Archives de catégorie : Se trouver

[Poitiers] Les homophobes s’acharnent, la police couvre

NdPN : les homophobes se sentent pousser des ailes et déversent leurs discours haineux sur la place publique, assortis d’agressions. Comme à Poitiers, contre des militantes de l’égalité des droits, avec insultes et coups de poing. Faut-il rappeler que l’homophobie tue ?

Face à cette homophobie décomplexée, des militant-e-s antifascistes se mobilisent. Comme d’hab, les flics protègent les rassemblements contre le mariage gay : il ne s’agit plus de couvrir les homophobes, ni même de filmer et d’intimider  les militant-e-s antifascistes sous le prétexte de « rassemblement illégal » : ce mercredi 1er mai, un partisan de l’égalité des droits a été arrêté et emmené au poste.

Trop c’est trop, mobilisons-nous !

Voir cet « article » de la NR…

La veillée des anti-mariage gay sous protection policière

Les confrontations sont de plus en plus musclées entre les pro et les anti-mariage gay alors que la loi est désormais votée. Mercredi soir, c’était sur les marches du palais de justice.

La veillée des opposants a été perturbée par un groupe de militants favorables au mariage gay à Poitiers. La police est intervenue après une bousculade.

Le climat conflictuel en pro et anti mariage gay ne s’apaise pas. Un nouvel épisode de cette confrontation qui ne se joue plus seulement sur le terrain des idées et des convictions s’est produit, mercredi soir, devant les marches du palais de justice de Poitiers.

Après des rassemblements sur la place de la mairie, les membres du collectif « Les veilleurs pour la famille », opposés au mariage gay, se retrouvaient aux marches du palais.

«  Il y avait deux excités ils sont entrés dans le tas  »

La veillée rassemblait plus de soixante-dix personnes selon ses organisateurs. Après une heure de veillée tranquille avec lectures et chants, le climat s’est subitement tendu vers 22 h. « Une quinzaine de personnes, des partisans du mariage pour tous sont arrivés sur la place », explique Marguerite de la Meslière, organisatrice de la veillée. « Ils se sont mis devant nous, ils ont commencé à chanter et à beaucoup crier. Ils étaient là avec une banderole favorable au mariage gay. » Jusque-là, la situation restait tout à fait conforme à une confrontation non violente entre deux groupes aux idées opposées. Mais la situation s’est brusquement tendue. « Il y avait deux excités, dont une personne qui avait visiblement bu. Ils sont entrés dans le tas. Il y a eu une bousculade. Ils ne nous ont pas frappés. Mais il y a eu des insultes. Il n’y a pas eu de plainte déposée, mais on se réserve le droit de le faire, si ça continue. » La police est alors alertée. Un des perturbateurs de la veillée est arrêté. Il est état d’ébriété et les policiers trouvent sur lui un couteau. Il a été placé en garde à vue puis libéré. Inconnu de la justice, il fait l’objet d’une composition pénale. La veillée ne s’est pas arrêtée pour autant après cet épisode. Les pro et les anti-mariage gay n’ont pas quitté la place, se faisant toujours face, mais séparés par un cordon de police pour éviter tout nouvel incident ! Un incident qui survient huit jours après l’agression à deux reprises, dénoncées par une jeune fille favorable, elle, au mariage gay. Et c’est dans ce contexte tendu qu’une nouvelle manifestation du collectif des veilleurs est annoncée.

Nouvelle manifestation

Samedi, à 14 h, ils prévoient une opération klaxon en centre-ville avec banderoles et slogans. Une manifestation surveillée de près la police. La manifestation, dont les modalités pratiques sont toujours en discussion, ne devrait se faire qu’en voiture. Une façon d’éviter les rencontres entre cortèges opposés. Les organisateurs ne veulent pas divulguer le parcours à l’avance, par sécurité. « À chaque fois que l’on fait quelque chose, il y a une contre-manif », note un veilleur.

