Archives de catégorie : Le travail tue

[Révolution tunisienne] Nouvelles du 17 janvier 2012

[Révolution tunisienne] Nouvelles du 17 janvier 2012

 

Les habitants de Siliana en ébullition

Les délégations de Kesra et Sidi Bourouis (Siliana) sont entrées lundi dans une grève générale, après Makther qui poursuit son mouvement de protestation pour la quatrième journée consécutive.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326818184.jpg

Cette grève a paralysé l’activité économique et administrative et provoqué la fermeture des établissements scolaires et de plusieurs routes.

Les habitants protestent contre l’exclusion et la marginalisation de la région, en général. Ils considèrent que les gouvernements qui se sont succédé après le 14 janvier 2011, ont ignoré leurs revendications relatives à emploi et au développement.

Les entrées de la ville de Makther sont toujours bloquées. Seuls l’hôpital local, les pharmacies, les mosquées, les boulangeries et quelques épiceries sont restées ouvertes.

À noter aussi qu’un mouvement de protestation est organisé à Bouarada par un groupe de chômeurs qui ont volontairement bloqué les accès de la ville.

Hier, lundi 16 janvier, la Tunisie a connu des manifestations, des grèves et des blocages de routes dans plusieurs villes, une grande partie des habitants qui se retrouvent dans l’exclusion après des promesses non tenues depuis le premier gouvernement suite à la chute de l’ancien régime. Plusieurs citoyens indiquent que sur le plan social, rien n’a réellement changé depuis plus d’une année.

Leur presse (Tixup.com), 17 janvier 2012.


5e jour de la grève générale à Makthar

Pour le 5ème jour consécutif, la grève générale se poursuit dans la ville de Makthar (Gouvernorat de Siliana), donnant lieu à l’apparition de phénomènes négatifs, tels que la hausse des prix, une pénurie des denrées de base, la spéculation en plus des actes de pillage et de vol qui se sont répandus au milieu d’une absence quasi-totale de la sécurité, rapporte Radio Shems FM.

Les protestataires ont exprimé leur colère contre la marginalisation de la région et le chômage, et ont réclamé le lancement de projets de développement. Les habitants de Makthar demandent aussi que leur région devienne un gouvernorat indépendant de celui de Siliana.

Les manifestants ont brandi la menace d’une escalade d’autant, disent-ils, que « le gouvernement n’a pris aucune position officielle vis-à-vis de ce qui se passe dans la délégation de Makthar ».

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


Arrêt de la production du phosphate dans la plupart des sites de Gafsa

Les sit-in ont repris de plus belle dans le gouvernorat de Gafsa une semaine après la reprise de la production dans des sites de phosphate. Ces mouvements ont touché les villes de Redeyef, Om Larayès, Mdhilla et Kaff Eddour, dans la délégation de Metlaoui.

Selon le correspondant de RTCI, une grève générale a été déclenchée dans les sites de production de phosphate par de jeunes chômeurs qui demandent  à être employés dans les unités de la Compagnie de Phosphate de Gafsa.

Des trains transportant de produits phosphatiers ont été bloqués, alors qu’à Mdhilla, des altercations ont éclaté entre des individus appartenant à de différentes tribus.

Enfin, les sit-inners continuent d’occuper le siège du gouvernorat de Gafsa, déserté par le gouverneur qui s’est réfugié dans un hôtel de la ville.

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


Désobéissance civile à Redeyef et grève générale à partir d’aujourd’hui

Après la désobéissance civile qui a été entamée hier à Redeyef, ville du sud-ouest de la Tunisie rattachée au gouvernorat de Gafsa, une grève générale a été annoncée pour ce mardi, 17 janvier 2012, à partir de 10h00.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326822211.jpg

Une marche de protestation aura lieu dans la région en guise de réponse à la marginalisation et à l’indifférence du gouvernement quant aux revendications des habitants.

Les citoyens dénoncent notamment l’insouciance des autorités à l’égard de citoyens en grève de la faim, transportés à l’hôpital suite à la détérioration de leurs états de santé.

Leur presse (Wafa Sdiri, Tunisie numérique), 17 janvier 2012.


