Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Metz] CGT, FO et UFAP-UNSA pour les miradors en taule

 Des surveillants de l’administration pénitentiaire face aux policiers le 8 décembre 2011 devant la prison de Metz

Des surveillants de l’administration pénitentiaire (AP) ont bloqué jeudi, pendant deux heures, l’accès à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu qui a dû être dégagé vers 09H00 par la gendarmerie Mobile, a constaté un journaliste de l’AFP.

A l’appel d’une intersyndicale Ufap-Unsa, FO et CGT, une cinquantaine de fonctionnaires ont bloqué l’entrée de la prison pour protester contre la fermeture prochaine du mirador numéro 4 de la maison d’arrêt, récemment rénové pour 650.000 euros.

Ce mirador fait partie de sept installations de ce type devant être fermées par l’AP en Lorraine et en Alsace: trois autres au centre de détention d’Oermingen (Bas-Rhin), deux à la prison d’Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) et une au centre de détention de Toul (Meurthe-et-Moselle).

 Pour protester contre ces fermetures, l’intersyndicale avait appelé mercredi les gardiens de prison de l’Est à empêcher tout mouvement à Metz-Queuleu. Les surveillants, qui bloquaient depuis 06H45 l’entrée principale de l’établissement pénitentiaire, ont été dispersés vers 09H00, dans un chahut bon enfant, par les forces de l’ordre.

Selon les syndicats, l’AP a en projet la fermeture « totale » de 29 miradors et « partielle » de 19 autres sur les quelque 250 Tours de surveillance en service dans les prisons françaises. Chaque mirador correspond à cinq postes de travail.

« Les emplois dégagés par ces fermetures iront à la RGPP (révision générale des politiques publiques, ndlr) et ne seront pas redéployés dans les établissements, où les agressions de surveillants sont de plus en plus nombreuses », a souligné la CGT. « Le 17 novembre à Metz-Queuleu, un surveillante a été attaquée par l’auteur d’une prise d’otage à la prison de Montmédy Meuse) qui, la veille, venait de prendre trois ans ferme », a rappelé Fadila Doukhi, responsable FO à Metz-Queuleu.

« C’est une décision des pontes parisiens destinée à faire des économies, mais on va exposer les personnels », a par ailleurs regretté le secrétaire général de l’Ufap-Unsa Grand Est, Eric Gemmerlé.

La direction régionale des services pénitentiaires a de son côté rappelé que la décision concernant les miradors, prise au niveau national, n’était pas encore actée et qu’elle serait finalisée prochainement.

AFP, 8 décembre 2011

Mumia Abou-Jamal ne sera pas exécuté mais reste en taule

Etats-Unis: Mumia Abu-Jamal remporte un combat de 30 ans contre la peine de mort

 
Une photographie de Mumia Abu-Jamal exhibée lors d'une manifestation, en 2001 à Paris, pour demander la libération du militant noir américain.

 
Une photographie de Mumia Abu-Jamal exhibée lors d’une manifestation, en 2001 à Paris, pour demander la libération du militant noir américain.

Mumia Abu-Jamal, l’un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis, a appris mercredi qu’il ne serait pas exécuté, épilogue d’une âpre bataille judiciaire de près de 30 ans.

Le procureur de Philadelphie Seth Williams a en effet annoncé qu’il ne redemanderait pas la peine de mort contre l’ancien journaliste radio et militant du mouvement révolutionnaire Black Panthers, trente ans après sa condamnation pour le meurtre d’un policier blanc à Philadelphie.

« Abu-Jamal ne sera plus condamné à mort, mais il restera derrière les barreaux pour le restant de ses jours, et c’est là qu’il doit être », a précisé le procureur, ajoutant qu’il n’avait « aucun doute », sur le fait que Mumia Abu-Jamal, 57 ans, avait tué le policier Daniel Faulkner le 9 décembre 1981.

 

La décision du procureur implique que, selon la loi de l’Etat de Pennsylvanie (Est), Mumia Abu-Jamal finira sa vie en prison sans possibilité de libération.

