Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Invitation à la soirée de soutien le 9 juillet pour les sans logis et mal logés réprimés

Invitation à la soirée de soutien le 9 juillet pour les sans logis et mal logés réprimés

Lors de l’étape de la marche des Indignés Bayonne – Paris, le Comité des sans logis et mal logés de Poitiers soutenu par le DAL86 a monté un campement, place du marché, à partir du 30 mars dernier, pour exiger un logement décent pour tous.

Le 2 avril à partir de 9h du matin commence une expulsion brutale du campement par une cinquantaine de policiers, expulsion commanditée par la municipalité. Des personnes ont été blessées : bleus, luxation de l’épaule… Des couvertures, duvets, tentes, tivoli, matériel de cuisine, affaires personnelles… ont été saisis. Six personnes sont arrêtés et placées en garde à vue. Cinq sont poursuivies pour résistance violente en réunion. Ce qui n’est qu’une façon habile pour la police de justifier ses exactions face à des manifestants non-violent. Leur procès aura lieu le 10 juillet à 16h

Les évacuations brutales et la répression féroce ont continué. Bien qu’à la fin il n’y avait plus de tentes et de couvertures, le campement a duré trois semaines. Les problèmes de logement n’étant pas réglés, à partir du 21 avril, il a été décidé de réquisitionner une grande maison bourgeoise laissée à l’abandon depuis plus de 14 ans, au 11 Rue Jean Jaurès à Poitiers, afin d’accueillir toutes celles et ceux qui se retrouvent dans des situations de logement révoltantes. Le but était de faire un lieu d’accueil, de logement et d’hébergement autogéré pour des sans-abris et mal-logés et pour tous ceux qui le souhaiteraient.

Dans la nuit du 26 au 27 avril un début d’incendie à conduit à l’expulsion de fait et à l’interpellation des ses trois occupants. Bien que victimes d’un incendie, ils ont alors subi treize heures de garde à vue, et sont convoqués au tribunal le 12 juillet à 14h pour « dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance, et de s’être introduits et maintenus dans un domicile à l’aide de manœuvres ou menaces ou contraintes ou voies de faits, en l’espèce les portes étant déjà ouvertes, immeuble déjà squatté ».

Pour soutenir ces militants et exiger leur relaxe, nous vous invitons à la soirée du 9 juillet qui débutera à 17h avec la mise en place d’une expo photo place du marché (près du parvis Notre Dame) suivie d’un rassemblement de soutien avec information à partir de 18h. Et à partir de 19h une soirée débat à la Maison du Peuple (salle Jouhaux) sur le logement et la répression des militants, en présence de JB Eyraud porte parole du DAL national, le DAL17, le DAL37… Nous vous invitons aussi à venir soutenir les militants aux procès qui auront lieu le 10 juillet à 16h et le 12 juillet à 14h.

Relaxe pour tous les huit militants sans logis et mal logés poursuivis qui n’ont fait qu’oser relever la tête et exiger le respect de leurs droits !

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociauxantirep86@free.fr

Démocratie réelle maintenant – Poitiersdemocratiereelle86@free.fr

DAL86dal86@free.fr – 06 5293 54 44 / 05 49 88 94 56

[La Rochelle] Des squatteurs au tribunal – appel à soutien

Des squatteurs au tribunal !

Nous occupons, depuis près d’un mois, une maison laissée vide par ses propriétaires, à savoir l’Edf. A la Rochelle, plus de 3 000 logements sont ainsi laissés à l’abandon. En les investissant, nous ne faisons qu’appliquer par nous-mêmes la loi de réquisition des logements vides de 1945. Face à l’incapacité de l’État et des associations de nous trouver des logements décents et abordables, nous avons donc choisi de squatter. Mais l’Edf et la Justice des Puissants ne l’entendent pas ainsi. Ils nous assignent au tribunal par une procédure d’urgence. Nous permettons de douter de l’urgence soudaine de notre expulsion alors que cette maison est vide depuis plus de quatre ans.

Nous vous invitons donc à un rassemblement de soutien, à l’occasion de notre procès, le lundi 2 juillet à 8 heures 45, devant le Tribunal d’Instance de la Rochelle, 67 rue de Jéricho (Bel Air).

Mail, 27 juin 2012

[Poitiers] Bas les pattes sur la famille Guirassy !

NdPN : Dans une interview donnée au Monde le 27 juin, le nouveau sinistre de l’intérieur Manuel Valls confirme qu’il ne procédera pas à davantage de régularisations de migrant-e-s sans papiers que son prédécesseur.

