Archives de catégorie : Construction du désert

[Poitiers] Manifestation de réoccupation Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes – Réunion publique

Manifestation de réoccupation Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Jusqu’ici, rien ne semblait pouvoir résister à l’expansion effrénée de « Nantes Métropole ». L’opposition au projet d’aéroport du « Grand Ouest » à Notre-Dame des Landes semblait être maîtrisée. Il a néanmoins fallu l’opération militaire « César », déclenchée le 16 octobre 2012, soit la mobilisation de plus d’un millier de Gendarmes Mobiles, CRS et groupes d’intervention spécialisés, appuyés par des hélicoptères, pour engager les expulsions des habitant.e.s de la Zone à Défendre. Le triomphalisme affiché ce jour-là par les autorités, s’est rapidement dissipé devant la puissance de retournement des opposant.e.s. Cette résistance, faite de pratiques débordantes de vie et des solidarités nouvelles, s’amplifie.

Le bocage de Notre-Dame-des-Landes sera le cauchemar de César !

Abandonné dans les années 1970, le funeste projet est déterré au début du siècle. En 2010 un Partenariat public-privé (PPP) est signé entre l’État et le groupe Vinci – leader mondial du BTP, impliqué par ailleurs dans de louches compromissions. Mais aucun argument suspendu à des intérêts économiques (ou aux ambitions mégalomaniaques de J-M Ayrault) ne peut justifier, au regard de la situation écologique et sociale, la destruction de cette région bocagère, l’expulsion et la répression des habitant.e.s qui résistent. Ce projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ainsi que les Lignes à Grande Vitesse, dont celle envisagée entre Poitiers et Limoges et celle déjà en chantier entre Tours et Bordeaux, participent d’une même planification territoriale dictée par l’État et l’Union Européenne. Cette métropolisation redessine les paysages, reconfigure les territoires. Elle dévore nos potagers et nos champs, nos haies et nos forêts, nos lieux de vie. Elle cherche à nous étouffer. Combattons ces projets inutiles et mortifères !

Une grande manifestation de réoccupation aura bien lieu pour reconstruire un lieu ouvert d’organisation sur les terres menacés. Démontrons notre solidarité en actes. Convergeons tous vers la ZAD le 17 novembre 2012.

Vous êtes également convié.e.s à la réunion publique d’information en vue de cet événement qui se tiendra à la Maison du Peuple à Poitiers, 21 bis rue Arsène Orillard, le mardi 13 novembre 2012 à 18h30.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-dame-des-landes

Contact: nonaeroportnddl86@yahoo.com et Infos sur la lutte: zad.nadir.org

Mail, 8 novembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du 8 novembre

Infos heure par heure pour aujourd’hui, ça se passe ici.

Ca a chauffé hier sur les barricades du Far-Ouezt ! Barricades démolies par les flics… et reconstruites immédiatement après. On lira un témoignage ici. Et aussi une vidéo sympatoche sur fond de musique western ici.

Les actions de solidarité avec les habitant-e-s de la ZAD se poursuivent un peu partout. Rassemblements, manifs, mais aussi des attaques de locaux PS (voir la synthèse sur cet article des Brèves du désordre).

Enfin, une petite analyse de Gédicus est diffusée sur le juralib.

Pavillon Noir

[Notre-Dame-des-landes] Infos du 7 novembre

Dur début de journée, avec plus d’une trentaine de fourgons de CRS et gardes mobiles, franchissement de barricades et tirs de lacrymos. Deux interpellations au niveau des barricades du Farouezt. Pour l’info heure par heure, voir ici. Résistance !

Des zadistes ont mis en ligne leurs besoins en fournitures : n’hésitez pas à venir avec quelques trucs sous le bras ! Le 17 novembre, jour de la grande manifestation de réoccupation, ou avant…

Pour la lecture, voici un article argumenté d’Attac, appelant à « occuper Vinci » partout en mode décentralisé.

On finira par cet article sur le délire ultra-gauche-anarcho-autonome-violente, repris par Valls au sujet de Notre-Dame-des-Landes. Le grand flic en chef, responsables de tirs tendus, de gazages d’habitant-e-s, de destructions de maisons, qui parle de « violence » : juste LOL !

Pavillon Noir

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du 6 novembre

NdPN : Depuis hier, rebelote : présence des flics et à nouveau des travaux de destruction. Pour des nouvelles heure par heure c’est ici.

Pour un récapitulatif des actions de solidarité passées et à venir, ça se passe ici. Ca décoiffe ! Un nouvel appel est lisible ici, pour des actions partout entre le 10 et le 17 novembre.

