Archives de catégorie : Éducation populaire

[Notre-Dame des Landes] Rencontres en mars contre l’artificialisation des terres

WE rencontres Artificialisation des sols et défense des terres agricoles

Invitation aux collectifs et groupes en lutte contre l’artificialisation des terres

ARTIFICIALISATION DES SOLS ET PRESERVATION DES TERRES AGRICOLES MUTUALISONS NOS EXPERIENCES ET NOS LUTTES !

Notre Dame des Landes (44)

Du 9 au 11 mars 2012 à Notre Dame des Landes (44)

Cette rencontre aura pour objectif de favoriser la connexion, les échanges entre différentes luttes locales et des pratiques de chacune. Elle est donc réservée en priorité aux structures en action ou à celles qui l’ont été. Elle se veut être également un espace de mise en réseau pour mieux comprendre les enjeux liés à nos luttes, les faire sortir de leur situation locale, découvrir la diversité des pratiques qui y sont liées, penser les convergences et nous renforcer dans nos combats respectifs.

Les attaques sur le foncier agricole sont toujours plus préoccupantes. Des quelques macro-projets d’aménagement du territoire (LGV, autoroutes, lignes THT…) très voraces en terre auxinnombrables petits projets de bétonnage de quelques hectares, ce sont chaque année plus de 70000 hectares de terres qui sont saccagées en France. Au-delà des politiques d’affichage toujours plus vertes, des municipalités avec leur PLU(Plan Local d’Urbanisme) jusqu’à l’Etat et son Grenelle de l’environnement, les décideurs donnent raison au béton : les zones artisanales, industrielles et commerciales et les grandes infrastructures telles que les LGV, les lignes THT et autre aéroport grignotent un peu plus chaque jour l’espace rural.

Tout ce bétonnage résulte des mêmes logiques : il est nécessaire à l’expansion du capitalisme, basé sur l’accroissement perpétuel des activités et des flux économiques, la privatisation des ressources, le contrôle de l’espace et des individus. Le bétonnage est présenté comme indispensable, quitte à invoquer encore et toujours la crise et faire du chantage à l’emploi, pour les faire accepter.

Face à ces attaques, des luttes s’organisent : ici on se bat contre l’installation d’un énième hypermarché ; ailleurs, un collectif de jardiniers urbains occupe une friche maraichère destinée à l’écobéton d’un nouveau quartier « durable » ; là-bas, des paysan-ne-s, villageois et citadins résistent contre une nouvelle LGV ou un aéroport pour garder leurs terres, pendant que d’autres les occupent pour y développer une activité maraichère… Les pratiques sont diverses, de la lutte juridique à l’occupation de terres, de la manifestation publique au coup d’éclat médiatique, du lobbying institutionnel jusqu’au sabotage.

Lutter contre le béton, c’est bien sûr préserver une ressource naturelle non renouvelable primordiale au maintien d’un potentiel nourricier. Mais ces luttes sont au carrefour de bien d’autres enjeux sur lesquels s’unir, croiser des problématiques et penser des stratégies communes : c’est se battre pour l’accès à la terre, rendu difficile – entre autre – du fait de la spéculation qu’entraine cette pression foncière. C’est remettre adicalement en question le système agricole, les modes de production et plus généralement l’industrie agroalimentaire. C’est défendre des terres pour l’agriculture paysanne mais aussi des terres pour des jardins familiaux ou collectifs en ville nécessaires pour satisfaire un droit légitime à l’autoproduction.

Infos pratiques :

La rencontre aura lieu dans une salle de la commune de Notre-Dame-des-Landes. L’hébergement se fera chez l’habitant-e, sur la zone menacées par l’aéroport et aux alentours Quatre repas sont prévus pendant le week-end (vendredi soir ; samedi midi et soir ; dimanche midi). La rencontre étant autofinancée, une participation sera demandée pour rembourser les frais engagés. Un montant indicatif entre 20 et 40 euros est proposé, sachant qu’il sera possible de s’arranger pour les petites bourses.