Illustration à Poitiers… mais lutte solidaire !

Les parents de Jean-Mermoz une nouvelle fois mobilisés

C’est la troisième famille de Poitiers-Ouest sous la menace d’une obligation de quitter le territoire. Une décision que personne ne comprend.

Regroupement des parents hier matin avant l’ouverture de l’école pour soutenir les familles.

Le papa travaillait aux abattoirs de Bressuire. La maman avait trouvé des vacations comme femme de chambre dans les hôtels du Futuroscope. Le couple se trouvait séparé toute la semaine pour des raisons professionnelles. Une séparation qui a poussé l’administration préfectorale à envoyer une obligation de quitter le territoire au père puis à la mère. Dans le quartier de Poitiers-Ouest, cette décision – apprise tardivement – a suscité hier une mobilisation des parents de l’école Jean-Mermoz.

A Poitiers depuis fin 2010

Originaires de Guinée, Sankoum et Souadou Guirassy sont arrivés à Poitiers fin 2010. Les quatre enfants, tous nés dans notre pays, sont aujourd’hui scolarisés à l’école élémentaire ou maternelle Jean-Mermoz. Le plus grand Ousma, 11 ans, Mamahaoua, la fille, 8 ans et demi, et les deux plus jeunes garçons, Momtar, 5 ans et demi, et Sankhoumba, 3 ans et demi. La surprise est tombée il y a quelques mois déjà quand le papa a reçu une OQTF. Son dossier est devant la cour administrative d’appel à Bordeaux, après avoir été évoqué devant le tribunal administratif de Poitiers. Ce jeudi matin, c’est la maman qui sollicite l’annulation de l’OQTF devant le tribunal de Poitiers. Michaela Horrault, de l’association de parents d’élèves de Jean-Mermoz : « On ne comprend pas une telle décision de la part de l’administration préfectorale. La maman est très impliquée dans la vie de l’école. Comme elle parle le français, elle intervient comme interprète auprès des familles guinéennes. Sans compter qu’un des enfants a des soucis de santé. Un programme d’aide a été mis en place au sein de l’école. » Depuis la réception de l’OQTF, les parents ont perdu leur emploi. Leur seule ressource : l’aide de 250 € apportée par le conseil général. Ce qui accroît leur désarroi. Les parents restent mobilisés pour deux autres familles dont l’avenir est toujours en pointillés. Ils ont reçu le soutien de quatre conseillers municipaux de Poitiers : Abderazzak Alloumi, Anne Joulain, Francette Morceau et Nathalie Rimbaud-Raitière.

Nouvelle République, Jean-Jacques Boissonneau, 28 juin 2012

[Le Chefresne] Un compte-rendu du week-end anti-THT

NdPN : Compte-rendu des compagnons du 56 :

Week-end de résistance à la ligne Tht… De bons moments avec les opposants, nettement moins avec la flicaille (force brutale de l’Etat).

