Archives de catégorie : Répression

[Chambéry] Mickaël prend un an de taule dont 6 mois fermes

NdPN : Dans « l’affaire » du squat de Cognin, quatre personnes sont passées en procès ; Mickaël a été condamné à du ferme.

Chambéry : 1 an dont 6 mois de sursis pour Mickael

Le tribunal de Chambéry a rendu son jugement à l’encontre du jeune anarchiste du squat de Cognin.

Un an de prison dont 6 mois avec sursis, c’est le jugement du tribunal correctionnel de Chambéry, rendu à l’encontre de Mickael. Ce jeune considéré comme anarchiste avait fabriqué une bombe artisanale dans un squat de Cognin, tuant accidentellement une jeune femme, Zoé. Les faits remontent à 2009.

France 3 Alpes, 15 juin 2012

Texte contre les journalistes diffusé à l’occasion du procès de Chambéry

Un texte diffusé le 25 mai devant le TGI de Chambéry, à l’occasion du procès de l’explosion de Cognin, près de Chambéry, dans laquelle est morte une camarade. L’un des procès du printemps d’une supposée mouvance anarcho-autonome.

Aux journaliste$ (à certain.e.s plus que d’autres…)

La raison de ces quelques lignes est simple, ne pas gaspiller notre énergie et notre salive.

Suite à cet accident, journalistes en tout genre vinrent grapiller du spectacle à se mettre sous la dent, du pain béni pour vous qui avez sans cesse besoin de faits divers sensationnels afin de gagner votre salaire.

Seulement, ce fait divers coûta la vie d’une proche et l’incarcération de plusieurs de ses amis.

Non, votre spectacle n’était pas le nôtre, vous nous avez pourris, vous avec divulgués nos identité contre notre gré, vous vous êtes introduits dans notre vie privée et avez dévoilé notre passé sans se soucier des conséquences pour notre vie actuelle, vous avez sali la mémoire de notre amie décédée et vous nous avez qualifié de terroristes et autres qualificatifs pouvant nuire à notre sociabilité avec comme source des simples soupçons policiers.

Vous avez diffusé des faux pronostics médicaux concernant la personne blessée sans vous soucier des conséquences engendrées sur les proches déjà privés d’information à cause du dispositif policier.

Vous vous êtes servi de cet événement pour renforcer une fois de plus le discours sécuritaire de l’état et avez participé activement à la construction d’un monde avec plus d’effectifs sécuritaires et de moins en moins de liberté.

Vous avez fait votre travail me direz vous…

Nous ne pouvons que constater que le procès de Nurenmberg aura au moins la vocation de servir de jurisprudence pour toutes les crevures de votre espèces.  Nous vous haïssons, non seulement pour des motifs personnels qui sont nombreux mais aussi pour votre rôle dans la conservation de ce monde de merde.  Pas une semaine ne passe sans qu’un avis de recherche ne fleurisse dans vos torchons, sans que vous ne diffusiez le numéros d’une gendarmerie et incitiez les témoins à la délation, sans que des syndicats de matons ne se lamentent sur leurs conditions de travail et ne demandent plus d’effectifs parce que quand même, des prisonniers se suicident et même que des fois ils refusent de réintégrer leurs cellules.

Vos articles sont de simples compte-rendus policiers et il est difficile de croire en une quelconque objectivité lorsque vous avez choisi une seule et unique source d’information et êtes prêts à tout pour défendre ce système social aliénant et oppressif.

Vous n’êtes pas des victimes de la situation, vous avez choisi votre camp et ce n’est pas le notre.

Nous sommes contre vos idéaux libéraux, contre votre monde marchand ou tout se vend et tout s’exploite, nous sommes contre les prisons que vous vantez sans cesse (et autres aménagements de châtiments) ainsi que la société qui les construit dont vous vous faite les porte-paroles, nous sommes contre le sexisme qui orne vos torchons et nos vies, nous sommes contre le spécisme et toutes autres formes d’autoritarismes et de dominations que vous propagez de par votre position sociale, nous sommes contre vous et nous vous haïssons.