L’armée se déploie à Nefza

Une vive tension règne dans la ville de Nefza dans le gouvernorat de Béja où des unités de l’armée se sont déployées pour assurer la sécurité dans les points névralgiques et les édifices publics, rapporte Radio Mosaïque.

La route reliant Nefza à Tabarka a été coupé, alors que les établissements de l’enseignement primaire et secondaire ont été fermés de même que les banques et les institutions publiques autour les unités de l’armée ont pris position.

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


Sit-in des ouvriers des chantiers à Kasserine et deux tentatives de suicide

Un grand nombre d’ouvriers des chantiers se sont rassemblés, mardi, au siège du gouvernorat de Kasserine, pour revendiquer leur droit à la titularisation et à l’amélioration de leurs conditions de vie, rapporte le site Al Jarida dont le correspondant sur place a indiqué que l’un d’eux a tenté de s’automutiler la main et menacé de se suicider si ses revendications n’étaient pas satisfaites tandis qu’un autre a versé du liquide inflammable sur son corps, avant d’être empêché d’y mettre le feu.

D’autre part, les fonctionnaires du gouvernorat sont entrés dans le 5e jour de la grève ouverte qu’ils organisent en signe de protestation contre ce qu’ils ont appelé les menaces à leur sécurité, soulignant qu’ils sont constamment l’objet de provocations entravant le cours normal de leurs prestations.

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


Des milliers d’habitants de Sidi Bouzid manifestent contre Ennahdha

Des milliers d’habitants du gouvernorat de Sidi Bouzid sont descendus, mardi, dans la rue pour manifester contre la troïka et plus particulièrement le parti Ennahdha, rapporte le site Assaa.

Les manifestants ont demandé que leur soit fourni du travail comme ils ont réclamé,  à travers maints slogans, que soit préservée l’indépendance de la décision nationale.

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


La route reliant Le Kef à Jendouba bloquée

Des protestataires ont bloqué, mardi, la route reliant Le Kef à Jendouba, au niveau de la ville de Nebeur, paralysant le trafic entre les deux gouvernorats.

La région du Kef connaît, pour la quatrième journée consécutive, un mouvement de protestation auquel participent des chômeurs et des ouvriers de chantiers. Leurs revendications s’articulent autour des aides sociales, de l’emploi et de l’amélioration des conditions de vie. Une manifestation a été, également, menée dans la ville du Kef obligeant les commerçants à fermer leurs locaux par crainte d’actes de pillage.

Leur presse (AfricanManager), 17 janvier 2012.


Le Kef : Des manifestations et les forces militaires interviennent

Selon les sources de TunisieNumérique, des manifestations ont eu lieu ce lundi, 16 janvier 2012, au Kef. Des citoyens ont brûlé des pneus et ont bloqué les routes en signe de protestation contre la marginalisation dont souffre la région.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326820145.jpg

Selon un témoin, une information a circulé ces derniers jours suite à la visite de l’Émir du Qatar, selon laquelle le Qatar aurait donné une subvention au profit du projet de métro léger à Sousse. Les régions du nord-ouest se sont vues épargnées et marginalisées. « C’est pour la même raison par ailleurs, que les régions telles que Aïn Draham et Ghardimaou se sont révoltées » a fait savoir le témoin.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326820218.jpg

Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour maintenir l’ordre dans la région.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326820385.jpg

Leur presse (Wafa Sdiri, Tunisie numérique), 16 janvier 2012.


Ghardimaou-Jendouba : Des protestataires bloquent les accès à la ville et des renforts sécuritaires en route

Des individus de la ville de Ghardimaou dans le gouvernorat de Jendouba ont bloqué depuis cette matinée du lundi, 16 janvier 2012, les voies d’accès à la ville en signe de protestation contre leur marginalisation.

Le train de passagers qui assure la desserte Tunis-Ghardimaou a été contraint de s’arrêter à Jendouba. Selon les sources de TunisieNumérique, il semblerait qu’une centaines de malfaiteurs ont rejoint les manifestants en vue de perpétrer des actes de pillage et de vandalisme tandis que des renforts sécuritaires se dirigent actuellement vers la ville.

Oued Mliz, localité relevant du gouvernorat de Jendouba, a été une scène de protestations ce lundi, avant que le calme ne soit rétablit.

Leur presse (Wafa Sdiri, Tunisie numérique), 16 janvier 2012.

