Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Notre-Dame-des-Landes] Les destructions de maisons reprennent : rassemblement à Poitiers ! + communiqué FA

Depuis hier lundi, les destructions ont repris à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en vue de dégager la place pour un deuxième aéroport ! Voici les liens pour des comptes-rendus de la journée de lundi et d’aujourd’hui mardi, sur le site zad.nadir.org.

Face à cette occupation militaire opérée par Vinci, les flics et l’Etat « socialiste » et « écologiste », les habitant-e-s continuent de résister et les actions de solidarité se multiplient partout en France.

Nous rappelons qu’aura lieu demain mercredi 24 octobre à Poitiers, à 18H, sur le parvis de Notre-Dame, un rassemblement de solidarité avec les habitant-e-s de la ZAD contre Vinci.

Contre les partenariats argent public/endettement public durable et intérêts privés, qui causent les mêmes ravages à Poitiers avec la LGV ou encore Coeur d’agglo, c’est le moment de montrer que nous refusons leur modèle productiviste destructeur.

La Fédération Anarchiste a sorti aujourd’hui un communiqué :

Notre-Dame-des-Landes, Zone à défendre : Communiqué

L’information circulait depuis quelques jours : le gouvernement socialo-écologiste mobilisait des troupes de gardes mobiles et de CRS (plusieurs centaines), des tractopelles pour déloger les occupants et occupantes installé-e-s, un peu partout, sur la zone d’aménagement différé, faite de bocages, de terres agricoles, destinée à construire le futur aéroport international de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique.

Si, pour le moment, ne sont visés que les occupants considérés comme illégaux par les tribunaux, les procédures sont en cours pour expulser les propriétaires, les locataires et paysans concernés de la zone.

Cet endroit avait été rebaptisé Zone à défendre (ZAD) par les résistants et résistantes opposé-e-s à l’aménagement capitaliste du territoire, à un projet ruineux qui ne répond pas aux besoins de la population, mais à des ambitions politico-financières, et qui saccagerait l’environnement. Il y a 40 ans que ce projet existe et que les premières expropriations ont débuté.

Cette zone à défendre appartient, légalement, à la multinationale Vinci, chargée de construire et gérer ensuite cet aéroport, dans le cadre d’un partenariat public-privé, très avantageux pour le groupe financier. En effet, les collectivités locales s’engagent à compenser les éventuelles pertes qui pourraient survenir… durant 55 ans !

Mais cette ZAD est aussi devenue, depuis plus de 3 ans, le lieu d’expériences alternatives et autogérées très intéressantes pour plus d’une centaine de personnes y résidant et pour les milliers qui y sont passées, appréciant la créativité : terres maraîchères défrichées collectivement, construction de cabanes, de fours à pains, cuisines collectives, rencontres, échanges de savoir (de la sérigraphie à la découverte des plantes sauvages comestibles), concerts à prix libre, une radio locale (Radio Klaxon), une revue (Lèse béton)…

Ce projet d’aéroport est porté, en particulier, par l’actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault (ex maire de Nantes et ex député, conseiller municipal de Nantes et conseiller communautaire de Nantes métropole), depuis le 21 juin 2012, qui en fait une affaire personnelle, sans doute afin de laisser son nom glorieux dans l’Histoire des « grands chantiers ». Nul-le ne peut donc être surpris-e du déploiement massif de forces de l’ordre pour satisfaire les intérêts d’un potentat local, des partis politiques alliés officiellement dans cette affaire (PS et UMP) et de ceux qui le sont, de fait, comme EELV, en tant que co-gestionnaires au Gouvernement et au Parlement. Les soit-disant écologistes de EELV, une fois de plus, retournent leur veste – malgré leurs rodomontades pré-électorales contre l’aéroport – pour le confort de quelques ministères.

Ainsi, mardi 16 octobre, les forces de l’État ont commencé, tôt le matin, à déloger des habitant-e-s de la ZAD, détruisant des habitations, en murant d’autres. Bien prétentieux et décalé de la réalité, le préfet annonçait, dès 10 h 30, que la mission était accomplie. Or, si certains lieux d’habitation ont été démolis, fermés, la résistance continue de plus belle et reçoit de plus en plus de soutiens !

