Archives de catégorie : Un toit pour tou-te-s

[Poitiers] Qu’est-ce que traiter dignement les Roms ?

À propos des Roms, en particulier ceux qui habitent le squat des Glières, le secrétaire général de la préfecture monsieur Séguy à proposé au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes d’« imaginer une manière de traiter correctement, dignement, leur situation ».

Ce matin (22 juillet 2013) vers 11h des agents d’EDF sont venus au squat des Glières couper les fils électriques au poteau, en enlevant même une partie des fois que les habitants aient l’idée de les rebrancher.

Traiter dignement des Roms, c’est donc leur couper totalement l’électricité ! C’est les laisser sans frigo alors que la mère et une petite fille de 2 ans ont été opérées et doivent garder les produits à injecter et médicaments au frais. C’est les laisser sans possibilité de faire à manger. Rappelons qu’il y a au squat des Glières 11 enfants dont 9 de moins de 10 ans. C’est les laisser sans lumière et dans l’obligation de s’éclairer à la bougie. Et l’on sait ce qu’il est arrivé dans un squat à Lyon dans la nuit du 12 au 13 mai dernier lorsqu’on leur a coupé l’électricité en prévision de leur expulsion et qu’ils se sont éclairés à la bougie : un incendie et 3 morts. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé le secrétaire général de la préfecture à intervenir sur France 3 Poitou-Charentes pour faire ses déclarations mensongères.

Honte à EDF, honte à Logiparc, honte à la préfecture !

Dal86 vous convie à une réunion demain mardi 23 juillet à 18h30 à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc pour élaborer ensemble les suites que l’on pourrait donner.

source : Dal86, 22 juillet 2013

[DAL 86] Lamentable : la préfecture expulse Radu

Lamentable : la préfecture expulse Radu

Nouveau mensonge du secrétaire général de la préfecture de la Vienne M. Séguy qui avait déclaré au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes qu’il « n’expulsera pas les roms par avion dans leur pays ». Après Florin, qui habite au squat des Glières avec ses deux enfants de 4 et 8 ans et leur mère qui avait été arrêté mardi 11 juin à la gare de Poitiers et expulsé vendredi 14 juin par avion en Roumanie, hier Radu, un autre père de famille du squat des Glières, a été arrêté par la police et envoyé en centre de rétention à Paris d’où il sera expulsé vers la Roumanie. Il laisse à Poitiers sa femme et ses deux enfants de 4 et 5 ans.

La logique de la préfecture est scandaleuse. D’un côté, – ce qui est une belle avancée -, suite à l’ordonnance d’expulsion du squat des Glières prononcée le 7 juin, le préfet de la Vienne a écrit à la famille le 14 juin (jour de l’expulsion de Florin vers la Roumanie !) qu’il mandate la Croix Rouge “afin qu’une évaluation sociale de la situation de la famille soit effectuée“. Le 21 juin, la Croix Rouge a envoyé une lettre recommandée à la famille concernant la « prise en compte de sa demande de relogement » pour l’inviter à prendre contact avec le SIAO et d’avoir « la possibilité de rencontrer une assistante sociale afin d’évaluer ses besoins et ses droits ». Mais d’un autre côté, elle expulse des pères de famille, les deux seuls hommes du squat. L’expulsion de Radu est d’ailleurs, un sale coup porté à la famille du squat des Glières. Car il est le seul à avoir le permis de conduire et à pouvoir trouver à manger en particulier en faisant les poubelles. Elle arrive à un moment de fragilité où la mère de famille se fait opérer et est hospitalisée. Sa fille qui parle le mieux le français reste auprès d’elle à l’hôpital et ne faisant plus la manche, c’est toute la stabilité économique de cette famille qui est mise à mal.

Halte à cette tentative de déstabilisation du squat des Glières

Halte aux expulsions

Nous appelons donc au soutien et à la solidarité. Merci de leur apporter de la nourriture. Merci de leur faire un don même minime. Merci de venir les voir pour les assurer de votre soutien.

