Archives de catégorie : Alternatives en actes

[Saint-Denis – 93] Court-circuit : une AMAP libertaire

L’anarchisme, c’est aussi ça ! Initiée il y a trois ans par une poignée de camarades du groupe Poulaille de la FA, l’AMAP Court-Circuit ce sont aujourd’hui près de 250 personnes en réseau, dont la grande majorité n’étaient pas libertaires au départ. Libertaire, parce qu’il ne s’agit pas de mettre seulement en relation des producteurs et des consommateurs venant chercher un panier, mais de décider et de faire des choses ensemble, horizontalement :

« A partir de là, Court-Circuit se veut un lieu de rencontre entre une multitude d’initiatives citoyennes, qui sont autogérées par les personnes intéressées sans aucun espace de pouvoir lié à l’existence d’une structure juridique. D’ailleurs, Court-Circuit n’est pas une association ; il n’y ni président, ni trésorier, ni bureau… »

Le local de l’AMAP propose ainsi, entre autres, une bibliothèque où l’on peut emprunter des bouquins parmi 900 titres, et une DVDthèque de 250 titres ; parmi les personnes adhérant au projet, certaines s’investissent par ailleurs dans la Dionyversité (université populaire de Saint-Denis, elle aussi initiée par les camarades de la FA locale), ou le festival de cinéma Bobines rebelles. Le film qui suit (cliquer sur l’image) a été réalisé il y a un an environ. Le site :

http://www.amap-court-circuit.org/

court-circuit

http://www.amap-court-circuit.org/spip.php?article53

Pavillon Noir

[FA] Tournée de meetings sur l’autogestion du 11 au 17 mars

Tournée de meetings sur l’autogestion du 11 au 17 mars

La Fédération Anarchiste organise début mars une tournée sur la diversité des réponses autogestionnaires à la crise. Dans le prolongement de la mobilisation pour l’autogestion en mai 2011, et de la Foire à l’Autogestion de juin 2012, nous souhaitons apporter notre contribution à la popularisation des idées et pratiques autogestionnaires. Cette semaine autogestionnaire s’ouvrira par une projection-débat le lundi 11 mars au Chiendent à Orléans autour du thème « L’autogestion, une idée qui a fait le tour du monde ». On débattra autour du thème « L’autogestion, une réponse à la crise ?  » le mercredi 13 mars au Biblio-café à Poitiers, puis le jeudi 14 mars à la pizzeria Belfort à Toulouse. Le Centre Ascaso-Durruti à Montpellier nous accueillera le vendredi 15 mars pour un repas convivial suivi d’un débat autour du thème « Quelle économie libertaire ? ». Le samedi donnera lieu à deux projections-débats à Lyon et à Laon. La semaine se conclura par un après-midi de débat ouvert à Merlieux le dimanche 17 mars autour de la diversité des pratiques autogestionnaires actuelles.

FACE A LA CRISE, NI AUSTERITE NI AUTORITE : AUTOGESTION !

La crise, c’est quoi ?

La crise actuelle trouve son origine dans un mécanisme de spéculations en chaîne, les subprimes. Il est néanmoins important de comprendre que cette crise n’est pas conjoncturelle mais structurelle : c’est le système lui-même qui déraille. Le capitalisme est un système instable, traversé par des contradictions engendrant des crises. C’est ainsi lui qui a créé la dette, car il est basé de manière structurelle sur la spéculation. Le capitalisme entre en crise quand il atteint un nouveau stade de développement, et précisément depuis plusieurs décennies, une financiarisation accrue. C’est-à-dire encore plus de place pour la finance, et encore moins pour la production réelle (faute de rentabilité suffisante dans la sphère productive depuis les années 1970). En ce sens, le capitalisme c’est la crise.

La crise, c’est seulement économique ?

La crise n’est pas seulement économique, elle est aussi politique. Elle démontre chaque jour un peu plus l’incapacité des Etats à apporter des réponses. Les Etats sont dépendants du capital qui leur fournit des moyens d’entretenir leur force, leurs polices, leurs armées : les Etats eux-mêmes sont endettés. En retour, le capitalisme a besoin de la protection de l’Etat, qui lui fournit des infrastructures (c’est ainsi que nous avons vu les Etats venir au service des banques ou imposer de grands travaux) mais aussi les forces de répression, l’appareil judiciaire et les politiques monétaires ad hoc. Etat et capitalisme sont les deux faces d’une même pièce. Le système se mord la queue. La crise est aussi une crise des Etats. Ou pour le dire autrement : le capitalisme est une politique.

Quelles réponses face à la crise ?