« Les procureurs ont fait ce qu’il fallait faire. Après trente ans, il était temps de mettre fin à cette recherche de la peine de mort », s’est réjoui mercredi le NAACP, principale organisation de défense des droits civiques des Noirs américains, qui a assisté le condamné dans sa défense. « Justice est rendue lorsqu’une condamnation à mort par un jury mal informé est annulée », a ajouté son avocate Judith Ritter.

La NAACP avait dénoncé le manque d’équité des audiences qui avaient conduit à la condamnation à mort d’Abu-Jamal, par un jury exclusivement blanc.

La femme du policier Maureen Faulkner a quant à elle affirmé qu' »il ne restait plus tant de temps que ça avant qu’Abu-Jamal soit confronté au Juge Suprême, et qu'(elle) attendait ce moment avec impatience ».

Mumia Abu-Jamal, « cause célèbre » internationale, et qui a même un timbre à son effigie en France, a écrit plusieurs livres et des dizaines d’articles depuis le couloir de la mort.

Un site internet lui est consacré (FreeMumia.com) et ses partisans, pour qui Mumia Abu-Jamal était le symbole d’une justice raciste, avaient déjà prévu une journée d’action le 9 décembre à Philadelphie, date anniversaire des 30 ans du meurtre et de son emprisonnement. Une autre était également annoncée en Californie le 11 décembre, avec notamment la militante noire Angela Davis.

Une pétition internationale avait été lancée en ligne en janvier 2010 pour demander au président américain Barack Obama de se prononcer contre la condamnation à mort. Elle a recueilli des dizaines de milliers de signatures, dont celles de l’ancienne Première dame de France Danielle Mitterrand, depuis décédée, de l’écrivain allemand Günter Grass ou encore du linguiste américain Noam Chomsky.

En octobre dernier, la Cour suprême américaine avait refusé de se saisir du dossier, après qu’une cour d’appel fédérale eut décidé au printemps que la condamnation de Mumia Abu-Jamal devait être réexaminée, les instructions données aux jurés lors du procès en 1982 étant mal formulées.

C’est dans ce cadre que les procureurs de Philadelphie ont renoncé mercredi à redemander la peine de mort, après des années de bataille judiciaire à tous les niveaux de juridiction.

 AFP, 7 décembre 2011

[Russie] Manifestations contre le régime : des centaines d’arrestations et de la taule

En Russie, de nouveaux appels à manifester malgré des arrestations musclées

Plusieurs mouvements de l’opposition russe ont annoncé mercredi qu’ils allaient poursuivre les manifestations contre la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives, malgré les interpellations musclées la veille de centaines d’opposants.

Un groupe baptisé « Manifestation pour des élections honnêtes » appelait mercredi sur plusieurs réseaux sociaux à un nouveau rassemblement samedi après-midi en plein centre de Moscou. Vers 08H30 GMT, plus de 8.000 personnes avaient répondu à l’appel sur Facebook.

Un autre groupe, dénommé « Contre le parti des escrocs et des voleurs », formule désormais populaire dans le pays pour désigner le parti au pouvoir Russie Unie, appelait de son côté à se rassembler tous les jours à 19H00 (15H00 GMT).

« Puisque le pouvoir a volé les élections au peuple, nous ne pouvons défendre nos droits que dans la rue! », proclame le groupe sur internet.

Les élections législatives remportées dimanche par Russie unie, dont le score a toutefois chuté de 15 points, à moins de 50%, par rapport au scrutin précédent en 2007, ont été marquées par de nombreuses irrégularités selon l’opposition et les observateurs étrangers.

Les accusations de fraude massive ont poussé de nombreux Russes, mobilisés essentiellement grâce à Internet, à descendre dans la rue dans les deux principales villes du pays, Moscou et Saint-Pétersbourg. Le mouvement, d’une ampleur sans précédent depuis des années, a amené la presse russe à évoquer « l’éveil d’une nouvelle génération, jusqu’à alors apolitique ».

Mardi soir, au deuxième jour consécutif de protestations, près de 800 personnes ont été arrêtées sans ménagement par la police anti-émeute dans les deux villes.