Protection

Les participants, qui doivent s’inscrire par mail à une adresse spécialement créée seront avertis au dernier moment. « Avant, lors de précédentes veillées, des opposants étaient venus discuter avec nous, sans difficulté », note Marguerite. « Plus maintenant. On sent que le climat a changé. C’est plus violent. »

bon à savoir

Les opposants au mariage pour tous n’ont pas l’intention de renoncer. Ils prévoient déjà de renouveller la manifestation en voiture baptisée « Caravane pour tous » demain, samedi 4 mai. Les participants peuvent s’inscrire par courriel en écrivant à lacaravanepourtous86@gmail.com. Une équipe de « La manif pour tous » participera par ailleurs au marathon du Futuroscope le dimanche 26 mai.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 3 mai 2013

[DAL 86] Appel au soutien du Collectif des familles du squat l’Etape

Appel au soutien du Collectif des familles du squat l’Etape

Dal86 propose une seconde réunion aux orgas qui se sentent concernées le mardi 14 mai à 20 h à la MDS.

Nous pouvons lire à la fin du Compte rendu de la dernière réunion du Partenaires Accompagnement Migrants (PAM) composé des orgas suivantes : Emmaüs Naintré, Secours Catholique Châtellerault, Toit du Monde , CIMADE, Ligue des Droits de l’Homme Poitiers et Châtellerault, CORDIA, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, RESF86, Entraide Sociale Poitevine, Ferme de l’Espoir Châtellerault, MédecinduMonde), Entraide Sociale Poitevine, Croix Rouge Française, CollectifsolidaritémigrantChâtellerault, l’ASE Poitiers, Médecins Du Monde… :

Une discussion a lieu sur les actions du DAL Poitiers, notamment l’occupation récente de l’ex-foyer de la rue d’Oléron.  Tout le monde reconnaît au DAL le mérite de pointer le scandale de laisser des personnes sans abri alors que des logements sont vides. Mais il y a divergence sur les modes d’action : le Toit du Monde considère que les familles étrangères en situation irrégulière sont mises en danger, car la police et la justice peuvent invoquer le trouble à l’ordre public pour leur refuser un titre de séjour et les expulser hors de France. De plus le ton des communiqués du DAL est souvent agressif, voire virulent, ce qui n’incite pas les autorités, lieux d’hébergement et institutions visées à répondre positivement.

PAM a de la suite dans les idées car nous pouvons lire dans le précédent compte rendu de la réunion du 25 janvier : “le logement illégal pour des d.a. (demandeurs d’asile) en situation déjà très précaires et dans un état souvent de détresse n’est pas forcément adapté. Ca les mettrait également encore plus dans l’irrégularité.

Rien n’est plus faux. PAM peut-il donner l’exemple d’une seule famille étrangère en situation irrégulière qui aurait été “mise en danger” par les actions du Dal86 ? C’est que PAM ignore que rentrer par la porte ouverte dans un logement vide et vacant depuis au moins 6 mois lorsqu’on est en état de nécessité n’est pas un délit. Le seul danger est de se faire prendre dans la période des 48h du flagrant délit. Après, si les personnes ne font pas du tapage, des dégradations, des tags, s’il n’y a pas de bagarres ni d’accidents… c’est-à-dire des actions qui ne sont pas répréhensibles que dans un squat et qui mettent partout les personnes qui les font en danger…, il n’y a pas de “troubles à l’ordre public“. Toute personne a le droit de se protéger et de mettre en sécurité ses enfants. Et la police ne s’y est pas trompée. Elle est venue à l’ouverture officielle pour faire les constatations d’usage et elle a accompagné les huissiers pour le constat ordonné par la justice. Puisque rentrer par la porte ouverte dans un logement vide et vacant depuis au moins 6 mois lorsqu’on est en état de nécessité n’est pas un délit, on ne voit pas bien comment “la police et la justice peuvent invoquer le trouble à l’ordre public pour leur refuser un titre de séjour et les expulser hors de France“. Nous ne sommes pas (encore) dans un république bananière. Quoiqu’on entende déjà le bruit des bottes. Nous savons bien que préfecture-justice-mairie-conseil général : même combat. Nous avons l’exemple de ce ressortissant arménien qui a fait un référé liberté contre la préfecture pour être pris en charge au CHUS et qui a été débouté sans que l’affaire n’ait été jugée. Enfin si, il y a eu une sorte de jugement expéditif puisque le juge pour rendre son ordonnance à pris des renseignements auprès de la préfecture, bafouant les droits de la défense en particulier à avoir un procès équitable (rien que ça). L’affaire est portée en cassation mais, le juge et la préfète savaient très bien que le délai de cassation est de UN AN ET DEMI. Le ressortissant arménien à le temps donc de crever la bouche ouverte. Là encore ce n’est pas une banalité du mal à la Eichmann mais ça va au delà. C’est une pratique politique carrément mafieuse.

