Archives de catégorie : Antinucléaire

[Japon] Arrêt du nucléaire… en un an

Le Japon est en passe (malgré lui) de sortir du nucléaire en moins d’un an : La compagnie d’électricité du sud-ouest du Japon, Kyushu Electric Power, a arrêté dans la nuit du dimanche 25 décembre son dernier réacteur pour maintenance, ne laissant que six unités en service dans tout le pays sur un parc de 54. Les réacteurs japonais doivent subir des contrôles durant plusieurs semaines tous les treize mois environ.

Les six unités encore en service doivent être stoppées d’ici à la fin mai 2012, et nul ne sait quand les autres tranches pourront être réactivées.

Sortir du Nucléaire (chronologie du mois de décembre), 25 décembre 2011

[Poitiers] Un compte-rendu critique du forum énergie sur le nucléaire

Echos nuc par Francesca

Antinukl’espace Mendès-France a fait un grand coup d’esbroufe en organisant un forum énergie éparpillé du 17 au 27 novembre :  peu de succès auprès du public . Les témoignages sur Tchernobyl et Fukushima, “sujet d’étude très intéressant”, ont choqué par leur approche déshumanisée et par la partialité du regard porté sur la France où “tout va bien !”.

    Dans ce contexte un physicien honnête crée la surprise : c’est le cas de Raymond Séné, physicien nucléaire co-fondateur du GSIEN ( groupement des scientifiques pour l’information sur le nucléaire) connu pour sa liberté de parole. L’Espace MF lui a réservé à  un accueil des plus modestes : dans un passage mal éclairé, on a posé pour lui un bout de table, on lui a bricolé un branchement d’ordinateur très aléatoire ( pourtant l’espace Mendès-France se vante d’être au carrefour des média de pointe)… !
Cela n’a pas empêché les quelques courageux auditeurs de recueillir avec la plus grande attention les précieuses mises en garde de ce vieux routier. Ex, sur le prétendu traitement des déchets : pour détruire les éléments radioactifs, on les bombarde du rayonnement d’autres éléments et ce faisant on imite l’illustre Sapeur Camembert qui creuse un trou pour enterrer ses déchets… et un second trou pour enterrer la terre du premier !
Les constructeurs de la centrale de Civaux et de Chooz n’ont pas manqué eux non plus de s’inspirer du Sapeur de génie, et des Shadocks : la tuyauterie comportait un coude et le génial projet, approuvé par toute la hiérarchie des contrôleurs n’avait pas prévu que ce coude serait fragilisé par les forts écarts de température. Il y a eu fuite… D’une façon générale, ces ingénieurs géniaux ignorent superbement les plus élémentaires lois de  la physique des fluides. Quotidiennement, ils calculent en dépit du bon sens le réchauffement des eaux servant à refroidir leurs installations. Comme il est pratiquement impossible de prendre des mesures directes, ils se contentent de calculer le réchauffement théorique correspondant à leur production. SAUF que ( comme plus haut dans les canalisations), l’eau chaude et l’eau froide mettent longtemps à se mélanger (c’est pour cela que le Gulf Stream peut venir jusqu’à nous) et la faune aquatique, amibes ou poissons, se cale sur un seul courant, trop chaud pour nos climats. (Dans le même ordre, au Blayais, ils n’avaient pas prévu l’effet de “succion” provoqué par un tsunami).
Méfions nous des calculs sur les “périodes” : une radioactivité réduite mille fois en 3 siècles, ça peut paraître rassurant mais n’oublions pas que les ordres de grandeurs de l’énergie atomique et sa toxicité défient la mesure humaine. Une illustration côté production : sur 3 gigawatts produits, 1 seul est utilisé, 2 sont à évacuer ( pollution thermique)
Perspective ITER – l’énergie du futur (qui le restera)  – : si on voulait doter d’une enceinte étanche le tore où est censée s’effectuer la fusion, il faudrait employer pour cela TOUTES les réserves de terres rares de la planète. Et même avec ça, il n’y aurait aucune garantie que ça marche. Ce qui marche par contre c’est la pompe à fric… !
A propos cette fois-ci de la mémoire de l’industrie nucléaire.
À la Hague, haut lieu d’entreposage et de transit des déchets, les zingénieux zingénieurs étaient tout fiers d’avoir numérisé tout un paquet de données sur les produits qu’ils léguaient religieusement à nos descendants. Il a fallu que ces troublions du GSIEN leur fassent remarquer que les logiciels étant soumis à une forte obsolescence, il y avait peu de chance qu’on puisse déchiffrer ces données au delà de qq dizaines d’années. Qui est encore capable de lire les cartes perforées ? Omécévrèça ! dirent les zing’- zing’ en se grattant le crâne. Aux dernières nouvelles, ils sont à la recherche d’un bon papier Canson pour y coucher leurs recommandations qu’ils déposerons déposer à la Bibliothèque Nationale…
Raymond Séné a aussi décrypté la réalité des déchets cachés sous le sigle HAVL : Haute Activité, Vie Longue, tout pour plaire ! Pour l’occasion je suis allée  voir Wikipedia et j’ai relevé cette phrase : “Un déchet radioactif est une matière radioactive pour laquelle aucun usage n’est prévu”. Définition taillée sur mesure : le plutonium, infernale saloperie, n’est PAS un déchet puisqu’il sert, soit à fabriquer des bombes, soit à redonner une seconde vie ( plus excitante encore que la première ) à l’uranium “appauvri” auquel on le mélange sous le nom de MOX !
”On” essaie donc de convaincre que faire sauter la planète 10 fois ça suffit pas, que pour faire sérieux et vraiment peur, il faut pouvoir la faire sauter des centaines de fois et “on” fait le forcing pour caser le MOX… Dommage que, depuis Fuku, c’est plus difficile et, comme ça, la France se retrouve avec des étagères pleines de ce non-déchet…
En plus, Raymond Séné a répondu à ma question sur le CEA qui s’est vanté de “recréer des obsidiennes”: on imagine le verre incorruptible or, même les vitraux de la cathédrale de Chartres souffrent des intempéries et du rayonnement solaire. Je lis, là encore Wikipedia :”Les obsidiennes sont le plus souvent datées du Pliocène (2 à 4 millions d’années) ; aucune n’est antérieure au Trias : en effet, cette roche se dévitrifie avec le temps” Elle ne servira pas longtemps de rempart…

