Archives de catégorie : Antinucléaire

[86] La consommation d’électricité en hausse

NdPN : malgré toutes les jolies tirades gouvernementales et les incitations aux économies d’énergie, la société capitaliste restant ce qu’elle est, la consommation d’énergie augmente.

La consommation d’électricité en hausse

a consommation d’électricité a augmenté en Poitou-Charentes l’an dernier malgré une température moyenne annuelle proche de la normale. Selon RTE, le responsable du réseau de transport d’électricité, elle a atteint 11,8 térawatt-heures (TWh) donc 11,8 milliards de kilowatt-heures (KWh), soit une progression de + 3,7 %. « Avec + 10,8 % d’augmentation en six ans, la consommation finale corrigée croît plus rapidement en Poitou-Charentes, qu’en France (+ 3,7%) », précise la direction régionale de RTE.

Comme les années précédentes, c’est la consommation des professionnels et des particuliers qui connaît l’évolution la plus importante (+10,1%). La progression de ce segment de consommateurs suit une tendance à la hausse depuis 2002. Dans le même temps, la production d’électricité a baissé de 14 % en Poitou-Charentes l’an dernier. Cette tendance s’explique notamment par l’arrêt pour maintenance d’un réacteur de la centrale nucléaire de Civaux même s’il est en partie compensé par la progression de la production des filières renouvelables. La part de l’éolien terrestre et du photovoltaïque augmente respectivement de + 76,4 % et de + 66,3 % en énergie produite. Cette évolution est liée à l’augmentation du parc installé : 327 MW pour l’éolien et 176 MW pour le photovoltaïque, à fin 2012.

Nouvelle République, 19 avril 2013

[Civaux – 86] Centrale de Civaux : déficiences en matière d’exploitation, de maintenance, de protection et de surveillance de l’environnement

NdPN : Civaux est l’une des pires centrales de France en matière de « sûreté nucléaire » et d’atteintes à l’environnement. Il était temps que l’ASN l’admette. Il serait surtout temps d’arrêter immédiatement le nucléaire !

La centrale de Civaux épinglée par l’ASN

La fuite de tritium dans la zone de rétention des effluents radioactifs et la série d’incidents enregistrés l’an dernier à la centrale nucléaire de Civaux ont manifestement laissé des traces. Le rapport annuel sur la sûreté nucléaire et la radioprotection en France pour l’année 2012 qui a été publié mardi pointe ainsi du doigt le site poitevin qui figure dans la liste des quatre mauvais élèves en matière de sûreté nucléaire (avec celui de Chinon, en Touraine) et parmi les quatre centrales qui sont « en retrait dans le domaine de l’environnement ».

L’Autorité de sûreté nucléaire formule principalement deux critiques. Elle estime que la centrale « doit démontrer plus de rigueur dans la préparation et la réalisation des opérations d’exploitation et de maintenance » en précisant que « la surveillance de ces activités doit être améliorée ». Elle ajoute que le site « doit assurer un suivi plus rigoureux des matériels qui contribuent à la protection et à la surveillance de l’environnement ». L’ASN qui distribue aussi des bons points salue en revanche les performances de Civaux en matière de radioprotection : « La dosimétrie collective reste faible malgré les nombreux chantiers qui se sont déroulés lors de la visite décennale de 2012. »

B.B., Nouvelle République, 18 avril 2013

[Poitiers] Deux films projetés contre le nucléaire

[Poitiers] Deux films projetés contre le nucléaire

projo5

Le COllectif Poitevin pour l’Arrêt Immédiat du Nucléaire vous convie le samedi 27 avril 2013 à une projection de deux films sur le nucléaire :

- à 14h37 : R.A.S. Nucléaire, rien à signaler
Documentaire – Belgique / France – 2009 – 58’

- à 20h02 : THT, Remballe Ton Élek !
Doc auto-média – France – 2012 – 42’

Les deux films seront suivis de discussions sur le nucléaire et les luttes qui s’y opposent. Entrée libre.

Vu sur Indymedia Grenoble

Pour que le Japon (et la planète) revivent : arrêt immédiat du nucléaire !

