Archives de catégorie : Construction du désert

Semaine décisive pour Notre-Dame des Landes

NdPN : pour rappel, il a été décidé par le comité poitevin contre l’aéroport de NDDL, au cas où la Châtaigneraie serait prise par les flics à Notre-Dame-des-Landes, de faire à Poitiers un rassemblement place d’armes devant la mairie, le soir même à 18H si l’attaque a lieu le matin, le lendemain si elle a lieu après midi. Voir par ailleurs cette action du comité rennais hier soir !

Autre chose, on a reçu ça du comité poitevin : « Bonjour, Jeudi 13 décembre, un congrès Vinci Énergie aura lieu au Palais des Congrès de Poitiers. Nous appelons à un rassemblement devant le Palais des Congrès, à 7h45 puis à 16h30, pour faire entendre une fois encore l’opposition grandissante au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. »

Mise à jour 12h : « ALERTE Le tribunal de Saint Nazaire vient d’autoriser la destruction des cabanes. Les proprietaires du terrain à ce moment-là sont blanchis par rapport aux maisons construites. Les chats teigneux ont demandé hier à AGO ( vinci) de respecter la trève hivernale. Les hôtels sont pleins de policiers… » Voir aussi l’article du Monde qui vient de sortir.

Communiqué de presse des occupant-e-s de la Châtaigne.

— Recours juridique des habitants de la châtaigne contre la demande de destruction des cabanes. —

Le 17 novembre dernier, lors d’une manifestation de réoccupation, des cabanes ont été construites sur un terrain en cours d’expropriation à Notre Dame des landes. L’objectif était de faire de ces cabanes un lieu de vie dans la lutte contre l’aéroport. Cet espace collectif, la Châtaigne, est devenu un lieu de rassemblement pour la résistance à l’aéroport, défendu par des barricades, des tracteurs enchaînés et surtout par la détermination  des dizaines de milliers de personnes et de la centaine de comités de soutien qui ont participé son édification.

Un certain nombre de personnes expulsées depuis le 16 octobre au cours de l’opération César habitent dans certaines de ces cabanes. Ces cabanes sont actuellement leur domicile et leur résidence principale. Il ne peut donc y avoir d’expulsion de ces personnes de leur logement sans procédure contradictoire et décision du tribunal d’Instance. Ce mardi 11 novembre, le juge du TGI de Saint-Nazaire rendra son jugement quant à la demande de la Préfecture visant à obtenir l’autorisation de démolition des cabanes avec le concours de la force publique. Face à la menace d’une décision de justice autorisant à cours ou moyen terme la destruction des cabanes, les habitant-e-s de la Châtaigne ont donc décidé de réagir. Ce lundi 10 décembre, par fax et par lettre recommandée, ils ont décidé d’informer AGO, filiale de Vinci qui se revendique aujourd’hui propriétaire des terrains, de leur présence et de la nécessité d’une nouvelle procédure avant toute intervention policière.

Des occupant-e-s de la châtaigne seront présent mardi à 10h30 au point presse annoncé par l’ACIPA pour commenter la décision du juge du TGI quant à la démolition des cabanes et présenter les initiatives de résistance à venir. Par ailleurs, en cas d’explulsion de la Chat-teigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France et appel à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la Châtaigne

Vu sur Zad.nadir.org, 11 décembre 2012

Semaine décisive pour Notre-Dame des Landes

Après la décision du tribunal de Saint-Nazaire de repousser d’une semaine son délibéré sur la propriété du terrain de la Châtaignerie (la Chat Teigne) à l’ouest du Bois de Rohanne, où s’élève le village collectif construit depuis le 17 novembre, tous les regards se portent sur le 11 décembre.

En effet,  le tribunal doit statuer  sur la propriété du terrain – au propriétaire expulsé ou à AGO-Vinci mais aussi sur l’existence ou non de constructions illégales dessus. Une décision très attendue par les protagonistes : dans le « scénario du pire », pour les occupants de la ZAD, si le tribunal décide qu’il y a à la fois des constructions illégales et que le terrain est à AGO, les forces de l’ordre auront le feu vert pour intervenir, afin de faire cesser le trouble à l’ordre public le plus vite possible.