 

Ghardimaou-Jendouba : Actes de pillage suite à un mouvement de protestation

Des dizaines de personnes ont brûlé des pneus samedi 14 janvier 2012, en protestation contre le chômage et leur situation socio-économique à Ghardimaou dans le gouvernorat de Jendouba. Ces actes ont perturbé sérieusement la circulation et bloqué la route à Ghardimaou.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326820748.jpg

Ce mouvement a été suivi par plusieurs opérations de pillage menées par des individus qui ont par la suite fait irruption dans un collège et volé des ordinateurs. Les unités d’intervention ont réussi à arrêter 24 personnes.

En réaction à ses arrestations, un autre groupe a attaqué le commissariat de police de la région par des jets de pierres ce qui a obligé les forces de l’ordre à intervenir. Des bombes de gaz lacrymogènes ont été lancées pour disperser les manifestants.

Leur presse (Mohammed Driss, Tunisie numérique), 15 janvier 2012.


Ben Arous : Des manifestants bloquent la circulation sur la route nationale 1 au niveau de Borj Cédria

Entre 50 à 80 citoyens de Borj Cédria dans le gouvernorat de Ben Arous ont  bloqué ce lundi, 16 janvier 2012, la route nationale 1 interrompant la circulation aux véhicules.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326820435.jpg

Selon les sources de TunisieNumérique, les manifestants ont entamé cette action pour des revendications sociales.

Leur presse (Wafa Sdiri, Tunisie numérique), 16 janvier 2012.


Un sit-in fait « dégager » le gouverneur de Kébili de son bureau !

Le gouverneur de Kébili a été contraint à quitter son bureau ce mardi, 17 janvier 2012, sous la protection des forces militaires.

Selon les informations recueillies par TunisieNumérique, des centaines de partisans d’Ennahdha, du parti du Congrès Pour la République (CPR), de l’Union régionale des chômeurs ainsi que des représentants de la société civile ont observé un sit-in depuis le début de la matinée devant le siège de gouvernorat.

Les protestataires ont brandi des slogans appelant à  limoger le gouverneur. La manifestation qui était pacifique au début a subi un dérapage quand les protestataires ont forcé la porte du gouvernorat pour rencontrer le gouverneur.

Les forces militaires présentes sur le lieu ont dû intervenir pour protéger le gouverneur. Omar Chammam, représentant de bureau d’Ennahdha à Kébili a déclaré : « Ce gouverneur n’a rien apporté à la région, il travaille selon l’agenda de l’ancien régime il faut qu’il dégage le plus vite possible ! »

Leur presse (Wafa Sdiri, Tunisie numérique), 17 janvier 2012.


Reprise de la grève au champ pétrolifère d’El Borma

La suspension de la grève illimitée au champ pétrolifère d’El Borma n’a duré qu’un jour. Pour célébrer le premier anniversaire de la révolution. Dimanche, la grève a repris.

Les ouvriers et techniciens de la Société italo-tunisienne d’exploitation pétrolière (Sitep), affiliés à la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), ont repris dimanche leur grève illimitée au champ pétrolifère d’El Borma, dans la région de Tataouine, après une suspension d’une journée à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de la révolution, le 14 janvier.

Les 240 ouvriers de la Sitep, dont la majorité est affiliée à la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), fondée il y a moins d’un an, sont déterminés à poursuivre la grève entamée depuis jeudi dernier. Ils ont décidé de ne pas lever la grève qu’après la satisfaction de leurs revendications soumises à la direction générale de la société, le 22 décembre.

Mohamed Ben Mbarek, trésorier du syndicat de base, a affirmé à l’agence Tap que les revendications des grévistes ne sont pas matérielles. Il s’agit, plutôt, d’accorder la priorité aux jeunes originaires de la région dans les recrutements et d’appliquer les conventions signées fixant à 55 ans l’âge légal du départ à la retraite et organisant le temps de travail selon le système de vacations.

Les grévistes revendiquent, également, la régularisation de la situation professionnelle de plusieurs d’entre eux, ainsi qu’un local pour le syndicat.

Leur presse (Kapitalis), 17 janvier 2012.


