Archives de catégorie : Le travail tue

Communiqué des insurgés du 15 octobre de Rome – 12 novembre 2011

Communiqué des insurgés du 15 octobre de Rome – 12 novembre 2011

IL N’Y A PAS DE POMMES POURRIES MAIS BEAUCOUP DE FRUITS D’UNE RAGE DIFFUSE

Le 15 octobre a été une grande journée de lutte.

Des milliers de personnes se sont renversées dans les rues pour exprimer leur rage : elles ont attaqué, sans crainte, les lieux du capital, elles ont pris avec joie la marchandise sans payer, elles ont affronté avec courage les charges de la police. Des hommes et des femmes comme toi. Et peut être qu’ils veulent la même chose que toi.

Elles veulent un monde où ce n’est pas l’argent qui guide tous les choix.

Ils veulent un présent dans lequel l’espoir d’un boulot de merde ne soit pas la seule perspective.

Elles veulent une ville qui ne soit pas aux mains de la police.

Ils veulent simplement que tout change. Mais que ça change pour de vrai.

Ce qui est arrivé après les émeutes de San Giovanni (le lieu d’arrivée de la manif’ du 15 octobre, NdT), la chasse au violent, l’invitation à la délation, ce n’est rien d’autre que la triste re-proposition de ce que nous vivons tous les jours. Séparer chaque individu de l’autre, l’isoler, le rendre incapable de s’organiser avec les autres pour lutter pour ce qu’il croit.

L’opération sur les soi-disants «Black-blocs» est en réalité une opération sur la population toute entière qui tôt ou tard te touchera aussi. Aujourd’hui ils sont en train de la faire payer à quelques-uns, mais dès qu’il y aura quelque chose pour lequel tu voudras te battre, dès que tu feras quelque chose de réellement incisif ou dès que tu commettras une «erreur», la police viendra te chercher, toi aussi. Et elle te dira que tu es un violent, qu’il faut que tu suives les règles, qu’il ne faut pas que tu lèves la tête.

La police est partout. Et au fond de toi même, cette chose, tu la sais très bien. La police est tout ce qui garanti la survie de l’état actuel des choses. Tu as à faire avec elle même quand tu ne rencontre pas d’uniformes. La police est dans les machines à billets pour le bus. Elle est sur les trains dans lesquels tu ne peux pas voyager, elle est dans les factures que tu ne peux plus payer, elle est dans les écoles où ils te programment à l’obéissance, elle est dans les banques qui te tiennent en otage, elle est dans les hôpitaux où il te faut avoir un ticket, elle est dans le loyer toujours plus cher, dans les taxes universitaires, elle est dans ta tête.

Et, elle aussi, veut quelque chose de toi. Quelque chose de très précis. Elle te veut esclave d’un travail. Et grâce à cela, construis-toi une famille, achète-toi une voiture que tu vas payer pendant cinq ans, achète-toi une maison que tu paieras pendant toute ta vie. Paie les déchets avec lesquels ils se font des millions en empoissonnant la planète, paie ton essence pour rester bloqué des heures dans le trafic. Travaille au noir ou pendant trois mois et en suite on verra. Enferme-toi à la maison devant internet.

Vis seul. Mange seul. Vis dans la terreur que quelqu’un vienne te voler ces quatre choses que tu es parvenu à t’acheter. Vis dans la peur que quelqu’un te vole ton travail. Balade-toi au centre ville en regardant des vitrines étincelantes où il n’y a rien qui sert vraiment. Continue à demander le Rien. Bois de l’eau à l’arsenic. Respire de la pollution au lieu de l’air. Mange de la merde congelée.

Mais surtout, résigne-toi. Le système est plus grand que toi et tu ne peux rien faire du tout. Le capitalisme, et la catastrophe qu’il porte en lui, est le seul monde possible. Il ne te reste qu’à donner ton vote au dernier gouvernant de garde. Et ne te plains pas, sinon tu pourrais perdre tout cela.

Voilà pourquoi ces personnes ont décidé de ne rien supporter de plus. Elles luttent pour construire un autre présent. Elles ne veulent pas de la dévastation des territoires. Elles ne croient pas au mythe du progrès. Elles ne veulent plus payer des loyers qui coutent la moitié d’un salaire. Elles ne croient plus aux conneries sur la dette. Elles ne se laissent pas tromper par le discours de la crise. Elles ne croient pas dans un état qui répand mort et exploitation en Iraq, en Syrie, en Libye.

Elles ne veulent plus se serrer la ceinture.

Elles veulent des nouvelles relations. Elles veulent arrêter de devoir acheter leur existence. Elles veulent s’organiser avec les autres. Elles veulent avoir du temps pour faire ce qui les rend heureuses. Elles veulent arrêter d’être forcées. Elles veulent saboter le travail, la culture, la société.

C’est vrai, ça ne sera pas deux vitrines et deux voitures brûlées qui vont révolutionner l’existant. Mais derrière ces gestes, il y a plus. Et qui a les yeux pour voir doit regarder plus loin. Des milliers de personnes ont montré qu’elles n’avaient pas peur.

