Archives de catégorie : Défense d’afficher…
[Nancy] Les keufs répriment une performance anti-pub
[Antisoldes] La police travaille à Nancy
Des sucettes à l’eau
Ils n’ont pas réussi leur défi. Des étudiants des Beaux-Arts comptaient coller 48 peintures, dessins et affiches perso sur les abribus et sucettes Decaux de la rue Saint-Jean. Une action antipub et anti-consommation dans le but de se réapproprier l’espace urbain comme lieu d’exposition le premier samedi de soldes.
Mais, parvenus au Point Central sous une pluie battante, un fourgon, une voiture et deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) arrivés à la Starsky et Hutch sur la voie du tram ont stoppé nette la manifestation artistique.
Une interruption musclée qui a fait tomber à l’eau la fête bon enfant. Les forces de l’ordre ont vérifié l‘identité des jeunes artistes alignés contre le mur et traités comme des bandits. Idem pour le photographe du journal sommé de montrer carte de presse et pièce d’identité.
A la poubelle
Si les étudiants sont restés calmes, la grogne est vite montée chez usagers du tram — bloqué — qui s’impatientaient sous l’abribus. « Vous en avez pour longtemps ? Je prends mon service à 16 h au CHU. Je n’y serai jamais », trépigne une dame. « Dix minutes… ou une heure », réplique l’agent. « Vous pourriez au moins garer vos véhicules ailleurs, c’est incroyable », s’agace un piéton aussitôt remballé par un : « Ne nous empêchez pas de faire notre travail ». Le ton monte. « Vous feriez mieux d’être présents sur les agressions en ville le samedi soir ! »
Après avoir relevé chaque identité, les policiers ont récupéré la trentaine d’affiches non-scotchées et les ont jetées en boule dans une poubelle sous les yeux des étudiants, médusés. « Maintenant, amusez-vous », ont-ils lancé aux jeunes avant de remonter dans les trois véhicules.
« De l’art éphémère »
L’action avait pourtant démarré dans le calme et la bonne humeur pour la vingtaine d’étudiants.
Ils s’étaient donné rendez-vous à 14h15 en haut de la rue Saint-Jean avec leur gros scotch et affiches roulées sous le bras. Fiers et heureux. Certains avaient travaillé dessus pendant trois semaines.
Organisés, ils devaient couvrir les 48 sucettes de l’artère jusqu’à la cathédrale, filmés par Malik. « C’est la première fois qu’on expose au grand jour », se réjouissait Simon, en 3e année. « Avant, on collait la nuit mais au petit matin, nos œuvres avaient disparu avant d’être vues. »
Un premier groupe de quatre avait ouvert sans forcer l’abribus de la place Maginot, pour y scotcher « Vous entrez en zone de réaction » peint en lettres noires, refermé la vitre et descendu l’artère noire de monde. Incognito.
Direction la sucette à l’angle de la rue Notre-Dame. De nombreux passants s’arrêtaient, regardaient s’afficher une magnifique peinture avec des oiseaux, félicitaient les jeunes artistes. Une maman expliquait à sa fille : « Tu vois, ils cachent la pub, c’est pour lutter contre la société de consommation. C’est de l’art éphémère ».
Beaucoup trop éphémère.
Leur presse (Corinne Baret-Idatte, EstRepublicain.fr), 8 janvier 2012.
[Besançon] Attaque contre les “sucettes” Decaux
[BESANCON] Attaque contre les “sucettes” Decaux – Nuit du 2 au 3 janvier 2012
BESANÇON: NOUVELLES ATTAQUES CONTRE LES MOBILIERS DECAUX
Dégradations – Le mobilier urbain Decaux à nouveau la cible d’actes de vandalisme
Dans la nuit de lundi à mardi, pas moins de onze installations Decaux ont été dégradées, soit deux abribus et neuf sucettes. Une nouvelle fois, la ville est confrontée au problème, avenue Siffert, pont de la République ou ailleurs.
On s’en souvient : l’année 2010 avait été particulièrement dure pour la société Decaux dans la capitale comtoise, avec près de 400 dégradations. Un phénomène jugé unique en France. « En 2011, nous avons comptabilisé 105 dégradations », explique Daniel Mourot, directeur de la voirie. « 68 ont concerné des abribus. » Les actes de vandalisme ne sont pas constants. « Nous n’avons constaté que deux dégradations en mai contre 28 en décembre.»
Pour l’heure, difficile de savoir quels sont les auteurs de telles infractions. Le directeur de la voirie y voit l’expression de militants anti-pub.
À noter que toute dégradation doit être réparée par l’entreprise Decaux qui gère le parc de mobilier urbain dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public avec la ville. « Les installations sont réparées dans les 24 ou 48 heures », conclut Daniel Mourot. « Sauf quand il y a vraiment beaucoup d’actes de vandalisme. Cela entraîne des ruptures de stock… »
Presse bourgeoise locale – L’Est Republicain (Eric DAVIATTE), 03/12/2012
Voir l’article précédent sur les actions anti-pub
Chat noir émeutier, 4 janvier 2012
[Egypte] Révolution graphique
ndPN : Ces images ont été topées sur cet article :
http://owni.fr/2011/12/22/la-revolution-graphique-egyptienne/
[Poitiers] Y’a bon Jules
Y’a bon Jules
Alors que nous diffusions, dans le centre-ville commercial de Poitiers, un tract (tract_17-2) à l’occasion d’une mobilisation de solidarité avec les migrants sans-papiers, exploités ici comme ailleurs, nous avons fait une rencontre bien amère.
Nous avons croisé, en trois endroits différents des rues piétonnes, trois hommes qui diffusaient un prospectus publicitaire.
Il s’agissait d’une publicité pour “Jules Christmas hotel”, à l’initiative de la société JULES.
Leur employeur les avait affublés pour l’occasion d’imitations d’uniformes de grooms.
Les trois étaient noirs.
Encore un bel exemple de discrimination (“positive” ?)
Interloqués par cette image caricaturale d’un autre temps du domestique noir travaillant pour la bourgeoisie, nous leur demandons si Jules n’emploie que des noirs pour cette opération.
Réponse affirmative, suivi d’un “On n’aime pas ça, mais on est bien obligés”.
Trois personnes recrutées parce que noires pour un spectacle publicitaire d’un goût douteux, nous a rappelé celui des jeunes femmes embauchées par Les Cordeliers, affublées de perruques rousses pour ressembler à la “Poitevine”, acheteuse compulsive devenue le logo des Cordeliers… Mais aussi la discrimination sociale envers ce que le patron de la Mutuelle de Poitiers appelait il y a peu les “marginaux”.
Misère ordinaire de l’exploitation quotidienne.
Des passants qui passent
Démocratie réelle maintenant Poitiers, 18 décembre 2011
ndPN : sur les Cordeliers, voir aussi cet article : http://fa86.noblogs.org/?p=519