– Civaux : H. et J. ont envoyé une lettre à la CLI pour dire leur inquiétude à propos des erreurs sur la mesure des débits et de la température. Nous attendons la réponse et nous réagirons collectivement. H. fait aussi remarquer que le SAGE, schéma de gestion de l’eau, à peine – enfin- mis en place pour la Vienne et le Clain, voit déjà sa composition renouvelée… ce qui repousse les réunions sine die. De toutes façons, le Préfet refusait d’inscrire les problèmes de Civaux dans le schéma…

– préparation de la soirée du mercredi 25 janvier, 20h 30.
Nucléaire : une démocratie oubliée
Quels problèmes démocratiques soulève le nucléaire?
Quelles informations sont transmises aux populations?
Comment les populations peuvent-elles se réapproprier leur pouvoir de décision ?
Témoignages et débat proposés par la coordination pour la sortie du nucléaire .

Nous avons listé ces thèmes :
– le poids international, le lobby et l’OMS
– la centralisation (moins forte en Allemagne)
– les financements
– les médias
– le local : la CLI, une info superficielle. Comment résister ?

– autres actions : H. propose de sillonner Poitiers en vélo pour distribuer des tracts… après les fêtes !
Pendant ce temps-là, les réacteurs évaporent 1m3 d’eau par seconde mais, pas de panique puisque les autorités vont être en mesure d’arrêter non pas le gaspillage d’eau ni la radioactivité mais au moins les terroristes écolos : une “force d’intervention rapide” (sic) sera opérationnelle dès …  2013 !

Francesca, vu sur Démocratie réelle Maintenant 86, 20 décembre 2011

Les disparus de Fukushima

Les disparus de Fukushima

Blog de Kukushima, 18 décembre 2011

photo 1323976396435-1-0Alors que le gouvernement japonais vient de décréter l’arrêt à froid des réacteurs de Fukushima (comme s’il y avait encore des « réacteurs » à Fukushima !), un journaliste japonais indépendant, Tomohiko Suzuki, a donné vendredi une conférence de presse très instructive. Cet homme courageux, journaliste de terrain, s’était fait embaucher à la centrale de Fukushima Daiichi comme ouvrier par l’intermédiaire d’une filiale de Toshiba. Il a pu ainsi enquêter à l’intérieur même du site du 13 juillet au 22 août 2011, assigné à une tâche liée au retraitement de l’eau contaminée. Ses révélations décapantes nous amèneront à nous interroger une nouvelle fois sur la disparition de dizaines, voire de centaines d’ouvriers sur les listes administratives de la centrale nucléaire.

Lire la suite sur le blog de Fukushima :

http://fukushima.over-blog.fr/article-les-disparus-de-fukushima-93065109.html

Thalès-Nexter-DCNS : Munitions, marine de guerre, propulsion nucléaire… la mort se vend bien !

Thales se renforce dans DCNS et vise un rapprochement avec Nexter

Le groupe français d’électronique de défense Thales a annoncé jeudi des opérations stratégiques pour la constitution d’alliances au sein de l’industrie de défense: un rapprochement imminent avec le groupe public d’armement terrestre Nexter et un renforcement dans DCNS.

Nexter et Thales sont en discussions pour rapprocher leurs activités munitionnaires, dans le but de conforter la place du groupe Nexter dans l’industrie européenne de défense, a annoncé Thales dans un communiqué.

Le projet consisterait à rapprocher, au sein de Nexter, des filiales munitionnaires des deux groupes, Nexter Munitions et TDA Armements. Il serait également assorti d’une prise de participation minoritaire de Thales au capital de Nexter Systems, ajoute le texte.

