Archives de catégorie : Répression

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du 6 novembre

NdPN : Depuis hier, rebelote : présence des flics et à nouveau des travaux de destruction. Pour des nouvelles heure par heure c’est ici.

Pour un récapitulatif des actions de solidarité passées et à venir, ça se passe ici. Ca décoiffe ! Un nouvel appel est lisible ici, pour des actions partout entre le 10 et le 17 novembre.

Là, un communiqué confédéral de soutien de la CNT aux habitant-e-s de la ZAD, qui tranche avec le silence des grandes centrales syndicales et de leurs slogans productivistes.

Et enfin une jolie réponse à Jacques Auxiette, président PS du conseil régional des Pays de la Loire depuis 2004 qui soutient Jean-Marc Ayrault dans son projet de nouvel aéroport (dans un article de Presse Océan, du 31 octobre dernier ):

Lettre ouverte à Monsieur Jacques Auxiette

J’ai lu avec beaucoup d’attention le journal Presse Océan du 31 octobre 2012 dans lequel vous évoquiez la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Je dois avouer qu’après une première lecture par trop rapide, j’ai cru que vos propos étaient à prendre au premier degré. De même qu’il m’a fallu du temps pour comprendre que Jean-Marc Ayrault était un joyeux boute-en-train en proposant la création de cet aéroport en pleine crise écologique et économique, j’ai fini par décrypter tardivement votre position au combien subtile.

Vous commencez par vous indigner en affirmant « qu’il est faux et irresponsable de laisser croire que le projet pourrait encore être abandonné ». Cette affirmation qui semble pleine de bon sens, recèle en son sein au moins deux clins d’œil aux opposants. Tout d’abord, vous jouez sur les mots entre un « responsable politique » (vous-même) traitant « d’irresponsable » les citoyens qui lui ont permis d’accéder à son poste. C’est un renversement excellent ! Ensuite, plutôt que de savourer la création d’un nouvel aéroport avec vos amis de Vinci auprès d’un feu de cheminé, avec un bon verre de scotch whisky 12 ans d’âge en fumant un café crème, vous prenez le temps d’intervenir dans la presse. Si ce n’est pas là un appel cocasse pour nous dire que rien n’est joué et que tout cela n’est qu’une farce splendide, qu’est-ce donc ?

Vous affirmez plus loin que « tous les recours sont épuisés » alors qu’il en reste au moins deux en cours de procédure. A la première lecture (succincte et superficielle comme je l’ai déjà précisé), j’ai cru que vous dévoyiez la parole politique des élus de la République. J’ai fini par comprendre que c’était un autre message aux opposants pour nous dire que rien n’était joué et qu’il fallait continuer à se battre.

Après cela, vous dénoncez, non sans courage, la « poignée d’activistes professionnels » qui sévissent à Notre Dame des Landes. Je reconnais bien là le subtile humour socialiste qui met en miroir les milliers d’opposants à la lutte et la poignée de technocrates encravatés qui ont décidé de créer cet aéroport. Je dois avouer que j’ai beaucoup ri.

J’ai aimé également votre façon de dénoncer votre collègue Bernard Hagelsteen en affirmant que « l’aéroport aura des retombées positives très concrètes pour les territoires et les habitants de l’Ouest ». Des centaines de personnes se feront expulser, des milliers d’hectares seront bétonnés et vous insistez sur le fait que cet aéroport à déjà au moins créer un emploi, celui de Bernard Hagelsteen au sein de la société Vinci. Chapeau l’artiste !

Last but not least, vous saluez le courage des forces de l’ordre, elles qui n’hésitent pas à utiliser les tirs tendus de flash-ball ou à détruire des maisons pleines d’amiante. J’adore ! Vous parlez même « d’assauts » comme le président de Nantes métropole parle de « contestations violentes » tout en sachant pertinemment que des gens s’apprêtant à saccager deux mille hectares de terres ne seront jamais légitimes pour parler de violence. Remarquable.

Même si votre soutien n’est pas des plus accessible, bravo et merci à vous monsieur Auxiette.

Monsieur le président, veuillez recevoir l’expression de mes salutations distinguées.

Un citoyen blinois

Vu sur zad.nadir.org, 6 novembre 2012

[Tours] Compte-rendu du Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Compte-rendu du Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Nous ne pourrons jamais comprendre le sens de quelque chose, de quelques phénomènes, si nous ne savons pas quelles sont les forces qui s’approprient ces choses, qui les exploitent, ou s’en emparent. Plutôt que d’en rester au constat d’un territoire quadrillé, occupé à réaménager la permanence de ses dispositifs de contrôle, c’est bien plus l’architecture du pouvoir qu’il nous faut autopsier, interpréter.