Eteindre l’incendie

barricade16-10A Paris, le président Hollande commence à être quelque peu agacé par le dossier Notre-Dame des Landes. Non pas que les manifestations du 8 décembre aient tellement rassemblé que cela – quoiqu’elles laissent planer le spectre de la convergence des luttes écologiques  – puisque les dossiers sensibles (Bures, TGV Lyon-Turin, THT, Fessenheim, EPR Flamanville) ne manquent pas ailleurs qu’en Bretagne, mais surtout parce que les dérapages policiers à Notre-Dame des Landes  et les nombreux blessés civils qu’occasionnent les opérations font désordre sur le plan de la politique intérieure. Hollande a donc recommandé à ses ministres « d’éteindre l’incendie » de Notre-Dame des Landes. Le seul problème, c’est qu’en envoyant les forces de l’ordre, il risque de l’alimenter mieux qu’en y déversant un Canadair d’essence.

Trois nouveaux arrêtés

Photos ZAD - copyleft

Photos ZAD – copyleft

En attendant la décision du tribunal, que la Préfecture et l’aménageur (AGO) espèrent favorable à leurs desseins, les forces de l’ordre se préparent. Et, pour suppléer aux arrêtés pris le 30 novembre et qui arrivaient à échéance aujourd’hui, de nouveaux ont été pris du 7 au 17 décembre. Ils interdisent le transport de « tout carburant » et de « tous produit explosif, inflammable, feux d’artifice » sur les deux communes de Vigneux et Notre-Dame des Landes et remplacent les arrêtés précédents dont ils prolongent les effets.

Nouveauté : un troisième arrêté interdisant le transport de matériaux sur certaines voies a été pris. La semaine dernière, les gendarmes, qui constataient que les constructions battaient leur plein, avaient inventé un « arrêté fantôme » pour stopper les camions puis s’étaient réfugiés derrière une réquisition d’un juge demandée pour l’occasion. Donc, « sauf nécessité professionnelle dûment justifiée », le transport des matériaux est interdit sur les routes suivantes : RD81 entre les Ardilières et la commune de Vigneux (carrefour de la Saulce), voie communale 1 (NDDL) des Perrières aux Ardilières, voie communale 11 (NDDL) du Chêne des Perrières à la Boistière, voie communale 5 (Vigneux) de la Boistière à Vigneux.

« Nous couvrons notre action »

Du côté de la Préfecture, l’on se refuse évidemment à commenter le calendrier des opérations. Mais des gradés de gendarmerie, engagés dans l’opération, se montrent plus prolixes.  Ces arrêtés permettent aux forces de l’ordre de « geler la construction de nouveaux points de fixation sur zone, autant que possible » et « limiter l’exposition des personnels » chargés du maintien de l’ordre. « Nous couvrons notre action », abonde un autre, pour lequel ces arrêtés n’auraient pas été pris s’ils ne se justifiaient pas par l’imminence d’une opération.

Si et seulement si la justice statue en ce sens.  Mais dans les rangs, l’on ne se fait aucune illusion « les barrages ne suffisent pas, les matériaux passent de partout. Même si l’on bloque toute la zone, ils feraient des tunnels comme à Gaza », commente un gendarme-mobile sous couvert d’anonymat. C’est aussi ce que constatent les journalistes présents sur place. C’est que « tenir 1600 hectares de terrain, c’est hors de la portée des forces de l’ordre », explique-t-on du côté des syndicats policiers ; « vider, on sait faire, tenir, non. Rien ne les empêchera de revenir dès que l’on repart, ou construire ailleurs pendant qu’on vide ici. On n’en voit pas la fin ». Pour se tenir au courant des évolutions de la zone, des nouvelles constructions et des protections qui sont faites, les forces de l’ordre comptent plus sur les rondes faites quotidiennement, au « contact » de la ZAD, les tournées de l’hélicoptère et les « autres sources« , à la fois gendarmes infiltrés, agents de la DCRI et… « certains de vos confrères« . Pas sûr que cela améliore tellement l’image des journalistes sur la ZAD.

