Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Inde] L’implantation d’une usine Michelin menace une communauté « d’intouchables »

Michelin se fout du monde et de l’Inde

Donc, comme je vous l’ai signalé ces derniers temps, Michelin, chantre historique du catholicisme social – mais oui -, construit une usine en Inde, dans le Tamil Nadu. Les natifs ces sots, de la caste des Intouchables, ne veulent pas. Je ne reprends pas tout, que vous pouvez retrouver en utilisant le moteur de recherche interne à Planète sans visa. Qu’y a-t-il de nouveau ? Aujourd’hui, mes amies chères Annie Thébaud-Mony et Josette Roudaire, en présence de l’Indienne Madhumita Dutta, ont tenu une conférence de presse à Clermont-Ferrand, siège de Michelin, soutenus par le syndicat CGT de l’entreprise.

Gloire à eux, bien entendu. Et le combat continue, bien entendu. Vous pouvez lire un papier du Parisien, ici ou regarder un reportage de France 3, ici. Dans ce dernier, le petit ponte de Michelin est pathétique.

Planète sans visa, 16 janvier 2012

ndPN : Voir aussi cette vidéo

[Poitiers] LGV : premiers pas d’un projet délirant

Premiers coups de pelle à Poitiers

Le chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe Atlantique connaît son premier coup de pelle en ce début de semaine à Poitiers. Hier lundi 16 janvier, les engins de l’entreprise STPG devaient commencer la démolition de plusieurs bâtiments le long de l’ex-RN 10 (RD 910), entre la rue des Renardières et le n° 244 de l’avenue de Paris.

Pour des questions de sécurité, la vitesse des véhicules sur la RD 910 est limitée à 50 km/h dans le sens Poitiers-Châtellerault. La démolition doit se poursuivre jusqu’au 13 avril.

Nouvelle République, 17 janvier 2012

[Notre-Dame des Landes] Squats expulsables, « le recours aux forces de l’ordre a été requis »

Les Planchettes sont expulsables Le recours aux forces de l’ordre a été requis

Les Planchettes, Bel Air, Le tertre, La Gaité, Le Pré Failli, St Jean du Tertre et peut-être une maison de Grandchamps sont expulsables.

Le recours aux forces de l’ordre a été requis

L’huissier est passé vendredi, les Planchettes sont expulsables comme les autres lieux jugés par le tribunal de St Nazaire.

La trêve d’hiver n’existe pas pour les squats. Cette mesure s’applique tout de suite, si j’ai bien entendu.

Sont concernés : Les Planchettes, Bel Air, Le tertre, La Gaité, Le Pré Failli, St Jean du Tertre et peut-être une maison de Grandchamps.

La préfecture a été contactée

Les délais accordés avant expulsion sont terminés

« Le recours aux forces de l’ordre a été requis »

Pas de trêve d’hiver pour les squats !

Donc expulsion en vue !

Vu sur Indymedia Nantes, 15 janvier 2012

[Bulgarie] Des milliers de manifestants contre le gaz de schiste

Bulgarie: des milliers de manifestants contre le gaz de schiste

Des milliers de Bulgares ont manifesté samedi dans tout le pays contre les projets d’exploration de gisements de gaz de schiste, réclamant un moratoire sur le recours à la fracturation hydraulique.

Des Bulgares manifestent devant le parlement, contre les projets d'exploration de gisements de gaz de schiste, le 14 janvier 2012 à Sofia.

Des Bulgares manifestent devant le parlement, contre les projets d’exploration de gisements de gaz de schiste, le 14 janvier 2012 à Sofia.
 

Un millier de jeunes ont défilé dans le centre de Sofia avec des sifflets et des tambours « pour éveiller les Bulgares ». Brandissant des banderoles « Non au gaz de schiste, oui à la nature », « Chevron, va-t-en », les manifestants se sont arrêtés devant le siège du gouvernement et du parlement, scandant « Victoire ».

Des manifestations contre le gaz de schiste ont également eu lieu dans la région agricole de Dobroudja (nord-est) où des sondages sont prévus, ainsi qu’à Varna et Bourgas (est), Plovdiv (sud) et Pleven (centre-nord), selon la radio publique.

L’organisation écologiste Fracking Free Bulgaria a annoncé samedi avoir obtenu de la présidente du Parlement Tsetska Tsatcheva la promesse d’un moratoire, dès mercredi prochain, sur le recours à la technique de fracturation hydraulique pour l’exploration du gaz de schiste.

Une loi d’interdiction de cette technique jugée hautement polluante a été adoptée en juin en France, alors que des projets autour du gaz de schiste sont en cours dans des pays comme les Etats-Unis, la Pologne et la Chine.

La Bulgarie, qui dépend presque entièrement des livraisons de gaz russe via l’Ukraine, cherche à diversifier ses sources.

En juin, le gouvernement bulgare a donné le feu vert à la société américaine Chevron, qui a remporté un appel d’offres pour l’exploration d’un gisement de gaz de schiste à Novi Pazar (nord-est) et a a lancé deux autres appels d’offres d’exploration dans le nord-est du pays.

La capacité des gisements de gaz de schiste en Bulgarie est estimée de 300 milliards à un trillion de mètres cube, selon les sociétés candidates, a alors annoncé le ministre de l’Economie et de l’Energie Traïtcho Traïkov.

Des ONG écologistes affirment que des travaux d’exploration sont déjà effectués par une entreprise russo-bulgare dans le nord-est, ainsi que le long du littoral bulgare de la Mer Noire. Cette information n’a pas été officiellement confirmée.

