Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

[Poitiers] Au tribunal pour une chansonnette

ndPN : nous avions déjà évoqué le cas de J-C, poursuivi pour outrage au jet de confettis. La « haine erre » fait un papier aujourd’hui… en omettant de rappeler que la chorale « hécatombe » du 21 juin à Poitiers était une action de solidarité pour la liberté d’expression, avec les personnes poursuivies en plusieurs villes de France pour avoir chanté Brassens. Le site Démocratie réelle 86 donne les liens vers cette « affaire ».

Au tribunal pour une chanson et des confettis PQR 16/02/2012

16 février 2012

by Démocratie réelle et maintenant

Un homme de 52 ans a été appelé fin janvier au commissariat et s’est vu remettre une convocation devant le tribunal correctionnel de Poitiers où il aura à répondre, le 4 mai, d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. Le 21 juin 2011, ce quinquagénaire appartenait à un groupe de personnes qui avaient entonné la chanson « Hécatombe » de Georges Brassens devant le commissariat de police. Cette chanson, bien peu respectueuse pour l’uniforme a été très mal perçue par les policiers, qui ont couvert les chants par leurs sirènes. Les choses auraient pu en rester là si certains manifestants, parmi lesquels le prévenu, n’avaient cru bon de jeter des confettis en direction des policiers, dont un haut gradé. Il appartiendra aux juges de dire si l’attitude spécifique de ce manifestant relevait de l’outrage ou de l’inoffensif monôme.

Le Communiqué du Comité antirépression et de Démocratie réelle maintenant – Poitiers : Soutien à J.-C.en procès pour avoir chanté du Brassens et jeté des confettis !

Le compte rendu du 21 juin 2011 : “Hécatombe” de répression contre une chansonnette

[Genève] « Cassé = gratuit »

[Genève] Sabotez le monde pour la gratuité !

Vandalisme à Genève – Des « terroristes de distributeurs » sévissent

Pas moins de 160 machines à billets ont été mises hors service à cause d’actes de malveillance. Les Transports publics genevois vont porter plainte.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1329341716.jpgLes motivations du « commando » ont le mérite d’être claires.

Les usagers des Transports publics genevois (TPG) ont une nouvelle fois fait la grimace hier. Mais, cette fois, le nouvel horaire des TPG n’y est absolument pour rien. La raison de leur courroux ? L’impossibilité d’acheter un billet valide auprès des distributeurs. En effet, 160 des 650 machines du réseau ont été mises hors service dans la nuit de dimanche à lundi par des actes de vandalisme.

« Vu l’organisation, il s’agit d’une véritable opération commando. Nous avons été victimes de terroristes de distributeurs », fulmine Philippe Anhorn, porte-parole de la régie publique. Les distributeurs ont été rendus inutilisables avec de la colle. Des plaques de bois taillées au format carte de crédit ont même été enfoncées dans certains d’entre eux.

« Sabotez le monde pour la gratuité ! »

Mardi, certaines machines n’étaient toujours pas exploitables et portaient les stigmates de l’attaque. « Cassé = Gratuit », peut-on lire sur l’une d’entre elles à Plainpalais. Deux arrêts plus loin, aux Augustins, le texte est plus éloquent. Le distributeur porte l’inscription « Sabotez le monde pour la gratuité ! »

Ces actes de rébellion ne sont pas signés. Mais les TPG ne désespèrent pas de mettre la main sur les voyous. « Nous allons déposer plainte, lance Philippe Anhorn. Il faudra 70 heures de travail et environ 5000 francs de fournitures pour assurer un retour à la normale. » La perte sur le chiffre d’affaires est également évaluée à 40’000 francs par jour. En revanche, les usagers qui n’auront pas pu valider leur ticket à cause de cet incident pourront compter sur la souplesse des contrôleurs, promet le transporteur.

Leur presse /20 Minutes Online, 14 février 2012/

Au sujet des statistiques commandées par Guéant sur la délinquance des immigrés.

Il ne se passe plus une semaine sans une sortie répugnante du sinistre de l’Intérieur. Cet article AFP mentionne cette fois-ci une « étude » sur la criminalité spécifique des immigré-e-s, commandée par l’ignoble Guéant. Même si sa conclusion vient tempérer le discours nauséabond relaté, nous ne le diffusons que pour montrer le discours xénophobe sous-jacent qui prolifère actuellement en France, comme ailleurs hélas.