Tunisie : la contestation sociale atteint le palais présidentiel de Carthage

La contestation sociale prend de l’ampleur en Tunisie malgré l’appel à la trêve lancé par le nouveau président Moncef Marzouki. Elle a atteint mardi le palais présidentiel de Carthage, près de Tunis, un an après la chute du régime de l’ancien président Zine el Abidine ben Ali.

L’onde des grèves, sit-ins et coupures de route s’est propagée en quelques jours dans plusieurs régions du nord au sud en passant par le centre du pays, entravant la circulation et paralysant l’activité économique dans plusieurs localités.

La contestation, comme sous Ben Ali, est alimentée par le chômage et la précarité des conditions de vie. À Siliana, une région pauvre du centre tunisien, une grève générale se poursuit ainsi depuis cinq jours dans la localité de Makthar, dont les habitants qui réclament des emplois et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Selon l’agence de presse officielle TAP et des images diffusées par la télévision publique, les établissements scolaires étaient fermés et les accès de la ville étaient bloqués par des troncs d’arbre et des pneus en flammes empilés par des groupes de chômeurs.

Les mêmes revendications sous-tendaient des actions similaires au Kef et Jendouba (nord-ouest), où les protestataires ont coupé des routes et perpétré des actes de vandalisme visant des commerces, des écoles et des parkings municipaux notamment dans la localité de Ghardimaou, selon la TAP.

Des troubles ont été enregistrés également à Grombalia (nord-est) où le siège de la délégation (sous-préfecture) et à Gafsa, chef-lieu du bassin phosphatier, où 40 personnes ont entamé une grève de la faim, rapporte radio Mosaïque FM.

Lundi soir, un groupe d’une douzaine de contestataires venus pour la plupart de Thala et de Kasserine campait devant le palais présidentiel de Carthage.

Ces deux villes du centre-ouest tunisien ont payé un lourd tribu lors du soulèvement populaire qui a fait chuter le régime Ben Ali, en enregistrant un grand nombre de morts et de blessés.

Assise sous un arbre à même le sol par un temps particulièrement froid, une jeune femme tenait son bébé d’un an et trois mois enveloppé dans un drap.

« Mon fils a été touché à la tête par du gaz lacrymogène lors d’une manifestation à Kasserine. Avec le salaire de 104 dinars (environ 52 euros) que je perçois dans le centre de santé de base où je travaille, je ne peux pas le soigner. Je veux que l’État prenne en charge les soins et améliore ma situation professionnelle », a déclaré à l’Associated Press Thouraya Ghodbani, âgée d’une trentaine d’années.

« Lorsque le président Marzouki s’était déplacé dernièrement à Kasserine, il nous a assuré que sa porte était ouverte et qu’on pouvait venir lui présenter nos doléances. Mais voilà que nous sommes venus à Carthage depuis vendredi et personne ne nous a prêté attention », a protesté Abed Gassoum, 19 ans, en montrant une main déformée, consécutive à une blessure reçue pendant le soulèvement, selon lui.

« Je réclame qu’on apporte une solution urgente à ma situation et qu’on me soigne », a-t-il lancé, affirmant avoir à sa charge un père handicapé et une mère atteinte d’une maladie chronique.

À peine installé dans ses nouvelles fonctions, le président Marzouki avait demandé aux Tunisiens une trêve politique et sociale de six mois pour permettre au gouvernement de mener les réformes nécessaires et répondre aux préoccupations urgentes de la population, notamment dans les régions déshéritées. « Passé ce délai, vous pourrez alors nous demander des comptes et je suis prêt à démissionner en cas d’échec », avait-il promis.

Leur presse (AP), 17 janvier 2012.

[Nigeria] Déploiement de l’armée pour enterrer la grève générale

Parallèlement au désossement de la grève générale par les accords passés entre bureaucrates syndicaux et Etat, l’armée nigériane est intervenue pour réprimer les manifestants, puis s’est déployée pour briser toute velléité de reprise des manifestations. Les manifestants éventuels sont arrêtés et taxés de « trahison ».

Nigeria: critiques contre le déploiement de l’armée, retour à la normale

Les autorités nigérianes essuyaient mardi de virulentes critiques après l’intervention massive de l’armée contre des manifestations au terme d’une semaine de grève générale provoquée par la suppression d’une subvention sur les carburants.