Et donc, nous trouvons que le ton de nos communiqués est des plus mesuré. Car, il n’y a pas que “le scandale de laisser des personnes sans abri alors que des logements sont vides“. Il y a aussi le scandale de l’hébergement d’urgence. Des locaux pourris, des conditions d’accueil pourries, des règlements pourris… D’abord, malgré ce que prévoit la loi, l’accueil inconditionnel n’est pas assuré à cause du manque de places – des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Ensuite, malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h, et, si les femmes et les enfants sont hébergés tous les soirs, le manque de places fait que les hommes « tournent » et ne sont hébergé qu’un jour sur deux voire, qu’un jour sur 3 ou 4. Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi. Et enfin, malgré la loi qui prévoit une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état », et un accompagnement personnalisé.

Il y a aussi le scandale du SIAO qui est asphyxié par le nombre des demandes et qui ne permet pas comme la loi y oblige une orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation ». Les personnes et les familles sont livrés à eux-mêmes et il est certain que des familles subissent ces mauvais traitements durant 2 longues années, le maximum étant 3 ans.

Enfin il y a le scandale du défaussement du social sur le caritatif. Là aussi nous avons de multiples exemples. Du recours des “autorités, lieux d’hébergement et institutions visées“aux sœurs de Salvert et à Emmaüs Naintré aux réponses de cette Assistante Sociale au Dal86 qui lui demandait ce qu’elle pouvaient faire pour que les personnes et les familles puissent manger à leur faim et à quoi elle a répondu : il y a les resto du cœur, la maraude, le secours catholique et populaire… Ce recours est clairement une tactique pour mettre les gens à la rue et participe à la grande machine à les broyer car il prend toujours la place de l’application de la loi et du respect des droits fondamentaux de ces personnes. Par exemple la famille G. après 2 ans de au CHUS (rien que ça ! Mais que peut bien vouloir dire le « U » de CHUS?) le père a été expulsé dans son pays et 3 mois après le Toit Du Monde à trouvé une solution pour la mère et leur enfant chez les sœurs de Salvert. Puis le mari est revenu et la famille ne pouvant plus rester à Salvert, les sœur leur ont demandé de partir. C’était carrément à la rue puisqu’il n’y avait pas de place pour eux au CHUS. Donc, la tactique est visible. D’abord, garder les gens en « urgence » au CHUS le plus longtemps possible au lieu de les orienter rapidement vers « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à leur situation ». Ensuite, les orienter vers le caritatif, qui fait ce qu’il peut bien entendu, mais qui est clairement « une structure d’hébergement » franchement INSTABLE. Enfin, lorsque la famille est virée, il n’y a même plus de place au CHUS et la famille se retrouve à la rue.