Opération du 23/11 - photo Anaïs Denaux

Opération du 23/11 – photo Anaïs Denaux

Nous n’aurons qu’une confidence sur le calendrier : soit c’est maintenant, soit « la période des fêtes de fin d’année rendra très difficile, sinon impossible, la mobilisation du personnel policier requis ». En effet, nombre de gendarmes-mobiles et de CRS viennent de loin (Saran, la Rochelle, Pau, Sancerre, La Rochelle, Tours…) et seront nécessaires pour assurer la sécurité des villes au moment des fêtes et des chaudes nuits de fin d’année. Par conséquent, soit l’opération se fait avant le 17 décembre, soit elle est remise au mois de janvier, après les fêtes et la trêve des confiseurs.

Ce n’est en effet pas rien que de « vider »Notre-Dame des Landes : il faut mobiliser 2.200 policiers et assurer la logistique derrière : le casernement de Nantes est plein à craquer, des unités seront hébergées à Rennes, Vannes et Saint-Brieuc, et dans divers hôtels commis pour cela, parfois depuis des semaines (Campanile, Etap Hotel, WestHotel) à Saint-Herblain, Treillières, Carquefou et la Chapelle sur Erdre. Les récriminations des syndicats sur le manque de logistique ont été entendues : l’administration de la zone de défense Ouest a pris un long arrêté le 3 décembre  où elle fixe les responsabilités et les chaînes hiérarchiques de prise de décision en matière de logistique et de paiement, pour les coûts et les transports liés aux déplacements, dont la « mission Notre-Dame des Landes ».

Des recours ont été posés

Contre les arrêtés pris le 7 décembre, des recours ont été déposés par l’ACIPA et un paysan. Nous avons eu des nouvelles du référé suspension déposé au tribunal administratif contre l’arrêté du 30 novembre interdisant le transport de « tout carburant » sur le site : « le juge a un mois pour statuer dans le cas d’un référé-suspension », nous explique le juriste Dorian Piette, « il a décidé en l’espèce qu’il n’y avait pas urgence à statuer. C’est légal, mais cela s’approche du déni de justice, d’autant plus que cela joue dans le sens de la préfecture ». Espérons qu’il ne fera pas de même contre les recours qui viennent d’être faits.

Breizh journal, 10 décembre 2012

[Village-Monde] Des nouvelles du rapport profit-salaires

Des salariés plus productifs, mais moins payés

Voilà une information qui devrait déplaire aux tenants de la « compétitivité » : entre 1999 et 2011, la productivité des salariés dans le monde a progressé trois fois plus vite que les salaires moyens. « Pour le dire simplement, davantage du gâteau national est allé aux profits, et moins aux salariés », résume l’Organisation internationale du travail (OIT), suite à la publication de son rapport mondial sur les salaires, ce 7 décembre.

« La part des salariés dans le revenu national s’est rétrécie dans la plupart des pays, provoquant un mécontentement populaire et augmentant le risque de troubles sociaux », souligne l’OIT. Dans les économies développées, la part de la rétribution du travail est passée de 75% du revenu national, à 65%. A l’échelle de la France, cela signifie qu’aujourd’hui environ 200 milliards d’euros [1] ont été transférés de la rémunération du travail vers la rémunération du capital et les marchés financiers. En trente ans, la part des dividendes dans les revenus distribués a été multipliée par trois , passant de 4% à 13%. Vous avez dit compétitivité ?

Pire : désormais, au prétexte de l’austérité, les salaires au sein des économies développées commencent à baisser. En Grèce, le revenu minimum a ainsi été amputé de 22%. Résultat : « Les travailleurs pauvres représentent plus de 7% de l’ensemble des travailleurs aux États-Unis et 8% en Europe », ajoute l’OIT. Au sein des pays émergents, si les salaires continuent de croître, ils subissent la même pression de la part de la finance. « Même en Chine, où les salaires ont triplé au cours de la décennie écoulée, la part du revenu national qui revient aux salariés a baissé », pointe l’organisation. Les disparités entre salariés restent très fortes : un ouvrier grec du secteur manufacturier (13 dollars de l’heure) gagne dix fois plus que son homologue philippin (1,40 dollar), mais presque trois fois moins que son camarade danois (35 dollars).

Notes

[1] 10% du revenu national brut de 2011.