Vous avez fait votre travail, me direz-vous, nous le savons et c’est bien pour cela que nous sommes ennemis…

L’Atelier -médias libres, 16 juin 2012

[Le Chefresne] Chronique d’un État nucléaire à l’époque du « changement »

[Le Chefresne] Chronique d’un État nucléaire à l’époque du « changement »

Depuis décembre 2011, l’administration française, RTE et son chapelet de sous-traitants ont lancé, dans la plus grande tradition oligarchique de la République française, les travaux de la ligne très haute tension Cotentin-Maine, sensée raccorder le futur réacteur EPR au reste du monde. Depuis, des centaines de riverains, soutenus par de non moins nombreux opposants à une société nucléaire, ont décidé de s’opposer physiquement à l’avancée des travaux, dernier recours pour tenter de mettre un terme à cette expropriation de nos vies. Si l’ensemble du parcours de la THT a connu, sur des modes très variés, les affres de cette colère légitime, depuis 5 mois Le Chefresne, commune du Sud Manche, est l’endroit où cette résistance est manifestement la plus active. La détermination de ses habitants, maire en tête, n’y est pas pour rien. L’assemblée du Chefresne, regroupement circonstancié d’une centaine d’individus, y a d’ailleurs pris ses quartiers, dans l’espoir d’amplifier la lutte à côté des riverains et des multiples associations constituées tout le long du trajet.

Alors que le chantier continu quotidiennement à être perturbé, l’assemblée du Chefresne a voulu appeler à un week end de résistance les 22, 23 et 24 juin 2012, afin d’amplifier la lutte et donner du courage à tous les riverains, parfois isolés, et garder intact la détermination à en finir définitivement avec cette THT (et son monde).

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Depuis que cet appel a été lancé, la situation a changé. Pas tant sur un aspect paysager, même si nous vivons comme un crève-cœur chaque nouveau pylône édifié, mais bien plus par l’occupation policière et militaire dont fait l’objet le territoire de la ligne. Si depuis le mois de mars nous assistions à une mobilisation policière inouïe à l’occasion de chaque action publique, celle-ci a longtemps montrait que peu de détermination à empêcher les interférences sur les chantiers, si ce n’est à nous dissuader par leur simple présence. Depuis quelques jours, le vent du « changement » a touché le Cotentin. L’arsenal répressif dont l’État français a toujours su faire usage, notamment quand il s’agit de s’en prendre à son industrie nucléaire, fonctionne à plein régime.

Mi-mai, garde à vue de 4 personnes, donnant lieu à l’inculpation de 3 personnes pour qui la police essaye de fabriquer des figures d’organisateurs de la mobilisation de Valognes fin novembre tentant de perturber la circulation des déchets radioactifs. Procès le 9 octobre à Cherbourg.

Fin mai, convocation d’une dizaine de militants pour au moins trois « affaires » différentes : l’action publique de déboulonnage du 11 mars 2012, l’action d’occupation d’une maison rachetée par RTE à Cerisy, fin avril et début mai, l’action de déboulonnage public au Pertre, en Ille et Vilaine, le 28 avril. Une personne (pour le moment) se retrouvera au tribunal cet été. Notons que dès le mois de mars, suite à l’action publique du 18 mars, une personne était arrêtée et convoquée au tribunal pour le 19 juin.

Début juin, suite à une action de soutien à une famille, en Mayenne, refusant un pylône sur son terrain, alors qu’une quarantaine de personnes occupe paisiblement la propriété de cette famille, les flics interviennent sans aucune raison (et en dépit de toute légalité) et expulsent tout le monde avec la violence habituelle. Comme de coutume ces violences policières donnent lieu à une arrestation avec inculpation pour « rébellion ». Procès à Laval, le 23 août 2012.

