marchands de sommeil et les passeurs VOIR. Article publié dans Centre presse le 8 décembre, « Alain Claeys déclare la guerre aux passeurs » . Le maire PS de Poitiers, en déplaçant le problème de la question de l’hébergement d’urgence à la question des passeurs et des marchands de sommeil, est venu en aide au préfet UMP Tomasini et à son secrétaire général le fameux Setbon… en les dédouanant de leur inertie et de leurs actions illégales. Surtout que, comme l’a dit aux associations Michel Berthier adjoint à la cohésion sociale lors de leur rencontre du 22 février 2011, « Setbon sait parfaitement quand il est dans l’illégalité, et il en joue. C’est un fonctionnaire plus que zélé, qui connaît sur le bout des doigts tous les dossiers des étrangers, qui sait réagir immédiatement à tout changement de situation. Le traitement très dur des étrangers dans la Vienne est très lié à la personnalité de Setbon. » (Compte-rendu du RESF86). Bien qu’elle soit sur la ligne rouge, la préfecture ne la franchissait pas et était toujours dans la légalité concernant les titres de séjours. Par contre, concernant l’hébergement, elle se trouvait dans l’illégalité. Pourquoi le maire de Poitiers n’a-t-il pas attaqué la préfecture là-dessus ? Et surtout pourquoi lui a-t-il permis de s’en tirer à peu de frais en invoquant ces passeurs et marchands de sommeil ? C’est étonnant. Et nous sommes en présence du même mystère concernant l’expulsion du campement de sans logis et mal logés le 2 avril 2012.

Deux articles de circonstance publiés dans la Nouvelle République accompagnent l’intervention du maire. Le premier 4 jours avant sa publication dans la presse mais 2 jours après son envoi au préfet : « Première vague de froid : coup de chaud sur le 115 NR 04/12/2010 » montre comment la Croix Rouge se démène pour aider les personnes qui souffrent du froid en ce début de décembre… Éludant le fait que, s’il y a 51 personnes au gymnase en ce début de décembre, cela veut dire que le reste de l’année la préfecture ne remplit pas ses obligations puisqu’il y a au moins 51 personnes qui ne sont pas hébergées… En effet, la loi impose à l’État de prendre en charge ces personnes : “Bénéficient, sur leur demande, de l’aide sociale pour être accueillies dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale publics ou privés les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion, en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale.Code de l’action sociale et des familles – Article L345-1

Le second, le même jour de la publication de l’intervention du maire dans la presse : « Il y a un nombre important de logements insalubres ”NR 08/12/2010 », montre comment la mairie se démène pour lutter contre les marchands de sommeil… Éludant le fait que, puisque la préfecture ne respecte pas ses obligations d’hébergement envers les sans papiers, s’il n’y a pas de marchands de sommeil pour les loger, ils sont carrément à la rue… En clair, lutter contre les marchands de sommeil a un effet répressif sur les familles concernées puisque, se retrouvant à la rue, elles sont contraintes de quitter Poitiers, et un effet dissuasif sur les familles qui pourraient venir à Poitiers car elles ne trouveront plus où se loger…

Le maire a confirmé lui-même cette analyse lors du petit déjeuner « rencontre des associations » dans les salons de l’Hôtel de Ville le 4 mars 2011. Nous lisons dans le compte rendu du RESF86 : « Interpellé par nous sur la question de l’hébergement de manière plus générale, le maire est satisfait de son bilan : Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’État dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes. » (Souligné par nous)

C’est donc la même politique « sociale » ségrégationniste et déportationniste qui est appliquée à Poitiers aux « marginaux » et aux sans papiers. Pour que les bons poitevins puisent vivre entre eux, il faut se débarrasser de ces gens-là. Et mettre en œuvre une politique répressive pour amener les importuns à quitter Poitiers et une politique dissuasive pour empêcher que les « marginaux » et les sans papiers d’ailleurs ne viennent à Poitiers. Car on sait depuis longtemps que « charité bien ordonnée commence par soi-même… »

La vidéo ici

DAL 86, 14 janvier 2013

[Poitiers] Soirée réunion publique, sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !

Vinquons Vinci et son capitalisme !