Là, un communiqué confédéral de soutien de la CNT aux habitant-e-s de la ZAD, qui tranche avec le silence des grandes centrales syndicales et de leurs slogans productivistes.

Et enfin une jolie réponse à Jacques Auxiette, président PS du conseil régional des Pays de la Loire depuis 2004 qui soutient Jean-Marc Ayrault dans son projet de nouvel aéroport (dans un article de Presse Océan, du 31 octobre dernier ):

Lettre ouverte à Monsieur Jacques Auxiette

J’ai lu avec beaucoup d’attention le journal Presse Océan du 31 octobre 2012 dans lequel vous évoquiez la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Je dois avouer qu’après une première lecture par trop rapide, j’ai cru que vos propos étaient à prendre au premier degré. De même qu’il m’a fallu du temps pour comprendre que Jean-Marc Ayrault était un joyeux boute-en-train en proposant la création de cet aéroport en pleine crise écologique et économique, j’ai fini par décrypter tardivement votre position au combien subtile.

Vous commencez par vous indigner en affirmant « qu’il est faux et irresponsable de laisser croire que le projet pourrait encore être abandonné ». Cette affirmation qui semble pleine de bon sens, recèle en son sein au moins deux clins d’œil aux opposants. Tout d’abord, vous jouez sur les mots entre un « responsable politique » (vous-même) traitant « d’irresponsable » les citoyens qui lui ont permis d’accéder à son poste. C’est un renversement excellent ! Ensuite, plutôt que de savourer la création d’un nouvel aéroport avec vos amis de Vinci auprès d’un feu de cheminé, avec un bon verre de scotch whisky 12 ans d’âge en fumant un café crème, vous prenez le temps d’intervenir dans la presse. Si ce n’est pas là un appel cocasse pour nous dire que rien n’est joué et que tout cela n’est qu’une farce splendide, qu’est-ce donc ?

Vous affirmez plus loin que « tous les recours sont épuisés » alors qu’il en reste au moins deux en cours de procédure. A la première lecture (succincte et superficielle comme je l’ai déjà précisé), j’ai cru que vous dévoyiez la parole politique des élus de la République. J’ai fini par comprendre que c’était un autre message aux opposants pour nous dire que rien n’était joué et qu’il fallait continuer à se battre.

Après cela, vous dénoncez, non sans courage, la « poignée d’activistes professionnels » qui sévissent à Notre Dame des Landes. Je reconnais bien là le subtile humour socialiste qui met en miroir les milliers d’opposants à la lutte et la poignée de technocrates encravatés qui ont décidé de créer cet aéroport. Je dois avouer que j’ai beaucoup ri.

J’ai aimé également votre façon de dénoncer votre collègue Bernard Hagelsteen en affirmant que « l’aéroport aura des retombées positives très concrètes pour les territoires et les habitants de l’Ouest ». Des centaines de personnes se feront expulser, des milliers d’hectares seront bétonnés et vous insistez sur le fait que cet aéroport à déjà au moins créer un emploi, celui de Bernard Hagelsteen au sein de la société Vinci. Chapeau l’artiste !

Last but not least, vous saluez le courage des forces de l’ordre, elles qui n’hésitent pas à utiliser les tirs tendus de flash-ball ou à détruire des maisons pleines d’amiante. J’adore ! Vous parlez même « d’assauts » comme le président de Nantes métropole parle de « contestations violentes » tout en sachant pertinemment que des gens s’apprêtant à saccager deux mille hectares de terres ne seront jamais légitimes pour parler de violence. Remarquable.

Même si votre soutien n’est pas des plus accessible, bravo et merci à vous monsieur Auxiette.

Monsieur le président, veuillez recevoir l’expression de mes salutations distinguées.

Un citoyen blinois

Vu sur zad.nadir.org, 6 novembre 2012

[Poitiers] OGM et pesticides : une conférence de G.-E. Séralini, un bouquin de B. Riondet

Les rats du professeur Séralini ont fait le tour du monde

Au devant de la scène depuis son étude sur la toxicité d’un maïs OGM sur des rats, Gilles-Eric Séralini animera une conférence – débat demain à Poitiers.

La semaine dernière, Gilles-Eric Séralini s’est offert un break. La divulgation, le 16 septembre, dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology des résultats de son étude sur la toxicité d’un maïs OGM, avec des rats porteurs de tumeurs aussi grosses qu’une balle de ping-pong, a fait l’effet d’une bombe. « Les réactions à travers le monde ont été très fortes », souligne-t-il.

Depuis, en dépit du soutien de 160 scientifiques « du monde entier », ce professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen essuie également un feu nourri de critiques sur la validité de son expérience. Mercredi, à l’invitation du collectif Vigilance OGM 86, il sera à Poitiers pour une conférence sur les polluants chimiques mais n’esquivera aucune question, promet-il.