« Les policiers ont interpellé 569 personnes qui essayaient de participer à un rassemblement non autorisé sur la place Trioumfalnaïa », au centre de Moscou, a indiqué mercredi une source policière à l’agence Itar-Tass.

Dans l’ancienne ville impériale, ce sont quelque 200 manifestants qui ont été arrêtés, selon la police.

Plusieurs responsables de mouvements de l’opposition ont été interpellés dans la capitale, dont l’ancien vice-Premier ministre et dirigeant du parti non enregistré Parnas, Boris Nemtsov, et le chef du parti Iabloko, Sergueï Mitrokhine, avant d’être relâchés.

Le quotidien Kommersant a indiqué qu’un de ses journalistes avait été jeté brutalement dans un car de police et frappé par deux hommes en casque et munis de matraques, puis libéré.

Lundi, des milliers d’opposants (2.000 selon la police, 10.000 personnes selon les organisateurs), s’étaient déjà rassemblés dans la capitale russe et 300 personnes avaient été interpellées, dont le blogueur dénonçant la corruption Alexeï Navalny et un dirigeant du mouvement d’opposition libérale Solidarnost, Ilia Iachine.

Tous les deux ont été condamnés mardi à 15 jours de prison pour refus d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre.

M. Navalny a fait appel du jugement et sa plainte doit être examinée à 14H30 (10H30 GMT), a indiqué une porte-parole du tribunal Tverskoï, Ekaterina Ilina, citée par l’agence Ria Novosti.

D’autres jugements doivent être prononcés dans la journée.

Six personnes ayant été interpellées lundi ont déjà été condamnées dans la matinée par un tribunal de Moscou à des peines de 10 à 15 jours de prison, a indiqué la radio Echo de Moscou.

A Saint-Pétersbourg, la plupart des manifestants de lundi ont en revanche été relâchés, a indiqué un porte-parole de la police locale à Ria Novosti.

Un régime de sécurité renforcé est en vigueur dans Moscou, avec des renforts de police, jusqu’à la publication des résultats définitifs, ont annoncé les autorités.

Mardi, Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’UE, a estimé que certains aspects des élections suscitaient de « graves préoccupations ».

La secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton, a de son côté déclaré que les élections n’avaient été « ni libres, ni équitables », des critiques jugées « inacceptables » par la diplomatie russe.

La France a jugé « préoccupante » l’interpellation de centaines de manifestants en Russie et souligné son attachement au respect du droit à manifester pacifiquement.

AFP – Moscou, 7 décembre 2011

[Tunisie] La lutte continue – réactions de médias bourgeois locaux

La tension monte de plusieurs crans

La tension monte de plusieurs crans

 Les événements sont allés, hier, crescendo et la tension est montée de plusieurs crans à Gafsa, au point qu’elle offrait l’image d’une ville en état de siège.
Au sit-in des diplômés de l’enseignement supérieur qui se poursuit depuis quelques jours devant le siège de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) s’est jointe une manifestation imposante de protestation contre le chômage des jeunes et la non-satisfaction de leurs revendications.
Certains parmi les manifestants n’ont pas hésité à brûler des pneus et à dresser des barricades sur les routes, empêchant les automobilistes de quitter la ville ou d’y entrer.
D’autre part, des citoyens de la délégation d’El Ktar (se trouvant à 17 km de Gafsa) se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat exigeant à ce que le gouverneur de la région leur trouve une solution à l’absence du délégué de leur ville qui n’a pas rejoint son poste depuis quelque temps.
Les protestataires d’El Ktar appellent à une solution urgente préservant leurs intérêts qu’ils estiment durement touchés. Ils appellent également à la réouverture du siège de la délégation d’El Ktar et au retour aux activités administratives normales.

La presse (bourgeoise) de Tunisie, 6 décembre 2011

Des individus saccagent le siège de l’IRIE Gafsa

 Un groupe d’individus ont attaqué, dans la nuit de lundi à mardi, le siège de l’Instance régionale indépendante pour les élections à Gafsa (IRIE), défonçant l’entrée principale, les fenêtres et les portes de plusieurs bureaux et saccageant et pillant les équipements, et ce en dépit du couvre-feu imposé sur le gouvernorat.

