Archives de catégorie : Le travail tue

[Poitiers] Les salarié-e-s de Ianesco débrayent contre le management de choc de la direction

Conditions de travail : débrayage chez Ianesco

La grogne monte chez Ianesco à Poitiers. Sur les 65 salariés de ce laboratoire d’analyses environnementales, près de la moitié d’entre eux ont observé hier matin un débrayage de deux heures devant les locaux de l’entreprise près du campus universitaire. « Au total, 49 personnes ont signé le courrier envoyé au conseil d’administration », révèle un représentant syndical.

La cause ? « Les méthodes de management de la nouvelle direction en place depuis janvier 2012, expliquent les délégués syndicaux. Elles conduisent à une dégradation des conditions de travail, de nombreux arrêts de travail, une perte de la motivation des salariés et une souffrance au travail. » « Nous avons envoyé les deux courriers d’alerte de la médecine du travail au conseil d’administration pour qu’il prenne ses responsabilités par rapport à la santé des salariés. Nous n’avons toujours aucune réponse à ce jour, continuent les syndicalistes. Et notre collègue secrétaire du Chsct est à son tour en arrêt de travail après avoir subi des pressions quand une expertise sur les risques psycho-sociaux a été enclenchée. » Ianesco évolue sur un secteur d’activité soumis à une forte concurrence. « Nous sommes conscients qu’il faut évoluer pour rester dans la course mais nous contestons la forme pour y parvenir. Là, avec les gens qualifiés qui la quittent, les salariés commencent à s’inquiéter de la pérennité de l’entreprise car nous perdons en qualité vis-à-vis de nos clients. La direction a des idées mais il faut aussi écouter les gens qui possède de l’expérience. A force de diviser pour mieux régner, la confiance est en train de se déliter. Nous, on veut aller de l’avant, on aime notre travail. »

Jean-François Rullier, Nouvelle République, 29 mars 2013

[Fleuré – 86] Le maire de Fleuré meurt écrasé par une machine

86 –  Nieuil L’Espoir : le maire de Fleuré meurt sur un chantier

Il était 18h 25, hier, quand les pompiers ont été alertés pour un accident du travail survenu Chemin des Bouaudes. Un homme venait d’être écrasé par un engin de chantier qu’il remontait sur un camion. L’engin a basculé. Il était manoeuvré par le maire de Fleuré, Jean-Paul Sénéchault, patron d’une entreprise de travaux publics.

Dépêche Nouvelle République, 23 mars 2013

[86] Les « patrons de lycées » fournisseurs de chair à profit ?

impasse-de-l-ecoleNdPN : L’école, à quoi ça sert ? A s’émanciper ensemble de l’autorité imposée par une société définie par l’aliénation tous azimuts ? A acquérir des savoir-faire et des connaissances indépendantes d’un monde dont les seules valeurs sont le pouvoir et l’argent ? A développer une culture d’autonomie, individuelle et collective, dont le monde capitaliste du salariat est l’ennemi irréductible ?

Que nenni : à former de futur-e-s esclaves salarié-e-s, à fournir les exploiteurs en chair à profit. Rien n’a changé depuis Jules Ferry : l’objectif de l’école républicaine consiste plus que jamais à modeler les cerveaux de futur-e-s citoyen-ne-s obéissants et de futur-e-s exploité-e-s serviles.

Quand les « patrons des lycées [sic] rencontrent ceux des usines », voilà le titre explicite d’un article paru ce jour dans la Nouvelle République. Ce genre de rencontre contribue à arracher les derniers lambeaux d’hypocrisie d’une école sensée contribuer à rendre les enfants libres ! Cette petite sauterie est d’ailleurs à l’initiative de l’UIMM (le plus célèbre et puissant des syndicats du MEDEF), bien connue pour ses histoires de caisse noire en vue de casser les grèves. On notera, à la fin de l’article, la vieille dénonciation à peine voilée du fonctionnaire prof qui serait déconnecté des ouvriers… que du bonheur.

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Les patrons des lycées rencontrent ceux des usines

La Semaine de l’industrie a été l’occasion pour l’UIMM de provoquer  mercredi à Poitiers une rencontre entre proviseurs et chefs d’entreprise.