Professeur, comment vivez-vous cette tempête médiatique ?

Ce qui est important, c’est le débat. Je persiste sur le fait qu’il s’agit de la meilleure étude au monde, la plus détaillée. Elle a été publiée dans la meilleure revue de toxicologie alimentaire. On nous a demandé des expériences complémentaires que nous avons fournies. Les tests sur le pesticide ont été réalisés sur des doses environnementales, c’est-à-dire tel qu’il est présent dans la bouteille du jardinier ou de l’agriculteur.

Pourtant, l’étude soulève la controverse.

Dans la presse, les premiers à qui on a donné la parole sont les premiers qui ont validé les produits de Monsanto. Ceux-là ne se remettent pas en question. Et ils n’ont jamais comparé mon étude avec celles qu’ils ont approuvées. On me dit que nous n’avons pas utilisé les bons rats mais Monsanto s’est servi des mêmes. Qu’aucune étude longue n’a été faite auparavant, c’est une grave lacune professionnelle. Bientôt, je répondrai à mes détracteurs dans la même publication qui a relaté mon étude.

Vos travaux auraient fait souffrir les rats…

Je préfère faire cela aux rats qu’aux enfants. Les animaux sont la dernière étape avant les enfants.

A propos de la conférence : qui pollue l’eau et notre alimentation ?

Les pesticides comme le Roundup, un des principaux polluants, et les OGM. La France est un des premiers consommateurs mondiaux de pesticide par tête d’habitant D’un côté, on subventionne des industriels qui polluent l’eau, de l’autre, on fait payer des taxes aux gens pour sa dépollution. La faune et la flore en souffrent également.

repères

«  Les polluants chimiques dans l’eau et l’alimentation : quels effets sur notre santé ?  » : conférence – débat avec le professeur Gilles-Eric Séralini mercredi 7 novembre à 18 h à l’ENSIP sur le campus universitaire.

Recueilli par Jean-François Rullier, Nouvelle République, 6 novembre 2012

Un roman pour alerter sur les effets des pesticides

Bruno Riondet, militant altermondialiste et professeur de biologie s’essaie  à l’écriture, avec un second roman, forcément engagé.

Professeur de sciences et vie de la terre dans un lycée de Poitiers, Bruno Riondet est aussi militant altermondialiste. Il s’est présenté à l’élection municipale de Poitiers en 2008. Et pour la deuxième fois, avec le livre « A demain sous l’arc-en-ciel », il se découvre romancier (1)

« Je n’ai pas écrit une fiction, ni un thriller, encore moins un livre policier, raconte Bruno Riondet. Mais un romanquête qui associe l’enquête d’un journaliste et la restitue sous la forme du genre littéraire qu’est le roman. » En 2010, il mettait en avant Julien Béret, journaliste pigiste à l’Extrême Centre (1), qui avait découvert l’importance grandissante des nanotechnologies dans notre environnement (2). Dans son nouveau roman, l’auteur aborde la question des perturbateurs endocriniens, ces molécules qui agissent sur l’équilibre hormonal des espèces vivantes.

Un romanquête

Cette fois-ci, Julien Béret enquête sur la fermeture d’une entreprise. Il rencontre un ouvrier agricole qui ne peut plus avoir d’enfant car pendant toute sa vie, il a manipulé des pesticides. L’auteur ne livre pas l’explication tout de suite. Mais la fait découvrir au fil des pages, en tirant sur le fil de son enquête. Avant de prendre la plume du romancier, Bruno Riondet a lui-même mené l’enquête durant six mois pour approfondir ses connaissances scientifiques. « On trouve les perturbateurs endocriniens dans tout notre environnement. Ils sont utilisés dans la plupart des biens de consommation : maquillage, jouets, shampoings, emballages plastiques, ainsi que pesticides. Par voie cutanée et par voie orale, les consommateurs sont donc directement exposés à ces produits chimiques. Comme le système hormonal régule la plupart des fonctions du corps, les perturbateurs endocriniens ont des répercussions sur la santé. De plus en plus d’études scientifiques font état de concerts hormonaux dépendants (prostate…), de perturbations du métabolisme (obésité, diabète), d’anomalies de l’appareil reproducteur et de problèmes cardiovasculaires. » Le romancier n’oublie pas qu’il est militant politique : au travers de son livre, il veut alerter l’opinion publique. La conclusion du roman, elle, est plus heureuse.

(1) Paru à la Société des Écrivains, 376 pages, 20 €. (2) « Sur sa trace » paru aux éditions Amalthée.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 6 novembre 2012