Entre parenthèse ça a été plus pervers, si c’est possible, pour la famille N. qui est passée du CHUS à un foyer. Puis lorsqu’ils ont été déboutés de leur demande d’asile et ont été en recours au CNDA, ont été transférés à l’hôtel puis virés de l’hôtel quelques jours plus tard donc mis à la rue puisqu’il n’y avait plus de places au CHUS… Après intervention du DAL86, la Croix Rouge leur a finalement trouvé une place au CHUS mais devant les conditions inhumaines qui leur étaient proposées (séparation des parents, père hébergé au mieux une fois sur deux, horaires et règlement absurdes… Voir plus haut) et la maladie de leurs enfants (surtout leur petite fille qui est épileptique) la famille est partie en vacances chez des amis à Saintes. Lorsqu’il sont revenus 4 jours après à Poitiers, la Croix Rouge à refusé de leur donner une place au CHUS sous le prétexte qu’il avaient refusé leur place au CHUS le vendredi précédent. Or, n’est-il pas lamentable – et ce n’était pas la première fois qu’on entendait ce genre d’argument – que l’hébergement d’URGENCE refuse un hébergement au prétexte qu’il y a eu un refus précédemment. La loi est très claire pourtant : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. ».

Bref, tout est fait pour pourrir la vie des gens à la rue et en particulier des migrants afin de les dissuader de rester à Poitiers. Et, il ne faudrait pas inverser les rôles. Ce n’est pas le Dal86 qui met ces personnes et familles en danger mais bien “les autorités, lieux d’hébergement et institutions visées“. Nous avons de multiples exemples où “les autorités, lieux d’hébergement et institutions visées” ont mis en danger des personnes et des familles avec des enfants des fois en bas âge en le jetant à la rue et en ne pourvoyant même pas à leur besoins fondamentaux. Nous avons donné quelques exemples et il suffit de lire les communiqués du Dal86 pour s’en rendre compte. Alors qu’est-ce qui est le plus condamnable ? Le ton “souvent agressif, voire virulent” du Dal86 où l’horreur que font vivre à ces personnes et familles “les autorités, lieux d’hébergement et institutions visées” ?

Aussi, le Dal86 voit deux orientations de la lutte. D’abord, la création d’un Collectif des familles et des personnes seules qui ont les mêmes difficultés. C’est en cours de réalisation. L’AG du squat l’Etape de vendredi 26 avril a posé les bases d’un tel Collectif de lutte. Un seul exemple la famille azéro-arménienne arrivée le mardi 16 avril parce que la Croix Rouge a refusé de lui donner une place puisqu’ils avaient osé refuser d’aller au CHUS dans les conditions indignes qui lui étaient réservées dont nous avons parlé plus haut, est arrivée au squat mardi 23 avril avec un homme qui tirait une valise. Ils avaient rencontré ce ressortissant russe – qui en était à sa première demande d’asile – au CHUS où il n’avait pas de place et donc l’avaient ramené au squat. Ils l’ont piloté le lendemain et il a eu une place au CHUS. Il vit aujourd’hui entre le CHUS et le Squat. Mais il y a plus, cette famille azéri-arménienne et ce ressortissant russe ne parlant pas bien français, c’est une autre famille, géorgienne celle-ci, qui fait la traduction et qui va les piloter dimanche auprès de la maraude.

Ensuite la création d’un comité de soutien de ce collectif de familles et des personnes seules qui ont les mêmes difficultés composé de toutes les orgas intéressées. A ce sujet, Dal86 propose une seconde réunion aux orgas qui se sentent concernées le mardi 14 mai à 20 h à la MDS.

DAL 86, 2 mai 2013

Le Monde Libertaire gratos n°34 – spécial 1er mai

Aujourd’hui, nous avons distribué lors du rassemblement du 1er mai une centaine d’exemplaires du Monde Libertaire gratos spécial 1er mai, avec les origines du 1er mai et un cahier de chansons révolutionnaires. Ce numéro a eu un peu trop de succès et il n’y en a hélas pas eu pour tout le monde… On pourra néanmoins se consoler en le consultant en le téléchargeant en ligne, ici même. Quelques exemplaires ont été gardés pour être déposés au Biblio-café ce week-end (rue de la Cathédrale à Poitiers).