Cyclo anti THT en prélude au week-end de la résistance du Chefresne (Cotentin)
Une ligne THT (Très Haute Tension) est prévue pour évacuer l’électricité du futur EPR, afin de noyer l’Europe du Sud et la Méditerranée par    l’énergie nucléaire, et chasser les autres sources d’énergie, en maintenant les populations sous ce joug centralisé. Une lutte passée, en Catalogne, concernait un autre tronçon de cette autoroute    d’énergie nucléaire… Cet équipement s’accompagne d’expulsion et de répression par une administration dictatoriale directement aux ordres de RTE (Réseau transport d’électricité, filiale    d’EDF). Le cyclo anti-THT est initié par un groupe informel de jeunes anarchistes rennais et mayennais ; il veut soutenir les opposants à la ligne THT,    sensibiliser les gens à cette lutte par des inscriptions (tags), des débats, des projections, des distributions de tracts et des échanges le long du parcours ; le vélo en fût le moyen (très)    pratique, convivial et symbolique. Nous étions en autonomie ( tentes, nourriture, etc, etc…). L’appel au rassemblement du Chefresne fut le but principal de notre manifestation. Le samedi 17 Juin, rendez-vous à Beaulieu-sur-Oudon, en Mayenne, pour le départ du cyclo anti-THT. Nous sommes 7, accueillis chez des opposants à la    ligne THT. Le lendemain, de nombreux cyclistes nous accompagnent, en plus des voitures de gendarmerie et de son hélicoptère : comme quoi le nucléaire n’est pas    neutre en CO2 ! Les jours suivants, nous roulions à environ une quinzaine de cyclistes, toujours escortés par la gendarmerie ! Je passe sur les    péripéties qui furent notre vie quotidienne passionnante. Je note le peu d’engagement pratique actuel des gens, en-dehors des opposants déclarés ; mais, l’encouragement et l’approbation que nous    reçûmes tout au long du parcours devrait inquiéter les nucléocrates. Nous arrivâmes au camp le jeudi 21 en fin d’après-midi. Le camp était déjà installé. La gendarmerie aussi. Le lendemain, le cyclo anti-THT se dissout dans les différentes activités du camp.
En voiture jusqu’au Chefresne, samedi 22 juin
Arrivés sur le coup de midi au « bourg » de Chefresne samedi 22 juin, à chercher où se trouve le camp, nous croisons une camionnette avec des    militants et militante anti aéroport de Notre-dame-des-landes. On se suit jusqu’au bois occupé par les opposants, avec les cabanes dans les arbres… par où doit passer la ligne à Très haute    tension… ce qui signifie que le bois sera rasé. Les 400 000 volts prévus d’être transportés par la ligne venant du réacteur nucléaire EPR (si ce projet ruineux et dangereux aboutit…)    dégageront un rayonnement électrique néfaste aux espèces animales (y compris aux humains donc) à proximité. On reprend la route jusqu’au camp. Premier contrôle policier : identité et papiers du véhicule. A l’intersection suivante : second contrôle (des    fois que leurs collègues auraient mal fait leur travail peut-être ?)… Le récipissé, remis par la police pour limiter les contrôles systématiques, annoncé par le gouvernement, n’est pas encore    en place vraisemblablement… Il semble qu’un policier nous filme durant toute l’opération…

La vie dans le camp de la résistance

L’arrivée au camp de la résistance est beaucoup plus sympatique. Nous sommes accueillis avec le sourire, on nous indique où nous garer,    l’organisation spatiale du camp, on nous remet un petit document informatif avec des conseils pratiques pour bien réussir une manifestation. Coup de bol, il reste à manger auprès de la cantine schmrutz : repas bio vegan succulent (comme à chaque fois !) à prix libre. A chacun sa vaisselle    ensuite, dans l’esprit d’autogestion. Tout le week-end, nos cuisinières, cuisiniers et boulangers assureront de quoi nous sustenter du petit déjeuner au dîner, à la mode 100 % végétale    ! Outre l’espace cuisine, sur ce camp de grandes tentes ou chapiteaux permettent aux gens de se rassembler : sont installés un espace lecture avec de    nombreuses brochures (à prix libre toujours), une buvette à petits prix (pas mauvais le cidre et le jus de pommes normands !), la tente de l’équipe médicale (medical team), un lieu où se    ressourcer en cas de coup de blues… et les toilettes sèches habilement placées. Un tableau donne la chronologie des rendez-vous du week-end, les heures des discussions débats. (Voir le programme sur ce site http://valognesstopcastor.noblogs.org/1087). Près d’un demi millier de personnes vivent sur ce camp. Les discussions et rencontres spontanées ou organisées s’enchaînent. L’après-midi du samedi a pour thème « la convergence des luttes » (anti nucléaire, anti aéroport, anti lignes à grande vitesse… etc.). Comment    défendre un territoire, lieu de vie, face aux projets délirants de l’Etat et du capitalisme qui n’ont en pensée que le développement (de leur puissance) faisant fi des conséquences sociales et    écologiques ? Quels liens les militant-e-s peuvent construire avec les populations locales ? Comment poser les problèmes en termes de société à reconstruire sur de nouvelles bases ? Quels moyens    donnés à la lutte ? etc… Beaucoup de questions qui cherchent encore des réponses. Pour certains, une catastrophe nucléaire étant sans commune mesure par son pouvoir de dévastation et    d’implications sanitaires, sociales et écologiques, par rapport à tous les autres risques industriels, la priorité est d’arrêter au plus vite (« immédiatement ») cette horreur. D’autres estiment    que pour s’en sortir, il faut remettre en cause la société (société capitaliste de croissance) qui a permis l’élaboration de telles industries… D’autres réunions permettent de préparer les manifs du lendemain, jour des actions contre les pylônes de la future ligne THT… Régulièrement, à proximité du camp, passent une fourgonnette de la police ou de la gendarmerie. Un hélicoptère survole le camp, filmant et    photographiant tout ce qu’il peut. Les fichiers vont pouvoir être mis à jour… Même la nuit, ce moustique géant tournera au-dessus du camp à trois reprises… Les réserves de fioul de l’Etat    doivent être bien remplies…

