Archives de catégorie : Éducation populaire

[Poitiers] Entreprendre Pour Apprendre, cheval de Troie du patronat dans l’enseignement, investit la Fac !

NdPN : Transformer définitivement l’école en fabrique de main-d’œuvre obéissante : après les écoles, les collèges et les lycées, voici que l’association Entreprendre pour Apprendre, cheval de Troie du patronat (voir les soutiens), investit la fac, avec ses projets où des apprenants sont nommés PDG, DRH, Directeur des ventes etc, Histoire de leur inculquer que les associations humaines doivent toujours prendre la forme de la hiérarchisation et de la marchandisation des relations humaines. On avait déjà les porte-clés idiots et les poubelles pour bagnoles, voici les t-shirts bio sérigraphiés. De quoi faire rêver la jeunesse… Cette impunité patronale n’est que la manifestation d’un délitement des luttes sociales aussi bien dans les facs qu’ailleurs. Qui aurait pu imaginer, il y a à peine quinze ans encore, que de telles provocations fussent tolérées par les étudiant.e.s ? Patrons et leurs complices : hors de l’école ou ça va chier !

Un petit schéma très parlant, chopé sur le site de l’association « Entreprendre Pour Apprendre »…

Et un article de la NR en guise de propagande :

Des étudiants dans la peau d’entrepreneurs

Entreprendre pour apprendre n’est pas seulement le nom d’une association régionale (EPA), c’est aussi le souhait, avec l’appui de l’Université de Poitiers et d’un bon nombre de partenaires (entreprises et banque), d’une petite trentaine d’étudiants, tous volontaires pour créer et faire fructifier trois petites entreprises, tout au long de cette année universitaire.

Ce programme, qui vise à passer de la théorie à la pratique, est déjà appliqué depuis 2008 dans les écoles, collèges et lycées sous forme de création de mini-entreprises. Pour les universitaires, il s’agit d’une première. Cependant le principe est le même. Ils sont accompagnés par des membres de l’association EPA, des enseignants référents et de parrains issus du monde de l’entreprise. Trois start-up viennent donc d’être lancées.

Comme une véritable entreprise

Elles ont choisi de développer des « produits » très différents : une commercialisera des t-shirts bio sérigraphiés, la deuxième des plateaux-repas équilibrés prêts à l’emploi pour les étudiants au prix d’un ticket du restaurant universitaire et la troisième sera axée sur l’événementiel afin de favoriser des rencontres entre jeunes âgés de 19 à 22 ans. Chaque start-up (deux créées au sein de l’UFR Sciences économiques et une en Sciences fondamentales appliquées) va fonctionner comme une véritable entreprise avec la nomination d’un P-DG, une distribution des tâches aux collaborateurs et des contraintes, notamment financières. Chacune dispose d’une somme de 3.000 euros (50 % financés par la Banque populaire, le reste par l’université) qu’elle devra pouvoir « rembourser aux actionnaires ». Un challenge à relever qui peut s’avérer « payant » puisqu’il sera noté « comme une matière » dans leur cursus universitaire.

Nouvelle République, 21 décembre 2013

Projet de livret professionnel universel : vers le contrôle total ?

NdPN : le vieux rêve de contrôle total de nos vies par les classes dominantes s’est récemment traduit lors d’une rencontre entre des représentants du patronat et des syndicats. Ils ont prôné en chœur un espèce de fichier universel traçant les individus dans leur parcours éducatif et professionnel, voire médical. Et cela, sous le prétexte grossier d’un rappel des droits en matière de formation et d’indemnisation… si ce projet donnait bien lieu à une sorte de « nouvelle carte Vitale » avec sa petite puce sur laquelle nous n’aurions aucun droit d’accès, ce serait un pas important dans le fichage croissant des individus. Alors certes, il y a un pas entre évoquer un projet et le mettre en œuvre ; mais le fait même qu’un tel ballon d’essai soit lancé dans la presse doit nous rendre d’autant plus vigilant-e-s sur le fait que l’étau du fichage généralisé se resserre.

Livret personnel scolaire puis « professionnel universel » : le cauchemar du CV forcé se précise !

Si l’on en croit le quotidien Ouest-France de ce lundi 25 novembre 2013 (page 4), , imposé aux enseignants par l’administration Sarkozy pour ficher les élèves. Sans aucun débat public ni consultation des familles.

Jusqu’à ce 25 novembre, il était facile de traiter de paranoïaques les trop rares instituteurs et professeurs qui redoutaient que ce fichage intime des élèves, avec leur réussites et leurs échecs soigneusement consignées et datés, niant leur droit élémentaire à l’oubli des erreurs de jeunesse, dressant un véritable portrait psycho-social et même parfois politico-idéologique et sanitaire, ne finisse par être utilisé en dehors de l’institution scolaire.

Et bien nous y voilà. Comme dans un cauchemar totalitaire, où l’individu marqué au fer rouge par un CV forcé ineffaçable serait indiscutablement affaibli et isolé face à des institutions connaissant tout de lui et face à des employeurs piétinant les droits jusqu’alors garantis par les conventions collectives.

Et bien, c’est justement ce qui a été prôné ce week-end de novembre par les participants aux Semaines sociales (un rendez-vous traditionnel de patrons et de partenaires sociaux).

Selon Ouest-France, sous la signature de Pierre Cavret, les participants y ont plaidé avec ardeur pour « un livret professionnel universel (LPU) ».