Selon cette étude, 17,3% des vols seraient donc commis par des immigrés, ce qui serait une « confirmation » d’une « surreprésentation » des étrangers dans la délinquance, selon Eric Ciotti, toujours aussi prompt à soutenir la politique migratoire dudit Guéant.

Les données statistiques de la délinquance me font vomir, en particulier lorsqu’elles évoquent un rapport avec l’immigration… mais puisqu’il faut à mon sens reléguer ce genre de statistiques bien « ciblées » à ce qu’elles sont, soit de la bonne grosse propagande xénophobe préélectorale, regardons les chiffres avec plus de précision.

Les « immigré-e-s » représentent entre 8,3% et 11,1% de la population totale, selon qu’on se rapporte à la définition de l’INSEE ou de l’ONU. Il y aurait donc un rapport de un à deux, pour les délits de vol commis, entre les « nationaux » et les « immigrés » ?

Sauf qu’on oublie une évidence, et un autre chiffre qui va avec.

Le vol concerne en effet surtout les pauvres (du moins le vol condamné par la « justice » française, qui n’inclut pas le vol capitaliste de la plus-value par la bourgeoisie, qui représente des chiffres autrement plus conséquents, mais dont ne parlera évidemment jamais Guéant).

Ainsi, les prisons enferment très majoritairement des personnes pour délits et crimes relevant de l’atteinte aux biens d’autrui et sans surprise, l’immense majorité des personnes incarcérées est pauvre. Le « vol » ne trouve pas ses origines dans les… « origines ethniques », mais dans la pauvreté, qui se renforce au sein d’une société violemment inégalitaire. Cela peut paraître évident pour n’importe quel sociologue, mais il fallait le rappeler.

Or la population dite immigrée connaît, selon l’INSEE, un taux de pauvreté d’environ 36 %, soit un taux supérieur de 25 points à celui de la population des ménages non immigrés. A cela s’ajoutent des conditions de vie, pour bien des immigrés, plus déplorables encore ; notamment en termes de logement (concentré dans des zones urbaines d’exclusion sociale). Si l’on suit ce rapport entre vol et pauvreté, sociologiquement bien plus pertinent que celui entre vol et « origine » comme on va le voir, les immigrés pauvres sont environ 3% de la population totale, et les nationaux pauvres 10%.

C’est-à-dire que près d’un pauvre sur trois est immigré en France.

Or les immigrés ne sont pas à l’origine d’un tiers des vols commis, mais de 17%, selon l’étude. C’est-à-dire qu’il y a mathématiquement plus de vols commis par des nationaux pauvres que par des immigrés pauvres.

Voilà une analyse à mes yeux inintéressante au possible, tant le vol est à mon sens compréhensible, et même légitime dans une société aussi inégalitaire que la nôtre, et tant je me fous de « l’origine » dans une analyse de classe de la société. Mais qui a au moins le mérite de remettre à leur place les promoteurs de la xénophobie à la sauce républicaine.

On ne s’en étonnera pas : les politicards flirtant avec la haine xénophobe sont les mêmes qui mènent une politique de guerre aux pauvres et de défense des privilèges des riches. Face à la colère populaire contre les inégalités croissantes, ces bureaucrates de la gestion de la misère préfèrent diviser les pauvres et évoquer des raisons « ethniques » ou encore « religieuses » pour faire diversion, et justifier leur ordre sécuritaire. Façon odieuse de masquer leurs propres responsabilités dans la fabrique de la misère et de l’injustice modernes.

On ne le dira jamais assez : ce sont l’Etat et le capitalisme qui engendrent la misère, pas les « immigrés » qui ne sont, pour leur immense majorité, que des exploités comme les autres. Que les imbéciles et les lâches se rallient aux discours mensongers de leurs exploiteurs pour déchaîner leurs frustrations sur les franges les plus précarisées de la population, c’est une triste ritournelle historique. Quant à nous, nous appelons à lutter contre l’exploitation capitaliste et ses sbires étatistes.

Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !

Juanito, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 15 février 2012

Délinquance: les étrangers mis en cause dans une étude, à 2 mois de la présidentielle

Des étrangers ont été mis en cause dans près d’un vol sur six en 2011 (17,3%, contre 12,8% en 2006), selon un rapport publié mercredi, jour de l’annonce de la candidature à la présidentielle de Nicolas Sarkozy, dont l’immigration devrait être un axe de campagne.

Selon cette étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), commandée par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, sur près de 306.000 « mis en cause » par la police et la gendarmerie en France, pour des vols ou dégradations, 17,3% sont des étrangers.