Banderole-antinuke.jpg

Le dimanche, les manifestations… et la répression

Dimanche, réveil sous la pluie. Elle ne cessera pas de la journée ! Grrrmmmlll… Une grande assemblée générale accorde les objectifs et    fonctionnements de chaque groupe de manifestant-e-s. Nous étions dans le groupe 1, avec en banderole de tête « nucléaire : arrêt immédiat ». Les cirés et les bottes sont de sortie… Des flics filment le    défilé… Au bout d’1 km, notre liberté de circuler et de manifester est entravée par un barrage de police. Nous progressons lentement, certain-e-s particulièrement dangereux (!) chantent des    chansons antinucléaires (souvent des détournements de morceaux existants)… et, sans sommation, une première salve de lacrymogènes nous arrête ! Après la dispersion des fumées, nous reprenons la    marche, nouveaux tirs de lacrymos. Nous nous interrogeons sur la marche à suivre. Au loin, résonnent des détonations où nous savons que les copines et les copains doivent se rendre. On pense à    eux et elles avec un certain effroi… Un appel du camp nous informe que ça sent le roussi et qu’il est préférable de rentrer. Nous laissons une voiture de pompiers passer récupérer des blessés.    On se demande ce qu’il se passe. De retour au camp, on nous raconte la violence des flics lors de l’affrontement, blessant une personne grièvement à l’oeil. Au mépris de toute considération pour    le blessé, la maréchaussée ne voulait même pas laisser passer le véhicule de secours des pompiers ! Il a fallu l’intervention d’une journaliste allemande pour que cela se résolve. On voit donc déjà le changement : après la Sarkozie, place à la Hollandie ! Le donneur d’ordre, c’est bien l’Etat, Manuel Valls encore une fois a    mis ses bottes de Guéant !
Témoignage sur le cortège pylônes :
Le cortège composé de jeunes et de quelques moins jeunes a aussi quitté le camp à 10 h en prenant la direction opposée à la manif vers le pylône 220    sur le haut de la butte. Après avoir fait 200 mètres, illes étaient visibles du camp à 100 mètres. Face à eux une douzaine de flics les ont immédiatement arrosés de grenades lacrymogènes. Le vent    était à ce moment favorable mais malgré la pluie fine les gaz s’élevaient. Le cortège s’est regroupé et a de nouveau essuyé des tirs de lacrymos avec un vent qui était défavorable. Plusieurs grenades assourdissantes ont été envoyées par les « chiens policiers ». Ca commençait à ressembler à un champ de bataille… Après un deuxième regroupement, le cortège est reparti en courant sur le groupe de tireurs. L’affrontement fut bref et d’une violence extrême. Le    cortège voulant absolument passer pour aller au pylône. C’est là que furent blessés 6 activistes dont deux aux yeux… Le repli vers le camp se déroula de façon très ordonnée. Les blessés furent    pris immédiatement en charge par l’équipe médicale dirigée par un médecin… « Les chiens policiers » vinrent aux abords immédiats du camp. Le face à face était très tendu. Il est clair que si les    flics étaient entrés dans le camp la situation aurait basculé. La mission des flics était d’empêcher toute jonction entre les différents groupes situés plus loin au bois du Chefresne et    plus loin au village (les habitants et habitantes et des soutiens). A noter que les pompiers furent bloqués par les flics qui voulaient les accompagner dans le camp… Des instants précieux furent ainsi perdus… Ce mardi un activiste blessé aux yeux était toujours à l’hôpital. La conclusion, c’est que ce cortège a fait preuve d’une bravoure face à la violence policière. Les maîtres ont changé, Hollande a remplacé Sarkozy,    et Valls a remplacé Guéant. Les chiens policiers sont les mêmes, le pli sarkoziste est pris. Les méthodes ne changeront pas mais la répression ne nous fera pas céder.