Vu sur DAL 86, 30 juin 2013

[DAL 86] Lettre du Dal86 au préfet de la Vienne 24-06-13

Lettre du Dal86 au préfet de la Vienne 24-06-13

Droit Au Logement 86 Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS dal86@free.fr – www.dal86.fr

à Monsieur le Préfet de la Vienne Préfecture 1 place Aristide Briand 86000 POITIERS

Poitiers, le 24 juin 2013

Monsieur le préfet de la Vienne,

une délégation d’Europe Écologie-Les Verts que vous avez reçue le 30 mai dernier, nous a informé que vous étiez prêt à recevoir, dans le cadre de l’application de la circulaire interministérielle NOR NTK1233053C du 26/08/2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites, une délégation de trois associations accompagnant les Roms en grande précarité dont Dal86.

Nous ne voulons pas perdre du temps à discuter alors que vous avez tous les éléments en main et nous ne voulons pas servir d’alibi à cette politique hors la loi et inhumaine que nous réprouvons. Les lois existent et il vous faut les appliquer.

Vous n’êtes pas sans connaître les carences du 115 et du SAIO, et l’indignité du CHUS. D’abord, l’accueil inconditionnel et pérenne prévu par la loi est très déficient. Puisqu’il n’y a que 27 places d’accueil d’urgence sur Poitiers, les refus, aussi bien de personnes seules que de familles, sont nombreux et si les femmes et les enfants hébergés le sont tous les soirs, le manque de places fait que les hommes « tournent » et ne sont hébergés qu’un jour sur deux voire, qu’un jour sur 3 ou 4.

Ensuite, malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h, et, malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi.

Enfin, le SIAO est asphyxié par le nombre des demandes et ne permet pas comme la loi y oblige une orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation ».

D’autre part vos services, les travailleurs sociaux et les associations subventionnées, connaissent parfaitement les dossiers des personnes.

Nous pensons que maintenant il faut des actes. Dal86 milite pour un toit pour tous. En particulier pour un 115-CHUS et un SIAO efficaces et dignes. Précisément, pour une prise en charge inconditionnelle et pérenne – c’est-à-dire, un logement décent et les moyens de vivre dignement – de toutes les familles et personnes seules qui le nécessitent, comme la loi le prévoit.

Dans un premier temps, Dal86 ni ne voulant ni ne pouvant se substituer aux familles, voulait vous transmettre leur invitation à venir les rencontrer sur place afin de constater la situation et de leur faire des propositions concrètes de logement, mais aussi afin qu’elles puissent vivre dignement.

Mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Vous aviez, monsieur Séguy, précisé au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes que vous « n’expulserez pas les roms par avion dans leur pays ». Or, mardi dernier 11 juin, Florin, qui habite le squat des Glières avec ses deux enfants de 4 et 8 ans et leur mère, est contrôlé à la gare de Poitiers par la police puis conduit au commissariat. On lui signifie qu’il a une OQTF et il est envoyé à Paris en centre de rétention et a été expulsé vendredi 14 juin par avion en Roumanie.

Les familles ne voient donc pas l’intérêt qu’elle auraient à rencontrer quelqu’un qui ment de la sorte.

Dal86 considère que l’une des premières choses à faire serait de réquisitionner les logements vacants en particulier l’ex-foyer l’Etape et la maison du 26 avenue du plateau des Glières et de donner les moyens à ces familles et personnes seules de s’organiser ensemble.

Cordialement,

DAL86

Vu sur DAL 86, 24 juin 2013

[Poitiers] Contribution à la campagne de pub de Logiparc

Après le concours « j’aime mon quartier » organisé par Logiparc, consistant à inviter les locataires à dire tout le bien qu’ils pensent du bailleur social, Logiparc nous refait sa pub avec des photos encadrées de locataires souriants. Avec Logiparc et la mairie PS de Poitiers, c’est plus belle la vie ! La NR relaie avec son ton habituel, empreint de bienveillante neutralité, pour informer sur ce « concours très rigolo ».

Voici la charmante photo des « lauréates » du concours (cheeeese) :

On en a une autre, photo de la NR, pour Logiparc : voici une photo parue il y a quelque temps, où l’on voit les habitant-e-s des Glières, pavillons acquis par Logiparc, où squattaient et squattent encore des familles migrantes sans le sou, en butte à une politique du logement catastrophique de la mairie et de la préfecture. Logiparc a décidé de les expulser sans vergogne, en assignant les familles au tribunal. Elles devront dégager d’ici quelques semaines…

Avec Logiparc, plus belle la vie… à condition d’avoir la bonne apparence qui convient ?