5 juin, l’incarnation du « changement » en personne débarque dans le Cotentin pour la commémoration du débarquement. Les élus du Chefresne, naïvement mais avec une détermination qui leur colle à la peau, tentent une entrevue avec le secrétaire de l’Élysée. Éconduits, « faute de temps », ils se retrouvent renvoyés à prendre rendez-vous avec le préfet. Mercredi 6 juin, 16h, entretien téléphonique avec le préfet qui accepte de recevoir une délégation le jeudi pour entendre la revendication de moratoire sur le chantier THT, à l’instar de ce qui vient de se passer autour de l’aéroport de Notre Dame des Landes. À peine raccroché le téléphone, alors que la résistance au Chefresne avait empêché jusque-là tout travaux sur la commune, les pelleteuses de terrassement débarquent au Chefresne accompagnées de leur habituel cortège bleu foncé. Le rendez-vous avec le préfet est bien entendu caduque. C’est physiquement le jeudi matin qu’il faudra faire face. Jeudi matin, une quarantaine de personnes, maire en tête, tente de s’opposer à l’arrivée des machines. Le maire brandit son arrêté municipal interdisant l’édification des pylônes sur Le Chefresne. Après deux heures, les gendarmes l’embarquent en garde à vue, avec deux autres riverains, pour entrave à la circulation, violence avec voie de faits. Trois autres personnes seront arrêtées peu après, y ajoutant le motif de rébellion. 5 gardes à vue en tout, dont on attend les éventuels suites judiciaires. Émotion dans le village, chez les militants. Les médias s’emparent de cet évènement, à la veille des Législatives. Le conseil municipal se réunit dès le jeudi soir et décide unanimement de boycotter les élections pour refuser de cautionner cette dictature nucléaire. Vendredi matin, tractation avec la préfecture pour que les élections soient prises en charge par elle-même. Le préfet accepte, s’entendant sur le fait que le maire ne fera qu’ouvrir le bureau, le premier adjoint le fermera. Fin d’après-midi, samedi, les gendarmes débarquent chez chacun des élus afin de les réquisitionner pour le lendemain, à l’encontre, une fois de plus, de l’engagement oral du préfet. Menace de 30’000 € d’amende pour le maire et 15’000 € pour le premier adjoint. Face à ces trahisons, le conseil municipal décide à l’unanimité de démissionner, refusant de se coucher devant une telle dictature. Ils tiendront le bureau de vote sous la contrainte mais digne. Le harcèlement n’ayant plus de limite, dimanche, 5h du matin, les gendarmes débarquent à nouveau chez le maire. La salle du bureau de vote aurait été vandalisée. En fait, c’est 5 communes, dont Le Chefresne, qui ont vu les serrures des bureaux de vote obstruées. La population non plus ne désarme pas…

Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, l’humiliation qu’infligent RTE à la population.

Chacun, à sa manière, doit pouvoir trouver les réponses pratiques à opposer à ce projet, avec un mot d’ordre commun, qui englobe toutes les formes d’actions possibles : faire taire les machines et stopper les travaux de la ligne THT Cotentin-Maine !

La solidarité est et sera notre atout majeure lors des prochains évènements qui ébranleront les travaux et les gestionnaires de la future ligne THT. Une multitude de nuisances ayant pris différentes formes ont déjà eu lieu contre ce projet. Elles sont toutes reproduisibles, populaires et démultipliables, pour peu qu’elles soient partagées, discutées.

Le rapport de force avec l’État et donc RTE, qui maintenant est notre seul but pour faire plier le pouvoir, sera d’autant plus efficace que nous serons nombreux à crier notre rage, par-delà les désillusions du nouveau pouvoir en place, par-delà nos différences.

Voilà l’un des enjeux du camp anti THT : se retrouver, partager, échanger sur les pratiques, se renforcer pour agir lors de la journée d’action du dimanche 24 juin mais évidemment dès maintenant et plus tard tout au long des 150 km la ligne.

Rien n’est fait, tout se défait.

Ce qui s’est déjà joué depuis 6 mois sur le terrain n’est qu’un début. Amplifions nos envies de révolte contre toutes les infrastructures et les projets démentiels.