L’apparente neutralité des projets d’urbanisation, qu’ils soient ou non dans une perspective de développement durable, masque difficilement la violence avec laquelle ils nous sont imposés. Les exemples récents de résistance contre l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, des « No-TAV », ou des « anti-THT » nous révèlent, et nous rappellent avec quelles intensités nous devons faire face à une militarisation du territoire et de nos quotidiens.
Cette rationalisation optimale et coercitive de l’espace, vise à nous faire admettre, ou plus concrètement à nous soumettre aux principes de l’ordre dominant. La métropole et le désert sont comme des formes uniques et omniprésentes. Une ligne d’horizon qui ne tolère pas de variété, mais seulement l’unicité et la conformité.
Les 4 ateliers développés lors de ce « W.E. de lutte » ont permis d’analyser ces différents thèmes. Les débats qui ont eu lieu, nous ont donné l’impression qu’il serait trop simple de les achever avec le sentiment d’avoir rendu perceptible l’action du pouvoir, comme de ceux qui luttent. Nous souhaitons que ces réflexions permettent de concrétiser quelques pistes d’applications pratiques…
« Appelés par ce que nous appelons, l’extraordinaire commence au moment même où nous nous arrêtons. »
Atelier « Dans un espace normalisé et aseptisé, comment résister en créant ? »
A partir de quatre concepts d’urbanisme présentés rapidement (la spécialisation de l’espace (zoning), la régulation sociale de l’espace et notamment son embourgeoisement (gentrification), la normalisation de l’espace (normes et standards de la production urbanistique contemporaine) et le contrôle de l’espace (prévention situationnelle), nous dressons le portrait d’une ville dans laquelle il est de plus en difficile de développer des modes de vie hors carcan (le squat mais pas seulement : SDF, zonards, manifestations classiques ou tentatives de réappropriation de l’espace public sont rapidement chassés de l’espace urbain qui doit être propre, maîtrisé, sans accrocs). Comment nos actions peuvent elles nous permettre de résister à cet espace normé et aseptisé et, mieux, permettre d’en créer d’autres.
A partir de retours d’expériences militantes diverses comme celle de « Débattons dans les Rues » (réappropriations de la rue avec des gens d’horizons différents : gratuité ; volonté de créer quelque chose dans l’espace public ; paroles boxées, débats, zones de gratuité, porteurs de paroles), celle, italienne, du marquage régulier de l’espace public (par des tags ou des graphs récurrents annonçant la tenue d’une action ou simplement permettant une inscription dans l’espace public), celle, allemande, du Mithausen Syndikat (achat collectif de lieux alternatifs) et bien d’autres (expériences de squat, jeu sur les lieux aux marges privés, publics, communs), nos discussions font rapidement émerger deux enjeux : la nécessité de créer et de faire vivre des lieux alternatifs et celle de se saisir de lieux publics pour s’y inscrire et se les approprier.
Un objectif se dégage de nos discussions : lier appropriation de l’espace public (extérieur) et de l’espace privé publicisé (intérieur) dans une démarche globale. Nous établissons qu’il est nécessaire d’être présents dans l’espace public mais aussi d’avoir des lieux pour se réunir, penser et s’organiser et plus pragmatiquement mettre en pratique des idées et les partager avec ceux qui le souhaitent. Pour se faire, il semble nécessaire de réfléchir aux temporalités de nos actions, puisque nos techniques d’appropriation de l’espace intérieur (le squat pour l’essentiel) ne résistent généralement pas à la répression plus de quelques jours, investir l’espace public avant d’envisager de s’installer à l’intérieur afin de s’inscrire dans une dynamique impliquant au-delà de nos seuls cercles militants semble une idée à développer. Ceci pose la question de savoir ce qu’habiter un espace veut dire : habite-t-on un lieu, quel qu’il soit, parce qu’on y réside ou plutôt parce qu’on l’occupe, le mobilise, le transforme ? Et, conséquemment : comment pouvons nous inscrire durablement dans un lieu public afin de rendre notre présence incontournable ? Autrement dit, comment pouvons nous transformer des actions souvent éphémères en une logique cohérente signant la permanence de notre présence ? S’inscrire dans la mémoire des lieux et dans leur existence sociale est une nécessité : on fait comment ?
L’atelier se conclue sur la volonté de poursuivre la réflexion et de la traduire en actes sur un ou des lieux de Tours, rendez-vous sont pris pour tester des choses
Atelier « Echographie de collectivité en lutte » :
Projection d’un court-métrage sur « l’Hétérotopie ».
Comme dans une famille, il y a dans les collectivités une volonté de transmission de mémoires sur courte et longue durée. Mais à la différence de la famille l’engagement est électif (a-t-on vraiment toujours le choix?).
Question des rôles de chaque individu : reproduction de la division du travail social au sein de la collectivité. Reproduction des déterminismes qui pose la question : est-ce qu’on masque des inégalités profondes dans ce type de communauté ?
« Il faut pousser l’individu jusqu’à émanciper ses problématiques personnelles et se libérer des codes sociaux et de ces déterminismes ».
On remarque une certaine uniformité dans l’origine, le parcours des membres de ces collectivités. L’entrée dans le groupe est en quelque sorte prédéfinie par une situation sociale.
L’affect est primordial, on recherche une communauté d’idée (par exemple une certaine notion de l’égalité).
Rapport de méfiance à l’extérieur / protection des individus dans le « clan ».
Chacun occupe un rôle définit qui peut être enfermant (avec comme solution la sortie de la communauté). Quelle place laisse-t-on alors au choix ?