Pavillon Noir, 19 juin 2013

[DAL 86] Arnaud et Lydie : OFII, préfecture, Aide Sociale à l’Enfance, Croix Rouge : l’horreur !

Arnaud et Lydie : OFII, préfecture, Aide Sociale à l’Enfance, Croix Rouge : l’horreur !

Lydie 30 ans et Arnaud 15 ans, frère et sœur d’origine congolaise en demande d’asile ont enfin dormi à l’hôtel les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche. Soit 23 jours de galère infligée par les autorités, OFII en tête mais aussi par la préfecture, l’Aide Sociale à l’Enfance et la Croix Rouge et avec la complicité du CCAS et de la municipalité… Toutefois, le compte n’y est pas : n’ayant plus qu’une seule nuit, celle de ce soir, ils ne savent pas ce qu’ils deviendront demain et ils doivent encore se débrouiller pour trouver à manger.

Arrivés à Paris le 22 mai dernier, Lydie et Arnaud qui fuyaient la guerre du Congo et l’esclavage en Angola avec tout leurs lots d’horreurs, ont pris le train pour Angoulême. Arrivés dans cette ville un burkinabé avec qui ils avaient sympathisé à la gare leur a dit qu’il fallait aller voir la Croix Rouge pour être pris en charge. Ce qu’ils ont fait. La Croix Rouge d’Angoulême les a informés à son tour que les demandes d’asile s’effectuant sur Poitiers, il fallait qu’ils se rendent dans cette ville. La Croix Rouge d’Angoulême leur a payé un billet de train pour Poitiers et leur a conseillé de faire le 115 en arrivant.

Poitiers 22 mai 16h : Arnaud, qui parle français beaucoup mieux que sa sœur, appelle le 115 et on lui répond qu’il n’y a pas de place. Ils dorment donc dans la rue près de la gare.

Le lendemain, 23 mai, un noir africain rencontré leur dit d’aller à l’OFII, qui est, comme c’est bizarre, à 3 bons km de la gare et du centre ville, 86 avenue du 8 Mai 1945. Ce qu’il font à pied. Rappelons que du fait des sévices qu’elle a subit, Lydie a du mal à rester debout et à marcher… Arrivés à l’OFII, on leur dit qu’aujourd’hui ils ne reçoivent pas de demandeurs d’asile. Arnaud et Lydie disent qu’ils viennent de dormir dans la rue et on leur répond d’appeler le 115. Arnaud et Lydie disent que c’est ce qu’ils ont fait hier et qu’il n’y avait pas de place. On leur a répondu qu’il fallait encore et toujours appeler le 115. Arnaud et Lydie sont donc retournés à pied à la gare soit 3 nouveaux km. Là, quelqu’un les informe qu’il fallait aller à la préfecture. Mais Arnaud et Lydie ne sachant pas où elle se trouvait, et après avoir appelé le 115 et obtenu une réponse négative, ont couché une nouvelle nuit dans la rue près de la gare.

Bien qu’ayant appelé le 115, ils ont dormi quatre autres nuits dans la rue jusqu’à celle de lundi 27 – mardi 28, ce qui fait six longues nuits d’angoisse dans le froid et sous la pluie. Rappelons que nous avons eu un mois de mai très froid : 22 mai : Max 16° Min 8°; 23 mai : Max 13° Min 5°; 24 mai : Max 10° Min 4° ; 25 mai : Max 14° Min 6° ; 26 mai : Max 18° Min 3° ; 27 mai : Max 20° Min 5° ; 28 mai : Max 15° Min 8° ; 29 mai : Max 16° Min 8°, et qu’il a plu tous les jours du 24 au 30 mai avec de fortes précipitations les 24, 27, 28 et surtout 30 mai. De plus, pour couronner le tout, Arnaud et Lydie n’ont pas mangé ni se sont lavés pendant cinq jours ayant seulement un peu d’eau pour boire obtenue auprès de commerçants.