Afin de faciliter l’organisation du week-end, nous avons opté pour un système de pré-inscription. Merci d’annoncer par mail (voir ci dessous) de votre venue ainsi que quelques informations supplémentaires : moment d’arrivée, le nombre de repas que vous prendrez, a quelle titre vous venez (collectif/association en lutte, objet de cette lutte)…

Courriel pour les préinscriptions :

convergence-terresnourricieres**_AT_**mailoo.org (remplacer le **_AT_** par @) préprogramme sur :

http://reclaimthefields.org/artificialisation-des-sols-et-preservation-des-terres-agricoles-mutualisons-nos-experiences-et-nos-l

Liste des signataires au 31 janvier 2012 :

Confédération paysanne, CADE (Collectif des Associations de Défense de l’Environnement Pays basque et Sud des Landes), Relocalisons, ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes), Collectif ACCRiL (Association de Coordination des Citoyens et des Riverains Landais), Collectif CCN-TGV (Collectif Contre les Nuisances du TGV de Chasseneuil du Poitou et de Migné-Auxances), CRI (Coordination Riverains Impactés – LGV Poitiers Limoges), Soleil Vert de Chaptelat, Association Corbières, Parti Pour La Décroissance

Indymedia Paris, 17 février 2012

[Grèce] Des grévistes lancent leur propre journal autogéré

Nous publions, sous forme de tribune, la « Tribune Libre » de Moissis Litsis, dirigeant du mouvement greviste des 800 travailleurs et travailleuses du grand quotidien grec Eleftherotypia (Liberté de la presse). Cet article a été publié le 15 février, dans sa version française, sur le site Europe Solidaire Sans Frontières (ESSF), qui nous a autorisé à la reproduire.

Ça y est ! C’est fait ! Les travailleurs d’Eleftherotypia, un des plus grands et plus prestigieux quotidiens grecs, vont de l’avant dans la grande entreprise de l’édition de leur propre journal, « Les Travailleurs à Eleftherotypia » !

Depuis le mercredi 15 février, les kiosques dans tout le pays affichent à côté des journaux habituels un journal de plus, écrit par ses propres salariés. Un journal qui ne cherche pas seulement à mettre en évidence la lutte des travailleurs de Eleftherotypia, mais qui veut aussi être un journal d’information complète, spécialement en cette période si critique pour la Grèce.

Les 800 travailleurs et travailleuses à l’entreprise X. K. Tegopoulos, qui édite le journal Eleftherotypia, des journalistes aux techniciens, des nettoyeuses aux employés et aux concierges, sont en grève reconductible depuis le 22 décembre 2011 puisque le patron ne leur verse plus leurs salaires depuis août passé !

Les travailleurs de Eleftherotypia, voyant que le patron demande l’application de l’article 99 du code des mises en faillite, en vue de se protéger de ses créanciers, en réalité ses salariés auxquels il doit un total d’environ 7 millions d’euros en salaires impayés (!), ont décidé parallèlement aux mobilisations et aux actions en justice de faire paraître leur propre journal. Un journal distribué par les agences de la presse dans tout le pays, pour le prix de 1 euro (contre le 1,30 euro qui est le prix habituel des autres journaux), avec comme objectif de soutenir la caisse de grève.

Etant impayés depuis sept mois, les travailleurs et travailleuses de Eleftherotypia sont soutenus par un mouvement de solidarité des diverses collectivités ou même des citoyens isolés qui font des dons en argent ou en espèces (nourriture, couvertures, etc). Avec l’édition de leur propre journal et l’argent de sa vente, ils pourront soutenir financièrement leur grève sans qu’il y ait la moindre médiation de personne : En somme, ils avancent dans une sorte d’autogestion.

Le journal a été confectionné dans un atelier ami, dans une ambiance qui rappelait l’édition d’un journal clandestin, puisque la direction, dès qu’elle a appris que les journalistes vont de l’avant dans leur entreprise d’édition, a coupé d’abord le chauffage, ensuite le système employé par les rédacteurs pour écrire leurs articles et enfin, elle a fermé l’atelier lui-même, bien que pour l’instant l’accès aux bureaux du journal reste libre. Eleftherotypia des Travailleurs a été imprimé dans une imprimerie étrangère à l’entreprise avec l’appui des syndicats des salariés de la presse, parce que les travailleurs de sa propre imprimerie hésitaient à occuper leur lieu de travail.

