Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Nantes] Violences policières parc Mercœur – Appel à témoignages

Vendredi 2 septembre, square Mercœur (en face du Bouffay à Nantes), une dizaine de personnes se sont perché-e-s dans les arbres, soutenu-e-s par d’autres militant-e-s resté-e-s au sol ; pour protester contre les projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de destruction du parc Mercœur, et contre le bétonnage d’espaces de vie et de partage en général (voir ici pour plus d’infos sur cette action).

Alors que les opposant-e-s préparaient un pique-nique, chantaient des chansons ou des slogans ou diffusaient des tracts, les policiers ont procédé à des arrestations particulièrement violentes, sous prétexte de contrôle d’identité : coups de matraque, strangulation, usage de lacrymogènes à bout portant, tazer, insultes, menaces de coups et de viol, coups divers et torsion des membres, menottage trop serré, etc.

Parmi la vingtaine emmenée au commissariat, plusieurs personnes sont accusé-e-s de “rebellion” (c’est à dire d’avoir “résisté avec violence” lors de leur arrestation) et passeront en procès (risque d’amende et de peine de prison). Certain-e-s portent plainte contre la police pour coups et blessures.

Pour préparer leur défense, nous avons besoin d’un maximum de témoignages au plus vite. Si vous avez des photos, des vidéos, ou si vous pouvez témoigner par écrit de ce que vous avez vu, contactez-nous.

Par mail : zad [arrobase] riseup [point] net Par courrier : Les planchettes, 44130 Notre-Dame-des-Landes (laissez-nous vos coordonnées pour que nous puissions voir ensemble comment témoigner)

Merci pour elles/eux

Appel procès No Border 08/09

Le 2 juillet dernier, des militants No Border décidaient d’une action symbolique contre le centre de rétention de Coquelles ! Ce complexe regroupant CRA, commissariat de la PAF et annexe du TGI de Boulogne fut bloqué pendant environ 1h30 avant que les militants soient délogés de manière peu amicale.

Lors de cette intervention policière, deux militantes ont été arrêtées. Il s’agissait de L. et L., à qui les autorités ont ajouté à leur convocation du 12 juillet dernier des charges de refus de prise d’empreintes digitales et de photographie. Ces nouvelles charges à leurs dossiers ne respectant pas le temps légal de préparation à la défense ont été reportées à la demande de leur avocat, à une date ultérieure, le [jeudi] 8 septembre prochain !

Pour rappel, lors du procès du 12 juillet dernier, les deux même militantes ainsi qu’un de leur camarade ont été relaxés pour des cas de violences volontaires et occupation illégale et déclarés coupables mais sans peine pour le cas similaire de refus de prises d’empreintes.

Lutter pour la liberté de circulation, c’est aussi lutter contre le système qui cherche, fiche et traque les populations avec ou sans papiers.

RDV au TGI de Boulogne-sur-Mer, le 8 septembre 2011 à 13h30.

Legal Team Calais – 30 août 2011.

Saint-Etienne: il se fait la belle avant de passer au tribunal

Un homme, convoqué en comparution immédiate dans une affaire de stupéfiants, s’est évadé menotté du palais de justice de Saint-Étienne, en début d’après-midi. Il est toujours en fuite.

Près d’un kilo de résine de cannabis avait été retrouvé chez lui durant le week-end et l’homme d’une trentaine d’années devait comparaître cet après-midi devant le tribunal de Saint-Etienne dans le cadre d’une comparution immédiate. Mais son avocat l’a attendu en vain.

En effet, le prévenu s’est fait la belle à son arrivée au palais de justice. Ce Stéphanois aurait profité d’un portail mal refermé après le passage du fourgon qui le transportait. Et c’est menotté qu’il s’est évanoui dans les rues du centre-ville de Saint-Etienne. Il n’a pour l’heure toujours pas été retrouvé.

Le Progrès, 08/08/2011

[Poitiers] Il volait des voitures pour les brûler ensuite

Hier, Pierre a été condamné à Poitiers à 2 ans de prison ferme pour vol de voitures et destruction de biens sur la commune du Vigeant.

La personnalité de ce jeune homme de 32 ans a surpris hier au tribunal correctionnel de Poitiers. Pierre comparaissait avoir volé deux voitures mais pas seulement. Ce SDF, sans emploi, a aussi mis le feu aux deux véhicules, qu’il avait volés, en mai et juillet derniers sur la commune du Vigeant.

Le président du tribunal lui a alors demandé s’il se rendait compte de la gravité de ses actes en insistant sur le fait que les voitures peuvent exploser et causer des dommages aux personnes à proximité. A la barre, le prévenu ne semblait pas capable d’expliquer pourquoi il mettait systématiquement le feu aux véhicules.
C’est l’alcool qui semble pousser cet homme à fauter. Il ne boit pas souvent mais quand il consomme, il dit pouvoir boire 3 à 4 litres de bière. Un problème dont il est conscient. « Je souhaite me faire soigner, trouver un emploi et avoir une vie normale », a-t-il dit à l’audience. Le prévenu a expliqué avoir déjà demandé une cure auprès de la justice. Une requête qui n’a pas vraiment sa place dans un tribunal selon le président: « La justice ne peut pas tout. C’est aussi à vous de faire un effort. »
Pierre est déjà bien connu du tribunal de Poitiers où son casier judiciaire s’allonge années après années. Il a déjà été condamné 17 fois pour d’autres faits, notamment du vol et a déjà purgé plusieurs peines de prison.