Lundi 27 mai : Arnaud et Lydie vont à pied à la Croix Rouge, qui est, comme c’est bizarre ! à 4 bons km du centre ville, 9 rue Lavoisier. La Croix Rouge leur a donné à manger, a envoyé une fiche de « recueil des informations préoccupante » à l’ASE, Arnaud étant mineur, et leur a donné l’adresse de la préfecture. Et comme le froid avait provoqué un torticolis à Arnaud, la Croix Rouge leur a conseillé de demander des couvertures au 115 s’ils avaient un refus et les a orientés vers le Relais Charbonnier pour qu’ils voient un médecin et qu’ils prennent une douche. Une personne de la Croix rouge les a amenés en voiture au Relais Charbonnier où ils se sont lavés pour la première fois depuis longtemps, ont vus un médecin et ont eu des médicaments. Ils ont aussi vu une assistante sociale. Arnaud et Lydie bien qu’ayant appelé le 115 ont dormi une nouvelle fois dans la rue le soir. Lorsqu’ils ont demandé des couvertures, le 115 leur a dit de venir les chercher au CHUS. Ils ont dormi dehors, sous la pénétrante pas loin du CHUS comme ça le lendemain matin, ils pliaient leurs couvertures, sonnaient au CHUS et les leur rendaient…

Mardi 28 mai : Arnaud et Lydie ont enfin trouvé la préfecture et s’y sont rendus le matin. On leur a donné un rendez-vous pour leur démarches le… 28 juin, soit un mois plus tard ! Arnaud et Lydie leur ont dit qu’ils étaient à la rue mais la personne de la préfecture leur a répondu qu’elle ne pouvaient rien pour eux et leur a donné les adresses du Toit du Monde et de la Croix Rouge.

L’après-midi, Arnaud et Lydie se sont rendus une nouvelle fois à l’OFII où ils ont obtenu un rendez-vous pour le… 19 juin, soit 22 jours plus tard ! Arnaud et Lydie ont encore parlé de leur situation difficile, qu’ils dormaient dans la rue et n’avaient rien à manger. mais l’OFII leur a simplement répondu qu’il fallait appeler le 115 tous les jours. Arnaud et Lydie ont demandé aussi des tickets de bus et l’OFII leur a répondu qu’ils n’en avaient pas. Ils sont donc repartis à pied soit 3 autres km… Ils ont fait la manche et demandé de l’eau aux commerçants du centre-ville. Puis ont appelé le 115 et là miracle, on leur a dit qu’il y avait de la place pour eux. Ils ont eu du pain à manger et des spaghettis et ont pu enfin dormir au chaud et au sec.

Le lendemain mercredi 29, le CHUS leur a donné des tickets pour manger au Relais Charbonnier et ils sont sortis. Lorsqu’ils ont appelé le 115, on leur a dit qu’il n’y avait pas de place pour eux et le 115 leur a donné des couvertures et ils ont dormi pour la septième nuit sous la pénétrante.

Jeudi 30 mai matin : Arnaud et Lydie se rendent au Toit Du Monde qui, après avoir pris des renseignements auprès de la Croix Rouge, fait un nouveau signalement à l’ASE. En effet, puisque Arnaud est mineur et que sa sœur n’est pas son représentant légal, le CHUS dit ne pas pouvoir l’héberger. Et d’un autre côté l’Aide Sociale à l’Enfance refuse car ce n’est pas un mineur isolé et ils ne veulent pas héberger sa sœur. Devant l’impasse et après avoir un nouvelle fois téléphoné au 115 et essuyé un refus, pour ne pas qu’Arnaud et Lydie dorment dans la rue une nouvelle fois, le Toit Du Monde a contacté le DAL86 pour trouver une solution au squat l’Etape. Arnaud et Lydie ont toutefois appelé le 115 et comme ils avaient encore un refus, lorsqu’ils ont demandé des couvertures, on leur a dit qu’ils n’en auraient pas et qu’il fallait qu’ils voient avec l’ASE.