Pour que le Japon (et la planète) revivent  : arrêt immédiat du nucléaire  !

Certes, il pourrait y avoir « renaissance du Japon » [1] après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, mais la catastrophe nucléaire qui en a résulté est toujours en cours… …et certaines de ses victimes ne sont même pas encore nées.

Deux ans après, la situa­tion n’est tou­jours pas maî­tri­sée  : la cen­trale de Fukushima conti­nue d’émettre une très intense radio­ac­ti­vité, l’effon­dre­ment de la pis­cine de com­bus­ti­bles for­te­ment radio­ac­tifs du réac­teur n°4 est un risque qui revient à chaque séisme. Rien ne nous est dit sur la conta­mi­na­tion du Pacifique, son exten­sion, et les consé­quen­ces qu’elle a sur la chaîne ali­men­taire.

Deux ans après, les popu­la­tions vivent tou­jours sur des ter­ri­toi­res radio­ac­tifs, et les mesu­res de déconta­mi­na­tion y sont par­fai­te­ment déri­soi­res. Pas seu­le­ment par mau­vaise volonté des diri­geants, mais parce qu’il est tout sim­ple­ment impos­si­ble « d’enle­ver  » la pol­lu­tion radio­ac­tive. Les effets de la radio­ac­ti­vité sont sys­té­ma­ti­que­ment mini­mi­sés, voire niés. Les auto­ri­tés essaient de trans­fé­rer la res­pon­sa­bi­lité de la ges­tion des consé­quen­ces sani­tai­res sur les vic­ti­mes, qui doi­vent elles-mêmes contrô­ler leurs doses et appren­dre à vivre dans un envi­ron­ne­ment radio­ac­tif.

Deux ans après, le nombre de tra­vailleurs envoyés se faire irra­dier sur place semble rele­ver du secret-défense, secret bien gardé par un sys­tème de sous-trai­tance en cas­cade. Les robots ne mar­chent pas mieux qu’il y a 26 ans à Tchernobyl, par contre les yakusa (les clans mafieux) ont rem­placé la nomenk­la­tura de l’ex-URSS pour recru­ter les « volon­tai­res  » à sacri­fier. Et le nombre de tra­vailleurs mala­des ou décé­dés, secret lui aussi, ne cesse d’aug­men­ter.

Deux ans après, les élus oppo­sés aux poli­ti­ques de « ges­tion  » de la catas­tro­phe sont contraints au silence ou à la démis­sion, et les oppo­sants anti­nu­cléai­res sont en butte à la répres­sion (l’année der­nière, des mani­fes­tants et un uni­ver­si­taire opposé à la dis­per­sion des déchets radio­ac­tifs ont été arrê­tés et empri­son­nés).

Deux ans après, la catas­tro­phe conti­nue dans le plus par­fait silence média­ti­que. Silence média­ti­que qui recou­vre aussi de son épais man­teau une région tou­chée il y a 26 ans  : Tchernobyl. Loin des chif­fres ridi­cu­les avan­cés par l’OMS (50 morts et 4000 can­cers de la thy­roïde), l’Académie des Sciences de New York estime le nombre actuel de décès en vingt ans à près d’un mil­lion. Le sar­co­phage fuit, et doit être rem­placé par un second qui sera mis par dessus. Malgré les évacuations de popu­la­tion, la situa­tion sani­taire reste déplo­ra­ble  : aug­men­ta­tion des can­cers, mala­dies du cœur et des vais­seaux, mala­dies du foie, des reins, de la thy­roïde, alté­ra­tions du sys­tème immu­ni­taire, muta­tions géné­ti­ques, ….

Personne ne sait « gérer  » une catas­tro­phe nucléaire. Tout ce que le pou­voir sait faire, à défaut de maî­tri­ser la tech­ni­que, c’est contrain­dre la popu­la­tion, lui mentir et l’inti­mi­der. Tout ce qu’il pré­pare, c’est une ges­tion mili­taire et tota­li­taire pour nous impo­ser de vivre « nor­ma­le­ment  » en ter­ri­toire conta­miné.