Notre lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dépasse le simple soutien à une lutte extérieure que nous trouverions juste. C’est aussi NOTRE lutte…

Quand nous disons que nous rejetons « l’aéroport ET son monde », ce n’est pas juste une formule convenue. Des projets comme celui de Notre-Dame-des-Landes, nous en avons tout autour de nous, qui articulent les intérêts de grandes entreprises avec l’esprit mégalo de politiques haut placés – ainsi, dans notre région, la ligne à grande vitesse (LGV) entre Poitiers et Limoges et celle, déjà en chantier, entre Tours et Bordeaux pour obtenir un gain de temps dérisoire. Notre lutte s’inscrit contre un énième partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat et le groupe Vinci – leader mondial du BTP impliqué dans de nombreux autres projets –, dans lequel des centaines de millions d’euros d’argent public sont investis dans un projet inutile.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement un aéroport, c’est le monde qui va avec et qui a un nom, le capitalisme, qu’il soit géré par la droite ou par la gauche : une forme d’organisation sociale basée sur la domination et l’exploitation du travail et sur la dépossession par la force armée, avec comme conséquences la misère aux quatre coins de la planète et le saccage des ressources dites naturelles. C’est une lutte contre la planification territoriale qui redessine les paysages et les territoires pour le seul confort des classes les plus aisées, concentrées dans les grandes métropoles où les plus pauvres sont rejetés dans des quartiers ghettos surveillés et encadrés. Ces métropoles sont en effet reliées entre elles par les LGV, autoroutes et autres aéroports, autant d’infrastructures permettant de traverser le plus vite possible des territoires consacrés à l’agriculture industrielle – qui condamne chaque jour des petites et moyennes exploitations à disparaître – et à des zones récréatives et touristiques. Des territoires entretenus par une population rurale reléguée au rang de « jardinier de la nature » dans un espace de plus en plus privé de services publics et de revenus décents. Une métropolisation qui confisque et détruit les terres agricoles de moins en moins nombreuses, entraînant misère et saccage de l’environnement.

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rassemble tous ces enjeux et converge vers toutes les autres luttes anticapitalistes.

C’est une lutte collective qui nous concerne tous et toutes, en ce qu’elle réunit des personnes aux horizons et sensibilités variés en faisant naître rencontres et solidarités.

C’est pourquoi nous vous invitons à venir en discuter vendredi 18 janvier à 19 heures salle Timbaud (rue Saint-Paul à Poitiers). Un film retraçant la lutte de Notre-Dame-des-Landes sera projeté en introduction à la discussion.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Mail du 13 janvier 2013

[Grèce] La bataille des squats à Athènes

La bataille des squats à Athènes

Le 20 décembre dernier, la police évacuait le plus ancien squat d’Athènes (22 ans), la Villa Amalias. Depuis cette date, la bataille contre l’expulsion des squats s’est nettement réchauffée en Grèce alors que davantage de lieux occupés sont attaqués et des dizaines de personnes arrêtées.

Aujourd’hui samedi 12 janvier, plus de 10 000 manifestants ont défilé dans les rues d’Athènes comme première riposte à la vague répressive.

Il semble maintenant faire peu de doute que l’Etat grec a lancé une attaque importante et soutenue contre les squats et le mouvement anarchiste en général. Au cours des dernières semaines, en plus de Villa Amalias, deux autres squats situés dans le centre d’Athènes ont été attaqués par les forces de police. Ce n’est peut-être que le début d’une opération plus importante. Un rapport confidentiel divulgué suggère que la police grecque a l’intention d’attaquer 40 squats à travers le pays. Après les événements de ces derniers jours, il semble également ne faire aucun doute que si la police devrait mener à bien ce plan, elle devra se battre pour chaque bâtiment.

L’expulsion de l’un des plus anciens squats à Athènes, Villa Amalias, le 20 décembre a été la première coup porté. Peu de temps après a eu lieu un raid contre un autre local occupé dans l’ASOEE [Université de sciences économiques]. Juste après la tentative de réoccuper la Villa Amalias, le 9 janvier, la police a ciblé le squat Skaramanga. Un plan de la police qui a fuité dans les grands médias grecs suggère que la prochaine étape de cette attaque viserait jusqu’à 40 bâtiments occupés dans toute la Grèce. Le raid sur Skaramanga était probablement prévu pour une date ultérieure, mais il a été avancé en représailles à la réoccupation de la Villa Amalias. Plutôt que d’être des raids isolés, les événements de la semaine écoulée semblent faire partie d’une stratégie de répression dirigée directement contre le mouvement anarchiste en Grèce.