Nécessité de se poser la question du type d’égalité : Egalité sérielle : valorisation de certains rôles. Équivalence des rôles : possibilité de changer de rôle sans perdre sa place dans la collectivité, sa valeur pour la communauté.
Problème de la dépendance vis à vis des personnes qui jouent un rôle important dans la collectivité. Comment faire quand surgit un problème psychiatrique par exemple ? Finit souvent par l’exclusion de la personne. Problème de la surprise : changement brutal qui produit, révèle, un « mal communautaire ».
Mais la collectivité peut aussi permettre une prise en charge de la personne. Il faut alors éviter l’infantilisation, la reproduction d’une domination.
La création du collectif comme « contrat social » ? Faut-il privilégier les règles formelles ou informelles ? Les règles formelles permettent une lisibilité qui offre la possibilité à l’individu de « ne pas se laisser absorber par le groupe ».
« On cherche la liberté pour tous », mais comment gérer le fait que d’un côté la collectivité gène l’extérieur, et qu’au sein même de la collectivité, l’individu puisse gêner ? « Schizoïde ».
Texte (de F. Tosquelles) sur la résistance qui créé un « entre soi » avec des gens différents (exemple d’un asile sous l’occupation, entre psychiatres, résistants, et psychiatrisés).
Problème des prises de paroles : nécessité de dynamisme et de parler des rôles et des déterminismes pour les bouger. Par exemple problème des genres : exemple du texte « La communauté terrible »- les femmes doivent-elle se « viriliser » ? Ou peuvent-elles conserver des spécificités de genre ? Nécessité de discuter des rôles genrés pour les déconstruire.
« C’est comment on vit le problème, comment on le pense » du coup nécessité de regarder d’autres collectivités, d’autres façons de faire.
Atelier « Désertion et nomadisme : mouvements et perceptions du pouvoir » :
Problématique principale autour du constat d’Anna Ahrendt : la forme impériale de l’État-nation s’est répandue et se reproduit plus ou moins à l’identique sur tous les territoires… Existe-t-il encore des marges pour d’autres formes d’organisation sociale ? Quelles perspectives pour les luttes qui ne souhaitent pas s’intégrer au pouvoir (à la différence du réformisme, de l’interventionnisme institutionnel, etc …) ?
Deux exemples d’organisations de luttes nomades : la Smala d’Abdelkader (capitale itinérante Algérienne en résistance contre la colonisation française), et la création de l’ELZN (la force zapatiste).
Qu’est ce qui distingue ces formes d’organisations, de la création d’un appareil d’État ? Mise à distance de la théorie de Sartre (« La république du silence ») qui pense que se sont les deux faces d’une même pièce, et que la vocation des machines de guerre nomades est de prendre le pouvoir.
Analyse de P. Clastre sur la notion de guerre, comme moyen de conjurer la formation d’appareil d’État.
Le problème des sciences mineures, comme devenir nomade : analyse des travaux d’Anne Quirien sur les compagnonnages et les bâtisseurs d’églises gothiques. Leurs rapports fondamentalement différents à la construction : plan à même le sol par opposition au plan métrique hors chantier de l’architecte, formation interne par initiation, etc… Nécessité pour l’appareil d’État de gérer et de fixer les corporations, de faire passer dans toutes les divisions du travail la distinction de l’intellectuel et du manuel. Nécessité d’une déqualification du travail, et du recours à une main d’œuvre forcée…
Actualité des formes de vies nomades : Les machines de guerre nomades se constituent à la fois par un phénomène de « désertion » et leurs capacités à «faire peuple » dans un en-dehors de l’appareil d’État.
Problème, ou pas, de la confusion entre nomadisme et parasitisme… (deux textes : A. Brossat « Nous sommes tous des voleurs de poules roumains » sur les pratiques de désertion d’une partie de la jeunesse, et du vol comme « science du dispositif »)
Si le nomadisme est l’apologie du mouvement, de la flexibilité, il peut, s’il se décharge de son potentiel de lutte et de résistance, tout à fait être soluble dans le capitalisme à l’image de la fuyante main invisible du marché.
Questions/critiques autours de la capacité et de la pertinence à habiter un en-dehors de l’A. D’État. Critiques de l’alternativisme et nécessité toutefois de réaliser des expériences collectives et sociales « autres ». Discussions autour du nomadisme, de la désertion, et de la constitution d’un sujet politique en-dehors du concept du sujet-citoyen. Rapport de positivité, ou de perte de négativité vis à vis des conflits qui traversent la société ? Nouvelles formes de luttes sensibles face à un milieu social et un quotidien toujours plus conformiste, et répressif.
Atelier « guide juridique d’autodéfense face aux expulsions » :
Nous avons décliné cet atelier en deux parties : une première concernant les expulsions locatives et sans droit ni titre, et une seconde sur les expulsions d’habitats légers.
En ce qui concerne les expulsions locatives et sans droit ni titre, nous avons essayé de décrypter les différents textes de lois, et de synthétiser le sens de ceux-ci. Nous avons discuté autour des différentes manières de se défendre juridiquement face à une expulsion, en essayant d’inclure les conséquences juridiques. Différents exemples ont été présentés par des individus ayant eut des expériences juridiques dans ce domaine.
Par manque de temps, nous avons pas pu parler des expulsions habitats légers.
Nous avons essayer de réfléchir à la création d’un outil, selon différents supports (papiers, site internet, blog…) qui permette à la fois de clarifier certaines notions juridiques, tout en y mêlant des astuces pour contourner, gagner du temps, etc… À travers cet outil, il nous semble surtout indispensable de mettre à la fois en perspective le juridique et les moyens de lutte.