Ivan du Roy, Bastamag, 10 décembre 2012

[Rouillé – 86] Les usagers vont bloquer le TER dès lundi

NdPN : la propagande pro-LGV bat son plein, principalement sur le thème de l’emploi… sans dire que ces emplois ne sont créés que pour un temps donné et limité, le temps de la construction, et que la LGV plus globalement détruira à terme des emplois sur les territoires qui seront désormais traversés (sans arrêt) par le TGV. Pendant ce temps, des usagers abandonnés par le train-train de la Croissance passent à l’action !

A Rouillé les usagers vont bloquer le TER dès lundi

Les gares de Lusignan et de Rouillé sont distantes de cinq minutes en TER. Le cadencement privilégie la première, ce qui provoque la colère des usagers.

Les habitants de Rouillé en ont un peu marre de voir passer des trains qui ne s’arrêtent pas, alors qu’ils disposent d’une gare tout à fait aux normes. Sur la fiche des horaires de la ligne Poitiers-La Rochelle, on peut vérifier que trois trains sur treize s’arrêtent à Rouillé, et deux sur dix dans l’autre sens. Depuis plusieurs mois, des usagers ont multiplié les demandes et les réunions avec les représentants de la Région et du comité de suivi de la ligne. A chaque fois, les propositions des quémandeurs, pourtant appuyées par un avis unanime du conseil municipal, ont été rejetées avec des arguments qui semblent pour le moins fallacieux aux yeux à ceux qui se sont impliqués dans ce projet.

Une réunion publique d’information vient d’avoir lieu à Rouillé, au cours de laquelle a été constitué le Collectif Rullicois des Usagers des TER. Ce collectif a pris une première décision qui va faire du bruit : chaque lundi matin, à partir du 10 décembre, le train 63402, en provenance de La Rochelle, qui passe à Rouillé vers 8 h, sera bloqué en gare, durant une ou deux minutes, temps correspondant à un arrêt normal. Un courrier avertissant de cette décision vient d’être adressé à la SNCF, à la présidente de Région, Ségolène Royal et au préfet. Les gendarmes ont également été prévenus. « J’ai même reçu un appel de la police de Poitiers », raconte l’un des organisateurs. Des tracts ont été distribués à Rouillé et les communes alentour pour appeler à soutenir cette opération, avec rassemblement, en présence des élus, à 7 h 30, place de la gare, chaque lundi matin. Fermement décidés à obtenir satisfaction, les membres du Collectif attendent sereinement la réponse qui sera donnée à leurs propositions, persuadés que leur manifestation va interpeller suffisamment pour qu’ils soient entendus.

Contacts : Guy Soulard (06.74.36.63.59), Odette Brach (05.49.57.06.48).

Philippe Bonnet avec Robert Guillon, Nouvelle République, 8 décembre 2012

[Loudun] Patrons arrosés de subventions, patrons licencieurs : le cas Center Parcs

Suppressions de postes chez Center Parcs

Le groupe Pierre&Vacances – Center Parcs qui s’apprête à engager la construction d’un nouveau village de vacances dans le Loudunais a annoncé un plan de restructuration qui prévoit 195 suppressions d’emplois après avoir enregistré une perte historique cette année. Le groupe fondé par Gérard Brémond il y a quarante-cinq ans espère a décidé de mettre en place un plan de réduction de coûts de 35 millions d’euros, dont 25 millions sur le seul exercice 2012-2013, et de supprimer 2,6% de ses effectifs mondiaux. Cela ne remet toutefois pas en cause ses projets, ni celui engagé dans la Vienne, sur les communes de Morton et des Trois-Moutiers, ni les autres. Le groupe doit en effet ouvrir les premiers cottages de son Villages Nature dès 2016 à côté de Disneyland Paris.

Nouvelle République, 6 décembre 2012

Center Parc (Vienne) : l’argent public coule à flots

Le groupe capitaliste Pierre & Vacances, qui possède entre autres les Center Parcs, ne connaît pas la crise. Bénéficiaire, il perçoit des aides publiques pour la construction d’un nouvel ensemble immobilier dans le département de la Vienne.

C’est ce même groupe qui a annoncé, le 18 octobre dernier, 195 suppressions de postes en France et en Europe, c’est-à-dire 2,6 % de ses effectifs globaux. Dans le même communiqué, il s’est félicité avec cynisme de « sa capacité de résistance dans un environnement économique fortement dégradé », capacité de résistance qui lui a permis l’an dernier d’afficher un bénéfice de plus de dix millions d’euros, en progression de 44 % par rapport à l’année précédente.