Tout au long des dernières années d’agitation sociale déclenchées par les séries continuelles de sévères mesures d’austérité, les idées et les actions de résistance ont pris de l’importance en Grèce. Au cours des derniers mois, il y a eu une augmentation marquée des tactiques répressives contre toute la partie de la société qui pourrait offrir une résistance. Les travailleurs en grève ont été attaqués, des journalistes couvrant la corruption ont été arrêtés, les rafles contre les migrants ont conduit à 60.000 arrestations, et de nouvelles armes telles que des canons à eau ont été déployées. Ces dernières attaques montrent que les squats vont être la prochaine cible de la répression étatique.

Face à cette attaque, les gens ne sont pas restés passifs et se sont lancés dans la défense des squats et de leurs communautés. Le jour le plus dramatique et le plus rude jusque-là a certainement été le 9 janvier. Tôt le matin, il y a eu une tentative audacieuse de réoccuper Villa Amalias. Des dizaines de personnes ont réussi à s’introduire à l’intérieur du bâtiment, malgré une présence de la police. Rapidement cependant d’importants renforts de police ont été envoyés et le bâtiment a été envahi de nouveau. Cela a conduit à l’arrestation de près de 100 personnes qui ont été emmenées au poste de police en criant le slogan traditionnel « la passion pour la liberté est plus forte que les prisons ». Dans un communiqué publié par les arrêtés, ils démontrent clairement leur détermination à ne pas baisser les bras face à la répression : « Nous avons réoccupé la surveillée Villa Amalias en sachant pertinemment que nous allions être attaqués et, sans doute, arrêtés. Nous le ferons à nouveau, autant de fois qu’il le faudra, pour celui-ci et pour tout autre espace social de la résistance de ceux d’en bas qui pourrait être attaqué. Nous le disons encore une fois, inlassablement : ni leurs armes, ni leurs calomnies ne peuvent nous effrayer. »

Dès que les informations sur l’occupation et l’attaque de la police se sont répandues, d’autres actions ont eu lieu dans la ville. Les bureaux du parti gouvernemental DIMAR [Gauche Démocratique] ont été brièvement occupés en solidarité jusqu’à ce que lui aussi soit investi par la police, conduisant à 40 autres arrestations. Les protestations se sont ensuite déplacées vers le centre d’Athènes avec les forces de police utilisant des gaz lacrymogènes pour évacuer les gens du bâtiment du ministère des Finances. Ce fut à ce moment-là que le squat Skarmanga a été attaqué avec huit autres personnes détenues. Tout au long de la journée, il y eu des manifestations, des rassemblements et des assemblées à en soutien actif avec les squats et les détenus. À la fin de la nuit, les forces de police avaient envahi le quartier d’Exarchia, qui est considéré comme une sorte d’espace autonome.

Le nombre total d’arrestations s’est élevé à environ 150, ce qui signifierait le nombre le plus important d’anarchistes arrêtés en une seule journée depuis 15 ans. Beaucoup d’entre eux font face à des poursuites accusations dont les 92 de Villa Amalias, qui, au moment d’écrire ces lignes, sont encore détenus à la préfecture de police.