Vive la lutte anti THT

Le Chefresne, le 11 juin 2012

Jura Libertaire, 16 juin 2012

[Poitiers] Rassemblement de soutien aux Syrien-ne-s

Halte au massacre en Syrie

Rassemblement à Poitiers samedi 16 juin

Depuis plus de 14 mois, le peuple syrien brave la mort pour exiger la chute de la dictature de BACHAR AL ASSAD.  De  grandes manifestations ont eu lieu spontanément dans plusieurs grandes villes : Derâa,  Hama,  Homs, Lattaquié etc..

Dès les premières manifestations,  le pouvoir syrien a répondu avec brutalité en faisant appel à l’armée avec comme conséquence des centaines de morts et de disparus.

Depuis, le pouvoir n’a cessé de manœuvrer, d’utiliser toute sa propagande et sa force militaire pour briser cette révolte légitime du peuple syrien martyrisé par tant d’années de dictature.

Au vu et au su du monde entier et sous les bombardements visant la population sans distinction, le peuple syrien continue  avec courage à réclamer sa liberté et sa dignité.

Notre devoir est de soutenir tous  les peuples en luttes contre les pouvoirs absolutistes.

Ces combats ne doivent pas être occultés par les tractations des puissances impérialistes et leurs alliées, par le biais de leurs instances, qui cherchent à sacrifier les révoltes populaires pour leurs intérêts économiques et stratégiques.

Nous dénonçons et condamnons fermement les actes de barbarie dont sont victimes des enfants et des innocents civils en Syrie. Ce qui s’est passé le mois dernier AL-HOULA et récemment est un exemple révoltant qui nous montre une fois de plus que seul le peuple syrien pâtit de ces actes.

Le régime  en place est responsable de tout ce qui arrive actuellement à la Syrie, responsable par sa violence envers la population, responsable par son incapacité à protéger la population, responsable par sa vision de l’avenir de la Syrie qui est centrée uniquement sur la survie du régime.

Comme en Tunisie,  en Lybie, en Egypte, au Yémen,  au Bahreïn etc, une famille et son clan dirige le pays, s’octroie tous les privilèges et dénie tous les droits à la majorité de sa population en faisant régner la terreur policière et cela, depuis un demi-siècle.

  • CONTRE LA DICTATURE
  • CONTRE LA TORTURE ET LES ASSASSINATS
  • CONTRE LES MASSACRES D’ENFANTS SOUTENONS LE PEUPLE SYRIEN DANS SA LUTTE POUR LA LIBERTE.
Rassemblement de soutien au combat du peuple syrien pour la liberté.   Devant le Palais de justice de Poitiers   Samedi 16 juin à 18h

A l’appel de An-Nadi Arabe   Centre socioculturel de Beaulieu, 10 Boulevard Savari,   email : annadiarabe arobase wanadoo.fr

Vu sur le site du NPA 86, 13 juin 2012

Valls marche à pas de Guéant

Recensements, expulsions, charters :  Valls marche à pas de Guéant

Alors que tous les dirigeants socialistes poussent des cris d’orfraie contre Nadine Morano qui déclare publiquement qu’elle partage les mêmes valeurs que les électeurs du Front National, à Lyon, Grenoble et Toulouse, Manuel Valls, lui, applique scrupuleusement la même politique que Claude Guéant à l’égard des roms…

Grenoble, mer­credi 22 maiA 6 heures du matin une cen­taine de poli­ciers entoure le camp de La Tronche occupé par des roms. Les enfants sont réveillés dans leur som­meil. Ils hur­lent, c’est la pani­que. [1] 140 per­son­nes sont « recen­sées » selon les termes de la police. Une ving­taine d’Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) est déli­vrée à la chaîne, toutes sont rédi­gées sur le même modèle. Deux per­son­nes sont condui­tes en réten­tion. Depuis l’élection de François Hollande, les expul­sions se mul­ti­plient à Grenoble. « C’est le grand net­toyage de prin­temps avant les vacan­ces, comme en 2010 et 2011. Rien ne change » s’indi­gne un mili­tant.