Ce chiffre est rendu public au lendemain de l’annonce de l’examen le 1er mars à l’Assemblée nationale d’un projet de loi UMP inspiré par la place Beauvau et tendant à augmenter les expulsions d’étrangers condamnés. Depuis fin décembre, Claude Guéant pointe du doigt « une délinquance étrangère supérieure à la moyenne enregistrée dans notre pays ».

Aux yeux du Monsieur Sécurité du candidat socialiste François Hollande, François Rebsamen, pour qui « il n’y a pas de hasard en politique », la publication de cette étude, à deux mois de la présidentielle, « imprime l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy d’un parfum nauséabond ».

Si l’Intérieur, contacté par l’AFP, n’a pas immédiatement réagi, le député UMP Eric Ciotti a salué la « confirmation » d’une « surreprésentation » des étrangers, notamment des Roumains, dans la délinquance. A ses yeux, ce travail « balaie la polémique un peu ridicule après le discours de Grenoble », prononcé à l’été 2010 par Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat y établissait pour la première fois un lien entre délinquance et immigration.

Louis Aliot, vice-président du FN, a salué le fait que, pour « la première fois », « un organisme officiel pointe la corrélation » entre « immigration et insécurité » et « ouvre les yeux de tous nos compatriotes sur les méfaits d’une immigration massive et incontrôlée ».

L’étude détaille la « part des étrangers » dans plusieurs catégories d’infractions, à partir des statistiques officielles.

Pour les violences aux personnes par exemple, point noir depuis quelques années, elle est de 12,4%, un chiffre en baisse par rapport à 2006 (14,2%). Pour les atteintes aux biens, elle est en revanche en hausse (12,8% à 17,3%).

Sur la base de deux fichiers de police et de gendarmerie, le Stic et la BNSD, l’ONDRP a également tenté de définir l’âge, le sexe et la nationalité des étrangers « mis en cause » entre 2008 et 2010.

D’après le Stic -un fichier contesté, notamment par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil)-, le nombre de Roumains a « plus que doublé » pour cette période. Il a augmenté « de près de 95% », selon la BNSD.

« Le nombre de personnes de nationalités de l’ex-Yougoslavie mises en cause pour vols s’est accru de plus de 65% » pour la police, « de plus de 90% » pour les gendarmes.

Selon le Stic, il y a une augmentation globale d’environ 40% du nombre d’étrangers « mis en cause » par la police sur cette période. Cette « tendance à la hausse » concerne aussi « les mis en cause pour vols d’autres nationalités », affirme l’ONDRP, citant les Algériens ou les Tunisiens.

En 2010, selon la Chancellerie, 79.829 des 628.039 condamnations ont été prononcées contre des étrangers (y compris de l’UE), soit une part de 12,7%. Dans son recensement de 2008, l’Insee estime que les étrangers en situation régulière représentent un peu moins de 6% de la population française totale.

Le criminologue Alain Bauer, président de l’ONDRP, comme d’autres sociologues tel Sébastian Roché (CNRS), mettent en garde contre « l’interprétation » des chiffres. Pour Sébastian Roché, ils peuvent conduire à comparer « deux populations qui ne sont pas comparables », les étrangers étant « plus pauvres », « plus urbains » et dotés d' »un niveau scolaire plus faible ».

AFP, 15 février 2012

Encore une sortie homophobe de l’UMP Vanneste

Christian Vanneste (UMP) qualifie de «légende» la déportation des homosexuels

Christian Vanneste  (député UMP du Nord) est un habitué des sorties ignobles, mais ses dernières déclarations ont atteint des sommets. Dans une interview donnée vendredi dernier au site libertepolitique.com, le député du Nord se plaît à revisiter l’histoire de la Seconde guerre mondiale: «Il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels», estime avec aplomb l’élu, membre du collectif de la Droite populaire. «En Allemagne, il y a eu une répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à peu près à 30.000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs (…) Il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France», insiste-t-il.

Interrogé au sujet de sondages indiquant qu’une majorité de Français est favorable au mariage homosexuel, le député répond que ce résultat est le fruit d’un «bourrage de crânes» dû au fait que les homosexuels sont surreprésentés dans le monde médiatique, ce qui leur permet de faire progresser leurs idées avec un «art consommé de la déformation systématique des faits». Christian Vanneste poursuit, définissant l’homosexualité comme un «narcissisme», un «refus de l’autre», un «refus de l’altérité». «Celui qui attire (l’homosexuel), c’est sa propre image», insiste-t-il.