La direction qui a peur de l’impact de l’édition autogestionnaire du journal, menace de recourir à des actions en justice, elle intimide en menaçant de licencier les membres du comité de rédaction qui ont été élus tout a fait démocratiquement par l’assemblée générale des grévistes. Cependant, le public grec, et pas seulement les lecteurs de Eleftherotypia, attendait avec grand intérêt sa parution – on a été submergé par les messages encourageant les journalistes à éditer seuls le journal – puisque la dictature des marchés est couplée de la dictature des médias qui rendent opaque la réalité grecque. S’il n’y avait pas le climat consensuel cultivé par la plupart des médias en 2010, avec l’argument qu’il n’y avait pas d’alternative quand le gouvernement Papandreou signait le premier Mémorandum dont l’échec patent est reconnu maintenant par tout le monde, on aurait peut être vu le peuple grec se révolter plus tôt pour renverser une politique catastrophique pour toute l’Europe.

Le cas d’Eleftherotypia n’est pas unique. Des dizaines d’entreprises du secteur privé ont cessé depuis longtemps de payer leurs salariés, et leurs actionnaires les ont virtuellement abandonnées en attendant des jours meilleurs… Dans la presse, la situation est même pire. A cause de la crise, les banques ne prêtent plus aux entreprises tandis que les patrons ne veulent pas payer de leur poche, préférant avoir recours à l’article 99 –il y au moins 100 sociétés cotées en bourse qui l’ont déjà fait- afin de gagner du temps en vue de l’éventuelle faillite grecque et de sa probable sortie de la zone euro.

Elefthrotypia a été créée en 1975 comme un « journal de ses rédacteurs » dans la période de radicalisation qui a suivi la chute de la dictature en 1974. Aujourd’hui, dans une époque marquée par la nouvelle « dictature des créanciers » internationaux, les travailleurs et les travailleuses d’Eleftherotypia ont l’ambition de devenir l’exemple lumineux d’une information totalement différente, en résistant à la « terreur » tant du patronat que des barons des médias, qui ne voudraient absolument pas voir les travailleurs prendre en main le sort de l’information.

Moissis Litsis

Moisis Litsis est rédacteur économique, membre du Comité de Rédaction d’ « Eleftherotypia des Travailleurs », membre suppléant du Conseil d’Administration du syndicat grec des Journalistes (ESHEA).

Acrimed, Moissis Litsis, 18 février 2012

[86] Ca grogne dans l’éducation (suite)

Pourquoi profs et élèves ont séché le collège Descartes

Enseignants, élèves et parents ont fait l’école buissonnière, mardi après-midi, pour protester contre la surcharge de classes prévue à la rentrée.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Enseignants, parents et élèves demandent le maintien des 7 classes en 6e et 5e

Zéro pointé. C’est la note qu’auraient pu donner les enseignants, élèves et parents d’élèves du collège Descartes (*) à l’Inspection académique, accusée de surcharger les classes pour la rentrée prochaine et « de dégrader les conditions d’apprentissage des élèves ».

«  C’est impossible d’enseigner dans ces conditions !  »

Du coup, ils ont séché le conseil d’administration de mardi après-midi en signe de protestation, laissant en plan la direction, le personnel qualifié, les représentants de la municipalité et du conseil général. « On n’est pas d’accord avec le nombre de classes données en 6e et 5e qui fait qu’on aura plus de 29 élèves par classe », vitupère Jacques Arfeuillère, professeur de fançais. Le collège compte, cette année, 7 classes de 6e (avec une moyenne de 25 élèves) et autant de classes en 5e (avec une moyenne de 28 élèves). Or, d’après les chiffres communiqués par les enseignants mécontents, on supprimerait deux classes (une en 6e et une autre en 5e) à la rentrée prochaine, ce qui gonflerait les effectifs : 29,3 en moyenne dans les 6 classes de 6e et 29,2 dans les 6 classes de 5e. « On remplit les classes au maximum. Mais c’est impossible d’enseigner dans ces conditions-là. Cette surcharge contraint à renoncer à certaines actions en direction des élèves et empêche d’apporter le soutien nécessaire aux élèves les plus en difficulté », martèlent les enseignants qui regrettent que le – moindre – nombre de dérogations serve de variable d’ajustement aux effectifs pour justifier la fermeture de classes(s).