Une ambulance passe devant un soldat en faction le 16 janvier 2012, à Lagos.

Une ambulance passe devant un soldat en faction le 16 janvier 2012, à Lagos.
 

Les syndicats ont mis fin lundi à la grève, quelques heures après que le président Goodluck Jonathan eut annoncé une concession permettant une baisse d’environ 30% du prix de l’essence.

Le gouverneur de l’Etat de Lagos, où est située la capitale économique éponyme, a dénoncé l’important déploiement lundi de soldats et de policiers qui ont tiré en l’air, fait usage de gaz lacrymogènes et intimidé les manifestants avec des véhicules blindés.

La presse locale citait mardi un communiqué de l’écrivain nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, demandant « le retrait immédiat et inconditionnel de ces soldats ».

Mardi, une cinquantaine de soldats occupaient toujours le parc où s’étaient rassemblés des milliers de manifestants tous les jours la semaine dernière. Les points de contrôle sur les principaux axes routiers avaient cependant disparu.

Après une semaine de grève nationale, l’activité reprenait à Lagos. Bureaux et commerces avaient rouvert et la circulation était à nouveau dense.

Des journaux ont aussi dénoncé l’important dispositif de sécurité déployé la veille à Lagos mais aussi à Abuja, la capitale fédérale. Aucun blessé n’avait été rapporté suite à cette mesure.

Pour certains, « la vue de soldats armés sur tous les grands axes routiers de la ville Lagos) ne pouvait signifier qu’une chose: un coup », pouvait-on lire dans le quotidien Punch. « Ce que Lagos a connu, c’est une occupation militaire ordonnée par le président ».

La grève générale entamée le 9 janvier avait paralysé le pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, tandis que des dizaines de milliers de personnes étaient sorties manifester leur colère après la brusque annoncé, le 1er janvier, de la fin des subventions sur les prix du carburant.

Dimanche soir, à l’issue de négociations avec le président, les syndicats avaient annoncé la poursuite de la grève mais la fin des manifestations, pour des raisons de sécurité. Lundi, des groupes politiques ou de la société civile avaient cependant décidé de poursuivre Les marches, et tenté de manifester en dépit de la présence de l’armée et de la police.

Lundi, Goodluck Jonathan a finalement annoncé à la télévision que « compte tenu des difficultés rencontrées par les Nigérians (…), le gouvernement a approuvé une baisse du prix du carburant à 97 nairas le litre ».

La suppression des subventions a entraîné le doublement du prix de l’essence à la pompe, passé de 65 nairas le litre (0,40 dollars, 0,30 euros) à 140 nairas ou plus, du jour au lendemain.

Lundi après-midi, le chef de la puissante centrale Nigeria Labour Congress, Abdulwahed Omar, a annoncé la fin de la grève. Les responsables syndicaux ont toutefois souligné ne pas être d’accord avec le nouveaux prix de l’essence et être prêts à poursuivre les négociations avec le gouvernement.

La police a averti quelques heures après la fin de la grève que tout manifestant sur la voie publique serait arrêté et ceux appelant à un « changement de régime » seraient poursuivis pour trahison.

Le gouvernement a justifié l’arrêt des subventions aux carburants, quelque 8 milliards de dollars en 2011, pour financer la modernisation des infrastructures du pays. Mais la hausse du prix de l’essence frappe durement une population de 160 millions d’habitants dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.

Beaucoup estimaient que ces subventions étaient le seul bénéfice qu’ils tiraient à vivre dans une puissance pétrolière dont le développement est largement entravé par la corruption

AFP, 17 janvier 2012

[Portugal] Le gouvernement socialiste supprime 4 jours fériés

Violence antisociale au Portugal

Après avoir gelé les salaires et imposé une demi-heure de travail supplémentaire aux salariés du secteur privé, le gouvernement portugais (socialiste) a décidé de supprimer quatre jours fériés. Parmi ces journées autrefois chômées : le 1er décembre, jour de l’instauration de la première République portugaise, une commémoration qui avait survécu aux quarante années de dictature… Pas à celle des marchés financiers.