thanksforthefuture@yahoo.fr

Indymedia Nantes, 5 novembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] César patauge

NdPN : Après un week-end tranquille, les habitant-e-s de la ZAD se préparent pour une quatrière semaine de siège. L’opération « César » patauge, les habitant-e-s continuent de reconstruire barricades et cabanes au fur et à mesure des opérations policières.

Le pote de l’Ena de François Hollande, ancien directeur de la caisse de dépôts et consignations, après sa première lettre qui a beaucoup circulé, expliquant pourquoi il fallait abandonner l’aéroport grand ouest à NDDL, remet une couche ce jour (voir article ci-dessous). Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, s’exprime contre les partenariats public-privé (PPP) qui coûtent selon lui « trop cher sur le long terme », dans un entretien au journal Acteurs Publics publié lundi 29 octobre. La presse régionale a changé de ton depuis le milieu de cette semaine, elle relaie de + en + les positions contre l’aéroport, ses chroniqueurs confirment la charge.

Bref le vent tourne, et c’est le moment d’enfoncer le clou. Tou-te-s à Notre-Dame-des-Landes pour la manif de réoccupation du 17 novembre !

Notre-Dame-des-Landes. «Ayrault doit reconnaître que c’est une erreur »

Voir vidéo sur le site

Dans une lettre ouverte à François Hollande adressé le 30 octobre, l’énarque Patrick Warin a dit sa farouche opposition au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. En exclusivité pour Ouest-France, il revient sur cette mise en garde adressée à son compagnon de l’ENA.

« Cet aéroport ne verra pas le jour »

« Je pense sincèrement que cet aéroport ne verra pas le jour, affirme Patrick Warin, ancien directeur à la Caisse des dépôts et consignations. C’est un projet d’un autre temps. Jean-Marc Ayrault aurait une belle carte à jouer en proposant une alternative à ce projet. En prolongeant, par exemple, la ligne TGV jusqu’à l’aéroport actuel. Cela aurait beaucoup plus de sens que goudronner le bocage. Un vrai démocrate se grandirait à reconnaître son erreur. À considérer que l’idée qu’il a eue, aussi pertinente qu’elle ait été, ne l’est plus. »

« Une lutte citoyenne respectable »