La bonne note : ouverture d’une classe de 3e

Seule bonne note de l’Inspection académique : l’ouverture d’une classe de 3e. Peut mieux faire, ironiseront les protestataires qui invitent l’Inspection académique à revoir sa copie (dans l’optique d’un rendez-vous qu’ils ont sollicité) avec ce sujet de dissertation : « Il nous faudrait la création de neuf postes et 100 heures de plus. Pour en arriver là, nous sommes partis des besoins et nous avons mis des heures d’enseignement en face de ces besoins. » Un discours et une méthode à méditer : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »

(*) Le collège Descartes compte cette année 715 élèves. Prévisionnel à la rentrée : 718.

Nouvelle République, Denys Frétier, 16 février 2012

Le lycée pilote veut garder sa filière technologique

Des slogans accrochés aux grilles du rectorat contre la fermeture d'une section au lycée de Jaunay-Clan (LP2I).

 

Des slogans accrochés aux grilles du rectorat contre la fermeture d’une section au lycée de Jaunay-Clan (LP2I).

Parents, élèves et enseignants du lycée pilote innovant international (LP2I) de Jaunay-Clan sont mobilisés pour conserver sa dernière filière technologique que le rectorat veut fermer à la rentrée. « On avait sauvé cette section STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable), l’an dernier, en proposant que les élèves suivent les cours du tronc commun chez nous et les cours spécifiques au lycée Louis-Armand, explique Antoine Coutelle, un professeur. Cette fois, on veut carrément la fermer, alors que c’est une voie qui permet à des élèves en difficulté de réussir, et que le ministère développe ces sections ailleurs. » Plus largement, c’est la philosophie même de leur lycée qu’ils défendent : « Il a été construit en même temps que le Futuroscope, justement pour qu’on y enseigne les nouvelles technologies. Le transformer en lycée général est totalement contradictoire avec son histoire. » Ils étaient une trentaine, hier, pour protester devant les grilles du rectorat où une délégation a été reçue. « Nous avons pu développer nos arguments, a expliqué l’une des participantes. On attend une réponse qui rassurerait les élèves intéressés par cette section, donc avant notre journée portes ouvertes, le 17 mars. »

Nouvelle République, 16 février 2012

Mise au point sur « socialisme » et « communisme »

Lundi 13 février, le candidat Hollande a déclaré au journal Guardian’s :

« Aujourd’hui il n’y a pas de communistes en France… La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir »

Par la suite, sans doute par crainte de perdre une frange de l’électorat de gauche au second tour, Hollande a tenté de relativiser ses propos contre les « communistes ». Mais Front de Gauche et PCF, Mélenchon en tête, sont montés au créneau de l’indignation, se revendiquant représentants d’un « communisme » encore vivant.

On hésite : qui est le plus ridicule dans cette histoire ? Hollande le capitaliste se réclamant du « socialisme » ? Ou Mélenchon le capitaliste se réclamant du « communisme » ? Leurs programmes et leurs discours n’ont rien à voir avec ces notions, qu’ils galvaudent honteusement.

Socialisme et communisme sont des courants politiques ayant en commun le projet politique d’une socialisation des moyens de production, abolissant la domination de classe. Au capitalisme et à l’exploitation salariale, à l’organisation étatiste de la société, ils entendent substituer la socialisation des activités productives aussi bien que des décisions politiques. Socialisme et communisme sont indissociables d’une réappropriation réelle, libre et égalitaire des décisions par les populations elles-mêmes.

Force est de constater que ni Hollande ni Mélenchon n’ont quelque chose à voir avec ces notions. Non, la libéralisation, la privatisation et la financiarisation dont Hollande rappelle lui-même qu’elles furent le bilan de la gauche au pouvoir, ne sont pas du socialisme, mais la défense du capitalisme. Non, l’étatisation de quelques moyens de production, la taxation du capital et la défense de l’exploitation salariale, prônées par Mélenchon, ne sont pas du communisme, mais la défense du capitalisme. Si l’on ajoute qu’ils défendent tous deux l’Etat, et les élections comme moyen de transformer la société, ainsi que le bilan déplorable des courants politiques auxquelles ils appartiennent dans l’étouffement des luttes sociales, on aura définitivement compris que ces deux personnes sont ennemies du socialisme et du communisme.