Ainsi, il semble que nous soyons entrés dans une phase nouvelle et dangereuse en Grèce. L’Etat a choisi sa prochaine cible et les gens se demandent qui sera le prochain attaqué. Cependant, au lieu de la peur, les gens ont réagi avec courage et les liens de solidarité se sont renforcés. Les événements du 9 Janvier montrent que les gens ne sont pas s’incliner et qu’ils résistent à la répression ensemble [ainsi plus de 1000 personnes à une assemblée de solidarité dans la Polytechnique, plus de 1500 personnes rassemblées le 9 dans la soirée devant les locaux du quartier général de la Police d’Athènes]. Le raid originel sur Villa Amalias a eu lieu il y a trois semaines et pourtant la bataille continue. La communauté de la Villa n’a pas été écrasée. À la lumière de cette réalité, le plan à la police pour attaquer des dizaines d’autres squats semble soudain très ambitieux, car ils auront à se battre pour chacun d’entre eux. Selon les termes des détenus : « Contre l’ouragan de la répression, nous allons dresser la tempête de solidarité ! »

Source : Battle for the squats in Athens

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D’après les informations disponibles, les 40 personnes arrêtées pour l’occupation des locaux du parti gouvernemental Gauche Démocratique ont été libérées sans charges. Par contre, les 93 personnes détenues pour la réoccupation de la Villa Amalias et les 8 arrêtés dans le squat Skaramanga, soit un total de 101 personnes, sont maintenues en détention et visées par des poursuites judiciaires sans que les détails soient encore connus. On parle d’inculpations pour « désordres publics » et « visages masqués ».

On ne compte plus les actions de solidarité. A Athènes, dans diverses villes, régions et îles de Grèce (barricades enflammées, dégradations de locaux des partis politiques et d’établissements bancaires, grandes banderoles visibles accrochées, interventions « contre-informatives » dans des studios de radio-TV, mini-attentats…), mais aussi ailleurs, à San Francisco, Mexico, en Australie et même à Goa, en Inde. Une manifestation est appelée samedi à Athènes « en solidarité avec les squats Villa Amalias et Skaramanga, avec tous les squats et espaces occupés, avec les structures de contre-information auto-organisées ». D’autres manifestations sont convoquées dans plus d’une douzaine de villes de Grèce.

La manifestation, partie de l’Université, s’est dirigée vers le tribunal d’Evelpidon où les manifestants ont stationné un bon moment pour exiger la libération des détenus qui passaient devant les juges. Dans la soirée, un communiqué annonça que 42 des personnes arrêtées allaient être remises en liberté.

Les premières informations et photos montrent des milliers de manifestants. 10.000 personnes est le chiffre avancé par la plupart des commentaires (certains parlent de 12.000 et plus). De son côté, la police n’a compté que 3000 manifestants. C’est de toute évidence la plus importante manifestation de l’aire politico-sociale anarchiste/antiautoritaire à Athènes depuis des années.

Un premier compte-rendu :

12 janvier 2013 : un cri de liberté, de solidarité et d’espoir dans la lutte contre la répression et le totalitarisme

Les manifestations de masse organisées le samedi 12 Janvier dans 14 villes à travers le territoire de l’État grec étaient une première réponse à la récente vague de répression déclenchée par le régime contre les squatters, les centres sociaux auto-organisées, les radios libres et les activistes sociaux. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre les appareils répressifs étatiques et paraétatiques, la fascisation de la société et l’imposition du totalitarisme.

Athènes : Une des manifestations les plus massives de l’histoire du mouvement anarchiste

A Athènes a eu lieu l’une des manifestations les plus massives et les mieux organisées de l’histoire du mouvement anarchiste et antiautoritaire. Pendant environ deux heures, plus de 10.000 personnes ont marché dans une bonne partie du centre-ville, en criant des slogans contre la répression, le rôle du gouvernement et de la police, et en faveur des détenus de la réoccupation du squat de Villa Amalias.

La manifestation d’aujourd’hui a été convoquée par divers collectifs anarchistes, antiautoritaires et libertaires, des squats et des centres sociaux autogérés, des assemblées de quartier et certains partis et groupes de la gauche extraparlementaire. La manifestation était appelée à 12h00 dans les Propylées de l’ancienne université d’Athènes. La manifestation s’est ébranlée deux heures plus tard. Cette fois-ci, elle ne s’est pas dirigée vers le Parlement et la place Syntagma, mais est allé devant le tribunal d’Athènes, de l’autre côté du centre-ville. Les plus de 10.000 manifestants sont passés par le squat Skaramanga, expulsé le 9 Janvier, et par la Faculté des sciences économiques et commerciales dans laquelle, le 28 décembre 2012, la police a fait une descente, arrêtant 17 immigrés, faisant irruption dans le local autogéré de l’université et y confisquant les équipements de la radio libre 98FM.