L’après midi 16h15 : arrivée d’Arnaud et Lydie au squat l’Etape. Le ménage est fait dans une pièce au rez-de-chaussée, on trouve des matelas et des couvertures, et comme ils n’avaient pas mangé depuis le bout de pain et les spaghettis de la veille, les habitants du lieu qui n’ont déjà pas assez pour eux-mêmes, les roms les premiers, leur font à manger et leur offrent le café. A partir de ce moment, ils seront systématiquement pris en charge par la communauté jusqu’à ce que certains leur montrent comment se débrouiller pour trouver de la nourriture aux Secours catholique et populaire, avec la maraude, dans les poubelles… Le Dal86 fera un communiqué dans la soirée pour dénoncer cette situation kafkaïenne inadmissible Squat l’Étape : Tous au tribunal d’instance le 31 mai à 10h45 pour soutenir les assignés « De qui se moque-t-on ? Écrivait-on. Il faut que la Croix Rouge et l’Aide Sociale à l’Enfance arrêtent de balader les gens ainsi et de les exposer à de graves dangers. Surtout que l’OFII leur a donné un rendez-vous pour examiner leur situation le… 19 juin et la préfecture le… 28 juin. Vingt-huit long jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à l’OFII et trente sept longs jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à la préfecture, et ce pour un mineur de 15 ans, c’est carrément criminel ! »

Lundi 3 juin : Sur conseil du Dal86, Arnaud et Lydie envoient à la préfète de région par lettre recommandée une demande d’accès à la veille sociale en vue d’un hébergement d’urgence et le Dal8-86 une demande de prise en charge par le dispositif de veille sociale. La Nouvelle République parlera de ce scandale dans son édition du jour : POITIERS Squat de l’Étape : délibéré le 28 juin NR 03-06-13 « Cette adresse [le squat l’Etape] est devenue une sorte de 115 bis, le point de chute des refoulés de l’hébergement d’urgence, ceux qui ne trouvent pas de proposition d’hébergement lorsqu’ils contactent le 115. Ainsi, la semaine dernière, c’est le cas d’une Congolaise et de son frère mineur qui a ému et choqué plusieurs associations. « Ils dormaient sous les ponts de la Pénétrante, raconte la Cimade. Le 115 disait ne pas pouvoir prendre une majeure et un mineur, le service de l’aide sociale à l’enfance disait qu’ils ne prennent que les mineurs isolés et comme il a une sœur majeure, il n’est pas isolé ! On a fini par leur donner l’adresse du squat. » On en parlera même au Conseil municipal du soir quand Maryse Desbourdes interpellera la maire de Poitiers concernant l’assignation au Tribunal administratif qu’il a faite aux habitants du squat : « Je suis intervenue contre les expulsions des squats, CLAEYS ne s’est pas énervé, il a fait sa réponse habituelle, on ne peut pas laisser des gens dans des locaux insalubres et je n’accepte pas que des associations instrumentalisent des gens en précarité, ensuite JF MACAIRE et BERTHIER ont repris la même argumentation. J’ai repris la parole pour leur demander ce qu’ils allaient faire pour ces familles, pour que le 115 réponde positivement aux demandes d’urgences, je n’ai pas eu de réponse. Ils parlent des actions du DAL sans jamais le nommer et se retranche derrière la sécurité pour laisser pourrir la situation. LAMENTABLE ! C FRAYSSE a pris la parole mais s’est fait “vertement ” rabrouée. Le message : ne soutenez pas des associations qui manipulent, elle n’a pas insisté. » SITE DU NPA86Voir l’article de fond de Centre presse du 7 juin : Les familles de Roms sont-elles instrumentalisées? Centre Presse 07-06-13

Mardi 4 juin : Sur conseil du Dal86, Arnaud et Lydie, prennent un avocat en vue de faire un référé liberté. L’avocate sera en contact étroit avec le Toit Du Monde. Personne ne voulant qu’Arnaud et Lydie soient séparés, Arnaud risquant d’être placé et Lydie d’être prise en charge au CHUS, leur équilibre psychologique risquant d’être très affecté.

Vendredi 7 juin : article de Centre presse : Les familles de Roms sont-elles instrumentalisées? Centre Presse 07-06-13 « Alain Claeys s’adressant à Maryse Desbourdes: « Arrêtez d’emmener les gens dans des lieux dangereux! ». Cette dernière rappelle pourtant l’histoire de cette Congolaise et de son frère mineur: « Ils dormaient sous la pénétrante la semaine dernière. Faute de place dans un hébergement d’urgence, les associations ont donné l’adresse du squat ». Pour l’élue du NPA, un toit c’est mieux qu’un pont. « Et vous Monsieur le maire, vous dormiriez sous un pont? » »