PS : Saluons aussi la sortie d’un nouveau canard poitevin gratuit, « Coin-coin », lui aussi diffusé lors du rassemblement. Il semble qu’il n’y ait pas encore de lien vers un téléchargement, mais les gens qui distribuaient ont assuré que la diffusion continuerait dans les prochains jours, avec des exemplaires déposés dans pas mal de lieux de Poitiers. Longue vie à Coin-coin !

Pavillon Noir, 1er mai 2013

[DAL 86] Squat l’Etape : tous au tribunal d’instance vendredi 3 mai 2013 à 9h

Squat l’Etape : tous au tribunal d’instance vendredi 3 mai 2013 à 9h

[Précision du 1er mai 2013 : d’autres assignations portant celles-ci une date de convocation valide au Tribunal d’Instance : vendredi 3 mai 2013 à 9h, sont arrivées lundi dernier 29 avril à 17h40. Alors, assignation vendredi ou pas ? Devons -nous nous attendre à en avoir une troisième voire une quatrième pour d’autres jours ? Dans le doute, nous vous invitons à venir soutenir les 5 assignés au Tribunal d’Instance 21 rue Saint Louis vendredi 3 mai à 9h. Merci de diffuser massivement autour de vous.]

[Précision du 25 avril 2013 : Signe de la précipitation de la municipalité et de sa volonté de se se débarrasser du problème sans le régler, les assignations comportent une convocation à une date fantaisiste : mardi 3 mai 2013 à 9h. La suite donc au prochain épisode… N’aurait-il pas été plus facile que les élus responsables qui ont commis le communiqué de presse il y a une semaine, Mme Laprie et Messieurs Berthier et Bonnefon se déplacent au squat pour prendre toute la mesure du problème et trouver rapidement une solution ? Les habitants du lieu soutenus par le DAL86 proposent de rester dans ces locaux encore municipaux, jusqu’à leur relogement dans des conditions dignes et pérennes. Rappelons toutefois que le maire lui-même accompagné de son adjoint à la cohésion sociale étaient présents à 3h45 du matin sur le trottoir du squat du 11 rue Jean-Jaurès lorsqu’il y a eu un début d’incendie il y a un an (27 avril 2012), et ce même pas un quart d’heure après l’arrivée des pompiers eu un quart d’heure avant l’arrivée de la police ! Pourquoi avoir été si prompts à se déplacer à ce moment là et si peu empressés aujourd’hui ? N’est-ce pas parce qu’il y a de sérieux problèmes de logement à Poitiers, ce que le Dal86 ne cesse de répéter ?]
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Signe manifeste que la municipalité de Poitiers ne souhaite pas trouver une solution non judiciaire à la mesure de la situation difficile que vivent ces familles et personnes seules dans le besoin, elle a assigné 5 des 10 adultes présents dans le squat de l’Etape lors du passe de l’huissier. Ils comparaîtront mardi 3 mai 2013 à 9h au tribunal d’instance 21 rue Saint Louis. Rien n’y a fait, ni les 3 communiqués d’EELV, de DNSI, du NPA, signés quand même par 9 orgas, ni les communiqués du Dal86 qui soulignent la situation désastreuse de l’hébergement et du logement sur Poitiers. La municipalité de Poitiers persévère dans ses dénis et dans ses erreurs. Il est certain que les problèmes de l’hébergement y compris d’urgence sont du ressort de la préfecture. Il est certain aussi que les moyens manquent pour assurer cette mission. Le CHUS “115″ est vétuste et n’est pas suffisant pour accueillir tous ceux qui en ont besoin. Mais le maire, en tant que premier magistrat de sa ville, a aussi des devoirs en particulier envers les personnes en danger surtout lorsqu’il s’agit de familles avec des enfants dont certains sont en bas âge qui sont à la rue. Et surtout, dans le cas présent du squat l’Etape, car il s’agit de locaux appartenant à la municipalité.