AFP, 14 janvier 2012

[Poitiers] Procès des faucheurs volontaires : entre 300 et 600 euros d’amende et des jours-amendes requis par le parquet

Faucheurs volontaires : un procès agité

Des témoignages d’un haut intérêt scientifique mais aussi les malheurs d’une avocate ont émaillé un procès qui s’annonçait plutôt technique.

Le président de la cour d’appel, Francis Lapeyre vient tout juste d’annoncer qu’il refuse de visionner le « témoignage » enregistré par Stéphane Hessel en faveur des huit faucheurs volontaires qui sont jugés ce jour-là. Un cri de femme s’élève des bancs de la défense. L’espace d’une seconde, on s’imagine que la bouillante Me Marie-Christine Etelin, défenseur depuis dix ans des opposants aux OGM à travers la France, exprime ainsi son indignation.

Il n’en est rien. L’avocate vient de s’effondrer, victime d’un douloureux déplacement de sa prothèse de hanche. Audience suspendue, pompiers, SAMU… Me Etelin est conduite au CHU où elle est opérée dans l’après-midi. Me Simone Brunet la remplace à la barre aux côtés de l’autre avocat des faucheurs, Me Nicolas Gallon.

Condamnationou relaxe ? Une affairede droit délicate

Cet incident aussi douloureux qu’inattendu vient rompre le déroulé d’une audience où les exposés scientifiques venaient jusqu’alors contrebalancer la sécheresse des débats purement juridiques.
En juin dernier, le tribunal correctionnel avait relaxé les huit prévenus, parmi lesquels deux « vedettes » : François Dufour, vice-président vert du conseil régional de Basse-Normandie, et surtout José Bové, le leader paysan devenu député européen d’Europe Écologie les Verts.
Relaxés, non qu’il existe le moindre doute sur la réalité des faits qui leur sont reprochés : le 15 août 2008, quelque 200 militants anti-OGM (dont les huit prévenus, qui le revendiquent) s’en prennent à deux champs de maïs transgéniques appartenant à la société Idémaïs, que gère Jean-François Charles, agriculteur à Valdivienne. Il s’agit de deux expérimentations menées pour le compte de la multinationale Monsanto. Ces expérimentations ont été dûment autorisées en 2006. Ce n’est qu’au mois d’octobre 2008, soit bien après le fauchage, que le Conseil d’État va dire que cette autorisation était illégale. Sur le papier, les faucheurs sont donc coupables : depuis 2002, tous les cas similaires se sont traduits au final par une sanction des contrevenants.
Mais le parquet commet une bévue dans les poursuites en visant l’article qui poursuit les destructions de cultures destinées à la mise sur le marché et non celui qui sanctionne les destructions d’essais scientifiques. Le tribunal prend acte de cette erreur et relaxe les prévenus au grand dam du parquet, qui fait appel. Suivant ou non des directives données par le Ministère, selon qu’on s’en tient à la version officielle (défendue hier par l’avocat général) ou à l’officieuse.
Le débat juridique a donc essentiellement porté sur ce point de droit délicat. La cour s’est donné jusqu’au 16 février pour le trancher.

Des peines d’amende requises

Après avoir affirmé avec force que l’appel du parquet ne devait rien à une quelconque intervention du Ministère, l’avocat général Frédéric Chevalier a demandé à la cour de requalifier les faits poursuivis, ce que le tribunal avait refusé de faire. Il a requis des peines d’amende de 300 à 600 € contre la plupart des prévenus, à l’exception des récidivistes multiples, menacés de jours-amendes, plus sévères. José Bové, s’il est condamné, pourrait ainsi avoir à régler, sous peine de prison, 200 jours- amendes à 10 euros.

Nouvelle République, Vincent Buche, 14 janvier 2012

Des scientifiques à la barre

Ce procès, largement moins médiatisé que le précédent devant le tribunal correctionnel, a donné l’occasion à deux grands scientifiques, le professeur Jacques Testart, « père » du premier bébé-éprouvette français, et le professeur Pierre-Henri Gouyon, d’amener le débat sur le terrain de l’éthique.
Jacques Testart est revenu trente ans en arrière, quand ses travaux sur la fécondation in vitro suscitaient eux-mêmes interrogations et oppositions. Le Pr Testart n’en est pas moins aujourd’hui un farouche opposant aux OGM. « Il y a toujours un risque quand on mène une expérimentation ». Ce risque, lui et son équipe l’ont assumé parce qu’en face d’eux, il y avait des centaines de parents désespérés de ne pas avoir d’enfants qui leur demandaient une solution.
« Là, poursuit le Pr Testart, je n’ai vu personne réclamer de manger du maïs transgénique. Il n’y a donc aucune raison de prendre ce risque ». Un risque totalement contesté par les avocats de Monsanto et, qui, c’est vrai, n’est pas plus démontré que l’innocuité des OGM. « Les connaissances sont insuffisantes, estime cependant Jacques Testart, pour qu’on passe à l’expérimentation dans les champs. »

Nouvelle République, 14 janvier 2012

Bon enfant

Jean-François Charles (à gauche), à José Bové : « Je ne vous en veux pas ! »

 

Jean-François Charles (à gauche), à José Bové : « Je ne vous en veux pas ! »

En dépit des rodomontades rigolardes d’un José Bové au mieux de sa forme, ce procès s’est déroulé dans une excellente ambiance comme en témoigne cette photo où l’on voit Jean-François Charles, propriétaire des champs ravagés à Civaux et Valdivienne, plaisanter avec José Bové, le meneur des faucheurs volontaires.

Nouvelle République, 14 janvier 2012