Auparavant, les forces de la sûreté intérieure avaient fait usage de gaz lacrymogène pour disperser ces individus qui avaient bloqué la route menant à El Ksar et tenté de s’introduire dans les locaux du siège social de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), détruisant tout ce qui se trouvaient sur leur passage.

Une source sécuritaire a fait savoir que trois personnes ayant des antécédents judiciaires ont été arrêtées parmi ce groupe d’agitateurs.

De leur côté, les agents et cadres de la CPG ont organisé un rassemblement sur leur lieu de travail pour protester contre les agressions visant le siège social de la compagnie, exprimant la détermination à protéger leur établissement.

Tixup, Ghaith J., 6 December 2011

Guéant et Zebulon 1er font les poubelles du FN

Guéant et Zebulon 1er font les poubelles du FN

 En ce lundi 5 décembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? À cinq mois de l’élection présidentielle, le Sinistre de l’Intérieur, l’Obersturmführer Guéant a reçu une mission de Zebulon 1er, tenir toutes les semaines, voire tous les jours, des propos aussi xénophobes que Le Pen et multiplier les mesures répressives contre les étrangers, pour disputer au FHaine l’électorat raciste, chauvin et réactionnaire.

Depuis des mois, l’objectif fixé à la police et à la justice d’expulser 30 000 sans-papiers en 2011 est sans cesse répété. Sur le terrain, cela se traduit par des centaines de milliers de contrôles au faciès, de nombreuses arrestations, des emprisonnements, une vie de chien imposée à des centaines de milliers d’hommes et de femmes.

Il y a trois semaines, à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, L’Obersturmführer Guéant a menacé de ne pas renouveler les cartes de séjour des immigrés ne suivant pas assidûment les cours obligatoires de français. Plus récemment, à Montauban dans le Tarn-et-Garonne, c’est aux demandeurs d’asile qu’il s’en est pris. Leurs demandes sont trop nombreuses et souvent infondées, estime-t-il arbitrairement. Il veut réduire le chiffre habituel d’environ 10 000 réfugiés accueillis chaque année et expulser rapidement ceux qui sont déboutés de leur demande.

Dimanche 27 novembre sur Europe 1-I-télé, il a stigmatisé l’immigration légale. Chaque année, 200 000 étrangers s’installent ainsi en France. Lorsque le journaliste a rappelé à l’Obersturmführer Guéant la position de Marine Le Pen sur ce sujet, il a aussitôt renchéri : « Moi aussi je trouve que c’est trop. » Et il a dit sa volonté de réduire cette immigration légale de 10 % cette année, en faisant la chasse aux soi-disant mariages frauduleux et aux regroupements familiaux qui ne remplissent pas les conditions de revenu et de logement exigées.

Le lendemain, s’inspirant du discours de Zebulon 1er  du 15 novembre à Bordeaux, dans lequel celui-ci injuriait les travailleurs en prétendant qu’ils volent la Sécurité sociale en abusant des arrêts maladie, L’Obersturmführer Guéant a lancé son couplet de ministre de l’Intérieur. Selon lui, il y a des fraudes sociales spécifiques aux étrangers. À titre d’exemple, il a cité des allocations familiales, de logement ou d’handicapé versées à des étrangers qui ne résident pas au moins trois ou six mois en France, ou les travailleurs maghrébins retraités touchant le minimum vieillesse et retournant trop souvent à son goût voir leur famille dans leur pays d’origine. Les contrôles vont être renforcés, claironne l’Obersturmführer Guéant. À partir du 1er janvier 2012, a-t-il annoncé, le fichier des cinq millions d’étrangers résidant en France sera connecté à ceux de la Sécurité sociale. Ainsi, avec un clic informatique, tous les salariés du pays pourront être fliqués en permanence ! Dans leur programme électoral, les Zebulonystes peuvent introduire le slogan : « Le FN vous promet de supprimer tous les droits sociaux des étrangers », l’UMP, elle, a commencé à le faire. »

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!

Groupe de Béthune, 5 décembre 2011