La municipalité ne pourra pas éluder le problème. Il faut trouver une solution adaptée pour tous les 25 habitants du lieu.

Merci de venir soutenir massivement ces personnes pour dénoncer cette assignation scandaleuse de la part de la municipalité et pour dire notre raz-le-bol concernant les violations systématiques des lois par la préfecture.

Revue de presse :

Poitiers: un bâtiment du centre-ville occupé par une famille roumaine soutenue par le DAL France3 07-04-13La vente des locaux de l’ex-foyer de l’Etape : une vraie provocation à l’égard des sans logis et mal logés Dal86 07-04-13 – Squat l’Etape : halte aux intimidations ! Dal86 16-04-13 –  Squat du foyer L’Étape : le bras de fer engagé NR 17/04/2013ROMS : à Poitiers comme ailleurs une situation indigne et inacceptable ! DNSI 18-04-13POITIERS Squat rom à L’Étape : les écologistes interpellent le maire et le préfet NR 18-04-13Squat rom : un foyer à réactions NR 19/04/2013Non à l’expulsion des familles de Roms ! NPA 19-04-13Squat de l’Etape : communiqué du 21-04-13

Les habitants du squat l’Etape ont besoin :

– de nourriture ; – de vêtements et de chaussures (adultes et enfants de 1 ans à 15 ans) – d’ustensiles de cuisine, d’assiettes de verres de couverts ; – de gazinières, plaques de cuisson et réchauds, de machines à laver le linge, de réfrigérateurs ; – de matelas et de sommiers, de couvertures, de meubles, de tables de chaises ; – de produits et ustensiles de toilette, d’entretien ; – d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, – de téléphones portables désimlockés ou « tout opérateurs » – de fournitures scolaires et matériel informatique ; – de jouets et de jeux pour les enfants et les adultes : – …

→ les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr être seulement prêtés.

Vous pouvez aussi aussi faire un don. Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

Un toit pour tous avec ou sans papier

Pour tous renseignements : dal86@free.fr ou au 05 49 88 94 56 (laisser un message nous vous rappellerons)

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, article du 24 avril 2013, mis à jour le 1er mai 2013

Le 1er mai, lutte comme il te plaît

NdPN : Rdv à 11h, place d’armes à Poitiers. Nous diffuserons le Monde Libertaire gratuit spécial 1er mai.

Sur le sens de la journée, voici le tract que nous diffusions il y a deux ans . Suivi du tract produit par des compagnons de la Fédération Anarchiste pour ce jour.

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Le premier mai, lutte comme il te plaît

Les origines anarchistes du premier mai

L’idée d’une grande journée d’action contre l’exploitation salariale et la journée de 8 heures est lancée aux États-Unis en 1884, par l’AFL (American Federation of Labor) et le journal anarchiste The Alarm. Nous sommes enplein développement de l’ère industrielle et du salariat de masse. Une immense manifestation est organisée àChicago par le mouvement syndical, largement animé par les anarchistes, le 1er mai 1886. Le patronat réplique :1200 ouvriers licenciés, des casseurs de grève embauchés, 3 manifestants tués le 3 mai avec l’aide active de la police. Un meeting de protestation, le 4 mai à Haymarket Square, rassemble 15.000 personnes. La police charge la foule. Une bombe (d’origine inconnue) est lancée, des coups de feu tirés par la police : dans la confusion, on dénombre huit morts… côté police. Et de nombreux blessés dans la foule. Le pouvoir fait arrêter 8 syndicalistes, tous anarchistes. Un procès truqué les condamne à mort. Si trois voient leur peine commuée en bagne, Parsons, Fischer, Engel, Spies – et Lingg qui s’est suicidé dans sa cellule – sont exécutés malgré leur innocence avérée. Leur meurtre soulève l’indignation internationale. À l’invitation de l’AFL, le congrès de l’internationale socialiste de Paris déclare une journée de lutte du prolétariat. Le 1er mai 1890 à Vienne (Isère), Louise Michel et d’autres anarchistes appellent les travailleurs à la grève : répression. Le 1er mai 1891 à Fourmies, l’armée tire : neuf morts. Le même jour à Clichy, la police tabasse puis condamne des manifestants anarchistes. En Argentine, le 1er mai 1909, à l’appel de l’organisation anarchiste FORA, une manifestation a lieu : la police tue 8 personnes.