C’est dans ce contexte que le projet d’implantation d’un nouveau Center Parc dans le nord de la Vienne prend forme. Un investissement de 300 millions d’euros est en jeu. Les actionnaires de Pierre & Vacances vont-ils engager la totalité de cette somme ? Eh bien non ! Ce sont d’abord les collectivités locales et l’État qui vont mettre près de 60 millions d’euros d’argent frais sur la table, et se porter garants auprès des banques du complément nécessaire à la réalisation du projet.

Pour le département de la Vienne, subventions et participations se chiffrent déjà à 35 millions d’euros. Ce département est dirigé par la droite, mais l’ensemble des élus, quelle que soit leur couleur politique, verte ou rose, se réjouissent du soutien apporté au groupe capitaliste. Aucun ne manquait sur la photo prise dans les champs promis à la construction, aux côtés des représentants de Pierre & Vacances, ce qui faisait s’interroger un journaliste de la presse locale, le 21 octobre : « Vont-ils passer leurs vacances ensemble ? »

La région Poitou-Charentes n’est pas en reste. Pour l’heure, le montant de ses subventions s’élève à cinq millions d’euros. La construction du Center Parc commencera en 2013 et, sans nul doute, ces politiciens vont continuer à se relayer pour affirmer sur tous les tons combien cela sera bénéfique pour la population, en terme d’emplois créés. En réalité, 600 personnes seront recrutées, et il est déjà prévu qu’une sur cinq n’aura pas de CDI et que plus d’un tiers travailleront à temps partiel. Du point de vue de l’emploi, c’est la promesse faite aux futurs embauchés de salaires insuffisants, avec lesquels on ne peut pas vivre, et d’horaires extravagants.

Les patrons sont choyés, pas les salariés.

Lutte Ouvrière, 2 novembre 2012

NdPN : pour un topo sur le monde merveilleux de Center Parcs, voir aussi l’argumentaire sur le blog de lutte contre le Center Parcs d’Isère.

[Grèce] Appel urgent à la solidarité internationale !

Grèce : Appel urgent à la solidarité internationale !

Camarades, Le but de ce message est de vous informer brièvement de ce qui se passe ces derniers jours en Grèce et lancer un appel international à la solidarité à tous les anarchistes à travers le monde. —- La Grèce est à un tournant critique, et de nombreux changements importants ont lieu dans une société ainsi que sur le plan politique et économique. —- La désintégration et la dissolution du modèle dominante – jusqu’à récemment – de pouvoir et d’exploitation est plus qu’évident, il définit ce que l’on appelle communément la « crise ». Ce que nous vivons aujourd’hui est l’absence totale d’un système capable d’obtenir un large consensus social, et qui est ainsi engagé dans une attaque frontale qui est inconditionnelle et sans prétexte. —- Au départ de ce que l’on a appelé « crise », l’attaque s’est produite en des termes matériels.

Avec la dévaluation du travail, la réduction des salaires, la « flexibilité » des conditions de travail, l’institutionnalisation de la précarité, l’augmentation du prix des biens de consommation et les factures de services publics, l’augmentation des impôts et des coupes dans les prestations sociales. Dans le même temps, la vente de la richesse publique à des particuliers, la présence policière généralisée dans les rues, les ventes aux enchères, la hausse du chômage a commencé…

En outre, l’attaque sans précédent au moyen de propagande fut déclenchée. Les médias contrôlés par l’État et le capital ont libéré un rythme effarant des scénarios catastrophes… « Si la troïka n’approuve pas le prochain versement du prêt, nous allons tomber en morceaux » divulgation »… Avec tout cela, le mécanisme de communication du Pouvoir est de gérer en permanence un état de confusion et de terreur afin d’assurer la paralysie de la société par le biais d’extorsion.

Cependant, la résistance n’a jamais cessé pour une partie de la société grecque et du prolétariat. De temps en temps, des appels à des grèves générales sont repris à des degrés différents par des gens qui résistent activement et expriment leur volonté de lutter contre les conditions imposées par l’État et le Capital.