Une enfance difficile

Pour son avocate, M Patricia Coutand, Pierre représente « l’échec de notre système pénitentiaire ». L’avocate a tenté d’éclairer le tribunal sur la personnalité du prévenu qui a eu une enfance difficile. Un père alcoolique et violent qui a mis le feu à la maison familiale, détruit les meubles à coups de hache et mis son fils à la rue en sous-vêtements. « Aujourd’hui, Pierre ressemble à cet homme qu’il hait et dont il n’a aucune nouvelle. » M Coutand a aussi parlé de l’attitude de son client en prison. Un détenu modèle, qui travaille et est libre de ses mouvements. « C’est en prison qu’il se montre sous son meilleur jour, c’est triste. » Pendant la plaidoirie de son avocate, l’homme s’est mis à pleurer, visiblement touché par l’analyse qui était faite de ses actes et de son passé.
Le procureur avait requis 4 ans d’emprisonnement dont 2 ans avec sursis et mise à l’épreuve ainsi qu’une obligation de travailler et de se soigner.
Pierre a été condamné, au final, par le tribunal à 2 ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt.

Bintily Diallo, Centre Presse, 06/08/2011

Bordeaux. Un étranger maintenu illégalement en détention

Les syndicats de la magistrature réclament l’ouverture d’une enquête après « la grave atteinte aux libertés publiques dont s’est rendue responsable l’administration ».

Tollé des syndicats de la magistrature contre le Tribunal de Grande instance de Bordeaux (TGI) après une révélation de la Cimade relayée par la presse quotidienne régionale. Selon le Syndicat des avocats de France (Saf), ce TGI vient d’être « le théâtre de faits extrêmement graves et pénalement répressibles ». En conséquence, le Syndicat de la magistrature a décidé de saisir le procureur de Bordeaux afin qu’il ouvre « une enquête pénale » pour déterminer qui a pu se livrer à de tels actes et pourquoi. De quoi s’agit-il ?

Monsieur Ghotra Bhupinder Singh, ressortissant indien vivant en Italie, a été interpellée en situation irrégulière à la gare de Bordeaux Saint-Jean alors qu’il s’apprêtait à prendre un train pour rentrer dans son pays de résidence. Il est alors placé en garde à vue puis en centre de rétention le 29 juillet dernier.

« Définitive et exécutoire »

Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) ordonnait sa remise en liberté dès le lendemain 18h invoquant l’impossibilité depuis le 28 avril 2011 de placer en garde quelqu’un seulement soupçonné d’être en situation irrégulière. Une décision notifiée au Procureur de la République dont ni le parquet ni la préfecture n’ont fait appel comme ils en ont la possibilité. La décision du juge est de ce fait « définitive et exécutoire ».

Monsieur S. aurait donc dû pouvoir rentrer chez lui. Il n’en est rien. Les services préfectoraux, malgré la décision du JLD, le maintiennent en détention avant son éloignement forcé vers l’Italie le 1er août à 4h du matin.

Atteinte à la séparation des pouvoirs

Pour les magistrats, il s’agit là du non-respect délibéré d’une décision judiciaire. « L’Etat français par l’intermédiaire de son représentant en Gironde avec assistance de la police de l’Air et des Frontières » vient de violer les fondements de l’Etat de droit que sont la séparation des pouvoirs », dénonce le Saf dans un communiqué.

De son côté, l’avocat de Ghotra Bhupinder Singh a annoncé son intention de porter plainte à l’encontre de la préfecture de la Gironde pour séquestration arbitraire.

Selon l’article 432-4 du Code Pénal, « le fait, pour une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle » peut être puni de sept ans de prison.

« Un dysfonctionnement »

« En s’affranchissant de ces régles, le pouvoir politique instaure le règne de l’arbitraire et de l’insécurité généralisée pour le citoyen », concluent le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale des magistrats (USM) dans un communiqué commun.

De son côté, la préfecture de la Gironde a reconnu vendredi « un dysfonctionnement tout à fait exceptionnel ». » Les premières mesures correctrices ont été prises sans délai, dans l’attente des conclusions de l’enquête administrative que le Préfet de la Gironde a immédiatement ordonnée », a assuré la préfecture dans un communiqué.

Elle a reconnu que « les services de permanence de la préfecture, qui n’ont pas fait appel de cette décision (du juge) ont maintenu en rétention l’intéressé, qui a été reconduit en Italie, le 1er août ».

Anne Collin, Le Nouvel Observateur, 05/08/2011