Une journée contre le travail… pervertie en fête du travail

Le 1er mai est donc une journée de colère et de lutte résolue des travailleurs-euses contre l’exploitation capitaliste et le travail salarié, et pour la révolution sociale, autogestionnaire et expropriatrice. Pourtant cette journée de lutte sera récupérée et vidée de sa substance contestataire. Par les bolchéviques bien sûr, qui l’instrumentalisent politiquement en en faisant journée chômée dès 1920, avant de massacrer les anarchistes l’année suivante à Cronstadt et en Ukraine. Puis par les nazis : Goebbels en fait en 1933 un « jour national du travail », chômé et payé. En 1941, le collaborateur Philippe Pétain décrète à son tour en France le 1er mai (la St-Philippe à l’époque) « fête du travail et de la concorde sociale » et remplace l’églantine rouge des révolutionnaires par le brin de muguet, avec l’aide de René Belin, dirigeant CGT devenu secrétaire d’état au travail. C’est ainsi que la lutte des travailleurs-euses contre l’esclavage salarial… devient la fête du travail ! Depuis, les manifs du premier mai se sont transformées en sages randonnées pédestres, ponctuées de discours glorifiant le salariat et ses avantages (jour chômé).

À bas la fête de l’esclavage, vive la lutte

Pour faire plier le capital et l’État, l’histoire démontre qu’il est vain de compter sur le pouvoir politique ou syndical, encore moins de le conquérir. C’est une lutte sans ambiguïté contre l’esclavage salarial, par la grève d’occupation et l’action directe, qui ont fait plier le patronat et l’État ; ce sont des mouvements d’ampleur sur des bases autonomes, autogérées, qui ont acculé le pouvoir à nous rendre des droits volés. À l’inverse, c’est aujourd’hui l’absence criante d’organisation claire contre le capital et l’État, qui permet au patronat de détruire ces mêmes droits, avec la complicité des bureaucraties politiques et (hélas) syndicales. C’est pourquoi nous ne demandons pas un esclavage salarié plus « juste » : nous voulons organiser la reprise en main de nos vies. Si nous sommes contre le travail, nous sommes pour l’activité librement consentie par les individu-e-s au sein de la société. Là ou plus rien n’a de sens, donnons-nous les moyens de vivre en harmonie avec nous-mêmes et les autres. Ne partons pas en « vacances » pour éviter leburnout. Ne nous vendons plus sur un CV comme un kilo de patate. Ne nous contentons plus de jours dispersés où l’on défile deux heures sous les bannières cogestionnaires : nous voulons effondrer morceau par morceau ce qui nous gangrène, tous les dispositifs de contrôle et particulièrement celui du travail salarié qui n’est voué qu’à la soumission de nos existences au grand capital. A-t-on besoin de produire autant pour jeter toujours plus et faire perdurer l’ordre des choses ? À tous les niveaux, émancipons-nous de ce qui nous avilit. Par l’initiative individuelle et l’alternative en actes, par la désobéissance et la construction d’un mouvement d’ensemble de grève générale expropriatrice, et autogestionnaire. Avec ou sans boulot-papierscarte syndicale, ne comptons que sur nous-mêmes pour prendre en main nos vies !

Groupe Pavillon Noir – Fédération anarchiste de la Vienne, 1er mai 2011

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L’action directe pour le changement

Il y a bientôt un an, François Hollande détrônait Nicolas Sarkozy, avec son lot de promesses pour sortir de la crise et améliorer nos conditions de vie et de travail. Certains y croyaient vraiment – comme on croit en Dieu, au Père Noël –, mais la plupart n’ont voté pour lui que pour se débarrasser de l’infâme populiste ultralibéral qui siégeait à l’Élysée depuis cinq ans.