La manif est ensuite passée devant le tribunal d’Athènes, où elle s’est arrêtée pendant environ 30 minutes en criant des slogans en solidarité avec les 93 détenus qui, à ce moment-là, se trouvaient à l’intérieur du tribunal. Cet après-midi, pour la seconde fois en trois jours de détention, ils ont comparu devant un juge. Les forces répressives de la Démocratie ont interdit aux gens d’entrer dans le tribunal. Même les journalistes (à l’exception d’un petit nombre d’accrédités), même les familles des détenus n’ont pas pu pénétrer dans les locaux du tribunal lorsque les accusés se trouvaient face aux juges. Il s’agit là d’un « détail » de plus dans cette orgie répressive qui est resté complètement inaperçu par les médias de désinformation grecs et internationaux. Selon les informations qui nous parviennent par des médias de contre-information et des camarades, à 20 heures, 42 détenus ont été libérés dans des conditions restrictives.

Après être passé par le tribunal, la manif s’est dirigée vers le quartier d’Exarchia, où elle s’est dissoute. Comme mentionné plus haut, la manifestation a traversé plusieurs quartiers centraux qui sont densément peuplées ; ainsi, énormément de gens ont pu être les témoins oculaires de sa massivité et de sa combativité, et pourront comparer ce qu’ils ont vu et entendu avec les mensonges de la télévision et des autres médias de propagande massive sur le mouvement anarchiste, antifasciste et plus généralement sur le mouvement social qui résiste au totalitarisme moderne.

Quelques-uns des slogans criés : « La solidarité est l’arme des peuples, guerre à la guerre des patrons » ; « La passion pour la liberté est plus forte que toutes les prisons » ; « Si nous ne résistons pas dans tous les quartiers, nos villes vont devenir des prisons modernes » ; « Les flics ne sont pas les enfants des ouvriers, ce sont les chiens des patrons » ; « Flics, TV, néo-nazis, tous des déchets qui travaillent ensemble ».

Source : 12 de enero de 2013 : un grito de libertad, solidaridad y esperanza, en la lucha contra la represión y el totalitarismo

Autres photos de la manif : ici et

[Traductions : XYZ]

Vu sur le site de l’OCL, 12 janvier 2013

[Lyon] La police gaze des enfants et saccage un camp de roms

La police gaze des enfants et saccage un camp de roms

Mardi 8 janvier, en fin d’après midi plusieurs dizaines de policiers font une descente dans un des plus grands squats de roms de l’agglomération lyonnaise à Saint-Fons. Tout y est: tenues anti-émeute, casques, boucliers, flash-ball, grenades lacrymogène, taser, chiens d’attaque. Pendant une heure, ils vont gazer les habitants et saccager le bidonville pour se venger.

Un peu plus tôt dans l’après-midi, selon certains roms, des enfants auraient jeté des cailloux sur une voiture de police qui s’était introduite sur le parking du terrain privé qu’ils occupent. Voici donc nos braves policiers en tenue de guerre bien décidés à en découdre avec les enfants.

Les policiers commencent par se retrouver au beau milieu d’un anniversaire. Une petite fille fête ses 3 ans et de nombreux enfants sont présents autour d’une table et d’un grand gâteau. Ils dansent au son de la musique tzigane, vêtus de leurs plus beaux habits. Estimant probablement qu’il s’agit là d’un rituel rom inconnu et dangereux, les policiers donnent des coups de pied dans la table et balayent tout ce qui se trouve dessus : bouteilles de soda, gâteau, tout y passe. L’anniversaire, c’est comme le changement, ce n’est pas pour maintenant.

Les policiers ordonnent ensuite à toutes les personnes présentes de rentrer dans leurs cabanes et commencent à y pénétrer une à une. Il s’ensuit de véritables scènes de guerre. « Même dans les films, on n’a jamais vu ça», souligne un habitant.