Mercredi 12 juin : Le Toit Du Monde appelle une Assistante Sociale de la Maison De la Solidarité et conseille à Arnaud et Lydie d’aller la voir. Entretien constructif, l’AS en réfère à son chef et à l’ASE. On sent que ça va bouger…

Jeudi 13 juin : quand ils ont appelé le 115 à 16h18, on a dit à Arnaud et Lydie qu’il fallait qu’ils aillent de suite à l’OFII. Ils y sont allés à pied et y sont arrivés vers 17h30. On leur a dit de repasser le lendemain. Lorsqu’Arnaud et Lydie ont dit qu’ils étaient venus à pied (soit 6 km aller-retour!) et que le lendemain ce serait pareil (soit 6 autres km aller-retour!) l’OFII a appelé Vitalis qui n’a pas voulu leur donner de tickets…

Vendredi 14 juin : Arnaud et Lydie sont repartis à l’OFII à pied le matin. Ils sont arrivés à 11h devant l’OFII et ont attendu 14h30, l’heure de leur rendez-vous, pour entrer. Ils sont reçu et alors qu’il étaient en train d’expliquer leur situation, le Toit Du Monde les appelle sur leur portable et leur demande s’ils ont des nouvelles de leur avocate. Et là, la personne qui les reçoit devient inquisitrice et semble même se fâcher. Mais qui vous a donné ce téléphone ? Le Dal, répond Arnaud. C’est quoi cette histoire d’avocat ? Pourquoi vous êtes allés si vite ? Elle a ensuite demandé de lui passer le téléphone pour parler au Toit du Monde. Après, l’interrogatoire inquisiteur a continué. Où est-ce que vous couchez ? Au squat l’Etape, répond Arnaud. Mais c’est dangereux leur dit-elle. Ce qu’elle répétera à l’Assistante sociale qui a appelé : ce n’est pas prudent de dormir dans le squat, lui a-t-elle dit. Ce à quoi l’assistante sociale a répondu que c’était mieux que de dormir dans la rue. Après, ils se sont bougés. Ils ont appelé les services, ont obtenu un rendez-vous à la préfecture pour le 20 juin, ont trouvé l’hôtel jusqu’à dimanche Et leur ont donné un nouveau rendez-vous lundi 17 juin à 9h30. Ils ont aussi donné 4 tickets de bus, 2 pour revenir au centre-ville et 2 pour y aller lundi…

Alors qu’il y avait un mineur en grand danger, du 22 mai au 14 juin il s’est écoulé 23 jours durant lesquels rien ou presque n’a été fait. Pire, la prise en charge, limitée et partielle rappelons-le puisqu’ils sont à l’hôtel seulement trois nuits et n’ont pas à manger, est intervenue 15 jours après que la Croix Rouge, le Toit du Monde et le Dal aient tiré les sonnettes d’alarme. Dans un précédent communiqué nous faisions l’hypothèse que les mauvais traitements infligés aux migrants : l’expulsion des squats, l’indignité et les carences du CHUS, l’impuissance du SIAO, le défaussement du social sur le caritatif, – nous pourrions rajouter maintenant les rendez-vous lointains, le dépaysement des administrations et associations d’aide et le fait de se renvoyer la balle entre institutions – mais aussi la violation des droits élémentaires des personnes, les discriminations, les procédures administratives ubuesques et les « dysfonctionnements » des services de la préfecture, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant, au mieux, de ne pas faire un appel d’air, au pire de passer la patate chaude.

L’histoire d’Arnaud et Lydie est emblématique. L’inhumanité de cette entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables, même si elle est connue des associations de soutien, n’est apparu jamais aussi clairement à la vue de tous que dans leur dossier.

Vu le traitement lamentable de ce dossier, nous exigeons que Lydie et Arnaud soient pris en charge TOTALEMENT et de manière CONTINUE. Nous exigeons qu’ils ne soient pas séparés, il faut arrêter les dégâts !

Nous exigeons que les autorités (et leurs sbires) arrêtent IMMEDIATEMENT leur entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Halte aux traitements dégradants et inhumains. Respect des lois et de la dignité des personnes !

Annulation des procédures d’expulsions des squats – Un logement pour tous !

Annulation des procédures d’expulsions – Régularisation de tous les sans papiers.

Nous ne lâcherons rien !

Vu sur Dal 86, 16 juin 2013