On nous promettait le changement, donc, mais le changement n’est pas venu. Les fermetures d’usines se sont poursuivies, multipliées, et les suppressions d’emplois qui en ont découlé sont venues grossir les chiffres du chômage déjà énormes. Le candidat socialiste à l’élection présidentielle avait pourtant promis plusieurs sauvetages, s’était engagé auprès des salariés en lutte en leur promettant qu’il ne les abandonnerait jamais. Mais l’histoire ne cesse de resservir les mêmes plats et, une fois au pouvoir, le nouveau président a évidemment oublié ses engagements.

Il a même trouvé le moyen, comme n’importe quel gouvernement de droite, de ratifier un traité européen inscrivant la rigueur et l’austérité comme règle d’or de la gestion des pays. Et ce, bien sûr, sans se soucier une seconde de ce que pouvaient bien en penser ses braves sujets.

Mais ce n’est pas tout. Car non seulement le changement n’est pas venu, mais la politique du nouveau gouvernement, non contente de seulement s’inscrire dans celle du précédent, est aussi allée plus loin. Et ce que la droite et le patronat rêvaient de faire, la gauche l’a réalisé ! Ainsi de l’accord national interprofessionnel (ANI), signé entre le Medef et quelques syndicats jaunes (CFDT, CFTC et CFE), soumettant le salariat à une flexibilité et une précarité extrêmes : licenciements bien plus faciles, mobilité forcée dans les entreprises, expérimentation d’un CDI intermittent (alternant périodes de chômage et de travail sans les « avantages » du CDD pour contrebalancer la précarité), suppression de la sanction proportionnelle au délit pour les patrons, etc.

Question sécurité, le ministre de l’Intérieur, en la personne du roquet Manuel Valls, a aussi suivi les mêmes logiques que ses prédécesseurs fascisants de droite : traques, enfermements et expulsions des sans-papiers, discours haineux cherchant à instaurer un climat de peur, répression des mouvements sociaux, mise sous surveillance des piquets de grève par les services de renseignement, etc.

Chômage, précarité et flicage partout, justice sociale et bien-être nulle part : c’est ainsi que peut se résumer la politique dite socialiste de la présidence de François Hollande. Une politique ultralibérale et sécuritaire dissimulée derrière quelques avancées sociétales timides (notamment l’ouverture du mariage aux homosexuels), histoire de se donner des airs de rupture.

Faut-il pour autant voter à droite aux prochaines échéances électorales ? Bien sûr que non. Car non seulement le changement ne viendrait pas davantage, mais on peut aussi parier que, de nouveau au pouvoir, la droite utiliserait les déboires misérables de la gauche gouvernementale pour, à nouveau, aller plus loin dans l’établissement d’une société mortifère. L’activisme homophobe et sexiste dont fait preuve la droite militante depuis quelques semaines dans la mobilisation contre le mariage pour tous nous donne déjà un avant-goût de ce qui nous attend…

Pas plus que la gauche, la droite ne nous rendra nos emplois et nos libertés individuelles et collectives, depuis longtemps piétinées par les gouvernements successifs. Les travailleurs produisent les richesses et n’en reçoivent que les miettes. Les actionnaires ne produisent rien et raflent tout. Les patrons ont besoin de nous, mais nous n’avons pas besoin d’eux. Le changement, si nous le voulons vraiment, ne viendra que de ce que nous saurons prendre en mains et gérer nousmêmes : nos luttes. Plus que jamais, le recours à l’action directe semble nécessaire, dans nos boîtes, nos foyers, nos quartiers et nos villes. Assez de résignation, formons et animons des sections syndicales, des comités de lutte, réinvestissons la rue et les alternatives, organisons-nous et à partir de notre colère et de notre rage, répandons partout dans le pays la révolte et la révolution !

Fédération Anarchiste