GayLib, le mouvement de défense des homosexuels associé à l’UMP, demande que le député du Nord Christian Vanneste soit exclu du parti présidentiel pour ces propos. «On ne peut que s’indigner, on ne peut qu’être choqués», a réagi Catherine Michaud, secrétaire générale de l’association, assimilant les propos de Christian Vanneste à ceux de Jean-Marie Le Pen qualifiant les chambres à gaz de «point de détail». Pour elle, le député du Nord «a toute sa place au Front National».

Christian Vanneste avait été poursuivi en justice en 2006 pour avoir déclaré que «l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité». Condamné en première instance et en appel, il avait finalement été blanchi par la Cour de cassation en 2008.

 

Le triangle rose était durant le 3eme Reich l’étoile jaune des homosexuels

Blog du Groupe De Béthune (Fédération Anarchiste), 15 février 2012

mise à jour : on apprend aujourd’hui que Vanneste va (enfin) être viré de l’UMP.

Mise au point sur « socialisme » et « communisme »

Lundi 13 février, le candidat Hollande a déclaré au journal Guardian’s :

« Aujourd’hui il n’y a pas de communistes en France… La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir »

Par la suite, sans doute par crainte de perdre une frange de l’électorat de gauche au second tour, Hollande a tenté de relativiser ses propos contre les « communistes ». Mais Front de Gauche et PCF, Mélenchon en tête, sont montés au créneau de l’indignation, se revendiquant représentants d’un « communisme » encore vivant.

On hésite : qui est le plus ridicule dans cette histoire ? Hollande le capitaliste se réclamant du « socialisme » ? Ou Mélenchon le capitaliste se réclamant du « communisme » ? Leurs programmes et leurs discours n’ont rien à voir avec ces notions, qu’ils galvaudent honteusement.

Socialisme et communisme sont des courants politiques ayant en commun le projet politique d’une socialisation des moyens de production, abolissant la domination de classe. Au capitalisme et à l’exploitation salariale, à l’organisation étatiste de la société, ils entendent substituer la socialisation des activités productives aussi bien que des décisions politiques. Socialisme et communisme sont indissociables d’une réappropriation réelle, libre et égalitaire des décisions par les populations elles-mêmes.

Force est de constater que ni Hollande ni Mélenchon n’ont quelque chose à voir avec ces notions. Non, la libéralisation, la privatisation et la financiarisation dont Hollande rappelle lui-même qu’elles furent le bilan de la gauche au pouvoir, ne sont pas du socialisme, mais la défense du capitalisme. Non, l’étatisation de quelques moyens de production, la taxation du capital et la défense de l’exploitation salariale, prônées par Mélenchon, ne sont pas du communisme, mais la défense du capitalisme. Si l’on ajoute qu’ils défendent tous deux l’Etat, et les élections comme moyen de transformer la société, ainsi que le bilan déplorable des courants politiques auxquelles ils appartiennent dans l’étouffement des luttes sociales, on aura définitivement compris que ces deux personnes sont ennemies du socialisme et du communisme.

Nous ne répéterons jamais assez ce fait historique, jamais démenti : les droits sociaux n’ont jamais été conquis que par les luttes à la base, lorsque les populations elles-mêmes ont su s’organiser sans intermédiaires, débordant les appareils bureaucratiques (politiques ou syndicaux). La gauche électoraliste et étatiste a toujours été l’illusion et le cercueil (voire le boucher) des luttes sociales.

S’il existe des divergences entre marxistes/marxiens et anarchistes/libertaires sur le recours ou non à l’Etat en vue de son abolition, et sur la période de transition (ces courants étant eux-mêmes divisés sur ces questions), tous les révolutionnaires affirment que libertés et droits ne se conquièrent pas dans les urnes, mais dans les luttes de classe et « l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes ».

La spécificité des anarchistes est le refus de la dissociation des moyens et des fins dans l’organisation politique et sociale, avec l’analyse que c’est la domination sociale qui engendre les classes. Pour abolir les dogmes, le patriarcat, le capitalisme et l’Etat, les anarchistes prônent le fédéralisme libertaire, c’est-à-dire l’auto-organisation des luttes d’émancipation et des alternatives en actes, de l’échelle locale à l’échelle mondiale.

Pour le socialisme, pour le communisme : pour l’anarchie !

Juanito, Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 15 février 2012