La Fédération anarchiste se déclare entièrement solidaire de la lutte des résistant-e-s à l’aéroport et à son monde glacé du Capital et de l’État ; en un mot : du Pouvoir. La Fédération anarchiste apportera toute l’aide qu’elle peut, à la mesure de ses moyens, pour que ceux et celles qui y habitent puissent continuer à faire vivre cette Zone à défendre.

Fédération anarchiste, secrétariat aux relations extérieures.

Le lien entre téléphones mobiles et tumeur au cerveau reconnu

Le lien entre téléphones mobiles et tumeur au cerveau reconnu

La Cour de cassation italienne vient de reconnaître comme maladie professionnelle une tumeur au cerveau liée à l’usage intensif d’un téléphone portable. La Cour avait été saisie par un cadre supérieur, victime d’une tumeur cérébrale. Celle-ci aurait été provoquée par l’utilisation intensive d’un téléphone cellulaire dans le cadre de son travail, 30 heures par semaine pendant 12 ans, a conclu la justice italienne. L’organisme d’assurance sociale dont le salarié dépend devra lui verser une pension d’invalidité.

Ce jugement fait suite à une décision de la Cour d’appel de Brescia. Les juges de la Cour de cassation ont estimé que les références scientifiques présentées lors du premier procès étaient valides. A l’inverse, les résultats des études scientifiques financées par des entreprises ont été écartés, pour cause de conflits d’intérêt. Le justice italienne a estimé que leurs conclusions minimisaient l’impact de la téléphonie mobile sur la santé.

Cette reconnaissance d’une maladie professionnelle lié aux ondes de téléphonie mobile n’est pas la première :« Une class action (recours collectif) aux États-Unis a tenté de faire reconnaître fin 2001 la négligence et la responsabilité de l’industrie du téléphone portable pour des cas de tumeurs au cerveau apparus chez des employés de Motorola », explique l’euro-députée Michèle Rivasi (EELV), fondatrice du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (CRIIREM). « Il aura fallu attendre 2006 pour que le système judiciaire américain établisse que la tumeur au cerveau d’une employée – Shareza Price – était une conséquence directe de l’utilisation du téléphone portable ».

En France, une proposition de loi sur la réduction de l’exposition des personnes aux champs électromagnétiques, rédigée par la députée Laurence Abeille (EELV), devrait être discutée dans les prochaines semaines. Depuis 2011, les ondes émises par les téléphones cellulaires sont considérés comme « peut-être cancérogènes » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Voir le jugement de la Cour suprême (en Italien).

Agnès Rousseaux, Bastamag, 23 octobre 2012

[Loudun] Quand les grands chantiers inutiles s’étendent au point d’entrer en conflit

NdPN : Center Parcs va étendre son emprise sur 7 hameaux et 264 hectares de forêt. Mais c’est pas grave, t’entends ça crée de l’emploi (à grand renfort d’argent public). La LGV bousille tout sur son passage. Mais c’est pas grave, t’endends bien ça crée de l’emploi (à grand renfort d’argent public). Ces grands travaux inutiles et nuisibles, destinés à prolonger un modèle productiviste absurde, continuent d’étendre leur emprise sur l’espace vécu. Au point qu’ils finissent par entrer en conflit… A ma gauche le préfet, à ma droite les autorités locales ! Quand les « cottages » Center Parcs rencontrent une carrière de granulats pour le chantier de la LGV, on se dit qu’on vit vraiment dans le meilleur des mondes.

« Je dis solennellement à l’État que j’approuve les propos de M. Leclerc. »

Le sénateur Jean-Pierre Raffarin s’est montré on ne peut plus clair face aux inquiétudes de l’association Appar (représentée par son porte-parole, le journaliste Gérard Leclerc) quant au projet d’implantation d’une carrière de granulats (destinés au chantier de la LGV) à proximité du futur Center Parcs. L’enquête d’utilité publique s’est terminée vendredi ; toutes les collectivités, y compris le département, ont émis un avis négatif sur ce projet, à la différence des services décentralisés de l’État. Non tenu par ces avis, pas plus que par celui que va émettre le commissaire-enquêteur, c’est le préfet qui tranchera en dernier lieu.