Selon Thales, Nexter serait ainsi en mesure « de jouer un rôle de premier plan au niveau international ». Et le nouvel ensemble « s’appuierait sur la complémentarité de ses sites de production pour offrir une gamme complète de produits à ses clients, accroître sa compétitivité et conquérir de nouveaux marchés à l’exportation ».

Ce rapprochement n’est pas une surprise. Par le passé, Nexter avait jugé à diverses reprises « nécessaire » un regroupement industriel en France et en Europe. En mars, il avait toutefois indiqué qu’il n’avait pas dépassé le stade de discussions « préliminaires » avec les partenaires potentiels.

Le PDG de Thales, Luc Vigneron, ancien PDG de Nexter, avait quant à lui manifesté son intérêt pour Nexter.

Le groupe, aujourd’hui à 100% public, compte quelque 2.700 salariés et dispose de 9 sites de production en France. L’an passé, il a réalisé 1,1 milliard de chiffre d’affaires.

Avec 68.000 collaborateurs, Thales est un groupe de taille bien plus imposante dont le chiffre d’affaires s’est établi à 13,1 milliards d’euros l’an passé.

S’agissant de DCNS, Thales disposait d’une option de montée au capital depuis son entrée au capital de cette entreprise à hauteur de 25% en 2007. La nouvelle prise de participation n’a pas été chiffrée.

Thales estime que cette opération « marque une étape importante pour la constitution d’alliances stratégiques dans le domaine naval en Europe ». Elle s’accompagnera, conformément aux accords conclus en 2007, d’une augmentation des droits de Thales dans la gouvernance de DCNS, permettant le renforcement de la coopération entre les deux sociétés.

« Ce renforcement dans le capital témoigne de la confiance de Thales dans le groupe », a déclaré à l’AFP un porte-parole de DCNS. « C’est un signal fort pour nos clients et c’est positif compte tenu de nos ambitions à l’international », a-t-il ajouté.

Il a en outre rappelé l’objectif de DCNS de doubler son chiffre d’affaires d’ici 2020 à 5 milliards d’euros.

DCNS est un champion des exportations françaises dans le domaine de la défense. Il a notamment vendu des sous-marins à l’Inde, au Brésil, à la Malaisie et au Chili et est en passe de vendre des corvettes à la Malaisie.

Le groupe français a entamé début décembre la construction de deux porte-hélicoptères (navires de projection et de commandement ou BPC) pour la Russie.

Spécialiste des grosses unités, il construit notamment des frégates pour la marine française. Mais pour stimuler les exportations, il veut élargir sa gamme et vient de lancer un patrouilleur de haute mer.

En dehors de la construction navale, secteur qui souffre de surcapacités en Europe, DCNS veut développer ses activités dans l’énergie nucléaire, avec son expérience des navires à propulsion nucléaire, et les énergies renouvelables de la mer.

DCNS, qui emploie 12.500 salariés, compte encore 4.800 ouvriers d’Etat. Chaque année, 500 à 600 d’entre eux quittent l’entreprise.

AFP, 16 décembre 2011

[Japon] Des intérieurs de maisons contaminés jusque dans la banlieue de Tokyo

Japon: des intérieurs de maisons contaminés à 200 km de Fukushima

Un laboratoire français indépendant a annoncé jeudi avoir détecté une contamination radioactive dans des poussières de maisons situées à 200 km de Fukushima, en banlieue de Tokyo.

« L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) a analysé les poussières d’aspirateur de 12 habitations situées dans un rayon de 200 km de la centrale. Toutes ces poussières sont contaminées en césium 137 et 134 à la suite à la catastrophe de Fukushima », affirme le laboratoire basé à Hérouville Saint-Clair, dans le nord-ouest de la France, dans un communiqué. Les poussières ont été prélevées en octobre.

 La contamination « la plus importante » (« presque » 20.000 becquerels par kilo) est enregistrée dans le district de Watari « situé à une cinquantaine de kilomètres de la centrale, où la vente de riz vient d’être interdite », détaille l’association créée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Mais « les habitations sont aussi contaminées de manière significative » à la limite du périmètre examiné, soit à 200 km de la centrale, jusque dans la banlieue de Tokyo, avec « presque 6.000 becquerels par kilo », selon l’Acro.

L’association, souvent sollicitée par des élus locaux français pour des mesures liées aux sites nucléaires de ce département, en déduit que le gouvernement japonais devrait modifier les critères fixés pour décider l’évacuation des populations et faire des mesures dans les habitations.

Ces critères « reposent uniquement sur la contamination des sols à l’extérieur et supposent implicitement qu’une fois chez eux, les habitants des zones contaminées ne courent plus aucun risque. Notre étude montre qu’il n’en est rien », argumente l’Acro.

Le 11 mars, un tremblement de terre de magnitude 9 a provoqué un gigantesque raz-de-marée au nord-est du Japon. En déferlant sur les côtes, il a tout détruit sur son passage, déclenchant une série d’avaries à la centrale atomique de Fukushima.

Quelque 20.000 personnes sont mortes ont ou été portées disparues dans la catastrophe.

AFP, 15 décembre 2011