Dans la mesure où la crise est structurelle, ce n’est pas un phénomène éphémère. La crise va s’approfondir. Etats et capitalistes veulent nous faire payer leur crise. Ils cherchent à imposer l’austérité aux populations. Cette logique est suicidaire et antisociale : elle ne résout pas le problème et en fait porter la charge sur les plus pauvres. D’autres arrivent avec des réponses toutes faites : face à la crise, il faut un Etat Fort. Ces solutions-là (protectionnisme, nationalisation) se battent pour revenir au capitalisme à la papa, au patron bon père de famille, à la réindustrialisation. Mais elles ne proposent aucune perspective face aux tendances actuelles, elles se bornent à vouloir revenir en arrière.

Face à la crise, ni austérité, ni autorité : autogestion !

Comme la crise est à la fois économique et politique, nous devons construire des réponses qui prennent en compte ce double aspect. Au plan économique, nous pouvons préparer et proposer des réponses sur le mode de l’auto-organisation : n’attendons pas que les réponses
tombent d’en haut ! Au plan politique, ces réseaux de solidarité concrète nous donneront la légitimité pour critiquer les réponses étatiques, mais aussi dénoncer l’usage de la crise comme figure idéologique et levier pour faire passer des politiques d’austérité.

L’autogestion, c’est quoi ?

Cela signifie « gérer soi-même ». Autogérer, cela veut donc dire s’organiser pour que ce ne soit pas un chef qui décide pour les autres. Cela veut donc dire décider ensemble, entre individus égaux. Mais décider de quoi ? Et bien décider de ce que l’on fabrique, par exemple, de comment on va le fabriquer, le diffuser, dans quel but, de quelles façons, etc. Le principe est que puisque c’est nous qui consommons, puisque c’est nous qui produisons, alors c’est à nous de décider ! Au-delà, cette reprise en main implique une remise en question radicale de la production et de la consommation. Le projet anarchiste s’appuie sur ce principe, mais n’est pas un programme politique « clé en main » : il faut s’en saisir, le faire évoluer, l’adapter, le perfectionner.

Dès maintenant, on fait quoi ?

On peut faire plein de choses ! Tout d’abord, ne plus accepter de subir le pouvoir, quel qu’il soit. Refuser de l’exercer pour commencer. L’autogestion, ça s’apprend : on nous a toujours appris à subir les décisions des chefs, de dirigeant-e-s, il faut changer nos habitudes ! On peut aussi soutenir les projets autogérés qui existent déjà : certaines entreprises fonctionnent déjà de cette manière. Mais c’est aussi le cas d’associations, de collectifs, de groupements plus ou moins formels (certaines AMAP ou coopératives ouvrières de production). Pour faire face à la crise, on peut déjà tisser des réseaux de solidarité concrète : des bouffes collectives, des mutuelles de fraudeurs-ses, des collectifs de mal-logé-e-s… On peut utiliser l’autogestion comme moyen de lutte face à une boîte qui licencie ou un service public qu’on supprime. On peut aussi impulser nous-mêmes de nouveaux projets, de nouvelles réalisations qui appliquent l’autogestion dans tous les domaines : clubs de sport, habitat, transports, éducation, etc.

Mais après, quelle perspective ?

Le système actuel n’est pas à sauver : il nous faut construire une réelle alternative. Ici et maintenant, en nous basant sur la solidarité, l’entraide. Ici et maintenant ne signifie pas que nous abandonnons la perspective révolutionnaire, à la manière de ceux qui ont récupéré le terme « autogestion » pour pousser les travailleurs-ses à participer à leur propre exploitation. Au contraire, les anarchistes portent la perspective d’un changement radical de société : l’autogestion généralisée pourrait permettre à la fois la réappropriation des moyens de production et la participation directe aux décisions concernant ce que nous produisons, et plus largement notre manière
de vivre. Ici et maintenant signifie donc simplement qu’il est possible de commencer à avancer dans ce sens sans attendre, en diffusant les idées et les pratiques autogestionnaires, en construisant nos projets, nos organisations et nos luttes de manière égalitaire et libertaire.

Faisons leur payer leur crise !

Fédération Anarchiste, 6 mars 2013

[La Rochelle] Occupation d’une maison contre l’aéroport et son monde

La Rochelle : Occupation d’une maison contre l’aéroport et son monde

Depuis quelques jours, des opposants à l’aéroport de NDDL occupent une maison vide à la Rochelle. Pour rappeler que ces projets (aéroports, prisons, autoroutes, LGV, stades, centrales nucléaires, THT …) sont destructeurs de terres et de vie. Pour s’opposer à l’aménagement capitaliste du territoire par des multinationales telles que Vinci, RTE, Bouygues, Eiffage. Et aussi pour accueillir une trentaine de marcheurs, partis de Nice en décembre dernier pour rejoindre à pied la ZAD (Zone à Défendre) de NDDL.