Il n’y a qu’une seule reven­di­ca­tion rai­son­na­ble  : arrê­ter le nucléaire tout de suite, avant et pas après la catas­tro­phe quand il ne s’agira plus que de subir attein­tes phy­si­ques et pri­va­tions de liberté.

A nous de cons­truire un rap­port de forces suf­fi­sant pour l’obte­nir. Un rap­port de force réel, pas un rap­port de force illu­soire et éphémère, pas un de ces coups média­ti­ques ponc­tuel comme aiment à en pro­po­ser ceux qui, en s’affi­chant pour la « tran­si­tion énergétique » veu­lent faire croire qu’il sont anti­nu­cléai­res. Un rap­port de force qui per­met­tra de s’en pren­dre à la racine du pro­blème, à ce sys­tème capi­ta­liste pour qui la vie et la santé des gens passe tou­jours après les pro­fits à réa­li­ser.

Solidarité avec les vic­ti­mes pas­sées, pré­sen­tes et à venir des catas­tro­phes de Fukushima et de Tchernobyl

Non au redé­mar­rage des réac­teurs au Japon

Arrêt immé­diat du nucléaire

Stop-Nucléaire Lyon

Notes

[1] « Renaissance du Japon après le 11 mars 2011 ». Exposition à l’Atrium de l’Hôtel de ville de Lyon (devant lequel ce texte a été distribué durant plusieurs jours).

Vu sur Rebellyon, 18 mars 2013

[Civaux – Fukushima] Désastre nucléaire durable

Une écologiste à Fukushima : voyage au bout de l’enfer

Conseillère régionale verte, Hélène Shemwell a fait le déplacement au Japon sur les lieux de la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011. Carnet de bord.

Hier, Hélène Shemwell a bouclé l’assemblée générale de la commission locale d’information de la centrale de Civaux. De son déplacement à Fukushima avec une délégation française mi-décembre, la conseillère régionale verte a ramené un récit saisissant et des images poignantes.

> Suicides. « Autour de la centrale, une zone est strictement interdite. La zone 1, où nous avons pu pénétrer en bus, est inhabitable pour une durée indéterminée. Le plus frappant, c’est d’y voir toujours des voitures, des amoncellements de tôles. Mais en raison du taux de radioactivité, on ne peut plus toucher aux déchets. En zone 2, les gens ont été évacués, pas les animaux familiers, laissés sur place. On s’y est promenés en masque et combinaison. Pourtant, on voit des ouvriers travailler pour mettre la terre polluée dans des sacs, disséminés ensuite dans tout le pays. Inquiétant. Les habitants ignorent s’ils pourront revenir un jour chez eux et les suicides sont légion. » > Pestiférés. « La population a été maintenue dans la zone 3 mais il ne reste que les plus modestes. Les plus aisés sont partis ailleurs. Les enfants, privés de récréation, sont censés sortir une demi-heure par jour seulement. En tant que mère et grand-mère, c’est ce qui me touche le plus. Des excursions sont organisées une ou deux fois par mois pour qu’ils puissent être en contact avec la nature. A l’école, les enfants évacués déclarant venir de Fukushima sont considérés comme des pestiférés. » > Fukushima à Civaux ? « La zone interdite irait jusqu’à Valdivienne et Mignaloux. Chasseneuil et Buxerolles seraient touchés. En zone 2, il faudrait évacuer tous les habitants de Poitiers, Neuville ou Mirebeau. » > Catastrophe bis. « Sur place, nous avons vécu un petit séisme de magnitude 5. Le pays s’attend à un très fort séisme dans les mois à venir. Il paraît que si d’ici-là, le combustible de la piscine du réacteur 4 de la centrale Fukushima n’était pas mis à l’abri, le Japon pourrait ne plus être là. » > Conclusion. « L’histoire de Fukushima, elle ne fait que commencer et va durer des siècles. Alors, comprenez notre inquiétude. »

Jean-François Rullier, Nouvelle République, 6 mars 2013

NdPN : voir aussi cet article sur le stockage désastreux des déchets nucléaires en Allemagne.