La Préfecture de la Manche s’est exprimée brillament à propos de ce week-end : « Quand on regarde les plaques d’immatriculation on voit que beaucoup de voitures ne viennent pas de la région, ce qui laisse penser que les gens    viennent « dans le but de déstabiliser les forces de l’ordre et de lutter peut-être pas contre la THT mais contre l’ordre établi » :
Sans doute ignore-t-elle que le nucléaire est un danger planétaire dont les effets sanitaires traversent frontières et océans. Ainsi, par    définition, tout le monde étant concerné, tout opposant est donc à part entière un « local » face au péril nucléaire, fondé à s’exprimer et manifester…

Nous, groupe libertaire Lochu – Ferrer et fédération anarchiste 56, tenons à dénoncer fermement la violence de l’Etat et à    exprimer toute notre solidarité avec les victimes des violences policières (certains, « légèrement blessés », ont reçu des éclats de grenades dans les jambes !) et avec toutes et tous les    résistant-e-s à la ligne THT.

Hormis cette répression disproportionnée, le camp peut être vu comme une étape de la lutte antinucléaire. Il a permis des rencontres, renforcé des    liens. Au retour : deux contrôles de police à nouveau avec (mini) fouille du véhicule pour savoir si nous ne transportions pas d’explosifs ! Les flics ont    de l’imagination… Il faut bien qu’ils se justifient leur fonction pour sauver leur conscience de défenseurs de l’ordre inique établi, que l’on peut qualifier, du point de vue de la justice    sociale et écologique, comme un grand désordre !

Groupe libertaire Lochu-Ferrer (Fédération Anarchiste 56), 26 juin 2012

[Poitiers] L’arrêté anti-chiens a encore frappé 16-06-12 PDM !

NdPN : Le harcèlement policier à l’encontre des propriétaires de chiens continue sur Poitiers, sous le prétexte habituel d’arrêté anti-chiens. Les rassemblements humains ou canins semblent décidément déplaire aux fonctionnaires de la mairie et de l’Etat. Tout rassemblement sans la permission des représentants de la Nation ou le versement d’un octroi (contribution au paiement de la patente pour les limonadiers en détresse, « évènements culturels » où il ne se passe rien, rituels électoralistes, divertissements footballistiques, etc ), est d’emblée suspect : il s’agit de prévenir les dérapages irresponsables par moult caméras, carnets à souche et nuitées à l’hôtel de police. A ce rythme-là, il faudra bientôt demander la permission pour dire bonjour. Néanmoins, que les personnes de bonne famille taillant la bavette en promenant leurs caniches toilettés se rassurent sur cet arrêté visant les rassemblements de toutous. Dans les faits, les autorités sont magnanimes et ne visent que les indésirables ayant l’impudence de pénétrer dans coeur d’agglo sans avoir l’aspect convenable du citoyen courant faire emplettes. Acheter, (se) vendre, déléguer, obéir, commander, éduquer : voici les seuls rapports sociaux convenables qu’il convient d’inculquer aux masses incultes à policer.

L’arrêté anti-chiens a encore frappé 16-06-12 PDM !

Samedi 16 juin, place du marché, une des personnes qui sont régulièrement harcelées, était tranquillement assise, ses deux chiens couchés à ses pieds. Elle a subit plusieurs contrôles de la part de la police nationale comme à l’accoutumée. Et, lors du dernier de ces contrôles effectué par le commissaire Papineau himself, ce dernier a demandé a ses hommes de l’interpeller et de l’amener au commissariat puisque ses deux chiens, toujours en train de dormir à ses pieds, n’étaient pas tenus en laisse. Laissant ses deux chiens à un ami qui avait lui-même deux chiens au risque de contrevenir à l’article 4 de l’arrêté municipal 2869 du 28/12/11 sur le « regroupement de chiens », il fût conduit au commissariat et auditionné par un OPJ. Il est convoqué au tribunal de police le 12 septembre à 9h pour « avoir laissé divaguer deux chiens non tenus en laisse en infraction à l’arrêté municipal 967 du 18 août 2006 ».

Outre, l’absurdité de la situation et l’épuration sociale mise en place c’est-à-dire le harcèlement de certaines personnes particulièrement ciblées afin de les dissuader de rester au centre ville, nous pouvons nous interroger sur le fait que l’OPJ a utilisé un arrêté municipal abrogé le 28 décembre 2011 et remplacé par un autre, le n°2869 du 28/12/11. Si même les flics n’arrivent plus à suivre l’inflation répressive, où allons-nous ?

Nous avons appris depuis, qu’une seconde personne a subit le même traitement et sera elle aussi convoquée le 12 septembre à 9h pour « avoir laissé divaguer son chien non tenu en laisse en infraction à l’arrêté municipal 967 du 18 août 2006 ».

DAL 86, 16 juin 2012