Marinella est couchée avec ses enfants lorsque deux policiers casqués rentrent dans sa maison. L’un d’entre eux tient dans sa main un bouclier et dans l’autre une bouteille de gaz lacrymogène qu’il vide en aspergeant l’ensemble de la pièce. La maman va se précipiter sur un linge pour couvrir ses enfants. Elle suffoque, ses enfants, eux, étouffent, impossible de respirer et de rester là. Elle se précipite dehors avec eux. Les policiers sont déjà passés à la cabane suivante.

Roberto, 12 ans, raconte: « un policier est arrivé avec un fusil et une lumière sur le fusil. Il a dit : on va revenir vous casser les couilles tous les soirs. En partant, un autre a mis du gaz avec une bouteille blanche. Ca piquait beaucoup la gorge et les yeux, avec mes frères et sœurs on est tous partis dehors, il y avait plein de policiers en noir avec des casques et des boucliers et aussi des chiens.»

Claudia a 18 ans. Elle tient son bébé de 18 mois dans les bras quand un policier arrive vers elle et l’apostrophe violemment : « Il est où celui qui a jeté des pierres sur la voiture ? » Comme tous les habitants, Claudia n’est absolument pas au courant de ce qui s’est passé quelques heures auparavant. Elle jure qu’elle n’en sait rien. La suite est incroyable: « le policier a pris un bidon remplit d’eau et il l’a jeté sur moi et mon bébé en m’insultant. J’étais toute mouillée ».

Le comportement de la police rappelle ensuite des moments biens sombres de notre histoire. Sandu, est seul dans sa cabane. « J’étais en train de ma laver. Un policer est rentré, quand il m’a vu, il a lancé du gaz lacrymogène à hauteur de mon visage et il a refermé la porte. Quand j’ai voulu sortir, je n’ai pas pu. Il bloquait la porte et m’empêchait de sortir. J’ai cru que j’allais mourir. »

Le terrain de Saint Fons est vaste. Après avoir passé en revue toutes les cabanes, réveillant les personnes qui dorment déjà, insultant celles qui ne dorment pas et gazant une bonne partie d’entre elles, les policiers attaquent l’autre partie du terrain avec une sauvagerie incroyable.

Ils se mettent à casser les vitres de toutes les cabanes, méthodiquement, une à une.

Quand ils arrivent à hauteur d’une voiture, ils cassent la lunette arrière. Sacha, 10 ans raconte : « il y avait un gros projecteur qui éclairait tout. Il y avait du bruit et j’ai regardé par la fenêtre. J’ai vu un policier tout en noir qui cassait la voiture avec son bâton. Ensuite, des policiers ont regardé par la fenêtre avec une lampe. Je me suis vite caché sous les couvertures avec ma maman, j’avais peur. Un policier qui avait un casque a mis du gaz par la fenêtre. On ne pouvait plus respirer. Ma maman voulait sortir, mais j’avais trop peur. On a attendu qu’ils partent. »

Les vengeurs casqués continuent à remonter les cabanes. Des portes sont arrachées, des bâches déchirées. Dans un cabane, le repas du soir qui cuit dans un grosse marmite est violemment jeté par terre par un policier. Dans une autre, un homme qui dort est réveillé par le bruit de la porte qu’un policier vient de fracasser : « j’ai ouvert les yeux et un policier avec un casque m’a mis du gaz sur la figure »

Bilan de l’opération : plusieurs dizaines de personnes gazées dont des enfants traumatisés, une femme aspergée d’eau, (qu’est ce qu’on rigole dans la police…), des vitres de cabanes cassées et des portes arrachées. Avant de partir, les policiers ne peuvent s’empêcher de s’exciter sur les voitures garées sur le parking et cassent les rétroviseurs de plusieurs d’entre elles.

Contactée par des journalistes le lendemain de l’opération punitive, la police donne bien évidemment une version toute différente. Selon un communiqué sorti dans la précipitation, « un équipage de police a été victime de jets de projectiles dont un a brisé la lunette arrière du véhicule et atteint le chauffeur. » Soucieux de couvrir immédiatement ses hommes, le commissaire en personne montre à la télévision un véhicule de police dont la vitre arrière est brisée… à deux endroits… Ouaou… Ils sont forts ces roumains. Un projectile, deux impacts. Ils ont inventé le caillou à fragmentation qui se divise en plusieurs parties lors du jet. A moins que ce ne soit un caillou à tête chercheuse qui est rentré dans le véhicule avant d’en ressortir.