Toulouse, mer­credi 6 juinUn cam­pe­ment de roms situé le long de la Garonne qui abri­tait une tren­taine de per­son­nes est déman­telé. La police est arri­vée avec un bull­do­zer et a détruit toutes les caba­nes. [2] Avec les 2 évacuations opé­rées par la police la semaine pré­cé­dente, ce sont plus de 100 per­son­nes qui sont jetées à la rue en quel­ques jours. Cette fois-ci, c’est la sup­po­sée dan­ge­ro­sité du site qui est mise en avant. Avec une pos­si­ble montée des eaux, les per­son­nes seraient en danger. La pré­fec­ture doit esti­mer que pour des enfants et des nour­ris­sons, dormir à la rue, sous la pluie, sans abri, expo­sés aux dan­gers de la rue, c’est un sort beau­coup plus envia­ble.

Lyon, jeudi 14 juinEnviron 50 roms se retrou­vent à Perrache pour atten­dre le car qui les conduira à l’aéro­port où ils seront rejoints par d’autres en pro­ve­nance de Saint-Etienne. Un char­ter a été spé­cia­le­ment affrété pour eux par l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), direc­tion Bucarest. L’OFII est tou­jours dirigé par Arno Klarsfeld, l’ex-boy­friend de Carla Bruni Sarkozy, qui décla­rait qu’on pou­vait bien ren­voyer les rou­mains chez eux, car ce n’était quand même pas Auschwitz [3] C’est la seconde expul­sion col­lec­tive à Lyon qui se fait sous le cou­vert de l’aide au retour huma­ni­taire depuis l’élection de François Hollande. La pré­cé­dente a eu lieu le 10 mai et à l’époque, on nous avait expli­qué qu’on ne pou­vait pas l’attri­buer au nou­veau gou­ver­ne­ment. Pour ceux qui auraient des doutes sur la poli­ti­que de mes­sieurs Hollande et Valls à l’égard des roms, le pro­chain voyage tous frais payés orga­nisé par le gou­ver­ne­ment socia­liste au départ de Lyon et à des­ti­na­tion de la Roumanie est prévu début juillet.

En ce moment à Lyon, d’après les asso­cia­tions, les des­cen­tes se mul­ti­plient dans les camps. Un mili­tant témoi­gne : « La police enchaîne les des­cen­tes pour recen­ser et pré­pa­rer les expul­sions. La situa­tion a été calme après les pré­si­den­tiel­les et là, depuis 3 semai­nes, on dirait qu’ils pré­pa­rent un remake de l’été 2010. »

En novem­bre 2011, le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) a pour­tant qua­li­fié les expul­sions col­lec­ti­ves de roms comme étant  « dis­cri­mi­na­toi­res » et « contrai­res à la dignité humaine » car fon­dées sur l’ori­gine eth­ni­que des per­son­nes concer­nées. Il s’agit d’ « une vio­la­tion aggra­vée des droits de l’homme » selon le Conseil de l’Europe. Même le pré­texte des retours volon­tai­res est balayé par le CEDS : « Ces retours dits volon­tai­res ont en pra­ti­que déguisé des retours forcés sous forme d’expul­sions col­lec­ti­ves ».

Le 27 mars 2012, François Hollande, can­di­dat à la Présidence de la République, écrivait à Romeurope : « J’ai tou­jours dénoncé, et je conti­nue­rais à le faire, la stig­ma­ti­sa­tion dan­ge­reuse lancée par le can­di­dat sor­tant en août 2010 à l’égard des popu­la­tions de Roms : expul­sions bru­ta­les à répé­ti­tion, stig­ma­ti­sa­tion tou­jours plus forte d’une popu­la­tion, inter­dic­tion de tra­vailler et de se former, recondui­tes aux fron­tiè­res sans résul­tat… » [4].  Même Manuel Valls, lors de sa pas­sa­tion de pou­voir le 17 mai avait déclaré devant Claude Guéant et les camé­ras : « Il n’y aura ni angé­lisme, ni course effré­née aux chif­fres, ni stig­ma­ti­sa­tion de com­mu­nau­tés, d’une caté­go­rie par rap­port à une autre… » [5].