Ne caricaturons pas : le temps est loin désormais, où à l’abri des murs de leurs collèges et lycées, les enseignants ignoraient superbement ce qui se passait derrière ceux des usines voisines. Nombre de professeurs, et plus encore de chefs d’établissement ont fini par admettre que l’avenir des enfants qu’on leur confie se trouve notamment, on l’espère du moins, dans ces usines qu’ils connaissent encore si mal.

Deux mondes qui se connaissent encore très mal

Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, l’Union des métiers de la métallurgie (UIMM), principale composante du Medef, avait convié mercredi huit proviseurs ou leurs représentants à dialoguer avec autant de patrons. La rencontre a eu lieu symboliquement, non pas dans une salle de classe, mais au sein d’une usine poitevine, TMH-Novatec, spécialisée dans l’entretien des moteurs et accessoires d’avions. L’occasion de confirmer que, désormais, un dialogue fructueux est possible entre Éducation et monde de l’entreprise. L’occasion aussi de constater qu’en dépit des discours pleins de bonne volonté affirmée, les choses évoluent à la vitesse de l’escargot.

En manque d’ouvriers qualifiés

Il y a exactement huit ans, le recteur d’académie de l’époque pouvait annoncer fièrement que c’en était désormais fini des formations ouvertes ou maintenues en fonction des pressions locales et que désormais les cursus proposés seraient adaptés aux besoins définis par les grands corps de métier. Mercredi, les chefs d’entreprise présents ont pu expliquer à leurs hôtes qu’ils peinent toujours autant à trouver les ouvriers qualifiés qu’ils recherchent (on manque par exemple de chaudronniers ou de spécialistes de la maintenance industrielle) : « Une distance s’est créée entre le monde de l’industrie et le monde de l’éducation », déplore même Jean-Yves Taboni, patron de TMH. En ce sens, organiser une rencontre entre patrons et proviseurs allait certainement dans le bon sens. Aux seconds maintenant de faire en sorte d’aiguiller vers des filières qui embauchent un nombre croissant d’élèves, et pas forcément les cancres. Plus facile à dire qu’à faire apparemment. Et à quand une rencontre du même type entre des professeurs et des ouvriers ?

Vincent Buche, Nouvelle République, 22 mars 2013

[Saint-Savin – 86] Victoire juridique pour les salariéEs licenciéEs d’Aubade

Saint-Savin: les anciens d’Aubade ont gagné

La chambre sociale de la cour d’appel de Poitiers vient de déclarer le licenciement de 66 salariés de la société Aubade par le groupe suisse Calida « sans cause réelle ni sérieuse » et leur accorde d’importants dommages-intérêts.

La chambre sociale de la cour d’appel de Poitiers vient d’ajouter une nouvelle ligne à la liste de condamnations étant tombées sur le groupe suisse Calida après la fermeture, fin 2009, de l’usine Aubade de Saint-Savin (Vienne). Contrairement à ce qu’avaient estimé les prud’hommes de Poitiers, les juges d’appel ont estimé que le licenciement de 101 salariés soi-disant pour raisons économiques, était sans cause réelle ni sérieuse.

66 anciens salariés, défendus par Me Giroire-Revallier, ainsi que l’Union départementale CGT, avaient déposé un recours en justice et viennent d’obtenir gain de cause. Cet arrêt survient quelques semaines après celui de la cour administrative d’appel de Bordeaux qui avait elle-même jugé illégaux les licenciements des salariés protégés d’Aubade.

Toute la question était de savoir si Calida s’était séparé d’une branche de son activité devenue non rentable ou s’il avait fermé l’usine française d’Aubade uniquement pour des questions purement financières. Autrement dit: les salariés ont-ils été victimes de « licenciements boursiers » ?