Des journées comme le 15 divisent mais en même temps unissent.

Quelqu’un est déjà prêt.

Et toi ?

Liberté pour tous et toutes.

Un facteur de Chauvigny en grève de la faim contre le favoritisme syndical et le harcèlement de sa direction

Le facteur en grève de la faim après une sanction

Chauvigny . Pour protester contre une mesure disciplinaire, un facteur chauvinois, a entamé, hier matin, une grève de la faim devant son bureau de poste.

Depuis hier matin, Dominique Audigué est installé dans sa voiture pour sa grève de la faim.

 

Depuis hier matin, Dominique Audigué est installé dans sa voiture pour sa grève de la faim. – (Photo Robert Benoist)

Je veux être rétabli dans mon honneur et dans mes droits. Ce qui se passe est insupportable. J’ai décidé de conduire une action extrême qui sera aussi une tentative de la dernière chance.
Ces mots puissants et alarmistes sont ceux de Dominique Audigué, 56 ans, originaire de Paizay-le-Sec, facteur non syndiqué à la poste de Chauvigny depuis plus de 25 ans.
 
Clash au sujet des catalogues

« Je viens de subir une mise à pied de trois mois, sans solde. Cette sanction a été prononcée par un conseil de discipline irrégulier car non paritaire, et en l’absence de fautes professionnelles avérées », assure le postier.
Mais que s’est-il passé pour que Dominique Audigué en arrive à vouloir engager une grève de la faim, hier matin, devant son lieu de travail ?
« Ma hiérarchie m’a sanctionné parce que j’ai dénoncé un délit de favoritisme ! En effet, je dénonce le fait, entre autres, que le délégué FO voit son équipe dispensée de tournée cycliste au mépris de toute logique. Ensuite, elle m’a reproché d’avoir refusé d’obéir à une directive inique qui fut annulée par la suite. J’ai refusé de transporter à vélo des catalogues pesant jusqu’à 800 g parce que ça ne s’est jamais fait à Chauvigny. Enfin ma direction m’a condamné parce que j’ai résisté à un harcèlement moral », explique-t-il.
« Dans un premier temps j’ai reçu plusieurs avertissements dont je n’ai pas tenu compte. J’ai même pris six procès-verbaux en un an alors qu’en 33 ans je n’en avais jamais pris un seul. Au contraire je fais partie des facteurs les mieux notés ».
Dominique Audigué se dit aussi harcelé moralement. « Dans cette affaire il s’agit indubitablement d’une procédure d’intimidation, précédée de manoeuvres discriminatoires et de mesures d’isolement psychologique, qui porte atteinte à mes droits et à ma dignité c’est du harcèlement moral ! »
Le facteur conteste cette décision devant le tribunal administratif de Poitiers. Un dossier qui ne sera pas jugé avant plusieurs mois.
« Je suis donc obligé de reprendre le travail dans ces conditions. Je suis dans l’incapacité morale de supporter une telle épreuve. Pourtant je suis déterminé à aller jusqu’au bout de mon action. »
Hier matin, le facteur en colère s’est installé dans sa voiture, devant son bureau de Poste. Un membre de la direction de Poitiers est venu à sa rencontre. Vers 17 h, le facteur avait reçu soixante-dix signatures de soutien.
 
Le facteur appelle à un rassemblement de soutien, aujourd’hui, à 15 h, devant la poste.

à chaud

Pour le directeur de la Poste de Chauvigny :  » Une sanction normale après des fautes avérées  ».

Étienne Guillot, directeur d’établissement de la Poste de Chauvigny est très embarrassé par la grève de la faim lancée hier matin par un de ses facteurs devant son établissement. « On est plutôt inquiet par rapport à sa situation et à sa santé ! »
« Immédiatement j’ai mis un dispositif d’accompagnement en place qui se compose de l’assistante sociale et d’un médecin de prévention », indique-t-il. « Dans cette affaire mon rôle n’est pas de mettre de l’huile sur le feu. Il y a une procédure en cours, et je suis très mal placé pour en parler car je ne suis pas membre du conseil de discipline. Cependant j’estime qu’il y a eu des fautes professionnelles avérées. Il est donc normal qu’il soit sanctionné », lance le directeur.
« Par rapport à toutes ses revendications un certain nombre de dispositions ont déjà été prises pour veiller à l’équité du travail de tous les agents. J’ai rééquilibré les tournées et les charges pondérales en collaboration avec le médecin. Je reconnais qu’à une période où le trafic augmentait beaucoup, j’ai été obligé de faire transporter des catalogues par vélo. L’opération n’a duré que deux mois », explique Étienne Guillot.
Il conteste tout harcèlement. « Je parlerai plutôt d’une tension sociale comme il y en a un peu partout dans les entreprises. En tout cas j’espère que Dominique Audigué va quand même voir et admettre ce qui a été fait, car on a consacré beaucoup de temps et d’énergie avec les encadrants pour tenter de régler ses problèmes. J’espère qu’il arrivera à entendre raison. On ne peut que regretter d’en être arrivé là. »
Pour ce qui est de FO, le délégué mis en cause n’a pas souhaité réagir. « J’ai ordre de ne pas parler à la presse », indique Bruno Bordier.
Il renvoyait donc vers… son directeur local qui, lui, botte en touche. « Je n’ai pas à prendre de position là-dessus. Je pense que le problème est à traiter en interne, car communiquer sur ce sujet à l’extérieur ne résoudrait pas le problème. »

Nouvelle République, Propos recueillis par Robert Benoist, 15 novembre 2011

[Poitiers] Ca chauffe à Laser Contact

LA COLÈRE NE DÉSEMPLIT PAS À LASER CONTACT !