Il paraît que les pro­mes­ses n’enga­gent que ceux qui les écoutent…

Le 12 juin, à propos de la réforme de l’espace Schengen, Daniel Cohn-Bendit a accusé Manuel Valls de s’être glissé « dans les pan­tou­fles de Claude Guéant » [6] Valls ne se contente mal­heu­reu­se­ment pas de se glis­ser dans les pan­tou­fles de Claude Guéant. Il enfile le cos­tume tout entier et trouve que cela lui va comme un gant. Et si jamais cer­tains pen­sent encore que l’habit ne fait pas le moine, le nou­veau minis­tre de l’inté­rieur met un point d’hon­neur à appli­quer scru­pu­leu­se­ment la même poli­ti­que raciste et xéno­phobe que son pré­dé­ces­seur à l’égard des roms : expul­sions de camps, recen­se­ments, déli­vrance d’obli­ga­tion de quit­ter le ter­ri­toire, recondui­tes à la fron­tière et char­ters…

Décidément, pour les roms, le chan­ge­ment, c’est pas pour main­te­nant.

Philippe Alain

Vu sur Rebellyon, 15 juin 2012

[Poitiers] Arrestation d’un militant du DAL 86 à la suite d’un rassemblement

Nous évoquions il y a deux jours les attaques accrues de la police, de la mairie et de la presse à l’encontre des prétendus « marginaux » du centre-ville de Poitiers. Ces attaques faisant suite à la mobilisation du collectif des mal-logé-e-s et sans-logis de Poitiers. Ce collectif est soutenu par le DAL 86, lui aussi harcelé par la mairie, la presse et les flics.

Aujourd’hui encore est sorti un article dégueulasse (que nous ne rapporterons pas ici) dans la presse locale… en forme de florilège de témoignages de citoyens contre les « marginaux » (ça fait plus neutre que quand ce sont les journalistes ?). Aujourd’hui encore les flics ont patrouillé en centre-ville pour faire régner l’ordre citoyen contre les « marginaux » ; ils furent semble-t-il accompagnés pour un temps dans leur noble tâche par le maire PS. Aujourd’hui enfin, un militant du DAL 86 a été convoqué au commissariat pour être interrogé sur les actions de ce collectif (il est ressorti libre).

Mais à l’issue de cette journée, avait aussi lieu un rassemblement solidaire pour le droit au logement, à l’appel du DAL 86. Il s’agissait de protester par voie de tract contre « la guerre aux pauvres » menée par la police, la mairie et la presse.

Au moment de la dispersion (vers 19H20), les flics se sont rapprochés d’un militant du DAL, déjà nommément ciblé et calomnié par le maire sur le site de la mairie. Malgré les protestations du groupe, le militant a été embarqué dans une bagnole de flics venus exprès. A l’occasion, un flic a tenté d’empêcher une autre personne de prendre des photos, puis de demander à une autre d’enlever ses lunettes noires (!).

Le militant du DAL 86 a été emmené au commissariat, où un petit rassemblement a lieu. On vient d’apprendre qu’il est retenu en garde à vue !

Cette répression de plus s’inscrit hélas dans la continuité de celle menée par les pouvoirs municipaux, policiers et journalistiques contre la lutte pour le droit au logement.

Mais on va pas se laisser faire !

Liberté pour notre camarade et solidarité !

Un toit pour tou-te-s !

Infos à suivre.

Georges C.

Mise à jour (1) :

Le militant vient de sortir de gardav à 22H40, le motif était « outrage au maire de Poitiers », selon des propos qu’il aurait tenus lors d’une conversation… privée ! A voir s’il sera ultérieurement poursuivi ou non. On croit rêver… même s’il était avéré qu’il ait tenu des propos discourtois à l’encontre du maire, un procès serait non avenu s’il s’agissait d’une conversation privée.

Mauvaise nouvelle par contre : en même temps qu’il sortait, une autre personne était conduite au commissariat, elle aussi pour « outrage » ; elle est actuellement en garde à vue.

Mise à jour (2) : la seconde personne mise en GAV est sortie ce matin, et passera à priori en procès en octobre. Elle est accusée d' »outrage » au directeur départemental de la police et à un l’un de ses collègues.

Mise à jour (3) : voir le compte-rendu du DAL 86 sur cette journée répressive