L’arrêt rendu ce mercredi matin retient cinq motifs pour condamner le groupe Calida:

  • La SAS Aubade fabriquait des boxers et des maillots de bain, donc pas uniquement des sous-vêtements féminins.
  • Le rachat d’Aubade en 2005 avait été présentée par Calida comme un « dépoussiérage » de son image vieillotte de fabricant de « pyjamas de papys » et non comme une diversification dans un tout autre secteur.
  • Calida fabrique lui-même sa propre gamme de lingerie féminine.
  • La notion de « secteur d’activité » est différente de celle de « branche d’activité »: les soutien-gorges comme les pyjamas relèvent les uns et les autres du secteur des « vêtements de dessous ».
  • Calida n’a jamais fait mystère de sa volonté de parachever la délocalisation de la fabrication d’Aubade en Tunisie, pays où les salaires sont considérablement inférieurs à ceux pratiqués en France.

La cour ne va pas jusqu’à retenir, comme le demandaient les salariés « l’attitude intentionnelle du groupe Calida à organiser artificiellement les difficultés ». Mais elle estime que les difficultés économiques alléguées par la direction du groupe, lui-même largement bénéficiaire en 2009, n’étaient pas justifiées. Les juges relèvent que la baisse d’activité d’Aubade, réelle, est essentiellement liée aux décisions stratégiques du groupe de réduire sa production.

Dernier reproche fait par la cour à Calida: l’absence d recherche sérieuse de solutions de reclassement pour les salariés ayant perdu leur emploi. Les plaignants recevront à titre de dommages-intérêts des sommes allant de 13 à 55.000 € à titre de dommages-intérêts, en fonction de leur ancienneté.

Calida dispose désormais d’un délai de dix jours pour introduire un éventuel pourvoi en cassation contre cet arrêt.

Vincent Buche, Nouvelle République, 20 mars 2013

Mise à jour – un nouvel article dans la NR ce 21 mars :

Chantal Barrat, ex-Aubade :  » Pour une fois, ça tombe de notre côté « 

Parmi les 66 ex-salariées d’Aubade, Chantal Barrat, 48 ans, de Saint-Germain (1). Voici sa réaction, hier, quelques heures après la communication du rendu de la chambre sociale de la cour d’appel : « J’ai appris qu’on avait gagné. Maintenant, j’attends de voir. On nous avait dit qu’on allait recevoir un courrier du tribunal ce matin (hier, NDLR.), on n’a finalement rien reçu. Je ne me réjouirai vraiment que quand j’aurai reçu ce courrier. Si c’est bien vrai, c’est super. Il fallait qu’ils (les entrepreneurs) soient condamnés, au moins pour le symbole. Il y avait du travail et de l’argent dans cette entreprise, ils n’avaient aucune raison valable de licencier et de délocaliser. J’aurais trouvé grave qu’on ne fasse pas payer une entreprise qui a de l’argent, à une période où, en France, tout se casse la figure. Pour une fois, ça tombe de notre côté. On s’est battues, on a montré de quoi on était capable, ça n’est que justice. » Dans quel état d’esprit étiez-vous avant le rendu ? « J’y croyais toujours, grâce à notre avocat. Il nous disait que ça n’allait pas être simple, mais que c’était possible. »

(1) Elle travaille aujourd’hui à l’ADMR comme aide à domicile.

Nouvelle République, 21 mars 2013

Les bureaucrates syndicaux travaillent

NdPN : l’épidémie de jaunisse syndicale monte encore d’un cran. Les deux articles suivants se passent de commentaire ! On a quand même souligné les passages les plus croustillants.

Retraites complémentaires: un accord entérine une baisse de pouvoir d’achat

Les partenaires sociaux sont parvenus mercredi soir à un protocole d’accord pour renflouer les caisses des régimes de retraite complémentaire, qui entérine une baisse de pouvoir d’achat pour 11 millions de retraités mais doit encore être formellement approuvé par les organisations.

qu'est-ce qu'on s'amuse entre copains

Des membres du patronat et de cinq syndicats lors d’une séance de négociations sur les retraites complémentaires, le 13 mars 2013 à Paris

Le patronat et les cinq syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et CGT, qui gèrent ces régimes, ont ainsi mis un terme à leurs discussions un peu après 21H00.

Pour être validé, le texte mis sur la table ne doit pas faire l’objet de trois oppositions de syndicats.

Tous ont affirmé qu’ils donneraient leur réponse dans les prochains jours, certains ont laissé entendre qu’ils pourraient l’approuver.