Quand certains s’interrogent déjà sur les conséquences économiques pour les activités de loisir, d’autres se demandent ce qu’une partie des salariés vont bien pouvoir faire pendant ces quatre jours supplémentaires : les carnets de commande de nombreuses entreprises sont en berne. Dans une pétition publiée le 2 janvier, une cinquantaine d’historiens ont manifesté leur colère parlant de « violence antisociale ». Au Portugal, 10 % des salariés sont au Smic, et perçoivent un salaire de 500 euros par mois.

Basta Mag, Nolwenn Weiler, 17 janvier 2012

[Inde] L’implantation d’une usine Michelin menace une communauté « d’intouchables »

Michelin se fout du monde et de l’Inde

Donc, comme je vous l’ai signalé ces derniers temps, Michelin, chantre historique du catholicisme social – mais oui -, construit une usine en Inde, dans le Tamil Nadu. Les natifs ces sots, de la caste des Intouchables, ne veulent pas. Je ne reprends pas tout, que vous pouvez retrouver en utilisant le moteur de recherche interne à Planète sans visa. Qu’y a-t-il de nouveau ? Aujourd’hui, mes amies chères Annie Thébaud-Mony et Josette Roudaire, en présence de l’Indienne Madhumita Dutta, ont tenu une conférence de presse à Clermont-Ferrand, siège de Michelin, soutenus par le syndicat CGT de l’entreprise.

Gloire à eux, bien entendu. Et le combat continue, bien entendu. Vous pouvez lire un papier du Parisien, ici ou regarder un reportage de France 3, ici. Dans ce dernier, le petit ponte de Michelin est pathétique.

Planète sans visa, 16 janvier 2012

ndPN : Voir aussi cette vidéo

[Yssaingeaux, Haute-Loire] 90 salarié-e-s occupent leur usine

Lejaby: des salariés passent la nuit dans leur usine menacée

Les quelque 90 salariés du fabricant de lingerie Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) passe la nuit dans leur usine d’assemblage, la dernière de la marque en France, menacée de fermeture, avant l’audience mardi à Lyon devant le tribunal de commerce, a-t-on appris lundi de source syndicale.

Des salariées du fabricant de lingerie Lejaby occupent le siège de l'entreprise, le 19 septembre 2010 à Rillieux-La-Pape.

Des salariées du fabricant de lingerie Lejaby occupent le siège de l’entreprise, le 19 septembre 2010 à Rillieux-La-Pape.
 

« Avant la décision du tribunal sur un repreneur, nous voulons dire que l’on n’est pas d’accord pour délocaliser », a déclaré à l’AFP Bernadette Pessemesse, déléguée CGT.

Dans la matinée lundi, entre 70 et 80 des 93 salariés de l’usine, selon les gendarmes ou les organisateurs, ont manifesté dans les rues d’Yssingeaux.

Pour la nuit, les salariés ont apporté matelas et sacs de couchage pour s’installer dans le réfectoire. La direction du site ne s’y est pas opposée.

Mardi matin, ils rendront en cars à Lyon où une action est prévue à midi sur les pentes de la Croix-Rousse, avant l’audience qui doit débuter à 14H30 concernant le sort de Lejaby, qui emploie 450 personnes en France et est en liquidation depuis le 22 décembre.

« Selon ce que dira le tribunal, nous envisagerons la suite », a ajouté la déléguée CGT.

L’un des repreneurs potentiels, Alain Prost, entend fermer l’atelier, dont la distance avec le siège de Rillieux (Rhône) induit de lourds frais de port. 194 personnes seraient conservées à Rillieux, où « une petite équipe de production » serait cependant constituée.

L’autre offre, celle de la PME Canat, spécialiste de la lingerie de nuit basé à Millau (Aveyron), prévoit de garder la moitié des effectifs d’Yssingeaux, ainsi qu’une centaine de salariés à Rillieux, soit 170 personnes au total.

La fédération textile-habillement-cuir de la CGT craint que le repreneur ne vise qu’à « reprendre la marque » et « licencie les infrastructures productives ».

« Nous voulons sauvegarder l’emploi en France », martèle la fédération dans un communiqué. « Le président de la République et le gouvernement font beaucoup de tapage électoral contre les délocalisations à l’étranger, mais tout cela n’est que poudre aux yeux. En fait, en catimini, ils encouragent les repreneurs qui cassent l’emploi en France », estime-t-elle.

AFP, 17 janvier 2012