Mais les contradictions de la police ne s’arrêtent pas là. Dans une interview donnée à la télévision, le commissaire affirme que suite à l’agression du caillou à fragmentation et à tête chercheuse, des policiers, confrontés à une « vingtaine, voire une trentaine d’individus hostiles », ont fait usage, « à une reprise du gaz lacrymogène » et « dans la foulée, les équipages se sont repliés et ont terminé leur mission. »

Sauf que le communiqué de presse, lui, dit exactement le contraire : « ils ont été dans l’obligation de faire usage du gaz lacrymogène pour les repousser et poursuivre l’opération. » Alors, après le gazage, partis, pas partis les rambos ? Il faudrait que la police accorde ses violons.

Enfin, le communiqué affirme : « une opération de police a été montée de 18.30 à 19.30 afin d’identifier et d’interpeller les auteurs ». Est-ce que quelqu’un a déjà vu une opération de police sans contrôle d’identité ? Surtout quand il s’agit « d’identifier » des individus. Et bien ce soir là, pas une seule personne sur les 200 que compte le campement n’a été contrôlée. Pas une. Pas une seule interpellation non plus. Mais ce n’était visiblement pas le but.

Selon une source policière qui souhaite rester anonyme, il s’agissait de retrouver un lance-missile, pardon un lance-cailloux, un objet qui aurait pu servir à lancer un projectile… En réalité, il s’agissait surtout d’une expédition punitive pour montrer de quel bois se chauffe notre valeureuse police en cette période hivernale.

Ce n’est pas la première fois que la police gaze des enfants roms à Lyon. En novembre 2010, déjà, des policiers avaient utilisé des gaz lacrymogènes contre un squat, envoyant plusieurs personnes à l’hôpital. Les policiers avaient nié les faits et expliqué qu’ils avaient gazé un chien. Cette fois-ci, le commissaire, la Direction Départementale de la Sûreté Urbaine et le préfet en personne sont montés au créneau pour couvrir les policiers qui se font justice eux-mêmes. Tous ont répétés le même message: la police n’a fait que son travail.

Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de se venger d’un jet de caillou contre une voiture en gazant à bout portant plusieurs dizaines de personnes dont des enfants.

Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de punir des innocents en saccageant des habitats précaires plongeant ainsi dans un misère encore plus grande des dizaines de personnes dont le seul crime est de vivre sur un terrain vague.

Non messieurs, les roms ne sont pas des chiens, que l’on gaze et que l’on chasse à coups de matraque. Ce sont des êtres humains qui ont le droit de vivre dans la dignité comme vous et moi.

Les dirigeants socialistes et Manuel Valls en particulier portent une très lourde responsabilité dans les dérapages successifs contre la minorité rom. Depuis l’élection de François Hollande, on assiste à des comportements pire encore que sous Nicolas Sarkozy : des traques jour et nuit (1), des enfants humiliés et violentés par la police (2), des bébés en garde à vue (3). La liste est longue. En continuant à stigmatiser les roms, en jetant cette population à la vindicte populaire et en couvrant de tels agissements de la part de policiers qui sont censés faire respecter la loi et non la violer, le gouvernement ouvre la porte à des actes beaucoup plus graves. Un vague de racisme sans précédent se développe actuellement en France contre les roms. On se rend compte à travers ce dérapage révoltant qu’elle touche également très largement la police.

Valls, qui rêve d’effectuer le même parcours que Sarkozy emprunte les mêmes chemins nauséabonds et racistes qui ne le mèneront nulle part.

Les roms ont toujours été les boucs-émissaires idéaux pour détourner l’attention des peuples et leur faire oublier l’impuissance de ceux qui nous gouvernent à juguler les crises économiques. En Allemagne, dans les années 1940, déjà, on les gazait. C’était dans les chambre à gaz des camps de concentration.

(1) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/110812/enfants-roms-lautre-tweet-de-valerie

(2) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/061012/des-enfants-pourchasses-violentes-et-humilies-par-la-police

(3) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/050113/un-bebe-en-garde-vue-accuse-d-avoir-mendie

Médiapart, 12 janvier 2013