A l’ouverture de la séance, le Medef avait fait un geste en proposant une augmentation des cotisations, comme les syndicats le réclamaient en échange d’une baisse de pouvoir d’achat des retraités.

Selon le texte définitif, transmis à la presse, les pensions augmenteront au 1er avril moins que l’inflation, soit 0,5% pour les cadres du privé (Agirc) et 0,8% pour les salariés du privé (Arrco).

L’inflation prévue pour 2013 est à environ 1,75%.

En 2014 et 2015, elles seront également moins revalorisées que l’inflation (- un point).

Les cotisations acquittées par 18 millions d’actifs et les entreprises augmenteront quant à elles via le taux « contractuel » (ouvrant des droits à la retraite), de 0,1 point en 2014 et à nouveau de 0,1 point en 2015.

Au total, ces mesures permettront d’économiser environ 3 milliards d’euros à l’horizon 2017, faisant passer le déficit des régimes de 8,6 milliards à 5,5 milliards cette année-là, selon Jean-François Pilliard, le représentant du Medef.

« La moindre revalorisation est une mesure indispensable (…), en même temps sur le plan humain, c’est une mesure qui évidemment pose problème« , a-t-il dit, reconnaissant ne pas être « dans une négociation qui crée de l’enthousiasme ».

Un accord utile, mais pas forcément suffisant

« Il y a des mesures d’une efficacité relative », et « nous repoussons l’échéance de quelques années. C’est utile, je ne suis pas sûr que ce soit suffisant », a dit de son côté Jean-Louis Malys (CFDT).

« Nous avons eu des signes positifs pour la pérennité des régimes », a estimé Philippe Pihet pour FO, reconnaissant que l’accord prévoyait « effectivement une diminution du pouvoir d’achat des retraités ».

« Il nous semblait essentiel de pouvoir dire à ceux qui ont une retraite déjà moindre qu’ils auront quand même une revalorisation », a souligné Pascale Coton (CFTC), se disant « plutôt optimiste ».

Pour Danièle Karniewicz (CFE-CGC), un effort est « demandé à tous les retraités, de façon importante » en particulier « aux classes moyennes ».

« L’effort n’est pas équilibré » et « pour moi ce n’est pas suffisant », a-t-elle jugé.

De son côté Eric Aubin CGT) a affirmé que son organisation ne souhaitait pas « faire subir une nouvelle contrainte » aux retraités et « une baisse de pouvoir d’achat pendant trois ans », disant avoir un avis « négatif » sur le texte.

Les partenaires sociaux étaient pressés de trouver une solution avant le 1er avril, date de revalorisation des pensions, pour assainir la situation financière délicate de ces régimes.

Reste à savoir si les délais permettront d’appliquer l’accord à cette date.

La CFTC donnera sa réponse lundi, tandis que la CFE-CGC attendra le 25 mars et FO le fera « dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, le résultat de ces négociations pourrait s’avérer décisif pour l’ensemble des retraités, visés par la réforme du régime général que prépare le gouvernement.

Mardi, François Hollande a prévenu à Dijon que « des choix courageux » devraient être faits « dans l’année » pour assurer l’avenir des régimes de retraites.

La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, avait déjà préparé les esprits dimanche en soulignant que « des efforts » seraient demandés « à tous les Français ».

Elle avait estimé notamment que la question de la durée de cotisation devrait être « examinée ».

Installée par le gouvernement, une commission pour l’avenir des retraites doit proposer des pistes de réforme d’ici le mois de juin avant une concertation avec les partenaires sociaux sur le sujet.

AFP, 14 mars 2013

Efforts des salariés contre maintien des usines: un accord de compétitivité signé chez Renault

Efforts des salariés et baisse drastique des effectifs contre maintien des usines françaises jusqu’en 2016: Renault parie sur l’avenir avec son accord compétitivité au niveau du groupe scellé mercredi, une première du genre qui pourrait faire des émules.

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Le patron de Renault Carlos Ghosn, entouré des représentants des trois syndicats signataires (CFE-CGC, FO et CFDT), le 13 mars 2013 à Boulogne-Billancourt près de Paris

Le patron Carlos Ghosn, entouré des représentants des trois syndicats signataires (CFE-CGC, FO et CFDT, près de 65% des voix au total), a paraphé l’accord qui, selon ses termes, « fera date dans l’histoire des négociations sociales françaises ».