Nouvelle République, Vincent Buche, 22 octobre 2012

[Nantes] 1500 personnes manifestent contre l’ayrault-port

NdPN : Déjà annoncé mais pas grave on le redit : mercredi prochain 24 octobre, à 18H, rassemblement à Poitiers, devant le parvis de Notre-Dame, contre l’ayrault-port Vinci !

Ce projet ruineux, socialement et écologiquement dévastateur, est l’un des exemples de ces « partenariats public-privé » (comprendre argent public – profits privés) entre l’Etat et Vinci, comme d’autres (dont la LGV à Poitiers, ou coeur d’agglo…), et ça nous concerne tou-te-s. C’est le moment d’enfoncer le coin.

Ce samedi a été plus calme pour les habitant-e-s de la ZAD, il faut dire que les effectifs de flics étaient concentrés sur Nantes où a eu lieu une belle manif contre l’ayrault-port et l’occupation militaire de la zone.

Nantes. Les anti-aéroport s’installent en centre-ville

[NdPN : voir la vidéo sur le site]

1 500 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont manifesté dans les rues de Nantes, samedi matin.

À 13 h ce samedi, les anti-aéroport terminent leur manifestation à travers les rues de Nantes. Partis du Pont-Morand, près de la préfecture, le cortège a descendu la rue de Strasbourg. Les accès au secteur de la mairie étaient bouclés par des forces de police et de gendarmerie.

Les 1 500 manifestants, précédés par sept tracteurs de la Confédération paysanne, sous la surveillance de nombreux policiers en civil, ont prévu de s’installer square Daviais. C’est là que s’était déroulée, au printemps une grève de la faim.

« En colère »

La semaine dernière, à la demande du groupe Vinci et de l’Etat, des centaines de gendarmes et CRS ont commencé une grande opération d’expulsion de militants qui s’étaient installés depuis trois ans dans des maisons vides, ou dans la forêt.

Avant le départ de la manifestation, une habitante a déversé sur le sol plusieurs sacs de carcasses de grenades lacrymogènes envoyées mercredi soir dans le potager du Sabot.

La coordination des opposants a exprimé sa « colère ». Elle estime que l’esprit du texte, qui avait été signé avec les collectivités, pour mettre un terme à la grève de la faim des opposants, n’est pas respecté. Pas plus que la volonté de dialoguer alors prônée par François Hollande.

« Il ne manque plus que les grillages et les miradors », s’est emporté Dominique Fresneau, l’un des responsables de la coordination, en décrivant le secteur de Notre-Dame-des-Landes.

Nouvelle manifestation à 16 h

Affirmant sa solidarité avec les jeunes occupants de la zone, la coordination appelle à venir sur place. « Venez, mais ne faites pas n’importe quoi sur place. Soyez prudents. »

Rendez-vous a été donné ce samedi, à 16 h, sur le site, à la Paquelais (Vigneux-de-Bretagne) d’où il est prévu de gagner Le Sabot, désormais lieu symbolique de la résistance dans la zone. Les personnes présentes ont pu accéder sans problème au maraîchage tenu par des jeunes sans terres qui s’étaient installés là il y a un an. Il n’y avait pas de forces de police ou gendarmerie.

Ce week-end, CRS et gendarmes étaient surtout présentes à Nantes, où se déroulaient plusieurs manifestations.

Les opérations dans la zone de Notre-Dame-des-Landes doivent reprendre la semaine qui vient.

Daprès le préfet, qui a fait un premier bilan, vendredi, sept maisons squattées ont été vidées de leurs occupants, deux ont été détruites, et des cabanes rasées.

«Petit à petit les capacités de séjours illégaux sont neutralisées», affirme le colonel du groupement de gendarmerie.

Sud-Ouest, 20 octobre 2012

NdPN : voir une autre vidéo de la manif ici