Certes, il y a pour cette innovation un prétexte plein de bon sentiment : cette « carte Vitale de l’emploi » (ce sera donc un outil numérisé, propice à toutes les interconnections avec les fichiers de santé, de police, du Pôle emploi…) « récapitulerait les droit généraux dont tout travailleur peut bénéficier en matière de formation et de d’indemnisation ». Fort bien !

Mais est-il nécessaire pour cela de ficher l’ayant droit sur une puce électronique à laquelle il n’aura pas accès ? Si ce n’est pour ce véritable motif, que révèle Ouest-France sans ambages : Pour chaque futur travailleur, « cette carte permettrait aussi de regrouper les informations relatives à ses connaissances acquises par l’éducation, la formation et l’expérience professionnelle ».

C’est donc le retour au fameux « livret ouvrier » que le XIXème siècle imposait aux « classes dangereuses ». Mais un livret informatisé infiniment plus inquisiteur et infiniment plus redoutable.

Et dire qu’il s’est trouvé des syndicalistes pour approuver cette incroyable régression.

Nous sommes devant une violation sans précédent des droits des enfants et des futurs jeunes travailleurs. Nous sommes également devant la rupture éthique du pacte éducatif : pour la première fois depuis l’invention de l’école républicaine, les enseignants vont travailler non pas à l’éducation qui élève, qui responsabilise et qui émancipe, mais au fichage secret qui trahit la confiance, qui stigmatise, qui gère les flux de population comme ceux d’un bétail vers le meilleur triage des destins personnels. Aux uns les carrières favorisées, aux autres les destins précaires assignés dès l’enfance…

« Alertez les bébés ! » Ou bien en tous cas ceux qui devraient défendre leurs droits : les associations de parents, les syndicats, les défenseurs de droits de l’homme, les journalistes, sans parler des parlementaires attachés aux idéaux de la gauche, de la Résistance et de la démocratie.

Vu sur le blog de Lucky (sur le site du Monde), 26 novembre 2013

Petite histoire du féminisme

Petite histoire du féminisme

« Une petite histoire du féminisme » est un texte d’abord écrit pour mettre à niveau en théories féministes une assemblée de personnes souhaitant étudier l’art avec un point de vue féministe dans la lignée des « Gender Studies ».
Par ailleurs plusieurs personnes ont exprimé la nécessité de faire connaître les courants et l’histoire du féminisme pour tous les néophytes. Qu’on ne s’y trompe pas, ça ne rend pas l’auteure spécialiste de la question, c’est un travail collectif de recherches et de discussions qui a permis d’élaborer ce texte. Ce n’est pas non plus un travail qui se veut exhaustif ou objectif, il comporte un point de vue même l’on a cherché à s’en éloigner. Il ne faut pas oublier le  contexte de la rédactrice, qui est blanche, française, bourgeoise, et avec des influences féministes matérialistes radicales.

La suite sur Paris luttes, article du 24 novembre 2013

[Loudun – 86] Une convention d’avenir pour l’Education : quand l’autonomie des élèves passe par le MEDEF

NdPN : savourons aujourd’hui dans la NR cet énième article chantant les louanges du patronat pédagogue, fabriquant des élèves autonomes pour les aider à y voir « plus clair »… On ne sait pas si on doit rire ou pleurer.

Le défi d’avenir pour les jeunes

Pour faciliter des projets entre école et entreprise, une convention a été signée, au collège Joachim-du-Bellay, entre l’académie et le Medef.

Jacques Moret, recteur de l’académie de Poitiers, Nicolas Renaudin, vice-président du Medef Poitou-Charentes et Joël Mazet, président de l’association Entreprendre pour apprendre (EPA) se sont retrouvés lundi, au collège Joachim-du-Bellay dans le cadre de la semaine Ecole-Entreprise. Une animation visant à mettre en valeur et à promouvoir les échanges entre les entreprises et le monde éducatif.

«  Les élèves ont gagné en autonomie  »

L’occasion pour les différents acteurs de prendre connaissance du bilan réalisé par Johan Ouvrard, professeur d’anglais, sur le projet mené par des collégiens volontaires autour de la création d’une mini-entreprise, l’année précédente. Une « première expérience et bonne expérience » qu’est venue relater Kenjy Germont, directrice adjointe de la mini-entreprise et lycéenne à Guy Chauvet. « Les élèves y ont beaucoup gagné en autonomie, en aisance, en confiance et certains se sont réellement révélés », explique le professeur. C’est une nouvelle équipe de quinze collégiens qui repartira cette année avec trois idées : un panier à linge sale en forme de panier de basket, un pupitre à livre et une poubelle de voiture. Des idées qui seront affinées avec l’étude de marché que doivent réaliser les futurs entrepreneurs. D’ores et déjà, ils peuvent bénéficier de l’expérience de Kenjy qui leur a conseillé « de ne surtout pas perdre de temps » ainsi que du soutien de leur parrain, le chef d’entreprise, Sébastien Douville. Quant à Jacques Moret et Nicolas Renaudin, ils ont signé une nouvelle charte de partenariat pour des actions en faveur du rapprochement Ecole-Entreprise, histoire de développer, chez les élèves, « le goût d’entreprendre, de mieux s’informer » et s’orienter en ayant une vision plus claire.

Corr. Marie-Pierre Pineau, Nouvelle République, 21 novembre 2013