Lors de la grève générale du 11 mai à Athènes, une fois de plus des milliers de manifestants ont défilé et manifesté leur opposition aux nouvelles mesures antisociales du gouvernement grec qui affecte les travailleurs et la majorité de la population. Lors de la manifestation, tandis qu’une grande partie des manifestants se dirigeait vers le parlement, les flics ont attaqué sans provocation et de façon vicieuse les blocs les plus radicaux – les anarchistes et anti-autoritaires, les assemblées de quartier, les syndicats, la gauche extra-parlementaire – en les attaquant avec une sauvagerie sans précédent et tirant des centaines de grenades lacrymogènes contre eux, jusqu’à ce que ces blocs soient dispersés. Plus de 100 manifestants ont été hospitalisés, tandis que d’autres ont été opérés.

Notre camarade Yannis, aujourd’hui rétabli, est celui dont la santé était dans la situation la plus critique. Ayant subi une attaque meurtrière par les flics qui lui ont fait des blessures graves à la tête, il a été transféré à l’hôpital dans un ante mortem (avant la mort) – selon le rapport médical délivré plus tard. Une fois que les médecins ont déterminé l’ampleur de l’hémorragie interne la tête, il a immédiatement subi une intervention chirurgicale, il a été intubé à la clinique de soins intensifs. Sa situation reste critique mais stable, sans être sûr d’avoir échappé au danger pour sa vie ou sa santé.

Il est évident que ces attaques meurtrières contre les grévistes, lors de la démonstration du mercredi 11 mai, a eu un seul but : intimider les gens et tous ceux qui résistent aux attaques du pouvoir et de l’État capitaliste. Il s’agissait de faire un exemple visant à l’assujettissement des personnes en envoyant le message suivant : restez à la maison, tranquilles et disciplinés.

Dans ce contexte les discours sur la souveraineté devient de plus en plus à droite et/ou à ses dérivés para-étatiques. Les flambées de violence raciste ont récemment été multipliées à travers le pays, et atteint un point culminant la semaine dernière. A la suite du meurtre de sang-froid, pour un col, d’un résident dans le centre d’Athènes et pour lequel de nombreux immigrants ont été accusés, un pogrom sans précédent contre les migrants a été déclenché. Des groupes de fascistes organisés et/ou autonomes, des racistes et des extrémistes de droite ont profité de l’occasion pour se rassembler tous les soirs pour attaquer les immigrés, en blessant plusieurs. Il semble que la mort d’un migrant ait été causé par eux. Dans le même temps, les néo-nazis, aux côtés de la police, attaquent aussi les squats dans le centre-ville, ce qui conduit nos camarades à devoir se défendre au péril de nos vies contre la police et la brutalité fasciste.

La gravité de la situation est évidente. Une fois que la société accepte une attaque sans précédent contre les parties les plus radicales – l’un des principaux étant le milieu anarchiste – ils sont sous surveillance policière et sous la menace des attaques fascistes (littéralement cette fois, si l’on considère leur rage meurtrière).

C’est la raison pour laquelle nous lançons un appel urgent à la solidarité internationale !

La solidarité a toujours été une des caractéristiques des valeurs des anarchistes. Nous comptons toujours sur la solidarité pour soutenir nos luttes et stopper la logique d’isolement et de retrait dans la vie privée promue par le pouvoir de l’État, et aussi afin de lutter contre l’état capitaliste d’individuation et de démantèlement de toute notion collective.

Maintenant que la société grecque et le prolétariat souffrent d’une détérioration sans précédent des conditions de vie, maintenant que les anarchistes sont sous une telle oppression qui prend des formes de réelles tentatives d’assassinat, maintenant que les milieux politiques anarchistes sont sous le feu de la violence étatique et de la menace fasciste, nous avons besoin de voir nos camarades à travers le monde appeler à des actions et à être solidaires de notre lutte ; par l’organisation d’événements, de manifestations, de marches, de manifestations, en rédigeant des textes, par la parole et les actes, tout ce que les camarades jugent le plus approprié ; toute expression de la solidarité révolutionnaire, que seuls les anarchistes savent et veulent démontrer, va dynamiser notre esprit et renforcer nos luttes.

Avec nos salutations fraternelles,

Groupe des communistes libertaires (Athènes) revue Eutopia

traduit par les Relations internationales de la Fédération anarchiste (FA)

A-Infos, 5 décembre 2012