Nous ne répéterons jamais assez ce fait historique, jamais démenti : les droits sociaux n’ont jamais été conquis que par les luttes à la base, lorsque les populations elles-mêmes ont su s’organiser sans intermédiaires, débordant les appareils bureaucratiques (politiques ou syndicaux). La gauche électoraliste et étatiste a toujours été l’illusion et le cercueil (voire le boucher) des luttes sociales.

S’il existe des divergences entre marxistes/marxiens et anarchistes/libertaires sur le recours ou non à l’Etat en vue de son abolition, et sur la période de transition (ces courants étant eux-mêmes divisés sur ces questions), tous les révolutionnaires affirment que libertés et droits ne se conquièrent pas dans les urnes, mais dans les luttes de classe et « l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes ».

La spécificité des anarchistes est le refus de la dissociation des moyens et des fins dans l’organisation politique et sociale, avec l’analyse que c’est la domination sociale qui engendre les classes. Pour abolir les dogmes, le patriarcat, le capitalisme et l’Etat, les anarchistes prônent le fédéralisme libertaire, c’est-à-dire l’auto-organisation des luttes d’émancipation et des alternatives en actes, de l’échelle locale à l’échelle mondiale.

Pour le socialisme, pour le communisme : pour l’anarchie !

Juanito, Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 15 février 2012

[Chauvigny-86] Indignation au collège Gérard Philippe contre l’inspection académique

Collège : deux élèves de Segpa au coeur d’un mic-mac

Le conseil d’administration du collège juge que deux élèves de Segpa ont été mal affectés pour 2012. Il pointe un choix comptable de l’Éducation nationale.

Le conseil d'administration du collège exprime son indignation.

 Le conseil d’administration du collège exprime son indignation.

Ala rentrée 2011, deux élèves de la section Segpa (enseignement adapté) du collège Gérard-Philipe ont été affectés en 3e par l’inspection académique. Compte tenu de leur âge, ils auraient pourtant dû être accueillis en 4e.

Pour le conseil d’administration de l’établissement, cette décision a été prise parce qu’il n’y avait plus de place en 4e (17 élèves dans une seule classe, effectif maximum autorisé), et qu’il y en avait au contraire largement en 3e (une vingtaine d’élèves pour deux classes). Pour simplifier, ils auraient été intégrés en 3e parce qu’il n’y avait pas d’autre solution, et on aurait demandé aux enseignants de ce niveau de leur assurer tout au long de l’année un accompagnement personnalisé, adapté à leur âge et à leur niveau. Dans cette logique, il était évident, aux yeux du conseil d’administration du collège, que les deux adolescents seraient réaffectés en classe de 3e l’an prochain ; cette fois pour suivre le « vrai » programme de 3e, et ainsi, boucler comme il se doit leur cursus de quatre ans de collège. Sauf que l’inspection académique en a décidé autrement : elle vient de refuser leur maintien en 3e l’an prochain, et propose leur inscription en lycée professionnel. Sur proposition de la FCPE, le conseil d’administration du collège vient de signer à l’unanimité (1) une motion à l’attention de l’inspecteur académique. Il y fait part de son « indignation » – « Cette mesure ne prend aucunement en compte l’intérêt de ces élèves » – et dénonce « un point de vue purement comptable ».

1,5 poste en moins

En effet, avec 17 élèves annoncés en 3e Segpa l’an prochain, l’inspection académique n’a besoin d’ouvrir qu’une classe. Alors que si on se base sur un effectif de 19 élèves (17+2), elle est tenue d’ouvrir deux classes, comme c’est déjà le cas cette année. Bilan : en prenant cette décision, l’Éducation nationale fait l’économie d’une classe l’an prochain, et par conséquence d’un poste et demi d’enseignement. Ce qui, pour le conseil d’administration, est « totalement inacceptable ».

(1) Seuls le principal et son adjoint n’ont pas participé au vote.

Nouvelle République, Anthony Floc’h, 13 février 2012