Patrick Warin revient sur la lettre qu’il a adressée à  François Hollande, son «camarade de promo de l’ENA». «J’ai fait sa campagne, raconte Patrick Warin.  Mais là, j’ai été choqué par les expulsions récentes, à Notre-Dame-des-Landes, avec l’usage d’une force brutale. Sympathisant socialiste de longue date, j’attendais d’un gouvernement de gauche un comportement différent face à une lutte citoyenne respectable. Cette lettre, je l’ai écrite avec mes tripes. Habitant Pouancé, dans le Maine-et-Loire, je connais ces gens qui se battent contre le projet d’aéroport. »

Ouest-France, 4 novembre 2012

[Poitiers] Témoignage de Farfa

Témoignage de Farfa

Moi Farfa , sain de corps et quelque fois d’esprit déclare avoir subi violence, menace et avoir été atteint dans mon intégrité physique et morale par les services de police de Poitiers. En effet, le matin du premier novembre je suis arrêté vers 5 heures du matin et aussitôt menotté par la police (pour une raison qui n’est pas à être citée ici, car ce n’est pas le sujet) et mon chien conduit à la SPA après avoir répété plusieurs fois que des amis pouvaient me le garder. Arrivé au comico et après quelques échanges verbaux, je me retrouve collé au sol par quatre flics, pour qu’à l’aide d’une pince Monseigneur, une cinquième puisse me couper mon ateba et une dreadlocks. En me débattant, je met accidentellement un léger coup au niveau du tibia de celle-ci, s’en suit un coup de point sur ma tempe et un resserrage de leur étreinte leurs permettant d’utiliser leur outil, car en effet il semblerait que j’aurais pu me pendre avec mon ateba et causer certains dommage au matériel de l’état avec les boulons accrochés à mes dreads (une dread à donc été coupé pour cette raison alors que les autres boulons ont étaient enlevés à la main). Serait-ce de l’acharnement ? Fort de leurs exploits matinaux l’un des flics n’hésite pas à la fin de ma garde à vue à me menacer devant d’autres citoyens et d’autres flics en expliquant que l’on se reverrait lorsqu’il sera en civil et que ce ne sera pas la même chose, en effet il semblait vouloir gagner un combat face à ma personne. Dès le lendemain, des amis et moi même subissons un contrôle en sortant de chez l’un d’entre eux et l’un de nous ce fait clairement tâter les couilles. Simple hasard ?

Combien de temps encore subiront nous violence, haine et abus de la part des services de police…? Je demande à tous ceux victimes d’abus, quel qu’ils soient, de saisir l’occasion, lundi 5 novembre à 14H30 de venir faire entendre leurs voix devant le commissariat central de Poitiers, sans violence.

Farfa …

Vu sur DAL 86, 4 novembre 2012

NdPN : voir aussi l’appel du DAL 86 au rassemblement.

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du samedi 3 novembre

NdPN : Ce matin ça semble assez tranquille (voir l’article d’infos heure par heure), les flics font sans doute le pont.

On en profitera pour lire tous ces témoignages de zadistes, et pour lire aussi cet article de Bastamag sur les liens entre un ancien préfet de Loire-Atlantique et Vinci.

Et pour finir ce petit topo, un communiqué hier :

Nouvelle occupation sur la Zad !

Du haut bocage de la région nantaise An 40 de la lutte Au 18e jour (environ) de la bataille Au petit matin pluvieux

NOUS SOMMES (TOUJOURS) TOU-TE-S DES HABITANT-E-S QUI RESISTENT

Aujourd’hui, 2 novembre 2012, au lieu-dit Le Tertre, des habitant-e-s sont de nouveau contraint-e-s à quitter leur maison et leurs terres.

Après trois semaines d’expulsions, de destructions et d’invasion militaire, Vinci et ses sbires continuent à essayer de vider la zone pour respecter le calendrier de leur absurde projet bétonneur.

Mais comme au Liminbout et aux Fosses Noires, nous sommes encore là pour empêcher la destruction d’un lieu de vie !

La résistance grandit de jour en jour. Nous sommes de plus en plus nombreureuses et de plus en plus résolu-e-s à défendre la ZAD.

A celles et ceux qui voudraient opposer habitant-e-s légaux/légales et illégaux/illégales, « opposants historiques » et « jeunes violent-e-s », voici une autre preuve que nous sommes tou-te-s des habitant-e-s qui résistent !

Et nous sommes tou-te-s là au Tertre à partir de vendredi midi pour un week-end de fête, de discussions, de retrouvailles.

Venez avec les gens que vous aimez, vos sacs de couchage, vos paniers remplis de victuailles et de toutes vos bonnes idées !

Ne les laissons pas détruire nos vies !

A chaque expulsion une nouvelle occupation !

Zad.nadir.org, 2 novembre 2012