Lundi 7 novembre, les téléconseillers EDF de Laser Contact se sont mis en grève
sur un appel de la CGT.

À la base le mouvement de contestation était de 14h à 15h mais, après avoir insisté toute la matinée auprès de la direction et de la CGT, le mouvement s’est étendu
jusqu’à 16h.

Les revendications sont simples : une reconnaissance morale et pécuniaire du travail de chacun.

En effet, les conditions de travail sont tellement déplorable que le taux d’absentéisme atteint des records (jusqu’à 48%), un turn-over très important (le mois dernier 154 départs, entre les CDD en fin de contrat et qui n’ont pas voulu re-signer, les CDI démissionnaires qui partent sur d’autres activités ou même au chômage), un planning pour le moins olé olé… la liste est longue mais lorsque l’on voit que même les superviseurs de l’activité EDF mettent les voiles, on peut se dire qu’effectivement ça sent le roussi.

La CGT a été reçue par la direction suite à la grève qui a été très largement suivie, mais, pour l’instant, pas de retour et pas d’amélioration en vue…

LE SYNDICAT APPELLE DE NOUVEAU A UN DÉBRAYAGE LE 1ER DÉCEMBRE 2011 ALORS SOYONS ENCORE PLUS NOMBREUX ET PLUS DÉTERMINÉS !

Des grévistes de Laser Contact

Des députéEs européen-ne-s entrent en résistance contre le travail

Dans la rubrique « le travail tue », voici une petite vidéo qui montre des députéEs du parlement européen en résistance radicale… au difficile travail de séance journalière que leurs bourreaux d’électeurs-trices leur imposent.

Comble du radicalisme subversif, il ne s’agit pas pour eulles de faire grève, mais de saboter la machine électorale de l’intérieur. Toucher le pognon à la pointeuse et se barrer : les députéEs nous donnent l’exemple !

Avec les députéEs, refusons le travail qu’on nous impose !

Fonderie alu : compte-rendu du 21 octobre 2011

Fonderie Alu : compte rendu du 21-10-11

Les Indignés de Poitiers en soutien au Fonderie du Poitou Alu 020 Les Indignés de Poitiers en soutien au Fonderie du Poitou Alu 020

Vendredi 21 octobre, au repas de midi, nous avions au menu trois petits cochons à la broche préparé avec professionnalisme par l’équipe de choc du moulage alu équipe A accompagnés d’une marmite de flageolets aux petits lardons.

À l’AG de la huitième semaine ce vendredi, nous avons reconduit le mouvement de grève pour lundi dans l’attente de garanties écrites de la part de l’administrateur judiciaire, Me Hélène Bourbouloux, nommée par le tribunal de commerce de Nanterre et que l’intersyndicale a rencontrée jeudi soir au restaurant de FDPA.

1 – L’intersyndicale a demandé la confirmation du retrait du plan de compétitivité. Me Bourbouloux nous a indiqué que le plan n’a plus lieu d’être donc nous lui avons demandé de l’écrire noir sur blanc.

2- Nous demandons aussi le départ de Mrs.Dupont le directeur, Kerrad la RH et Defrétière chef d’atelier du moulage alu dont le personnel considère qu’ils n’ont plus leur place au sein de l’entreprise.

3- Nous demandons aussi qu’aucunes sanctions pour faits de faits de grève ne puisse être mises en œuvre.

4 – Il faut des garanties sur l’emploi et les salaires, le paiement des heures de grèves sous quelques formes que ce soit ( primes ou autres ) mais qui permette aux grévistes depuis plus de sept semaines de pouvoir manger, payer nos échéances et repartir au boulot sans problèmes financiers dus à une grève que Montupet nous a imposé.

5 – Le maintien de notre prime de novembre et une solution pour le retrait sur la paye de l’avance des trois mois de mutuelle.

Me Bourbouloux a “lancé un appel d’offre pour un repreneur dans l’espoir d’en avoir un d’ici à la mi-novembre”. Montupet envisagerait de remettre 500 000 € et plus tard 350 000 si besoin.

L’intersyndicale sera reçue au ministère du Travail et de l’industrie lundi 24 octobre à 11H30.

Le tribunal de commerce de Nanterre, le siège du groupe Montupet étant à Clichy (Hauts-de-Seine), a fixé jeudi la période d’observation à six mois.

Lundi rendez vous est fixé à 9h30 devant le CE.

Les fondeurs en grève.