Plus de flexibilité dans l’organisation du temps de travail, « le contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social en France » est un « accord équilibré », assure M. Ghosn. Il « donne à Renault les moyens de renouer avec la compétitivité en France », avec à la clé 500 millions d’économies par an escomptées, soit 300 euros par véhicule.

Pour la CFE-CGC, ce « n’est pas un bon accord », mais un accord « donnant-donnant » et un « pari sur les quatre prochaines années » qui « garantit des affectations de modèles et de produits, des volumes minimum de production ».

L’accord marque « le retour industriel de Renault en France », s’est félicité Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

L’accord prévoit notamment une augmentation de 6,5% du temps de travail, une refonte des comptes épargne temps, un gel des salaires en 2013. D’ici fin 2016, 7.500 suppressions nettes d’emplois et 760 embauches sont prévues, soit plus de 15% des effectifs, sans plan social ni plan de départs volontaires.

Le constructeur automobile s’est engagé en échange à ne fermer aucune de ses cinq usines dans l’Hexagone jusqu’à cette date et à leur assurer une activité minimum de 710.000 véhicules par an (contre 530.000 en 2012): 630.000 véhicules Renault et 80.000 provenant de partenaires, dont les noms devraient être dévoilées d’ici l’été. Le taux de remplissage moyen passera ainsi d’environ 50% actuellement à 85%.

L’avenir de Flins Yvelines) s’éclaircit avec la promesse d’une production minimum de 110.00 véhicules par an, Maubeuge Nord) se voit attribuer la nouvelle génération de l’utilitaire Kangoo et Douai Nord) aura cinq modèles.

Sauf « apocalypse », les engagements de Renault sont valables jusqu’en 2016 quelle que soit l’évolution du marché automobile européen, attendu « à peu près au niveau où il est aujourd’hui », c’est-à-dire « très médiocre », a assuré M. Ghosn.

La majorité des efforts demandés aux salariés est, elle, à durée indéterminée.

« Négociations sous forte pression »

Les quatre syndicats représentatifs, les trois signataires et la CGT (2ème syndicat, qui n’a pas pris part au vote sur le projet d’accord) ont discuté avec en tête le spectre de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois et les 8.000 suppressions de postes prévues chez le constructeur.

Régulièrement, la direction de Renault a mis dans la balance l’éventualité de fermer des usines si l’accord n’était pas signé. Le constructeur, dont l’État est premier actionnaire, était aussi surveillé par les partenaires sociaux qui négociaient en parallèle un accord interprofessionnel. Mais Renault a très vite avancé que son accord serait un « ajustement structurel » alors que l’accord national répondait à des problèmes « conjoncturels ».

Les négociations ont donc été menées « sous forte pression », reconnaît Olivier Clairfond (CFE-CGC), parce qu’avec « une fermeture d’usine, c’est toute la filière qui trinque, tout un bassin d’emploi ».

Chantage à l’emploi ou réalité économique, les syndicats signataires saluaient toutefois mercredi les garanties obtenues.

« Il fallait arrêter l’hémorragie, l’activité de Renault en France était en chute libre. Nous revendiquions la préservation de nos usines », explique Fred Dijoux (CFDT).

« Depuis quelques années nous négocions des accords d’indemnisation du chômage », »mais là, on a négocié de l’activité supplémentaire et un renouvellement de gamme ce qui permettra d’avoir de l’emploi », a souligné Laurent Smolnik (FO).

Au-delà du report de la part variable de son salaire en 2013, M. Ghosn a engagé, par sa signature, la responsabilité de tout le groupe, estiment les signataires qui entendent veiller au bon respect des engagements de la direction.

La CGT dénonce elle « un accord sans aucune contrepartie » puisque « les volumes de fabrication annoncés avaient déjà été attribués depuis 2011 ». Les 7.500 suppressions d’emplois sont « dramatiques socialement » et vont peser sur les salariés qui restent, selon Fabien Gâche.

AFP, 13 mars 2013