Tout soutien sur place est bienvenu. Nous avons besoin de matelas, de grandes gamelles, de bonbonnes d’eau, de nourriture … Nous avons aussi besoin de vous pour échanger, discuter, construire ensemble les luttes qui enrayeront cette machine destructrice et répressive.

Quelques évènements sont déjà prévus pour le passage des marcheurs …

Mardi 29 janvier
19 heures : Accueil des marcheurs et auberge espagnole (chacun rapporte à manger et à boire et on partage).
21 heures : Projection de deux films. 1/ Le Tertre, vie et mort d’une maison sur la ZAD (12 minutes) et 2/ RTE, Remballe ton eleck, à propos de la lutte anti THT (45 minutes)

Mercredi 30 janvier
20 heures 30 : Concert de soutien à la ZAD avec Jeny (chanson) et Patatrash (rap). Buvette et Soupes à prix libre.

Et sur les deux jours : café, rencontres, infokiosques, friperie gratuite, papotage, etc …

Pour en savoir plus, passez nous voir dès maintenant (pour nous aider, discuter ou boire un coup) au 85 avenue Rompsay à la Rochelle ou envoyez un mail à solidaritezad17@laposte.net !

NON A L’AEROPORT ET AU MONDE QUI VA AVEC !

Les Occupants du 85 Avenue Rompsay

Vu sur Indymedia Nantes, 28 janvier 2013

[Valdivienne – 86] Buroform passe officiellement en SCOP

NdPN : pour Arfeo Buroform à Valdivienne, la longue démarche juridique de reprise de leur boîte par les salarié-e-s menacé-e-s de chômage a enfin abouti. Nous avions déjà parlé sur ce blog de cette lutte et nous réjouissons donc de son issue. La boîte, qui conçoit des aménagements de bureau, continuera donc à tourner, avec des salarié-e-s qui décideront. Bien sûr, ce n’est pas non plus l’anarchie ! Restent en effet des différences de rémunérations, une latitude à décider des personnes nommés à la direction, sans parler de l’inscription dans les exigences d’un marché capitaliste aux antipodes du fédéralisme libertaire. Mais cette dynamique autogestionnaire montre tout de même une autre piste que celle suivie par nombre de de salarié-e-s menacé-e-s de licenciements, sur une position plus défensive consistant à sauver les pots cassés en se contentant d’indemnités. Ici, l’outil de travail est repris par les salarié-e-s ; occasion d’un prélude à d’autres luttes et à d’autres pratiques communes ? Nous l’espérons et souhaitons du courage aux salarié-e-s.

Buroform : c’est reparti

Le tribunal a entériné hier le projet de SCOP. 89 emplois seront sauvés à Valdivienne.

C’est la décision qu’on attendait mais c’est malgré tout un sacré soulagement pour les salariés de Buroform à Valdivienne et, dans une moindre mesure, pour leurs collègues d’Arfeo à Château-Gontier (Mayenne) : le tribunal de commerce de Poitiers a entériné hier le plan de reprise sous forme de Société coopérative et participative (SCOP) du groupe Arfeo, spécialisé dans le mobilier de bureau.

Hier après-midi Sophie Mussche, responsable du site de Valdivienne, Alain Tullio, représentant CGT du personnel, et Thierry Melot, secrétaire du comité d’entreprise, ont fait le déplacement à Poitiers pour entendre la bonne nouvelle.

1,8 million de commandes en attente

Dès lundi, la Société nouvelle Arféo-Buroform va pouvoir entamer sa marche vers un redémarrage complet. Première étape, explique la directrice du site de Valdivienne, Sophie Mussche : acheter sans tarder la matière première qui va permettre de faire face aux commandes : il y en a pour 1,8 million en attente sur les carnets des deux usines. Le soutien des banques et des pouvoirs publics (le conseil général de la Mayenne notamment, qui s’engage financièrement) s’est avéré décisif pour emporter la conviction des juges. Il devrait également permettre de débloquer les relations avec les fournisseurs de matière première, dont l’absence entravait jusqu’à hier le fonctionnement des chaînes de fabrication.

Élections la semaine prochaine

Parallèlement, la nouvelle SCOP, baptisée Société nouvelle Arfeo Buroform, va s’employer la semaine prochaine à élire son Comité de direction. Actuel directeur général d’Arféo et porteur du projet de reprise, Michel Moinet devrait en toute logique être désigné président. A Valdivienne, 89 des 107 emplois actuels devraient être sauvegardés. C’est l’administrateur judiciaire qui aura la charge de gérer le Plan de sauvegarde des emplois, beaucoup plus sévère à Château-Gontier, où 122 des 205 emplois seront sauvegardés. A l’heure actuelle, la quasi-totalité des salariés de Château-Gontier et 70 de ceux de Valdivienne ont fait part de leur désir d’adhérer à la coopérative.

Vincent Buche, Nouvelle République, 19 janvier 2012